Aujourd’hui, nous surprenons Søren en flagrant Delhi de test d’Assassin’s Creed Chronicles: India.
Fiche Technique
- Support de test : PC
- Version du jeu testée : version day-one du commerce, fournie par Ubisoft
- Éditeur : Ubisoft
- Développeur : Climax Studios
- Type : jeu de plateforme et d’infiltration en 2.5D
- Date de sortie : 12 janvier 2016
- Info complémentaire : test effectué sans comparatif avec l’épisode précédent
Curry-culum Vitae
Deuxième opus d’une trilogie débutée en Chine et qui s’achèvera en Russie le 9 février prochain, Assassin’s Creed Chronicles: India nous fait visiter l’Inde du XIXème siècle dans la peau d’Arbaaz Mir, le héros de cette fresque orientale aux couleurs chatoyantes.
Cependant, Assassin’s Creed Chronicles: India est un jeu à tester avec des pincettes. Au premier abord, il est en effet tentant de le juger comme un Assassin’s Creed standard. De ce point de vue, Assassin’s Creed Chronicles: India peut s’avérer décevant, tant les liens avec les jeux AAA de la licence sont plutôt légers, pour ne pas dire inexistants. Mais il est préférable de juger ce jeu pour ce qu’il est réellement : un jeu d’arcade en 2.5D, très proche de Mark of the Ninja, et revêtant le manteau d’un Assassin’s Creed. Cela n’enlève en rien les qualités intrinsèques du jeu, mais il semble important de préciser que l’objectif d’Ubisoft avec la série des Chronicles n’est clairement pas de produire des Assassin’s Creed à la manière des blockbusters que l’on connait. Et c’est bien là la définition du spin-off : reprendre une licence pour créer du contenu à la fois semblable et différent de l’œuvre originale dont celui-ci s’inspire.
Viens ici que j’te colle une mandala
Le premier réflexe qui vient à l’esprit de tout joueur PC est de jeter un œil dans les options pour configurer les graphismes. Malheureusement, pour un premier aperçu du jeu, c’est le désarroi complet : seules trois options graphiques se battent en duel dans le menu (activation ou non de la synchronisation verticale, mode plein écran/fenêtré, résolution de l’écran). Même si nous sommes ici face à un jeu vendu une dizaine d’euros qui ne va clairement pas faire décoller la machine, nous aurions au moins pu nous attendre à des filtres anti-aliasing, le jeu étant clairement aux fraises de ce côté-là.
Malgré une direction artistique magnifique qui nous rappelle légèrement le Prince of Persia de 2009 et qui incruste de jolis mandalas animés un peu partout, le jeu pèche en effet par un aliasing qui vient saboter tout le soin apporté aux décors et aux personnages. Les effets de crénelage deviennent d’ailleurs assez flagrant lorsque la luminosité est haute, ce qui gâche un peu l’ensemble à la manière d’une copie d’un Van Gogh que l’on aurait imprimé et encadré à partir d’un mauvais fichier .jpg : si cela n’empêche pas d’admirer le travail global effectué par le peintre, on ne peut s’empêcher d’être frustré de ne pas voir l’œuvre au zénith de sa qualité. Au bout d’une petite heure de jeu, toutefois, on se surprend à oublier partiellement ce défaut et à se plonger dans les couleurs vives et chaudes de ce deuxième opus de la trilogie Chronicles.
Ce qui est un peu moins pardonnable, en revanche, c’est l’absence de doublage français, malgré des sous-titres fort heureusement traduits. Si ce détail ne dérangera aucunement les puristes des jeux réglés en VO ou en VOSTFR, c’est tout de même dommage de la part d’un jeu édité par Ubisoft. Surtout qu’en de rares moments, il devient compliqué de suivre le jeu en même temps que les sous-titres… et c’est quand ceux-ci ne disparaissent pas lors de l’activation d’un tutoriel. D’un autre côté, le scénario étant faible et totalement anecdotique (un héros, un trésor, et une princesse : on peut difficilement faire plus basique), on ne peut pas dire que la possibilité de rater la lecture d’un sous-titre puisse réellement handicaper le joueur…
La musique d’ambiance, quant à elle, manque un peu d’identité dans le sens où elle ne manquera à personne une fois le jeu terminé, mais elle remplit son office en accompagnant avec brio les tableaux dans lesquels évolue notre héros. Malgré ça, il est important de souligner de nouveau la qualité de la direction artistique dans son ensemble. Assassin’s Creed Chronicles: India nous a promis de l’Inde, et le moins que l’on puisse dire, c’est que nos rétines ne sont pas déçues du voyage si on fait abstraction de l’aliasing.
Mini Arbaaz Mir, mais il fait le maximum
Le héros que l’on incarne, Arbaaz Mir (qui est d’ailleurs le père de Henry Green, l’un des PNJ principaux d’Assassin’s Creed Syndicate, pour celles et ceux que cela intéresserait) se révèle plutôt agréable à jouer. Ses mouvements et ses interactions avec le décor sont très fluides et la maniabilité du personnage est irréprochable. Cela se voit tout spécialement dans les niveaux privilégiant la vitesse, et dans lesquels vous devrez parcourir des obstacles en un temps limité. Arbaaz est également muni de plusieurs gadgets (bombes sifflantes, chakrams, fumigènes) qui vous permettront de vous tailler un chemin de différentes manières en vous donnant une certaine liberté, le jeu ne vous imposant que très peu une seule marche à suivre pour résoudre un problème donné. L’assassin aura également dans sa poche des techniques de combat permettant d’obtenir un gain en furtivité ou en combat, même si ces « techniques helix » sont assez étranges dans leur forme, celles-ci se basant sur les technologies de l’Animus alors qu’à aucun moment, Assassin’s Creed Chronicles: India ne fait référence au présent. De plus, l’utilité de ces techniques est souvent discutable, et on en vient souvent à ne les utiliser que lorsque cela est réellement indispensable. Mention spéciale aux rares phases de tir au fusil, qui, si elles peuvent paraître hors-contexte, demeurent malgré tout très intéressantes. Et mon petit doigt me dit qu’il s’agit peut-être d’un aperçu de ce qui pourrait être proposé lors du troisième épisode russe de la trilogie Chronicles, celui-ci arborant un assassin doté d’un fusil. Février prochain répondra à cette hypothèse.
Principalement en 2D, Assassin’s Creed Chronicles: India alterne cependant avec des phases de changements de plans qui vous donneront l’impression d’évoluer en 3D, ajoutant un dynamisme agréable à la progression du joueur au sein des niveaux. La difficulté – très bien dosée – avance crescendo et nous donne la sensation agréable de s’améliorer au fur et à mesure que les exécutions et autres mouvements nous paraissent plus naturels à effectuer malgré la présence de passages bien retors.
Au niveau de la durée de vie, Assassin’s Creed Chronicles: India est très honnête pour qui voudra extraire le maximum de l’expérience qu’il propose. Le premier run en difficulté « normale » se bouclera en une partie de 5 à 8 heures selon votre aisance avec ce genre de jeu, et les deux autres niveaux de difficultés déblocables sauront encore rallonger la durée de vie de celui-ci. Et c’est sans compter avec les trois modes de jeux annexes qui raviront les plus acharnés. Le mode « Collecte » vous permettra ainsi de parcourir des niveaux pour récolter des fragments d’Animus en remplissant d’autres sous-objectifs qui influeront sur le scores ; le mode « Contrat » vous demandera de détecter l’ennemi à abattre en évitant de tuer les autres personnages et en remplissant là aussi divers sous-objectifs ; et le mode « Assassinat » vous permettra de tuer tous les ennemis présents dans le niveau, en vous encourageant cependant à diversifier vos approches afin d’obtenir le score plus élevé possible. Encore plus arcade que le mode histoire, ces niveaux sauront occuper les joueurs avides d’objectifs à remplir et de scores à dépasser. A noter que ces niveaux sont radicalement différents de ceux de l’histoire principale, ceux-ci se déroulant exclusivement dans l’Animus, avec son style visuel si caractéristique.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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