[Test] Xenoblade Chronicles X : Triple Marathon sur Wii U

Découvrez notre test de Xenoblade Chronicles X, le jeu qui fait passer les athlètes kenyans pour des coureurs du Dimanche.

Fiche Technique

  • Support: Wii U
  • Test effectué d’après une version fournie par Nintendo
  • Éditeur: Nintendo
  • Développeur: Monolith Software
  • Type: RPG
  • Date de sortie : 4 décembre 2015

Monolith Software est enfin revenu avec l’intention d’occuper une place à part entière dans le quotidien de nombreux joueurs sur Wii U. Si Nintendo a l’habitude de placer l’aspect compétitif et multijoueur au centre de ses priorités, Xenoblade Chronicles X reste bien une exception en la matière. Comme dans les précédents opus, l’aventure proposé vous forcera à batailler de longues heures pour venir à bout du scénario. Mais la vie est ailleurs que dans le scénario et nous l’évoquerons à multiples reprises. Placé sur le podium des meilleurs jeux Wii U par la communauté, il est important de revenir dessus et déterminer s’il mérite une telle popularité… Voici notre test.

Une prise en main difficile

Xenoblade Chronicles X fera face à deux publics bien distincts. Ceux qui connaissent la série et ceux qui ne la connaissent pas. Les seconds éprouveront bien du mal à entrer dans son univers lors des premières heures de jeu tandis que les seconds débarqueront en terrain connu. Néanmoins, on s’approprie bien vite ce RPG qui vous accompagne efficacement durant votre initiation.

En lançant le jeu, on vous proposera une création approfondie de votre personnage. Vous customisez ainsi comme vous le souhaitez, et ce, jusqu’à la pointe et les racines des cheveux. La cinématique d’arrivée à la base de Mira est vraiment plaisante mais… Ce qui gêne dès le départ, ce sont les dialogues plutôt longs et très vite ennuyeux. Le doublage n’est pas super et le rythme n’est pas des plus entraînants, la tentation de passer les cinématiques sera présente tout au long de votre aventure. Par ailleurs, les conversations avec les personnages secondaires ne profitent pas tous de voix, et il vous faudra souvent lire les discussions… Difficile. Cela dit, le ton décalé de certaines conversations marque un réel intérêt à ne pas le faire, l’humour demeure particulier et mérite parfois le détour.

On souligne les fonctionnalités avec le GamePad qui se résument à la map de Mira. Même si cela peut paraître simpliste, les déplacements et voyages sont rendus très faciles grâce au second écran en main. Trois plans sont proposés avec une carte où les différentes sondes sont recensées, une autre avec tous les lieux et checkpoints, et une dernière très segmentée. A partir du Gamepad, vous pourrez vous déplacer d’un quartier de votre QG à un autre, dans la région de votre choix et ceci, avec une certaine aisance. D’ailleurs, il est important de souligner que les temps de chargement sont très courts.

En ce qui concerne la prise en main, elle n’est pas facilitée par le contrôle de la caméra. Tout comme les mécaniques de gameplay, elle nécessitera un temps d’adaptation conséquent. Puis, on vous demandera assez vite de choisir une division entre Pathfinders, Interceptors, Prospectors, … sans que vous ne puissiez forcément retenir tout ce qui vous a été dit sur chacune. Beaucoup d’informations seront à retenir en même temps et vous avancerez dans le flou si vous n’êtes pas un habitué des Xenoblade. Néanmoins, une fois cet obstacle franchi, rien ne vous arrêtera dans votre épopée sur une planète que vous tenterez de coloniser tout en résolvant le mystère d’une arche de vie très convoitée.

Armés pour la guerre

S’il existe bien des aspects dans lesquels Xenoblade Chronicles X s’illustre à merveille, c’est dans ses arts, ses armes, son système de craft. Lorsque vous entrez dans votre base, il est mis à disposition un terminal d’Usine d’Armes (U.A) où seront regroupés divers organes technologiques. Ceux-ci demanderont votre investissement afin de pouvoir développer les armes et les équipements qui vous seront proposés. Évidemment, tous ne seront pas accessibles dès le départ et il vous faudra avancer dans la trame et accomplir de nombreuses missions pour débloquer toutes les Usines d’Armes possibles. Ce qui est aussi agréable, c’est que chacune d’entre elles possède ses particularités. Quand Orphean Technologies met l’accent sur l’esquive (comme l’indique leur slogan), Candid&Credible des Ma-nons et Meredith & Co se consacreront à d’autres axes de développement, quitte à délaisser certains aspects. De ce fait, nous nous trouvons dans l’obligation de faire des choix tactiques en même temps que financiers car les points ne sont pas infinis… Il vous est offert aussi la possibilité de créer vos propres bonus grâce à la création d’insert pour les armes et armures « humaines » et armes, armures et armatures Skell.

On y voit toute une variété impressionnante d’équipements pour chaque classe, chaque personnage, des jambes à la tête en passant par le buste et les bras. Plus votre niveau augmente, plus vous aurez accès aux équipements que vous pourrez crafter pour optimiser leur efficacité. Pour avancer dans la quête principale et pouvoir accomplir des objectifs secondaires coriaces, il demeure primordial de refaire régulièrement votre garde-robe ainsi que celles de vos compagnons. Il en sera ensuite de même pour vos Skells mais nous y reviendrons plus tard…

Votre équipement et les Usines d’Armes ne constituent pas les uniques domaines à améliorer. En effet, les sondes que vous installez dans les différentes régions demanderont un certain niveau pour une meilleure exploitation des ressources et l’obtention d’un maximum de gain. Les sondes auront aussi diverses utilités mais toutes vous aideront à parfaire votre connaissance de la région et pourront servir en guise de points de contrôle. Mais tout n’est pas si facile, tout ne tient qu’à un fil… ou plutôt à vos compétences. Car certaines sondes nécessiteront un niveau Mécanique élevé. Un autre point que vous devrez développer, parmi vos points de compétences en recherche et biologie. Vous gagnez un PC à chaque niveau Blade passé, à vous de faire vos choix concernant ce que vous souhaitez développer. Ainsi, nous nous sommes dirigés en priorité vers la Mécanique afin de parfaire notre exploration de la planète.

Car l’exploration sera longue, très longue…

Des missions au service de l’exploration

Xenoblade Chronicles X laisse une place immense à l’exploration, tout est fait pour que vous vous y dirigiez inévitablement. Au fur et à mesure des promenades, vous foncerez tête baissée dans une prairie où les monstres ne dépassent pas le niveau 10, mais serez beaucoup plus prudents au fur et à mesure que les ennemis gagnent en level. Croyez-en mon expérience, il n’est jamais agréable de terminer K.O à cause d’un seule offensive lancée par un ganglion ou même de simples créatures qui peuplent les collines de Mira.

D’autant plus dangereux quand il vous faut développer quelques compétences pour installer une bonne partie des checkpoints ou visiter tous les recoins de chaque zone. Ce qui peut se montrer frustrant quand on bute sur la même mission… car les missions ne sont pas tout le temps passionnantes et testeront votre patience en plus de votre passion pour l’exploration. Difficile de ne pas soupirer quand il est demandé de chercher des cométites qui ne sont disponibles que dans une certaine zone de la carte. A moins que vous vous dirigiez vers les astuces du net, il se peut que vous y consacriez des dizaines d’heures. Encore mieux, même avec l’aide des astuces et la magie d’Internet, vous pourriez être enfermé dans la même mission durant de bonnes heures. A vrai dire, la cueillette d’éléments est limite plus agréable quand elle n’est pas le but premier, quand vous tombez dessus par hasard en pleine phase d’exploration.

Les missions importantes sont souvent caractérisées par des cinématiques de feu et une mise en scène fantastique. Si certaines missions ne présentent rien d’impressionnant, les moments-clés jouissent de représentations épiques qui vous en mettent plein la vue. Et on en redemande ! A titre d’exemple, et sans vouloir spoiler le contexte, l’épisode où vous êtes en bataille avec des sphynx infectés… comment ne pas se montrer impressionné par le déroulement des événements !

On regrettera seulement qu’il ne soit pas possible de s’équiper de Skell avant 6 chapitres et 8 épreuves pour le permis (épreuves qui ne constituent en réalité que des petites missions habituelles). En effet, quelle n’a pas été notre frustration de devoir esquiver tant d’ennemis pendant des dizaines et des dizaines d’heures, de s’impatienter jusqu’à ne plus attendre l’arrivée des Skell. Car les 6 chapitres réclament un level assez élevé. Pour tout vous dire, on ressent une certaine satisfaction d’avoir parcouru le chemin, d’avoir tenu la distance, d’avoir haï de tout notre corps certaines missions, mais surtout, d’avoir adoré l’exploration avec du recul.

Mais au fond, c’est toujours la même chanson… Certains joueurs pourront se lasser de l’aspect répétitif car on passe la majeure partie du temps à courir, sortir les armes ou s’enfuir. Si vous n’êtes pas déterminés à finir le jeu ou n’aimez pas l’exploration de Mira, la production de Monolith Software pourrait vous avoir à l’usure. Si ce n’est pas le cas, vous pourrez profiter pleinement de la richesse des décors…

Une planète riche en couleurs

Parlons-en, de Mira. Elle a été conçue très efficacement, et se découpe en 4 ou 5 régions : Primordia, Oblivia, Noctilium, Sylvalum, Cauldros.

Dans chacune des régions, la faune est très vivante, la flore vit en osmose avec. Pour chaque entrée dans une nouvelle région, c’est un nouveau zoo qui s’offre à nous puisque chacune d’entre elles présente des environnements différents. Mais pas seulement un décor par région. Ainsi, il nous a parfois été donné l’impression d’arpenter les prairies de Namek (pour ceux qui connaissent Dragon Ball Z) avec une faune autant vivante qu’agressive. Noctilium nous invite dans une jungle où nous n’aurions pas été étonnés de rencontrer Kerchak et Tarzan. Oblivia aurait très bien pu accueillir le tournage de Bip-Bip et Coyote avec des plaines plus rocailleuses et un canyon aux conditions météorologiques variables. Les graphismes ne brillent pas forcément par leur excellence, mais on apprécie vraiment les décors et les panoramas que l’on parcourt. Comment ne pas aimer la richesse des environnements, passer du Bosquet Dragon Bleu à la Forêt de Pleurjadis en passant par le Bassin Maresanguine ? L’exploration peut être aussi usante que rafraîchissante. Elle est aussi servie par une bande-son entraînante, même si certains la trouveront lassante. Elle est particulièrement appréciable durant les scènes cinématiques où elle peut rappeler l’ambiance de ToeJam & Earl.

De même, Monolith Software n’a pas tout le temps placé la même faune dans chaque décor, et des monstres redoutables vous forceront à prendre les armes ou cavaler pour fuir et sortir de leur ligne de mire. La variété des espèces (animales et végétales) prend toute son ampleur dans le Bestiaire et l’Encyclopédie que vous remplissez en croisant les bêtes et en collectant les éléments distillés partout sur la map. D’ailleurs, les PNJ diffèrent aussi de par leur espèce et leur personnalité. Au fur et à mesure des missions, vous formerez une équipe de 4 à personnaliser comme vous l’entendez. Il est forcément tentant de conserver le même noyau de 3 avec Lin et Elma tout en ajoutant le nouvel équipier qui vous file un nouvel objectif à atteindre.

Ce dont vous vous rendez vite compte, c’est que vous n’êtes pas les seuls nouveaux venus sur la planète. Outre les vilains ganglions emmenés notamment par la ravissante (certes, pas pour tous) Princesse Goetia ou le « Master Luxaar » qui souhaite exterminer toute votre colonie, on pourra y croiser Tatsu, un personnage plutôt décalé dont les dialogues vous amuseront autant qu’ils vous lasseront. Vous pourriez aussi tomber sur les Kun’luarb mais aussi les Ma-nons qui se nargueront d’être 4000 fois plus avancé que vous technologiquement parlant. Heureusement que ces pauvres Terriens peuvent se vanter de régner dans le domaine culinaire… et Lin ne dira pas le contraire. Vous inviterez ainsi de nombreux autochtones dans votre QG, ce qui le rendra assez cosmopolite au fil des heures passées sur le jeu.

Et des heures, il vous en faudra pour enfin contrôler un Skell…

L’obtention d’un Skell, un soulagement !

On se répète mais l’arrivée du Skell dans le scénario est tardive, trop tardive. Ne vous attendez pas à passer moins d’une trentaine d’heures sur le jeu pour l’obtenir. Pour couronner le tout, il nécessite un temps d’adaptation pour le maîtriser… Mais l’euphorie de pouvoir enfin le contrôler ne se dissipe pas, et on se pense aussi puissant que One Punch Man une fois obtenu. Alors on se rue sur les ennemis dangereux qu’on a évité jusqu’ici… et vient la déception. On se rappelle très vite que l’on joue à Xenoblade Chronicles X et qu’il faudra personnaliser, crafter et booster les compétences du Skell pour acquérir un niveau élevé de puissance. On ne sera pas étonné du caractère exhaustif des options de personnalisation. On peut vraiment donner à notre Skell le design de notre choix et l’équipement souhaité avec une pléiade de couleurs et de customisations disponibles.

Cela dit, les studios M.S évacuent une bonne dose de notre frustration en ayant pensé à nous. Tout d’abord, notre Skell est sous garantie, ce qui permet de le récupérer après qu’il soit mis K.O. Vu le prix et le niveau exigé pour obtenir un autre Skell, on aurait clairement été dépité de le perdre assez tôt. Autre fonctionnalité bien pensée, nous pouvons l’assigner à un membre de notre équipe, ce qui est très utile lors d’un combat. Votre Transformers prend différentes formes, se met en mode Automobile pour vous aider à vous déplacer plus vite et se remet en mode Fight quand la situation l’exige. Cela dit, la caméra peut montrer toutes ses limites tant il est imposant.

Tout comme votre équipement, vous devrez monter en niveau pour accéder à des armes puissantes. Du coup, vous êtes repartis pour l’exploration, pour accomplir certaines missions et avancer dans l’histoire… nous laissant parfois l’impression que tout ceci n’est qu’un éternel recommencement.

Car Xenoblade Chronicles X peut souvent nous faire penser que le scénario se trouve au second plan, qu’il a été développé afin de nous faire passer un maximum de temps dessus. Il ne faudra pas vous attendre à des fonctionnalités en ligne époustouflantes, le voyage vaut son pesant d’or en solo. L’exploration représente le cœur du jeu et votre soif de puissance n’en sera que plus élevée. Néanmoins, on reste curieux quant à la trame scénaristique et on espère lever le voile très rapidement sur les intentions de l’ennemi, sur la nature de cette arche perdue…

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍 La richesse de la faune et la flore
  • 👍 Le gameplay efficace
  • 👍 L’exploration
  • 👍 Les centaines d’équipements pour le perso 
  • 👍 La durée de vie infinie…
  • 👍 La mise en scène des missions importantes
  • 👍 Tatsu
  • 👍 Des scènes si longues qu’on peut se faire un café
  • 👎 Des missions pas toujours passionnantes
  • 👎 Des personnages souvent simplistes
  • 👎 Patience si vous voulez un Skell…
  • 👎 Gestion de la caméra pas toujours évidente
  • 👎 Pas l’temps de bâiller durant les temps de chargement