Football Manager 2016 : Entre addiction et stagnation

Découvrez le test de Football Manager 2016

Fiche Technique

  • Support: PC
  • Développeur/Éditeur : Sports Interactive / SEGA
  • Type: Gestion
  • Date de sortie : 13 octobre 2015
  • Prix: 49.99 €
  • Test effectué sur PC d’après une version fournie par SEGA

Chaque année la valeur sûre de SEGA et Sports Interactive revient avec l’intention de dominer le marché de la gestion de football tout en vous rendant accroc sur plusieurs mois. Alors que le contenu commençait à être le même depuis quelques années, Football Manager 16 a t-il réussi à se renouveler et proposer une expérience inédite ? Réponse dans la présentation de notre test.

Les nouveaux modes, des recrues dignes intérêt ?

De la nouveauté nous en demandions et nous avons été servis ! Dès qu’on lance le jeu, on peut s’apercevoir d’un plus large panel de choix de parties. Nous retrouvons le mode Football Manager, FM Touch, FM Création, FM Touch Création et Challenges. La possibilité du Cross Save avec iOS se montre également, histoire de jongler entre votre PC et votre appareil portable, parfait pour ceux qui veulent consommer H24 cette drogue.

Ce qui a attiré notre attention en premier est le mode Football Manager Création. L’idée de construire notre propre équipe avec nos propres joueurs est plutôt séduisante. Dans ce mode, il est bel et bien possible de choisir les joueurs que vous intégrez dans votre équipe mais en respectant un budget spécifique. De même, on peut créer ses propres joueurs mais il semblerait que ce soit limité à seulement deux bonhommes, l’occasion de nous inviter dans le jeu et d’inventer des liens de parenté avec Ronaldinho ou Ibrahimovic. La personnalisation est très élaborée, vous choisissez le poste, les langues qu’il maîtrise, les joueurs avec qui il est en conflit, ceux qu’il apprécie mais aussi les caractéristiques de votre joueur. C’est ici que Sports Interactive a très bien pensé la chose. Plus vos notes seront prometteuses, plus votre valeur marchande augmentera. Il sera ainsi impossible de créer un joueur excellent et de l’insérer en CFA… Le budget de l’équipe ne sera pas assez conséquent. Vous lui confiez aussi quelques attributs qui peuvent baisser sa valeur, tel que mettre sa barre de « tendance à se blesser » au maximum par exemple. Les développeurs ont pensé à tout… Vous choisissez aussi ses gestes préférentiels (« ne dégage pas le ballon loin devant », « accélère sur un flanc », « repique dans l’axe » comme Lucas)… Vous ne créez pas à proprement parler votre équipe, vous prenez la place d’un club avec la possibilité de changer le logo, les équipements, le nom du stade, les rivalités et les affiliations, sa localisation (parmi des milliers de villes de chaque pays, avec de la chance vous tombez sur la votre). Autre aspect qu’il faut souligner, c’est la création de son profil de manager qui détermine si vous êtes un ancien footballeur international ou si vous êtes un pur produit des concours du BEPF. Vos statistiques s’en ressentiront immédiatement comme vous pouvez le constater sur la première image de la galerie.

Même si l’initiative est louable, on ressent un peu de frustration de voir que la création des joueurs est limitée en nombre. Une fois que le club est créé avec au maximum deux nouveaux joueurs, on est impatient de savoir comment nos joueurs vont se débrouiller. Le plaisir est réel de titulariser son joueur, de le voir inscrire un hat-trick et qu’il soit primé joueur de l’année. Une fois sur le terrain, c’est comme si vous étiez coach et que c’était votre fils qui évoluait dessus, on peut le titulariser, on a envie de le voir faire une grande carrière. Anecdote qui peut être aussi drôle qu’énervante quand elle se confronte à vous, votre propre joueur a des ambitions donc il est possible qu’il veuille partir pour un plus grand club. Tout comme leurs partenaires, les joueurs créés auront donc leurs propres revendications. Par exemple, il est arrivé que l’un se plaigne des séances d’entraînement.

C’est aussi avec les challenges que Sega et Sport Interactives s’appuient un peu trop sur leurs acquis. Ils constituent une alternative plaisante aux parties plus longues de Football Manager. On vous place dans la peau d’un coach qui doit résoudre une situation urgente sur un laps de temps donné. Ils ne sont pas si faciles à accomplir et certains faits vous feront perdre vos nerfs. Néanmoins, les 7 challenges proposés sont exactement les mêmes que dans Football Manager 15. On y retrouve donc « Le sauveur est attendu » où vous devrez obtenir le maintien, « Avalanche de blessures » qui porte bien son nom tout comme « Du grabuge dans les vestiaires« . D’autres défis intéressants sont encore de la partie, « Les invincibles« , « on ne gagne rien avec les gamins » (de quoi attirer Arsène Wenger) et « des petits chez les grands« .

Le public de Football Manager se compose majoritairement de joueurs qui ont passé des heures sur les précédentes éditions, ce qui pourrait pousser les studios à proposer de nouveaux défis… Mais non. On a cette petite impression que les Challenges ont juste été transférés lors du mercato de FM 15 à FM 16. Du coup, pas certain que la section des défis soit la plus visitée du jeu. On notera tout de même que l’interface est simplifiée, plus colorée et moins fouillis tout comme dans la précédente édition.

FM Touch remplace le mode FM Classic de l’an dernier mais reprend le concept de vous proposer des parties allégées. Ici l’objectif est accompli, les parties sont plus rapides, les joueurs occasionnels devraient y trouver leur compte. Le choix se limite à trois pays maximum et vous ne gérez pas les entraînements, les consignes particulières ou celles sur le terrain (la belle nouveauté de l’opus) ni les matchs amicaux. En clair, vous n’êtes plus entraîneurs mais un réel manager à la Laurent Blanc, en déplaise à Christian Gourcuff qui s’était montré hostile à ce genre de management. Les puristes qui aiment tout contrôler et avoir un pouvoir de décision sur chaque détail passeront leur chemin pour se diriger vers des modes plus classiques ou FM Création. D’ailleurs, ce dernier se voit aussi attribuer ce côté Touch si vous souhaitez vous contenter d’enchaîner les matchs et trouver la bonne tactique. La frustration est encore au rendez-vous mais pour d’autres raisons. Lorsque vous enchaînez les mauvaises performances, vous pourriez avoir pour habitude de rendre responsables les entraînements ou la préparation du match, des secteurs que vous ne maîtrisez pas dans le Touch.

Le mode Touch ne plaira pas du tout aux « vétérans », les Challenges non plus vu qu’ils n’apportent rien de neuf, le mode Création est tout de même séduisant mais on peut vite décider d’en revenir au management classique de FM. Néanmoins, d’autres améliorations sont à noter.

Un effectif toujours plus complet

Comme à son habitude, Football Manager propose une base de données exceptionnelle, les championnats se comptent par centaines, les équipes par milliers, les joueurs par millions et vous pouvez compter sur l’équipe première, l’équipe réserve et l’équipe u19 de chaque club. Toutes les compétitions sont fidèles à la réalité et suivent le calendrier officiel de chaque tournoi et championnat mais il faut souligner que des licences concernant les logos manquent à l’appel.

Au niveau de la simulation des matchs, vous pourrez toujours choisir entre « Commentaires seuls » si vous ne souhaitez pas profiter du moteur de simulation des matchs. De gros progrès ont été réalisés dans ce domaine. Tandis que les joueurs étaient comparables dans les éditions précédentes à des répliques de baby-foot avec une impression de répétition dans les mécaniques d’action, ces mêmes joueurs se voient aujourd’hui doter de nouvelles animations. Nous avons pu apercevoir un joueur lever les bras avant de frapper un corner. Désormais, vous pourrez même donner des consignes au bord du terrain et votre manager apparaît sur la ligne de touche.

Autre secteur qui gagne en complétion, les statistiques. Comme nous l’avions annoncé, Sports Interactive a conclu un partenariat avec Prozone spécialisé dans l’établissement des statistiques pour les événements sportifs. Vous serez donc en mesure de consulter une tonne d’informations concernant les performances individuelles de votre équipe, idéal pour constater quel joueur ressent quelques difficultés à s’adapter à votre schéma de jeu. Cela optimise alors vos chances de trouver et de combler les failles de votre équipe. C’est aussi assez utile au cours d’un match durant lesquels un récapitulatif des prestations sont distillés. Ainsi, certains aspects seront mis en avant selon les joueurs ; Chez certains, ce sera la distance parcourue, chez d’autres les tacles remportés ou le pourcentage de centres réussis, les interceptions. Cela donne un aperçu plus ou moins précis des performances.

La gestion des blessures nous a esquissé plus d’un sourire. Sports Interactive a assuré s’être entouré de physiologistes et de médecins afin d’apporter une expertise dans le domaine. Certes, la durée des blessures et celle de la récupération gagnent peut-être en crédibilité mais les blessures s’enchaînent parfois de façon assez insolite (et pourtant, on n’a pas sélectionné l’OL). En effet, il est arrivé qu’en l’espace de deux jours, deux joueurs subissent une blessure aux abdomens lors d’une séance… d’haltérophilie. Soit ils sont stupides, soit le matériel est précaire mais dans les deux cas, il n’est pas vraiment agréable de subir des pertes pour des raisons aussi loufoques.

Un mercato tout de même réussi !

Désormais, il se pourrait que des consultants viennent vous poser des questions au bord du terrain, c’est Laurent Paganelli qui sera content. Un ajout qui apporte une touche supplémentaire de réalisme à l’expérience de jeu. Ce n’est pas tout, les membres du staff que vous irez chercher à l’étranger sont susceptibles de suivre des formations linguistiques intensives pour s’acclimater plus facilement, un détail qui n’existait pas dans le précédent Football Manager.

Afin de vous faciliter la tâche à choisir l’équipe que vous alignez, la jauge de compatibilité au poste est visible sur l’interface tactique de votre équipe. Alors que Sports Interactive ne se contentait que d’illustrer la compatibilité par une couleur qui manquait de visibilité, cette année l’onglet gagne en clarté et en informations. Cet aspect est réellement perfectionné car vous serez à même de savoir si le rôle du joueur est adapté à chaque joueur. Par exemple, si vous placez un joueur aux avants postes, il se peut que sa barre vire au orange si vous lui donnez le rôle de Pivot alors que son excellence au poste d’Attaque Avancé s’illustre en vert. Ainsi, lorsqu’on compose notre 11, il est important de faire attention aux rôles préférentiels de chaque joueur pour chaque poste. Les conseils tactiques en préparation du match sont considérablement plus élaborés, le tout profite d’une interface beaucoup plus claire et intuitive.

Niveau tactique, il est également mis à disposition un éditeur de coup de pieds arrêtés. Vous pourrez imaginer les meilleurs mouvements pour percer la défense de votre adversaire sur les poteaux de corner. On y imagine ainsi le positionnement de chaque joueur sur les coups-francs défensifs, offensifs mais aussi la disposition des joueurs sur les touches. On prend un peu de temps à s’adapter à cet outil mais l’expérience est encore poussée plus loin en terme de préparation des matchs.

Durant le match, vous pourrez opter pour des plans de jeu précis comme « jouer le nul« , « fermer le jeu« , « jouer pour une large victoire« , « faire le dos rond » et d’autres options de jeu avec lesquels devront s’adapter les joueurs. De ce fait, l’apparition du coach et ses consignes au bord du terrain s’expriment principalement par cette nouveauté.

Des bases solides derniers remparts d’une addiction longue durée !

Certes, Football Manager se repose un peu sur ses lauriers mais il faut dire que le jeu a amené la simulation de gestion de football à son apogée. On peut râler sur des nouveautés pas totalement exploitées mais les acquis de Sports Interactive apportent une garantie chaque année, le côté très addictif de la franchise.

La gestion demeure très complète, vous avez accès à tous les domaines footballistiques possibles. Les statistiques de chaque compétition, de chaque joueur sont très complètes et évoluent au fil des saisons selon le potentiel de chacun. La marge de progression est propre à chaque joueur et le fait qu’on puisse créer un joueur montre comment fonctionne la notation de chaque star. L’interface s’est même améliorée et paraît plus simple, plus belle. Pourtant les informations sont plus nombreuses donc de ce côté, le titre a gagné en quantité mais aussi en qualité. Vous ne comprendrez pas tout le temps pourquoi les séries de victoires ou de défaites démarrent mais tous les outils pourraient donner quelques indices. Comme d’habitude, vous devrez gérer les préparateurs et la qualité de chacun pourrait déterminer les performances de vos joueurs. Tout est lié et les problèmes sont plus sportifs qu’extra sportifs puisqu’il est plus récurrent qu’une faille dans votre staff, préparation ou tactique soit la cause de vos déboires en championnat. Cela dit, une fois que vous perdez le soutien du vestiaire ou de vos meilleurs joueurs désireux d’aller voir ailleurs, il sera très difficile de redresser la barre. L’aspect financier est également primordial et la plupart des menus ressemblent à ceux de Football Manager 15 (le système de messagerie préservé mais toujours efficace) mais certaines interfaces profitent quand même d’un certain lifting.

Les modes en ligne et micros-paiements dans la compo

Les micros-transactions ne sont pas les options les plus évoquées concernant Football Manager. Rien de plus normal puisqu’ils ne livrent pas de contenus additionnels mais simplement des petites aides plus ou moins insolites. Il s’agit de raccourcis pour des bonus à obtenir sur la longue durée, c’est presque punitif pour les impatients et opportunistes. Ainsi, on peut débloquer des avantages comme « Pas de restriction de prêt« , « pas de licenciement« , « contrat à vie« , « annulation de suspension« . Le studio anglais a de l’humour et veut le montrer, ainsi il est possible de doper un joueur pour qu’il soigne miraculeusement d’une blessure avec « éponge magique » et « indigestion » qui attaque l’adversaire…

Quant aux fonctionnalités en ligne, on obtient très vite une partie et de nombreux joueurs ont déjà créé leurs ligues privées. Outre les championnats entre joueurs classiques, vous pourrez vous affronter à travers différents types de compétition : Coupe à élimination réunissant de 2 à 32 équipes, le championnat de 2 à 6 équipes se rencontrant deux fois et le championnat face à face s’opposant cinq fois. Les mêmes modes sont disponibles pour le mode Fantasy Draft avec des options spécifiques dans lesquelles vous déterminez le budget maximum, votre équipe pouvant accueillir les joueurs de votre choix à condition de respecter les restrictions budgétaires. Chacun organise donc son équipe de rêve et doit sélectionner les meilleures affaires afin de prendre le dessus sur l’autre. Un mode qui pourrait réunir de nombreux addicts.

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍TOUJOURS AUSSI COMPLET
  • 👍TOUJOURS AUSSI ADDICTIF
  • 👍TOUJOURS AUSSI RÉALISTE
  • 👍LA FANTASY DRAFT ET CRÉATION D’UN CLUB
  • 👍L’INTERFACE UN PEU PLUS MODERNE
  • 👍L’ÉDITEUR DE COUP DE PIEDS ARRÊTÉS
  • 👎SIMILAIRE À FM 15 DANS PLUSIEURS DOMAINES
  • 👎LES BLESSURES RÉCURRENTES 
  • 👎TOUJOURS LES MÊMES CHALLENGES