Après cinq ans d’absence, Rico fait son (grand ?) retour dans Just Cause 3 sur PS4, Xbox One et PC. De nos jours, cinq ans entre la sortie de deux opus d’une même saga, c’est plutôt rare. De quoi donc susciter l’intérêt et nourrir de nombreux espoirs quant à la qualité du titre. Promesse tenue ?
Au programme : explosions, gun-fight endiablés, chutes vertigineuses et, accessoirement, destitution d’un dictateur sanguinaire. Suivez le guide.
FICHE TECHNIQUE :
- Support: PlayStation 4, Xbox One, PC. Testé sur : PlayStation 4 à partir d’une version commerciale fournie par l’éditeur
- Éditeur : Square Enix
- Développeur : Avalanche Studios
- Type : Action / Aventure / Simulation de lanceur de grappin
- Date de sortie : 01 décembre 2015
- Prix : A partir de 50€
Rico Rodriguez, c’est vous. Ancien agent roulant pour la CIA, vous avez déjà à votre actif quelques belles victoires en matière de dégommage de dictateurs et destruction de biens publics. Cette fois-ci, c’est presque personnel. Medici, l’archipel où vous êtes né est sous la coupe du Général Di Ravello. Ce dernier mène une politique de terreur et de manipulation des masses. Un dictateur comme vous les aimez.
Welcome Home
Histoire de vous plonger dans le grand bain sans passer par la case des deux heures de digestion, l’aventure de ce troisième volet commence sur le toit d’un avion en vol, esquivant les tirs de roquettes. Armé de votre meilleur ami (ou presque), le lance-missiles, il vous faudra détruire les lanceurs de roquettes au sol pour arriver sur le plancher des vaches avec le moins de casse possible. Normal, c’est Just Cause 3, après tout. Et comme vous n’êtes pas vraiment patient, vous ne prendrez même pas la peine d’attendre sagement que votre coucou atterrisse. Un saut suivi d’une chute libre de plusieurs centaines de mètres pour vous poser délicatement avec votre parachute, c’est tellement plus classe.
Medici, c’est donc un archipel. Comme son nom l’indique, il est composé d’îles toutes relativement rapprochées. Inutile de préciser que vous aurez à toutes les explorer pour arriver au bout de l’aventure. Sans grande surprise pour celles et ceux qui auront suivi l’actualité du jeu avant sa sortie (ou même suivi l’actualité de cette génération de consoles), Just Cause 3 vous propose un monde ouvert. Et quel monde ouvert. Les petits gars d’Avalanche Studios ont plutôt réussi la modélisation de cet open world. Alternant entre décors urbains modernes et plus anciens, reliefs montagneux et plage de sable fin et d’eau turquoise sans oublier les diverses zones militarisées… les zones de jeu sont pour le moins variées et vastes. Un bon point donc.
La beauté d’un coucher de soleil ?
Là où les choses vont commencer à se corser, c’est au niveau de la technique. Le jeu est graphiquement beau sans pour autant être transcendant. Flotter dans les airs pendant de longues minutes en wingsuit est un vrai plaisir. Les panoramas offerts pendant ces phases-là sont généralement splendides. A tel point qu’elles contrastent énormément avec les textures parfois très pauvres des zones urbaines. Les couleurs sont parfois ternes, la modélisation des bâtiments et des rues laisse régulièrement à désirer. Sans oublier une petite dose de clipping et une bonne louche d’aliasing. Pour ce qui est des environnements naturels, c’est nettement plus réussi. La modélisation des montagnes, des plaines, des plages ou encore des grottes relève le niveau. Graphiquement donc, même si Just Cause 3 est dans l’ensemble joli, il en reste néanmoins plutôt inégal.
Concernant les personnages, que ça soit parmi vos ennemis (les troupes de Di Ravello) ou de votre côté, celui des rebelles, une impression se fait très vite ressentir. Vous aurez le sentiment de vous battre face à une armée de clones. Dans leur représentation physique ou dans leur comportement, ils sont tous semblables à quelques détails près. Le travail apporté à ces PNJ est loin, très loin d’être convaincant. Et ce n’est pas une I.A bancale qui fera contrebalancer les choses. Le jeu, que ça soit en ville ou en campagne est plutôt déserté. Certes les habitants sont présents dans les zones citadines, mais en très petite quantité. La map a beau être grande, pour ce qui est de la population humaine, on se rapproche plus d’un Walking Dead que d’un GTA V.
Un grand open world et des décors relativement réussis, c’est bien. Mais ça donne quoi quand tout ceci est utilisé comme terrain de jeu ?
Sur PlayStation 4, le moteur du jeu montre très vite des signes de fatigue. Une grande partie de la map, notamment dans les lieux habitables et les bases, est destructible. C’est l’essence même du jeu. Détruire à grand coup de pyrotechnie tout ce qui tient debout et sert de soutien à vos ennemi. Il ne faudra pas plus de quelques explosions (certes impressionnantes) pour subir instantanément une chute du framerate. Sensation plutôt désagréable et impactant sensiblement l’immersion quand vous vous trouvez aux prises avec une bonne dizaine d’ennemis à dérouiller. Cette chute peut également intervenir lors de la conduite de bolides, pour peu que vous entriez dans une zone détaillée en termes d’environnement. Vraiment dommage.
Autre point négatif voire très négatif pour les moins patients d’entre vous : les temps de chargement. Le premier de ceux-là donnera le tempo et vous mettra tout de suite à l’aise dans cette discipline pour laquelle Just Cause 3 excelle. Sans aucune exagération, ce premier temps de chargement, celui qui, de l’écran titre, vous mènera au coeur jeu, nécessite, sur PS4, près d’une minute pleine. Rien que ça. Le record étant détenu par un reload du jeu après un game-over qui lui a dépassé les soixante-dix secondes. Une attente pareille en 2015, c’est tout bonnement de la folie. Et pour peu que le game-over que vous vous serez pris quelques instants avant vous ait agacé, il y a fort à parier que l’opération se soldera par une mise hors-tension de la console.
Semer le chaos avec style ?
Point de vue gameplay, Just Cause 3 ne réinvente pas la roue. On retrouve les composantes qui font les jeux d’action/shoot. Vous aurez donc à votre disposition diverses armes. Allant du revolver au lance-roquettes en passant par le fusil d’assaut. Tout ça, planqué dans votre jean ou sur votre dos. Du plus bel effet quand vous vous baladez en ville. La visée semi-assistée vous aidera à faire mouche sans trop de difficulté. Et elle ne sera pas de trop quand vous serez seul contre une armée possédant snipers, fusils à pompe, missiles et tank. Sans oublier les avions qui n’hésiteront pas à vous bombarder, même sur leur propre territoire. Chose un peu déroutante pour ne pas dire complètement irréaliste pour un jeu de shoot, l’impossibilité de vous accroupir pour vous mettre à couvert derrière un élément du décor. Seuls moyens de vous en sortir quand vous êtes acculés : rester mobile ou prendre la fuite avec tout l’élan que votre grappin pourra vous apporter.
Et puisqu’on en parle, le grappin sera bien l’élément du jeu qui donnera à Just Cause 3 son identité. Ce dernier est multifonction. Vous permettant de vous hisser en haut des bâtiments les plus hauts ou encore de prendre de l’élan pour vous envoler dans les airs, ce dernier sera également en mesure, de vous permettre la destruction de certains éléments du décor (panneaux, statues…) mais également de vous payer quelques petits sourires sadiques en y reliant un habitant ou ennemi à un véhicule…
Et point de vue véhicules justement, ces derniers ne seront pas nécessairement les plus utilisés. Le grappin, la wingsuit et le parachute étant suffisants les trois quarts du temps pour se déplacer rapidement. La conduite des voitures est très axée arcade. Quelque soit le modèle utilisé, la différence de jouabilité sera maigre. Aucun temps d’adaptation requis pour une bonne prise en main. Les hélicoptères eux, sont du même acabit. Simples à contrôler et plutôt utiles malgré peut être un aspect « jouet » visuellement.
Il reste quelques miettes
Bien évidemment, comme tout open world qui se respecte en 2015, la quête principale n’est pas la seule composante de jeu dans ce troisième opus. Vous aurez bien évidemment tout un lot de challenges à relever et des zones sous l’emprise de Di Ravello à libérer. Pour se faire une, une seule règle : tout faire péter. Et si possible, avec le plus de victimes ennemies possible. Selon la zone de la carte que vous aurez décidé de libérer, le défi sera plus corsé. Plus d’ennemis, des bases mieux gardées, des éléments à détruire plus nombreux… À noter qu’une fois une zone libérée de l’emprise du dictateur, celle-ci reviendra donc aux mains des forces rebelles. Vous permettant ainsi de déverrouiller de nouveaux challenges et de pouvoir obtenir un garage dans la zone. Vous pourrez ainsi y garer votre bolide. La possibilité de vous faire livrer du matos par hélicoptère fera aussi partie des récompenses. Petit bémol concernant ces missions secondaires mais aussi celles scénarisées faisant progresser le trame principale : elles sont très rapidement répétitives. La redondance, c’est d’ailleurs un des facteurs négatifs qui revient le plus souvent dans le jeu.
La liberté, un long combat ?
Point de vue longévité, Just Cause 3 vous tiendra en haleine pendant de longues heures. Pour les plus impatients adeptes de la « ligne droite » vous bouclerez le jeu en une vingtaine d’heure. Comptez à peu près le double pour boucler tous les challenges et libérer toutes les zones. Rien à redire à ce niveau-là donc. Et si l’envie vous prend de simplement survoler Medici, rien ne vous en empêche.
Que diront les livres d’Histoire ?
Le scénario ne va pas révolutionner le genre. Il est plutôt sommaire. Vous, l’agent spécial, armé jusqu’aux dents et avec pour seule défense une chemise à manches courtes et un jean, allez devoir donc destituer un tyran et son armée. La caricature n’est jamais très loin dans Just Cause 3. Le Général Di Ravello tout comme Rico et ses acolytes sont représentatifs de ce que vous pourrez trouver dans n’importe quel film d’action décomplexé. Le jeu arrive en revanche à manier avec un certaine finesse les moments sombres du scénario avec des passages plus légers ou Rico ne sera pas forcément le dernier à se la jouer relax.
Une cause juste ?
LES TOPS |
LES FLOPS |
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