[Test] Dark Souls 3 : allumer le feu !

Dark Souls, le RPG hardcore de From Software, revient pour son dernier opus, concluant en apothéose cette longue série d’aventures.

Fiche technique

  • Support : Playstation 4, Xbox One et PC
  • Développeur : From Software
  • Editeur : Bandai Namco
  • Type : Action RPG/Aventure
  • Date de sortie : 12 Avril 2016 en Europe
  • Test effectué sur PlayStation 4 d’après une version fournie par l’éditeur.

Depuis 2009, la série des Souls a fait couler des larmes et du sang à des millions de joueurs à travers le monde. Brisant les codes de la casualisation du jeu vidéo, From Software a su se faire une place parmi les joueurs hardcore et la série tant aimée voit sa fin marquée par ce nouveau titre. Hidetaka Miyazaki, père des Souls et absent lors du second épisode en 2014 car trop occupé à travailler sur Bloodborne, est de retour en maitre avec les moyens et les pleins pouvoirs afin d’achever ce qui est peut être l’œuvre de sa vie. Annoncé comme un  »Best-of » des Souls, ce chapitre clôt-il la série de manière épique afin de frapper l’histoire vidéoludique de sa lame pour l’éternité ?

Marqué par le feu 

Dark Souls, on l’aime, on le déteste, parfois, mais on lui pardonne toujours sa difficulté si élevée, remerciant avec mélancolie les si bons moment passés ensemble. Ce troisième opus conserve tout ce qui fait de la série une légende, et pour ceux ne connaissant pas cette merveilleuse épopée, on va faire un petit rappel rapide. Dans l’univers « Soulien », le monde est à l’agonie et le reste des Hommes est en quêtes d’âmes afin de survivre dans ce monde impitoyable où les pires monstruosités sévissent. Tout au long de votre périple de Carcasse, vous récupérez des âmes afin de monter en niveau ou d’acheter de l’équipement. Mais attention, car la mort signifie la perte de la totalité de vos âmes qu’il est possible de récupérer en retournant sur le lieu de votre défaite. Mais en cas d’échec, la perte est définitive.

Dans le monde de Lothric, le feu se meurt peu à peu, et les Seigneurs des Cendres désertent leurs trônes. C’est dans un cimetière que nous nous éveillons en tant que Morteflamme avec la mission de ramener les rois à leurs place, de gré ou de force. Dans Dark Souls, le feu a toujours eu une connotation de paix à l’image d’une cheminée dans un doux foyer. Dans cet opus, le feu est synonyme de puissance, les braises remplaçant les effigies humaines de ces prédécesseurs. En effet, grosse nouveauté de ce Dark Souls III, lors d’une mort vous ne devenez plus une Carcasse apportant un malus progressif sur votre total de point de vie, mais vous perdez votre braise qui, une fois réactivée, vous conférera plus de points de vie ce qui ne sera pas de trop pour affronter le monde impitoyable qui vous attend. Attention, il est toujours possible de devenir une Carcasse sous certaines conditions.

C’est donc après une cinématique dantesque présentant brièvement l’histoire qu’arrive enfin la création de personnage et autant dire qu’il faudra une bonne demi heure afin de créer le héros parfait tant l’outil est complet. Chaque morceau du visage peut être modifiés à votre guise, du front jusqu’au menton : il est très facile de créer un personnage unique bien qu’il sera la plupart du temps caché par une armure.

Vous venez de recréer Scarlet Johansson, Robert Downey Junior ou Shrek ? Il est maintenant temps de choisir votre classe de départ. Le choix est large mais reste classique, on notera le retour du Pyromancien qui ravira les puristes, à moins que votre choix se tourne vers un chevalier ou un sorcier ? Ou pourquoi pas un clerc ? Non, un mercenaire ! Rassurez vous, dans Dark Souls, l’expression  »classe de départ » n’a jamais été autant significative puisqu’au fil du jeu, vous aurez accès à l’ensemble des sorts et armes, et c’est en montant de niveau auprès d’un PNJ que vous pourrez augmenter les statistiques de votre personnage et ainsi débloquer les prérequis des différentes armes et armures. Pour faire simple, du choix de votre classe ne dépendront que vos statistiques de base, et libre à vous de prendre un chemin différent. La liberté de build dans Dark Souls est totale.

On conclut cette création de personnage par la sélection d’un objet bonus, le choix étant très varié. On est tout de suite plongé dans un tutoriel simple mais efficace, des messages sur le sol expliquant les différentes manœuvres possibles que l’on peut tout de suite mettre en pratique sur quelques monstres qui passaient par là tout en admirant les décors d’un cimetière. Graphiquement, le jeu est très joli avec des effets de lumières réussis pour le plaisir de nos yeux, le tout en 30 fps constant, à l’exception de quelques rares chutes de framerate. Le seul bémol est que certaines textures font  »plastifiées ».

 Chaud comme la braise

La réputation sur le monde impitoyable de Dark Souls ne sera pas ternie par ce troisième opus dans lequel chaque monstre sera un véritable obstacle sur votre route. L’histoire parsemée au sein d’une fine narration à travers les discussions avec les PNJ est l’un des énormes atouts de cette série, et c’est d’autant plus vrai pour ce chapitre final. Beaucoup de joueurs avaient critiqué la narration et le manque d’explication de son prédécesseur, et ce Dark Souls 3 ne laisse rien transparaitre : l’histoire est simple mais claire, on sait pourquoi on est là et pourquoi on avance. La clarté est visible aussi bien sur l’histoire que sur les objets, la description de ceux-ci est parfaitement établie, et chaque modification apportée aux armes et armures apparait simplement. Finis, donc, les allez-retours sur le Wiki afin de comprendre l’utilité de tel ou tel item, bien que certains demeurent mystérieux pour le bien de la découverte.

Cette clarté est surtout bénéfique au système d’infusion, dorénavant appelé imprégnation, présent depuis Dark Souls 2 et permettant de donner un bonus à son arme à l’aide de pierre magique. Ce système, bien qu’apprécié des joueurs, n’était pas clair à 100%, mais c’est maintenant chose faite puisque la description de chaque pierre met en avant son effet sur l’arme.

Il est toujours possible d’améliorer les armes en leur donnant des bonus allant jusqu’à +10 à l’aide des minéraux de titanite, mais les armures, elles, ne sont plus améliorables, permettant ainsi aux joueurs de s’occuper uniquement de ses armes, si précieuses pour la survie des Morteflammes. Le jeu conserve son système de lettre d’attribut allant de E à S correspondant à l’utilité de la statistique dans le calcul des dommages finaux. Cette note est bien entendu améliorable, notamment par l’imprégnation afin de créer son équipement de rêve.

Une fois bien équipé, vous voilà prêt à affronter les horreurs de ce monde à l’aide d’un panel de coups assez riche et dynamique grâce à l’héritage de Bloodborne sans pour autant en être une copie. La lenteur de son prédécesseur est remplacée par un gameplay plus nerveux, avec des sensations de force dans les coups qui sont très bien travaillées. Mais que les puristes soient rassurés : on reste dans la veine des Souls avec un dynamisme rafraîchissant palliant la lourdeur d’antan. La touche rond permet toujours des esquives à l’aide de roulades ou de pas en arrière dans la limite de votre jauge d’endurance qui sert aussi aux parades et à enchainer les différents coups. Le maximum de cette jauge si précieuse peut bien entendu être augmenté en montant de niveau.

On reste donc dans le classique, il est toujours possible de s’équiper de trois armes en main droite et de trois autres en main gauche avec un accès rapide via les touches droite et gauche de la manette. Les armes sont très variées, allant de la simple dague jusqu’à l’énorme espadon à la Berserk en passant par un simple bâton de sorcier donnant l’accès aux différents sorts du jeu tout aussi variés. Il est aussi possible de s’équiper de quatre anneaux différents. Toutefois, une charge maximum d’équipement est imposée, ce palier pouvant bien entendu lui aussi être augmenté.

Mais attention, ce Dark Souls 3 a beau être classique, il a quand même évolué. Depuis cet opus, chaque arme possède un mouvement spécial activable à l’aide de la gâchette de gauche permettant de nouveaux mouvements, comme une lourde estoc, une ouverture de garde, des boosts magiques, le tout utilisable grâce au PC… cette amélioration augmente les possibilités de builds, chaque arme étant de ce fait quasiment unique.

Autre nouveauté de cet épisode final, une jauge de magie à l’image de celle de Demon’s Souls – appelée Point de Compétence – a été implantée, laissant derrière elle le principe d’utilisation de sorts et limitant plus drastiquement l’abus de la magie reproché à son grand frère. On retrouve les trois grandes écoles de magie : la première est la sorcellerie, axée sur les dommages directs et les améliorations de stats (boost de l’arme, de la défense…), la seconde école, les miracles préférant les soins et la foudre, et pour finir la pyromancie. Chaque sort possède au même titre que les armes un prérequis de statistique afin d’utiliser le sort qui possède un coût en PC différent selon sa puissance.

De base, selon votre classe de départ, vous aurez un ou deux emplacements de sort et quelques une de ces incantations sont disponibles de base mais il est possible d’en acheter très rapidement auprès d’un PNJ au sanctuaire, sorte de hub du jeu où se réunissent les protagonistes. La statistique de mémoire sera donc indispensable, car elle permet d’augmenter le nombre de sorts que vous pourrez équiper via le menu prévu à cet effet aux différents feux du jeu.

Vous devez l’avoir compris, afin d’affronter le monde de Lothric, un équipement au top est indispensable et pour vous aider dans ce périple, votre meilleure amie sera votre fiole d’Estus. Cette petite gourde a le merveilleux pouvoir de vous rendre des points de vie et de se remplir à chaque feu. Dès le début vous avez le droit à trois utilisations qui peuvent être augmentées chez le forgeron en lui donnant des fragments disséminés aux quatre coins du monde, et vous allez bénir chaque découverte de ce petit objet !

Attention néanmoins, les développeurs ont trouvé la solution parfaite afin d’équilibrer la magie : la fiole d’Estus de cendre ! Dès les premières minutes de jeu, vous allez trouver cette copie de votre breuvage si tendre mais pourtant, elle n’a pas le même goût. Est-ce une malédiction ? Vos points de vie ne remontent pas lorsque vos lèvres touchent ce breuvage si pur ? Et ben non ! Cette seconde fiole posséde elle aussi la propriété de se restaurer au feu, à la différence que celle-ci restaure vos points de compétence. Et là, vous réfléchissez, et vous vous dites :  »mais c’est super ! J’ai donc plein de points de vie et de compétences ! ». Mais nous sommes dans Dark Souls ! Et il va falloir choisir entre les deux ! (Insérer ici un rire de développeur sadique). Pour simplifier : vous aurez donc une potion restaurant soit vos points de vie, soit vos points de compétences, mais vous choisissez les utilisations.

Le gameplay de ce Dark Souls 3 est donc revu à la hausse, offrant une expérience de jeu renversante. Mais comme les images valent mieux que les mots, on vous offre sept minutes de Gameplay tournées par nos soins avant de se retrouver ensuite pour la phase finale de notre test.

Dark souls, ton univers impie-toyable

Qu’attend-on vraiment d’un Dark Souls en terme d’univers ? Lequel de tous ceux existant depuis Demon’s Soul est le meilleur ? La réponse est sous vos yeux : si vous doutez encore que le jeu vidéo est de l’art, alors il faut jouer à Dark Souls 3 pour le comprendre. On le répète, mais les effets de lumières sont parfaitement travaillés, et les décors nous absorbent dans leur univers de dark fantasy avec une véritable envie de découverte, nous laissant par moment bouche bée devant des panoramas magistraux allant jusqu’à nous donner le vertige par son immensité.

Pour cet opus, From Software nous offre donc des décors somptueux et surtout un level design monstrueux ! A la différence du second opus, les zones ne sont pas toutes linéaires et offrent différents chemins. On nous pousse à l’exploration, on a envie de savoir ce qu’il y a derrière chaque portes, chaque parcelles du décors, et ça, c’est un énorme point fort. Cette liberté d’aller et venir suit un cheminement logique entre les zones, en passant du château seigneurial pour aller dans le village paysans, chaque zone est unique et offre son lot d’émerveillement.

L’univers de cet opus reste très sombre : on retrouve les zombies qui veulent votre mort, les insectes qui veulent votre mort, les monstres qui veulent votre mort, la gravité qui veut aussi votre mort, … vous l’avez compris, on reste dans du classique, et c’est toujours aussi efficace. Mais le menu fretin, ça n’intéresse personne, on en découpe par paquets de mille. Nous, ce que l’on veut, ce sont des boss ! On veut souffrir ! Et de ce point de vue-là, vous allez être servis. Les boss sont carrément épiques, avec un gigantisme dantesque, et ceux-ci laissent un souvenir marquant après chaque combat. De manière générale, le gigantisme est très présent, et il n’est pas rare de tomber au cours de l’exploration sur des monstres géants qui ne sont pourtant que des sbires sur lesquels on perd quand même quelques dents.

On a le gâteau, la crème pâtissière, il ne manque plus que la cerise afin d’amener vers les sommets la direction artistique de ce Dark Souls 3. Et cette cerise, c’est la musique. Dès le menu principal, ça sent l’épique, l’aventure, le combat. Discrètes ou dantesques, elle accompagne au mieux le joueur dans son aventure, portant de ses notes jusqu’au firmament cet ultime opus. On vous laisse savourer la splendeur du menu principal telle une mise en bouche.

Ne partez pas seul !

Et oui, dans un monde aussi froid que celui de Lothric, il vaut mieux être accompagné. Ainsi, une fonction multijoueur est disponible mais toujours à l’aide de marques d’invocation. En étant dans l’état embrasé, il est possible d’appeler un autre joueur en touchant sa marque d’invocation afin qu’il nous aide. Ayant appris de Bloodborne, il est désormais possible d’attribuer un mot de passe afin que seuls vos amis puissent vous rejoindre.

Un système d’invasion est toujours présent à l’aide de gemmes rouges ou bleues selon votre serment afin d’aller embêter les autres joueurs ou de les défendre. Ne vous inquiétez pas, il est possible de vous mettre hors ligne et de vous couper de tout cela.

Les PNJ, aussi, peuvent être amicaux (eh oui, dans cet univers, tout ne veut pas forcément vous tuer) et certains peuvent même être invoqués pour vous aider de la même manière que les joueurs. En plus de vous aider, certains vous proposeront des quêtes annexes vous rapportant des objets bonus et vous laissant découvrir leurs histoires, et par la même occasion, le scénario. D’ailleurs, il faut noter le doublage de ceux-ci qui sont en anglais, mais qui sont pour autant très bien réalisés et agréables.

Avant de conclure, on va répondre à une question simple mais très pertinente : peut on jouer à cet opus sans avoir fais les précédents ? La réponse est oui. Le scénario a beau être cohérent par rapport aux autres, rien n’empêche de le comprendre. Le seul obstacle que vous rencontrerez est celui des multiples références à ses prédécesseurs mais qui au final n’est là que pour faire plaisir aux fans. De plus, si vous avez déjà joué à Bloodborn, vous ne serez pas surpris.

Ce Dark Souls 3 termine en apothéose la série à l’aide de sa direction artistique sublime et de son gameplay nerveux. On a plaisir a découvrir toutes les zones qui laisseront un grand souvenir aux joueurs tant par leur beauté que par leur level design. La difficulté est au rendez-vous, les monstres impressionnants et la quarantaine d’heures de jeu afin de venir à bout de cet ultime aventure va ravir les fans, mais aussi ceux n’ayant jamais touché à la série. Merci From Software pour cette fin transcendante, Dark Souls va nous manquer !

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍 Un gameplay nerveux.
  • 👍 Une narration réussie.
  • 👍 Des musiques sublimes.
  • 👍 Des combats épiques.
  • 👍 Un grand choix d’équipement.
  • 👍 Des décors somptueux.
  • 👍 Une difficulté attirante…
  • 👎 …mais qui peut déplaire
  • 👎 Des décors parfois « plastifiés ».
  • 👎 Le framerate qui saute de temps en temps.