Servez-vous une bonne corne d’Hydromel, préparez votre plus belle fourrure et venez découvrir le test de The Banner Saga sur PlayStation 4.
Fiche Technique :
- Support : PC, PlayStation 4, Xbox One, Android, IOS, (testé sur PlayStation 4)
- Editeur : Versus Evil
- Développeur : Stoic
- Type : Tactical RPG
- Date de sortie : 14 Janvier 2014 sur PC, Android et IOS / 12 janvier 2016 sur PlayStation 4 et Xbox One.
- Prix : 19.99€
- Information complémentaire : Jeu testé ici en lui-même et non pas en tant que réédition PS4.
Le studio Stoic (composé de trois anciens développeurs de chez Bioware) nous livre en ce début d’année 2016, le très apprécié The Banner Saga sur PlayStation 4 et Xbox One. Sorti 2 ans plus tôt sur Steam, IOS et Android, ce projet made in Kickstarter est désormais disponible sur console de salon et ravira les fans de la première heure de Tactical RPG. Si les hommes à barbe, l’univers viking, la randonnée et le tour par tour ne sont pas votre tasse d’hydromel, alors passez votre chemin. Pour les autres, vous pouvez d’ores et déjà aiguiser votre plus belle hache, car l’aventure sera longue et semée d’embûches.
Artistiquement aux petits oignons.
Une fois l’aventure The Banner Saga commencée, une chose va littéralement vous percer la rétine. C’est beau. C’est même très beau. Ce n’est pas des graphismes photo-réalistes à l’image de ce que les jeux AAA peuvent nous donner, mais les dessins sont vraiment raffinés, et le fait-main est quelque chose que l’on voit de moins en moins dans l’univers du jeu vidéo. Un vrai vent de fraîcheur.
Le game design de The Banner Saga est quant à lui plus que réussi. Le monde est cohérent et chaque lieu visité déborde de charme. Le seul reproche que l’on peut faire au titre sont les animations des personnages qui, pendant les combats, ne sont pas des plus réussis. Cependant, on s’y fait rapidement et cela reste de l’ordre de l’esthétique et n’influe en rien sur le gameplay.
Du côté de l’expérience sonore, The Banner Saga remplit son job. Austin Wintory nous livre ici des thèmes largement basés sur les percussions et le résultat est sublime. Cependant, la musique aurait mérité à être un peu plus présente, en témoigne les phases de dialogue qui sont plongées dans un profond silence où le vent et les bruits en second plan – comme un forgeron faisant son travail – sont vos seules sources de plaisir auditif. On peut noter également l’absence de doublages audio, aussi bien anglais que français, mis à part les rares fois où le narrateur prend la parole. Tout cela mis bout à bout, les séquences de dialogue (qui sont très nombreuses) deviennent assez vite peu excitantes. Heureusement, le tout est rattrapé par un scénario qui vous tiendra en haleine pendant toute la durée de l’aventure.
Un voyage inattendu.
Dès The Banner Saga lancé, le contexte est posé. Le monde nordique qui est le vôtre pendant toute la durée de l’aventure est en période de trouble. En effet, le soleil est figé dans le ciel, mettant en péril les cycles jour/nuit habituels. Rajoutez à cela le fait que les Dredges, ancien peuple de guerriers de pierre à l’origine des deux précédentes Grandes Guerres (qui avait pour but d’exterminer toute forme de vie), sont de retour et vous avez assez de raisons pour vous obliger à vous bouger pour arranger les choses… ou au moins pour essayer de sauver votre peau.
Le titre vous invite à suivre deux groupes bien distincts. Le premier groupe est composé principalement de Varls (une race de guerriers de grande taille qui ont la petite particularité d’arborer 2 énormes cornes sur leur front) en mission pour récolter les impôts que les peuples humains doivent au roi des Varls. Le second groupe est constitué d’humains qui cherchent à fuir les Dredges après la destruction de leur village. La compagnie est donc forcée à l’exode. Quel est le point commun entre ces deux convois me direz-vous ? Et bien à cause de multiples péripéties, vous êtes propulsé au rang de chef dans l’un et l’autre des convois et c’est à vous que revient l’ingrate mission de tenter de faire survivre votre clan. Le reste de l’histoire, c’est à vous de l’écrire.
Une fois les bases posées, une première chose nous saute directement aux yeux : le background. Les petits gars du studio Stoic s’en sont donnés à cœur joie pour nous faire vivre une aventure qui vaut le détour. L’histoire de The Banner Saga est prenante, au même titre que tout le background mis en place par les développeurs. Ce qui est le plus parlant est la carte, qui est consultable tout le long du jeu. Elle déborde de détails, on entend par là que chaque région, village, lac, rivière, forêt a son histoire et cette dernière vous est proposée à la lecture pour vous plonger dans cette magnifique ambiance scandinave.
Seul petit problème, l’histoire est vraiment complexe. Cela est dû à la quantité affolante de personnages présents et cités, ce qui oblige le joueur à suivre rigoureusement chacun des dialogues présents pour ne pas être perdu. Néanmoins, cette impression se dissipe au fur et à mesure que vous côtoyez vos compagnons et vous aurez envie de parcourir le monde aussi longtemps que possible pour connaître le fin mot de l’histoire.
Un gameplay à deux faces.
Si vous vous attendez à découper vos ennemis et à vous servir de leurs jambes comme arme de fortune, en bon nordique que vous êtes, vous serez fortement déçus, le soft étant à des années-lumière de cela. Dans The Banner Saga, vous aurez deux phases de gameplay bien distinctes.
La première est bien entendue la partie Tactical RPG qui vous propose des combats au tour par tour en vous déplaçant de case en case. Cette partie là reste somme toute classique. Vous avez la possibilité de former votre équipe avec différents combattants, ces derniers appartenant chacun à une classe spécifique (Tank, Archer, Corps-à-corps, Mage, Lancier). Le titre offre également un système de level-up pour vos personnages qui dépend du nombre d’ennemis tués. Pour cela, il faut tuer un certain nombre d’ennemis avec un guerrier, ce qui vous donne la possibilité de level-up, mais il vous faut pour cela payer quelques points de renommée. Ces derniers vous servent de monnaie pour acheter nourriture et objets et s’obtiennent à la fin de chaque escarmouche ou pendant les phases de voyages si vous faites de bonnes actions et prenez de bonnes décisions pour votre clan.
À ce niveau-là, une petite déception se fait ressentir : la diversité des ennemis. La plupart du temps, vous avez à affronter des Dredges qui sont pendant une grande partie du jeu répartis en 2 classes. La première est composée de grands Dredges, des ennemis robustes et puissants, mais en contrepartie assez lents, tandis que les autres, plus petits, sont plus rapides mais moins résistants. Après quelques heures de jeu, les frondeurs (qui attaquent à distance) font leur apparition. En dehors des Dredges, vous avez à affronter des humains (archer ou guerrier) ou à quelques rares occasions, des Varls. Au final, peu de diversité dans les ennemis rencontrés. On aurait aimé que la magie soit un peu plus présente mais cela est justifié par le scénario…
La seconde grosse partie du gameplay (qui est même plus importante que les combats) est la phase de voyage entre les villes qui est synonyme ici de dialogues entre les différents personnages, mais également de prise de décisions. Quand un événement se déclenche, comme des bandits qui barrent la route pour vous dépouiller, vous avez le choix entre différentes options comme abdiquer ou sortir les armes. Libre à vous de choisir ce qui vous semble le plus approprié, mais vous n’avez aucune garantie quant aux résultats et aux conséquences. Par exemple, il nous est arrivé une fois de perdre un personnage jouable de cette manière.
Nous en arrivons donc au seul petit point qui nous a un peu dérangé à propos de la phase de voyage. Comme le jeu ne comporte pas de scènes cinématiques, la plupart des événements se déclenchent via une boite de dialogue qui apparaît à l’écran, vous décrivant à l’écrit ce qui se passe. En plus de rendre le tout un peu terne et monotone après quelques heures de jeu, il est difficile de s’imaginer ce qui se passe réellement. Cela peut porter à confusion et vous faire prendre une décision que vous n’auriez pas prise s’il y avait une scène animée à l’écran qui vous montre ce qui se passe.