[Test] Hitman épisode 6, baisser de rideau au pays du Soleil-Levant

Aujourd’hui, on vous emmène du côté d’Hokkaido pour découvrir notre test du sixième et dernier épisode de la saison 1 de Hitman

Fiche Technique

  • Support : PlayStation 4, Xbox One et PC
  • Développeur : IO-Interactive
  • Éditeur : Square Enix
  • Type : Action/Infiltration
  • Date de sortie : 31 octobre 2016
  • Test effectué à partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur

Après Paris, Sapienza, Marrakech, Bangkok et le Colorado, l’agent 47 pose une dernière fois ses valises, pour ce sixième et dernier volet de cette première saison de Hitman au format épisodique, et c’est à Hokkaido que ça passe. Au menu de ce séjour sur l’île japonaise, un nouveau contrat d’assassinat que le célèbre tueur à gages va se devoir d’honorer. Avant de débuter ce test, nous ne pouvons, encore une fois, que vous recommander de vous pencher sur les tests des épisodes précédents dont vous retrouverez le récapitulatif à cette adresse. Vous trouverez notamment dans celui du premier épisode tout ce qui concerne l’aspect technique du jeu. Nous ne le referons pas ici sous peine de tomber dans de la redite puisque rien n’a vraiment évolué sur ce plan-là. Ici, nous nous concentrerons uniquement sur les sensations procurées par ce sixième épisode des aventures du tueur à gages chauve.

Miroir, miroir ! Dis-moi qui est le plus bel assassin.

Konnichiwa, 47

Si l’Agence a, au cours des derniers épisodes, compris qu’elle avait été manipulée et trahie, elle tient enfin l’identité de la taupe (contrairement à Patrice Evra). Son nom : Erich Soders, et il n’est autre qu’un des membres du comité directeur de l’Agence, excusez du peu. Le bougre s’est vendu à la toute puissante organisation Providence pour sauver sa vie. En effet, Soders est atteint d’une pathologie congénitale rare nommée Situs Inversus (comme le nom de la mission principale) et qui a eu comme effet d’avoir inversé ses organes vitaux à la naissance. Aujourd’hui, il a désormais besoin d’une greffe de cœur, et les cœurs inversés ne courant pas les rues, il s’est tourné vers la toute puissance de Providence afin d’en obtenir un, ainsi que l’opération au sein du complexe médical high-tech Gama où il subira la transplantation. C’est dans ce cadre sécurisée de pointe que 47 ira débusquer le malotru. L’agence a également ordonné au célèbre assassin de se débarrasser de Yuki Yamazaki, avocate pour le compte de Providence et à qui Soders projette de remettre la liste de tous les agents de l’ICA. C’est donc une mission aux enjeux colossaux dans laquelle se jette 47.

 

Voilà, le postulat de départ de cet ultime volet de la première saison de Hitman. Son intrigue surfe habilement sur la trame scénaristique qui avait enfin décollé dans l’épisode précédent. Cependant, comme pour tous les autres, il aura été difficile de croquer une trame consistante sur l’ensemble de cet épisode six. Hormis le point de départ du contrat, seule une cinématique de fin fera avancer l’histoire timidement. Le mécanisme était le même depuis le début mais l’épisode 5 nous avait quelque peu donné l’impression de finalement s’emballer. Il n’en sera malheureusement rien. Même le dénouement de cette première saison tombe quelque peu à plat, nous nous attendions à un cliffhanger de folie comme il est d’usage dans les fins de saison (qui Negan avait-t-il démoli à coups de batte ?). Or, aucune révélation, aucun rebondissement ne fera ne serait-ce que sourciller les joueurs que nous sommes, c’est clairement dommage. D’autant plus dommage que cela nous permet, encore une fois, de douter de la pertinence du format épisodique de ce Hitman.

Un méchant ? Où est-il ?

Comme pour chaque épisode, l’intrigue n’était pas le seul point que nous scrutions avec attention. L’autre c’est bien évidemment, le cadre dans lequel 47 allait devoir exécuter son contrat et autant le dire d’entrée, Hokkaido frappe fort, très fort. À tel point, qu’il détrône aisément Sapienza qui était pour nous la meilleure carte jusque là. Tout d’abord, le moteur graphique impose le respect avec les prouesses qu’il réalise dès les premières minutes de jeu. La mission démarre dans la chambre de 47 au sein du complexe Gama et la vue offerte par son balcon est tout bonnement impressionnante. De quoi nous laisser bouche bée quelques instants, à profiter du feu d’artifice tiré au loin, et des petits ballons flottant paisiblement dans les airs.

J’abandonne la mission, je reste là !

L’hôpital privé n’offre pas qu’une belle vue aux joueurs, il abrite aussi en ses murs de quoi ravir leurs rétines. La froideur des couloirs de l’aile chirurgicale tranche avec la chaleur de la partie « cure thermale » ou encore avec l’ambiance austère de la morgue. Cette map offre tout un panel d’ambiances différentes qui procureront une véritable sensation de dépaysement constant. On prend plaisir à déambuler au sein du complexe et à découvrir les mille et une petites choses offertes par le level design. Ce plaisir, nous l’avions quelque peu perdu au cours des deux derniers épisodes, quelle joie de le retrouver.

La mission en elle même est également très intéressante. Si le schéma des deux cibles à éliminer a repris ses droits, après que l’on nous a proposé 4 cibles au Colorado, la difficulté a logiquement encore été relevée. Eh oui, nous sommes au dernier niveau après tout. Contrairement à ses habitudes, 47 démarrera la mission « nu ». Non, n’espérez pas voir les blanches fesses assorties à ce crâne chauve, comprenez par « nu » qu’il démarrera sans le moindre équipement. L’assassin s’étant infiltré en tant que client de cette immense structure médicalisée, il n’a pas pu emmener avec lui tout son attirail du parfait tueur à gages. Vos dons pour l’infiltration seront donc mis à rude épreuve et il vous faudra un petit moment pour comprendre comment vous dépatouiller dans ce niveau. Bien entendu, si vous êtes un habitué, les fameuses opportunités offertes par le jeu vous guideront pas à pas, encore faut-il les trouver. Comme toujours, ces opportunités faciliteront vos assassinats mais elles sont, comme toujours également, très bien pensées et agréables à suivre.

Etait-ce vraiment une bonne idée de se mettre entre un assassin et le vide ?

La lignée de ses ancêtres

En résumé, cet épisode 6 aura sans doute gagné la palme du meilleur épisode de la première saison de Hitman. Si la déception demeure quant à la maigreur du scénario et à son manque de saveur, le niveau en lui-même est une pure merveille tant visuellement qu’en plaisir de jeu. Les différents défis à accomplir, qui poussent comme toujours les joueurs à refaire la mission plusieurs fois pour tout débloquer, se feront sans rechigner. Le gameplay, lui, est toujours aussi maitrisé mais c’était déjà le cas dès le premier épisode. En revanche l’IA des gardes aura demeuré problématique jusqu’au bout dans le sens où ceux-ci se révèlent beaucoup trop faciles à berner. Un problème récurrent et qui n’a pas semblé sauter aux yeux des développeurs si l’on en croit l’interview du game director Christian Elverdam que vous pourrez découvrir prochainement sur Gamer-Network. Enfin, résonnera pour nous la conviction que le format épisodique n’était pas le plus adapté pour un tel jeu. Même si Christian Elverdam n’est encore une fois pas d’accord avec nous sur ce point, nous restons convaincus que la multiplication des pains n’est pas toujours un bienfait, bien au contraire.

Pour conclure, on attend beaucoup de la saison 2 de Hitman en termes de scénario, mais très honnêtement on aurait aimé avoir déjà été servis au cours de cette première saison, désormais terminée.