Découvrez notre test de The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel, le jeu qui fera de vous le bon samaritain de service
Fiche Technique
- Support : PS3/PS Vita
- Développeur : Nihon Falcom Corporation
- Éditeur : Nis America
- Type : J-RPG
- Date de sortie : 29 janvier 2016
- Test effectué d’après une version commerciale fournie par l’éditeur
C’est un bien curieux voyage que nous proposent Falcom et NIS America avec The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel. Un voyage dans le temps qui nous ramène en 2013, une époque où la PS3 vivait ses derniers jours en tant que console reine de Sony. En effet c’est le 26 septembre 2013 que The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel a vu le jour au Japon, et c’est donc plus de deux ans plus tard que le titre fait son arrivée en Europe sur PS3 et PS Vita. S’il ne restera donc pas sur la longue liste des jeux nippons n’ayant jamais franchi les frontières de l’archipel, on est tout de même en droit de se demander si cet exode n’est pas trop tardif pour pouvoir faire son trou sur le vieux continent. Alors mieux vaut tard que jamais ? C’est ce que l’on va essayer de déterminer dans notre test de The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel. En avant !
Il était une fois dans… un flashback
Votre aventure débute dans une situation d’extrême tension. Un petit groupe de jeunes gens que vous ne connaissez ni d’Adam ni d’Eve tente d’empêcher le tir d’un immense canon. Après avoir défait les ennemis qui se trouvaient en chemin, la troupe arrive à proximité de son objectif… seulement il semblerait bien qu’elle arrive trop tard, le canon va faire feu. C’est le moment choisi pour vous ramener trois mois en arrière dans ce qui deviendra de facto un flashback. Vous incarnez alors Rean Schwarzer, un adolescent qui vient tout juste d’intégrer la prestigieuse académie militaire de Thorn. Une académie où sont érigées des cloisons sociales, à l’image de qui se passe partout dans cet Empire d’Erebonia, le pays dans lequel les événements du jeu se déroulent. En effet, les classes de l’établissement sont réparties en fonction du rang des élèves : les Nobles d’un côté et le menu peuple de l’autre. Oui mais voilà, notre cher Rean va se voir intégré dans une toute nouvelle classe, la Classe VII, où règne la mixité sociale. Bien que les raisons de la création de cette nouvelle classe ne soient pas claires, il parait évident que vous et les 8 autres élèves qui la composent n’ont pas été choisis par le plus pur hasard. Les tenants et les aboutissants de ce mystère, ainsi que ceux de bien d’autres encore, vous les découvrirez au fur et à mesure de votre cursus scolaire qui sera pour le moins mouvementé.
Malheureusement, pour pouvoir découvrir l’histoire de The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel, il faudra avoir de sacrées notions en anglais. En effet, le jeu est entièrement dans la langue de Shakespeare : voix ET textes. Autant dire que ce gros point noir est assurément une barrière infranchissable pour les joueurs en froid avec l’anglais, d’autant que le scénario tiendra une place prépondérante au cours de vos longues heures de jeu. Il est en effet fort probable que vous passiez presque autant de temps à lire les innombrables dialogues qu’à vous friter avec des monstres. Cela aurait pu vite se révéler être un défaut, si l’ambiance du jeu n’avait pas été aussi soignée.
Viens, je t’emmène
The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel brille en effet par son univers totalement immersif. Puisque l’on vient d’aborder le scénario, autant dire que celui-ci est une vraie réussite. Même si il ne se caractérise pas non plus par son originalité débordante, on retrouvera de nombreux thèmes déjà vus voire revus dans les RPG, plusieurs intrigues vont habilement se croiser et livrer, jusqu’aux derniers instants du jeu, des rebondissements inattendus. On pourra simplement reprocher que les évènements mettent un peu de temps à s’enclencher, mais tout vient à point à qui sait attendre.
Ce qui fait également la force de cette histoire, c’est la galerie de personnages par laquelle elle est servie. A commencer par cette petite bande de protagonistes principaux attachante à souhait. Même si la plupart d’entre eux sont de purs clichés, il faut bien l’admettre, on ne pourra pas s’empêcher de les prendre en sympathie. La foultitude de personnages secondaires n’est d’ailleurs pas en reste et certains d’entre eux apporteront une véritable dose d’humour ou de mystère. Une chose est certaine : tout ce beau monde joue une partition d’ensemble de qualité.
On repérera également très rapidement l’aspect manga du jeu. Seront donc de la partie notamment les personnages féminins aux formes généreuses, voire disproportionnées, et aux tenues ne cachant parfois que ce que la moralité réprouve. Certains ressorts comiques et scénaristiques sont aussi directement inspirés de l’univers manga, en particulier du Ecchi et du Shōnen. L’opening (que vous retrouverez au début de ce test), lui, n’a rien à envier à ceux des animés japonais en vogue. Les dessins sont très beaux et très colorés, un pur régal. Malheureusement, on ne les reverra au cours de la partie qu’en de très rares occasions : dans le menu ou lors du déclenchement des attaques spéciales. C’est d’autant plus dommage que le moteur graphique du jeu ne fait pas d’étincelles, loin de là. En laissant de côté le fait qu’il soit en plus daté, on ne peut pas dire en plus qu’il était à la pointe en 2013. Les personnages et leurs animations sont ainsi extrêmement rigides et fades. Si c’est déjà gênant lors des animations de combat, ça l’est encore plus lors des cut-scenes qui sont toutes gérées par le moteur du jeu. Certaines scènes d’action perdent ainsi énormément en intensité et les personnages perdent en humanité puisque le seul moyen de faire passer les émotions demeurent les yeux et la voix… quand il y a des doublages car ceux-ci ne sont pas présents en permanence. Parfois même, tous les protagonistes d’une scène sont doublés… sauf votre personnage principal. Étrange et perturbant. En tout cas, on aurait vraiment aimé voir des cinématiques en animé, cela aurait été indéniablement un véritable plus.
Pour finir sur l’ambiance, parlons un peu musique. Les thèmes du jeu sont dans l’ensemble plutôt corrects, seuls deux ou trois thèmes sortiront vraiment du lot. Par contre, certains ne seront pas toujours très adaptés à la situation, ne collant pas du tout à l’atmosphère du moment. Heureusement ce genre de tergiversation musicale ne se produira pas souvent.
Dans la peau de Tony Micelli
Côté gameplay The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel essaye de nous proposer de la variété mais malheureusement de façon un peu maladroite. Les phases de jeu se décomposent en plusieurs étapes qui vont vite tourner en boucle. Vous passerez la moitié de votre temps sur le campus. Là on vous offrira la possibilité de développer vos relations avec vos camarades via des petits events en nombre limité. Des relations qui auront leur importance lors des combats puisqu’elles vous permettront de réaliser des combos et autres actions de soutien toujours plus puissants au fur et à mesure que vos liens se renforcent. Outre cet aspect social, la bonté sans limite de Rean, le héros, vous obligera lors de votre temps sur le campus à remplir tout un tas de tâches que l’on qualifiera aisément de subalternes. Aller acheter des fleurs pour un peintre, livrer des cartons et autres activités du genre seront votre pain mensuel. Vous aurez vite l’impression de n’être qu’un homme à tout faire. Vous aurez également la mission de patrouiller au cœur d’une étrange bâtisse regorgeant de monstres. Après avoir accompli votre devoir sur le campus, vous serez envoyé aux quatre coins d’Erebonia pour des missions de terrain. Alors que l’on aurait pu s’attendre à autre chose lors des sorties scolaires il n’en sera rien. Là aussi, vous devrez rendre toute une série de service à des gens trop flemmards pour, par exemple, aller changer des ampoules sur la route d’à-côté. Et à chaque fois, il y aura une quête où vous devrez aller affronter un puissant monstre sorte de « sous-boss ».
Ces deux phases, sur le campus et sur le terrain, vont invariablement se répéter chaque mois que durera votre cursus scolaire. Si la redondance est évidente, elle ne se fera malgré tout pas trop ressentir puisque le scénario évoluant en même temps, les évènements offriront eux de la variété. Mais on se doit tout de même de souligner ce point, d’autant qu’au final le jeu se veut très dirigiste. A aucun moment vous ne pourrez sortir du cadre défini par l’histoire pour aller flâner sur le reste des contrées d’Erebonia. Le temps va défiler inexorablement, vous entrainant dans son sillage, sans vous laisser la moindre chance de descendre de la rame. Cette sensation de ligne droite sera d’autant plus grande que les zones du jeu, notamment celles où les monstres se trouvent, sont de véritables couloirs. Vous ne verrez qu’une seule zone assez vaste vous offrant un semblant de liberté. Les claustrophobes n’ont qu’à bien se tenir.
Monstres et Compagnie
Après le scénario et les phases de gameplay, le dernier point essentiel dans un RPG, c’est bien évidemment le système de combat. Et là, c’est vraiment un aspect totalement maitrisé par Falcom. The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel nous propose un système intelligent et stratégique. Tout d’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas de rencontres aléatoires. Les monstres se trouvent directement sur la map, et il vous faudra les percuter pour enclencher le combat. Oui mais ce n’est pas tout puisque vous pourrez essayer de frapper par derrière les monstres sur l’aire de jeu, pour les étourdir et les prendre à revers démarrant ainsi le combat avec des avantages précieux. Attention cependant ! Si c’est vous qui êtes pris par derrière, l’issue du combat risque d’être fatale.
Les combats sont donc eux au tour par tour et donnent la possibilité aux deux camps de se déplacer librement sur la zone de fight. Ce qui vous demandera de bien placer vos personnages afin d’optimiser vos buffs en AOE, ou bien d’éviter les débuffs et autres sorts de zone de vos adversaires. De plus, des bonus aléatoires (et des malus dans certaines zones du jeu) viendront de temps en temps ponctuer le tour d’un combattant. Visibles plusieurs tours à l’avance, il faudra là aussi user de stratégie pour en bénéficier (ou pour les éviter quand ce sont des malus).
Concernant vos capacités d’attaque, là aussi, c’est du très bon. Et pour cause, le système se rapproche assez du système des matérias de Final Fantasy VII. Chacun de vos personnages possède un ARCUS, un appareil qui lui permettra d’utiliser différents sorts en y plaçant des Orbs (l’équivalent des matérias donc). Au départ, un seul slot sera disponible mais vous pourrez en ouvrir d’autres en échange de sépiths, des petits cristaux que vous recevrez en tuant des monstres. A vous ensuite de bien choisir les Orbs à donner à vos différents personnages pour en tirer le maximum.
En tout cas aucune panique à avoir, chaque pan de gameplay et de système combat est parfaitement expliqué grâce à de petites fiches tuto en anglais (une petite piqure de rappel). Vous pourrez d’ailleurs retrouver ces fiches à tout moment dans un menu dédié au cas où un point vous aurez échappé. Sympa.
Terminus, voilà le bilan
Au final, The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel est une bonne surprise. Bien qu’extrêmement dirigiste, votre aventure se révélera fort passionnante grâce à un univers immersif. La durée de vie est honnête pour un RPG puisqu’il vous faudra 70 heures au bas mot pour boucler votre première partie. Le jeu ne vous résistera pas trop en mode normal mais il y a la possibilité d’un New Game + pour vous frotter à un mode plus ardu. The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel ravira également les fans de manga tant il en reprend bien des codes.
On se demandait au début de ce test si malgré tout le jeu n’arrivait pas trop tard puisqu’il était sorti en 2013 déjà au Japon. Tout sera une question de support sur lequel vous vous trouvez. Si vous êtes sur PS4 et que vous avez rangé votre PS3 à la cave, vous n’irez sans doute pas la chercher pour ce jeu bien qu’il vaille la peine d’être découvert. En revanche si vous êtes toujours sur PS3 ou alors sur le désert de Gobi qu’est la PS Vita et que vous cherchez un RPG pour passer un bon moment : The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel fera parfaitement votre bonheur. A condition bien sûr que vous maitrisiez l’anglais (on ne le répétera jamais assez). C’est vraiment dommage d’avoir passé de l’argent dans les doublages anglais – qui sont de qualité là n’est pas la question – plutôt que dans des traductions des textes en plusieurs langues pour le continent européen.
The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel a une suite qui est déjà sortie au Japon en 2014. On espère sincèrement de tout cœur la voir arriver également sous nos latitudes avec des textes en français ! Le message est passé.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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