Pokémon Bleu, Rouge, Jaune: le badge de la nostalgie

Nous vous présentons nos expériences et notre analyse dans le test de Pokémon Bleu, le jeu qui nous replonge dans l’année 1999

Pokémon Bleu

Fiche Technique

  • Support: console virtuelle Nintendo 3DS/2DS
  • Test effectué sur Nintendo 2DS d’après une version fournie par Nintendo
  • Éditeur: Nintendo
  • Développeur: The Pokémon Company / Game Freak
  • Type: RPG
  • Date de sortie : 27 février 2016

Nous sommes actuellement le 8 octobre de l’année 1999, celle-là même qui, quand on la regarde de plus près, fait partie intégrante de l’âge d’or du jeu vidéo. La sortie de Pokémon agite déjà les chaumières des autres pays – chanceux – d’Europe, déjà marquée par la sortie de licences prometteuses qui, sans aucun doute, marqueront les joueurs durant les 20 prochaines années. Par exemple, en février, nous nous étions lancés dans un jeu d’infiltration dans lequel nous incarnions un certain Solid Snake. En mars, nous fêtions en groupe les premiers mini-jeux de Mario Party sur Nintendo 64, en juin était proposée la première bêta d’un petit jeu de shoot multijoueur qui porte le nom un peu générique de Counter Strike, et le premier jour d’Août, nous prenions du plaisir à jouer les volets fermés en plein après-midi pour flipper entre potes en compagnie d’un étrange jeu du nom de Silent Hill…

Alors, à moins d’une semaine de la sortie de la Dreamcast de SEGA qui annonce sûrement la reprise en main du japonais sur le marché des consoles de salon, Game Freak nous invite enfin à découvrir en France ce RPG qui a fait fureur au Japon : les versions « Rouge et Bleu » de la licence Pokémon que nous avions découverte avec le dessin animé dans lequel Ondine ne s’est d’ailleurs jamais fait rembourser sa bicyclette… Pas certain que cette bizarrerie japonaise ne remporte un large succès, mais la curiosité suffira sans doute à en faire un passe-temps honorable…

Et le passe-temps est devenu addiction pour de nombreux fans. 20 ans après, nous avons le recul nécessaire pour analyser son succès et surtout se remémorer que l’exportation de Pokémon Rouge/Bleu et Vert ne se situaient en aucun cas dans les priorités de la société mère… avant que deux hommes n’interviennent.

Le trajet improbable vers l’Occident

Il est important de rappeler que la licence était à deux doigts de ne jamais fouler les hautes herbes européennes. Ce qui explique le retard du Vieux Continent par rapport au rythme de publication japonaise, des nippons qui auront droit à Pokémon Argent et Or le mois qui suit l’arrivée de Pokémon Bleu et Rouge en France. Si ces deux versions ont été localisées en Occident, c’est en grande partie grâce à Satoru Iwata (paix à son âme). En effet, Tsunekazu Ishihara, président de la Pokémon Company, a reconnu que sans son esprit de génie et surtout sa grande implication, Pokémon serait resté au Japon. Après le succès des versions Rouge et Vert, l’idée était de continuer avec Or et Argent sans exportation vers l’Occident. C’est alors que sont intervenus Hiroshi Yamauchi et Satoru Iwata qui ont milité avec fermeté pour qu’on ait droit à Tadmorv, Ronflex, Rattata et Lippoutou. Tous les détails de l’histoire sont à retrouver vers cette page.

Avant même la sortie, le buzz était déjà créé. Tous les jeunes attendaient des monstres qu’ils entendaient rugir depuis longtemps. Ramain a encore cette période en tête et nous livre ses souvenirs :

« Un vrai phénomène de société, à l’étranger cela représentait déjà un succès et c’est arrivé tard chez nous. Les journaux TV faisaient des Unes dessus . Tout le monde avait sa gameboy dans la cours de récré pour y jouer et pour montrer à ses potes qui avait le pokémon le plus balèze. Évidemment, le soir on jouait en cachette. »

On pouvait enfin jouer en cachette à Pokémon Bleu et Rouge, une nostalgie dans laquelle on replonge volontiers deux décennies plus tard pour son arrivée sur 3DS. Celle-ci célèbre les 20 ans de la licence, la création de 721 Pokémon (722 avec Magearna) et la série est loin d’être au point mort. Doit-on rappeler que Pokémon X/Y constituent les meilleures ventes sur la console 3DS devant Mario Kart, raison suffisante pour la Pokémon Company de lancer une 7ème génération de Pokémon, avec une nouvelle carte qui réserve bien des mystères et des légendaires.

Retour sur le premier opus paru en Europe qui a permis à la franchise de pérenniser son statut de leader du marché sur la console portable de Nintendo. Que nous réserve Pokémon Bleu sur la console virtuelle Nintendo 3DS et 2DS ?

Une double quête passionnante 

Après une présentation du monde des Pokémon par le Professeur Chen, on nous demandera de nous identifier en 7 lettres, ce qui pourrait frustrer plus d’une personne dont le prénom ne rentrerait pas dans la norme. Très vite on aura le choix entre les starters, ces mêmes Pokémon qui marqueront toute une génération qui, à coup sûr, ne jurera que par cette première génération.

Que choisir entre Salamèche de Type Feu, Carapuce de Type Eau et Bulbizarre de Type Plante ? Un choix qui cache en réalité trois difficultés dans le jeu puisque Salamèche demeure le plus difficile : ses attaques ne seront pas efficaces pour les deux (voir trois) premiers badges quand Bulbizarre, au contraire, prendra un avantage certain au combat pour les premiers boss. Carapuce se situe au milieu, il rend la victoire facile pour le 1er et beaucoup moins dans les suivants. Ainsi, l’une des deux quêtes principales consiste à collectionner les 8 badges d’arène afin d’aller défier la Ligue Pokémon, composée de 4 dresseurs de haut niveau qu’il faudra battre successivement sans possibilité de faire marche arrière. En plus de cet objectif, le scénario repose sur la rivalité avec l’antagoniste omniprésent lors de notre périple, un concurrent que nous croiserons à de nombreuses reprises et qui servira à jauger notre niveau.

Anathema raconte cette scène, un dilemme qu’on a tous rencontré et qu’on rencontrera encore une fois :

« L’aventure Pokemon pour moi, ça a débuté par ce choix cornélien. Ce choix crucial qui désignera votre premier partenaire dans cette aventure. Evidemment, votre rival, ne s’encombrera pas d’un tel fardeau. Il choisira le Pokemon surpassant le vôtre de part son type. Souhaitais-je me retrouver avec un puissant dragon cracheur de feu ? Ou bien une tortue géante armée de canons ? Et pourquoi pas un imposant molosse arborant une fleur capable de capturer des rayons solaires ?
Après de nombreuses minutes, mon âme de gamin se voyait irrémédiablement aux côtés de ce puissant dragon. Salameche a ainsi été mon premier, tout premier Pokémon. Toujours est-il que ce choix n’était vraiment pas évident. Et vous savez quoi ? C’est toujours le même dilemme depuis 20 ans. À chaque fois que je me retrouve devant ces trois pokéballs. »

Néanmoins, votre ambition de devenir maître Pokémon ne représentera pas votre seul quête puisque le Professeur Chen vous confie une grande mission : remplir le Pokédex. La tâche ne sera pas aisée puisque toutes les créatures ne se situent pas sur la carte, Game Freak a été malin et en a placé dans la version Rouge mais pas dans la version Bleu et inversement. Ainsi, on doit organiser des échanges de Pokémon entre amis afin de tous les collectionner, ce qui demande d’avoir des amis (dure la socialisation) et un câble Link pour connecter les deux Game Boy.

Enfin, c’était le cas en 1999, prenons notre machine à remonter le temps pour la placer sur l’année 2016 au cours de laquelle nous fêterons le 20ème anniversaire de la licence Pokémon.

Retour vers le futur dans lequel la wi-fi est reine

La Pokémon Company ne pouvait proposer le portage des premières versions sans « nouveautés ». Elles se sont toutes dirigées vers les fonctionnalités concernant le trafic de Pokémon. Alors que les premières versions ne présentaient que des options d’échanges via un câble link qui exigeait que deux bonnes vieilles GameBoy soient rapprochées, la magie d’internet permet en 2016 de réaliser les échanges via un réseau en ligne qui fait le bonheur de tous les joueurs depuis quelques années. Game Freak a donc instauré ce service dans les Centres Pokémon, sur le côté droit de l’écran, non loin de la fameuse infirmière Joëlle. Deux options se présentent à vous après avoir interagi avec la seconde employée du complexe médical. Soulagement, la collection des 151 Pokémon en devient directement moins frustrante. Les chances d’obtenir un Alakazam, un Mackogneur et un Ectoplasma gagnent tout de suite en probabilité.

Ils ont aussi pensé à rappeler aux fans les conditions de jeu d’antan. Ainsi on nous permet de replonger dans une ambiance rétro qui, il faut l’avouer, n’est pas agréable à l’œil. En effet, en tentant d’effectuer quelques captures d’écran, nous avons simplement découvert qu’en maintenant L + R puis Y, il nous était donné la possibilité de passer en mode Game Boy avec des contrastes verts. Autant vous dire que la vue est moins supportable, qu’elle pique l’œil mais il est peut-être question d’habitude.

Autre chose, Mew a été intégré dans les consoles virtuelles et les chanceux qui ont pré-commandé le jeu devraient le recevoir via un code, une surprise que sauront apprécier les fans, ainsi que Søren qui nous parle de son premier flirt avec Mew :

 « Suite à la toute première distribution française, il nous était possible de recevoir le très convoité Mew en photographiant l’écran de sa Gameboy (ou l’écran de sa TV, dans mon cas, je jouais à Pokémon rouge avec l’adaptateur Super GameBoy sur ma SNES) pour prouver que son pokédex était complet, et en envoyant la photo avec sa cartouche par la Poste pour que Nintendo France puisse y importer Mew avant de renvoyer le jeu par courrier, accompagné d’un certificat d’authenticité en couleur sur support semi-cartonné. Aucun mot ne peut décrire ma fierté de l’époque avec précision… j’avais enfin le 151ème pokémon. Aujourd’hui, on connecte sa 3DS à Internet, on checke le cadeau mystère, et on obtient son pokémon-évènement en quelques secondes. C’est mieux maintenant, évidemment, mais cette histoire d’envoi par la Poste continue de me faire rêver… parfois, ce qui est compliqué à obtenir a plus de valeur. Encore aujourd’hui, ce Mew dort bien sagement dans ma cartouche de Pokémon Stadium à défaut de pouvoir être importé dans l’un des jeux des nouvelles générations. Le fait d’avoir du passer par un système compliqué pour accéder à la distribution espagnole de février (qui était uniquement accessible par Micromania en France) a donné un peu de la valeur de l’ancien Mew au nouveau. »

Désormais les choses sont réellement plus faciles. Entre les astuces pour recevoir les distributions japonaises et le hack des Pokémon légendaires, remplir le Pokédex n’est plus impossible. Par contre, dans ces versions Rouge et Bleu, un aspect du jeu montrait vite ses limites et faisait naître certaines préoccupations : le système de stockage de boîte. Ce qui a embêté pas mal de joueurs. Expliquons brièvement. Il était impossible de dépasser le nombre de six Pokémon dans votre team, ce qui envoyait tout monstre capturé dans vos boîtes, des boîtes qui ne pouvaient accueillir qu’un nombre limité de Pokémon. De ce fait, on a tous connu ce moment très ennuyeux durant lequel on se confrontait avec impuissance aux 4 mots les plus redoutés : la boîte est pleine.

Aujourd’hui, le retour de Pokémon ne change rien à la donne, il faudra composer avec ce même système. Mais la Company permet de stocker ses Pokémon via un logiciel internet, la fameuse Banque Pokémon. Mieux encore, elle autorise le transfert de Pokémon d’une version à une autre. Par conséquent, il sera possible de transférer ses monstres  capturés dans la version Bleu/Rouge/Jaune vers les jeux Nintendo 3DS qui sortiront en fin d’année, Pokémon Soleil et Pokémon Lune.

Bref, une nouveauté qui est la bienvenue pour les premières versions, vers lesquelles nous revenons pour rappeler ses quêtes incroyables.

Devenir Maître Pokémon

Étant curieux au point d’interagir avec tous les éléments du laboratoire du Professeur Chen, nous tombons sur l’objectif final lors de nos premiers pas. À côté de l’ordinateur se trouve une lettre, un message clairement envoyé par le Conseil des 4. Ils défient n’importe quel dresseur de venir les rejoindre, un challenge bien mystérieux quand on débute notre aventure à Bourg Palette. Très vite, on comprendra que le statut de Maître Pokémon s’acquiert seulement après avoir vaincu les 8 détenteurs d’un badge, puis le Conseil des 4 et on saura ensuite qu’un ultime défi viendra comme une cerise sur le gâteau de votre ascension.

Chaque arène possède ses propres difficultés, ses propres chemins qui seront parsemés d’embûches et surtout de dresseurs qui souhaiteront mettre à genoux chaque dresseur qui se présentera devant eux. Néanmoins, ce qui reste dommage bien que logique, c’est qu’on ne trouve qu’un type de Pokémon pour chaque arène. Ce qui peut représenter une réelle difficulté quand notre starter est en désavantage dès les premiers combats, ce qui signale encore l’importance du choix du premier Pokémon. Au contraire, obtenir un badge peut représenter un jeu d’enfant si notre équipe (limitée à 6 monstres) est composée de créatures qui exploitent parfaitement les faiblesses du boss. Par exemple, vous n’aurez aucun problème à venir à bout de Pierre si vous possédez un Pokémon Eau, de même si vous vous servez d’un Pokémon Feu contre Erika et sa flore.

Ce qui nous amène à aborder le cœur du jeu, la table de types. On intègre très vite celle-ci et détermine quelle stratégie on aborde. On retrouve ainsi pour chaque Pokémon des faiblesses, des résistances voire des immunités contre certains types. Le feu efficace contre les plantes résistantes contre l’eau qui domine aisément le feu. Viennent s’ajouter l’électricité qui dompte l’eau qui fait également des dégâts colossaux contre le type Roche qui ne craint pas l’électricité. D’autres spécificités concernent encore les type Normal, Combat, Dragon, Insecte, Vol etc. mais le tout suit les lois de la nature donc il suffira de très peu de temps pour intégrer le système.

Il faudra donc chercher les perles pour constituer une équipe parfaite, et une perle, on en trouve une très vite déguisée avec le costume d’un boulet. En effet, après avoir quitté Argenta et une demi-douzaine de combats sur la route suivante, on tombe sur un Centre Pokémon dans lequel un marchand vous fait une offre que vous ne pouvez… enfin que vous ne devrez pas refuser. Et c’est votre rédacteur TobyOne qui l’évoque plus en profondeur :

« Je l’ai toujours adoré ce Magicarpe qui nous est proposé à 500 billets, juste avant le Mont Sélénite. Soyons honnêtes, le Magicarpe ne vaut rien et met énormément de temps à monter de niveau. Pas de multi EXP à l’horizon donc il nous est obligatoire de le placer en tête de l’équipe et de switcher dès que l’adversaire se présente. J’ai donc gardé ce boulet au pied, de ce centre Pokémon avant le mont Sélénite à la grotte qui nous permet de pénétrer dans Lavanville. La récompense n’est pas énorme puisqu’il ne glane que l’attaque Morsure mais ses futures capacités seront redoutables à l’avenir ».

Les stratégies restent nombreuses pour venir à bout de tous les dresseurs de Kanto. Si certains entraînaient en majorité 3 Pokémon, d’autres se présentaient devant la Ligue avec une équipe de 6 prête à en découdre. Une fois notre objectif atteint, l’aventure n’est pas terminée. Il nous est donné l’accès à la grotte au Nord d’Azuria dans le but d’aller capturer Mewtwo. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas de la partie la plus difficile dans votre quête du Pokédex.

Attrapez-les tous !

Lorsque le Professeur Chen nous demande de remplir le Pokédex, on ne s’attend pas à une tâche si ardue, même impossible. Pourtant, tout commence facilement, on croise Rattata, Piafabec, Roucool et les Nidoran facilement. Oui mais ce ne sont pas 30 monstres qui sont exigés, ce sont bien 151 Pokémon. Certains ne s’acquièrent qu’en faisant grimper les niveaux des uns, d’autres demandent l’utilisation d’une Pierre (parfois limitée en nombre) et la troisième et la plus fournie des catégories nous amènera à arpenter toutes les hautes herbes, les zones de pêche ou les grottes de Kanto. Ainsi, Game Freak a pimenté la difficulté grâce à la localisation des Pokémon qui se sont partagés la carte alors que les monstres fabuleux sont fixés à des endroits symboliques et constituent un réel de challenge de capture. En effet, ils possèdent la particularité de ne pouvoir être attrapés qu’une fois, ce qui implique qu’il sera interdit de les mettre K.O au risque de ne plus pouvoir remplir votre Pokédex à 100%.

Cette quête du Pokédex reste étroitement liée avec celle d’obtenir tous les badges puisqu’on est transporté de ville en ville, souvent séparées par une zone à explorer. Qui ne se souvient pas de la célèbre forêt de Jade qui, pour les chanceux, a permis une première rencontre avec Pikachu (dans les versions Bleu/Rouge). Comment oublier la Grotte Taupiqueur, le Mont Sélénite ou bien la Centrale qui mène à Electhor ? Dans l’une des dernières villes à découvrir, il est caché même l’un des secrets du monde des Pokémon, les événements qui y ont eu lieu ont entretenu une certaine hype, un complexe qui abritait l’existence du numéro 150. Et Sloth nous raconte la façon dont il avait été intrigué :

« Je me souviens… Après avoir traversé la mer pour rejoindre Cramois’ île, je suis directement allé à l’arène pour en finir, j’étais presque à la fin du jeu! Mais elle était fermé… il ne me restait qu’à faire le tour de l’île. C’est là que je découvris le Manoir Pokémon! C’était un manoir abandonné depuis des années dans lequel se trouvaient des pillards et quelques scientifiques. Je sentais qu’un mystère planait sur les lieux et que ces scientifiques, avec leurs discours énigmatiques, n’étaient pas là par hasard.

À force de recherche, je finis pas découvrir la finalité de cet endroit : étudier le Pokémon légendaire Mew et tenter de créer un clone : Mewtwo. Malheureusement, leur réussite marqua aussi leur fin et Mewtwo se mit à détruire l’endroit avant de s’enfuir, ne laissant que ruine et désolation. Cette révélation marqua un changement majeur de mon aventure, au-delà de la ligue Pokémon et de la collecte de badge : capturer un Pokémon légendaire plus puissant que tous ceux que j’avais capturé jusqu’ici… »

On a tous été marqués par ce Pokémon Légendaire dont les souvenirs de capture hantent encore nos esprits. Entre ceux qui utilisaient Artikodin pour le geler, ceux qui ne se prenaient pas la tête et qui emmenaient avec eux la Master Ball et ceux qui refusaient de l’utiliser, la conservant avec fierté.

Mais nous ne sommes pas le seul à le convoiter, des événements annexes viennent enrichir le scénario dans lequel il nous est demandé de venir à bout d’une organisation de criminels, la Team Rocket.

Une Team à jamais gravée dans les mémoires

Les deux quêtes principales s’entrechoquent perpétuellement au cours de votre aventure, invitant même un troisième élément qui donnera de la profondeur au scénario, la Team Rocket. On ne peut l’étiqueter en « quête annexe » puisqu’elle fait partie intégrante du fil conducteur du jeu, il sera nécessaire d’en venir à bout pour avancer dans votre périple. À vrai dire, elle représente un des seuls éléments qui donnent du corps au scénario puisqu’en dehors de la collection de Pokémon et celle des badges, on ne vous pousse qu’à enchaîner les combats contre des dresseurs qui sont presque là pour décorer. Alors il fallait un vilain afin de fédérer contre un ennemi (en plus du rival) et la Team Rocket remplit à merveille ce rôle. Ils pillent, volent, trafiquent les Pokémon afin d’en réaliser des bénéfices, la mafia de Kanto dirigée par un homme très respecté, Giovanni.

Aussi, notre lutte contre l’organisation criminelle nous permet de découvrir des lieux dans lesquels il faudra enchaîner les combats à un rythme très rapide, intégrant ainsi des phases d’exploration dans les quartiers citadins de Kanto. Entre le casino de Céladopole (évidemment mafia = casino), la tour Lavanville et le bâtiment de la Scope Sylphe, les sessions de jeu seront bien intenses. Un de ces endroits a marqué notre rédacteur Nash qui a décidé d’en parler :

« On tourne, on tourne et on se téléporte, c’est ainsi que le second repère de la Team Rocket à été conçu, un vrai labyrinthe sur 10 étages ou nous devons affronter un grand nombre d’adversaires.
Les locaux de la Sylphe SARL, une des plus grandes entreprises de Kanto dont le siège social situé à Safrania a été pris en otage par l’odieuse Team Rocket.
C’est un des passages les plus marquants de cette version Bleu, de par sa musique vraiment oppressante, ses portes magnétiques qu’il nous faut ouvrir à l’aide d’un pass, de ses téléporteurs qui nous font tourner en bourrique et nous laissent dans l’inconnu concernant la destination.
Après avoir bravé ce dédale et avoir décidé ou non d’accueillir Lockhlass, on se retrouve à affronter notre rival qui surgit toujours au plus mauvais moment pour venir perdre un combat, puis vient le dixième étage et Giovanni, le boss de la Team Rocket ! Après ce marathon de combats nous avons enfin sauvé le PDG de la Sylphe SARL qui va nous récompenser en nous offrant la Ball ultime, la célèbre Master Ball… »

Une série d’affrontements intenses, c’est tout ce que symbolise la Team Rocket. Et quand il évoque une bande-son oppressante, il n’a pas tort mais elle ne s’accapare pas seulement de ce statut.

Une bande-son éternelle

Pour encadrer votre aventure, la Pokémon Company était bien consciente qu’il fallait intégrer une bande-son qui marquera à jamais votre périple. C’est plutôt réussi avec Pokémon Bleu et Rouge, ça le sera les années suivantes aussi, tellement que les thèmes musicaux seront repris par un orchestre symphonique.

Ce ne sont pas les cris des Pokémon qui époustoufleront les joueurs, loin de là, mais bien les sonorités ajoutées ici et là. Tout d’abord, vos pas seront animés par une bande-son entraînante, la rencontre avec les Pokémon s’entamera avec un générique à jamais gravé dans les mémoires, il en est de même pour ce moment au cours duquel vous capturez un Pokémon. Il faut le dire, les musiques sont tout de même incroyables, elles rentrent dans la tête encore plus aisément qu’un single de Jean-Jacques Goldman.

De ce fait, Pokémon Bleu fait partie de ces jeux qui se jouent en même temps qu’ils s’écoutent, avec le bouton du son activé. Il demeure agréable d’être bercé par la musique qui accompagne vos promenades, des excursions dont nous parle Komestai, qui a été marqué spécialement par l’une d’entre elles :

pokémon bleu« Je ne suis aujourd’hui plus un afficionado de la saga Pokemon et pour moi le lien est brisé avec la série depuis longtemps. Oui, mais comme beaucoup de gamins de l’époque, j’ai eu Pokemon Bleu sur ma grosse gameboy et quand on m’a demandé de ressortir mes souvenirs d’époque, il n’y a que des bribes qui me sont revenues. Des images de grottes qu’il fallait éclairer, un casino, des PNJ un peu rondouillards qui nous attendaient sur le bord de la route pour nous montrer leur Pokeballs. Pourtant parmi tout ce flou, une chose m’est revenue très clairement en tête, la musique lors des phases à bicyclette (oui, ils appelaient ça une bicyclette). Je me souviens l’avoir entendu des heures et des heures sans que celle-ci ne me prenne la tête, et il en va de même pour toutes les autres musiques du jeu qui, bien que sommaires, étaient toutes de parfaites compagnes d’aventure. Alors voilà, si je devais n’avoir qu’un seul souvenir à citer du tout premier Pokemon c’est cette musique de la bicyclette. »

En effet, Pokémon Bleu et Rouge se démarque également pour cela, une bande-son qui dédouble le plaisir d’explorer Kanto, une faculté à nous faire chantonner les thèmes devant notre console. Même si tous les endroits se ressemblent, on conserve cette impression que les graphismes n’ont pas pris une ride et c’est peut-être ici que se trouve la magie de la nostalgie, la magie de Pokémon, une oeuvre tout simplement intemporelle.