Découvrez notre test de Superhot, un jeu qui fait réfléchir sous ses faux airs de FPS simpliste
Fiche technique :
- Support : PC et Xbox One (mars 2016)
- Editeur : Superhot team
- Développeur : Superhot team
- Type : FPS, Action
- Date de sortie : 25/02/2016
Test effectué à partir d’une version fournie par l’éditeur.
Superhot est un jeu indépendant développé à l’origine pour le challenge de créer un FPS en 7 jours, en 2013. Se limitant à un simple jeu sur navigateur, une campagne Kickstarter lancée en 2014 a permis au jeu de revoir ses ambitions à la hausse au niveau du gameplay et des graphismes. La campagne Kickstarter réussie et 230 000$ plus tard, voilà ce que donne Superhot :
Une mise en perspective audacieuse
Les personnes qui n’ont pas joué au jeu seront tentées de le réduire à un FPS avec un bullet time à volonté, donnant un aspect à la MATRIX. Mais même si l’inspiration est présente, ce qui est loin d’être un défaut, Superhot emporte le joueur, qu’il le veuille ou non, dans son univers, principalement grâce à son interface. Cette interface se présente donc sous forme de système d’exploitation des années 90 et dans lequel tout le monde est capable de s’y repérer instinctivement de par son aspect simpliste. Et c’est cela qui plonge le joueur tout de suite dans l’ambiance, car avant même de jouer et d’un simple coup d’œil vous vous reconnaissez comme simple utilisateur qui navigue sur son PC. Et comme toute interface, elle réserve quelques surprises (plus ou moins utiles, parfois drôles) qu’il vous faudra découvrir par vous-même.
Une fois l’interface clairement identifiée, vous n’avez qu’une envie c’est de jouer à ce FPS. Vous lancez le jeu qui se présente sous forme de faux fichier, et là vous arrivez dans une succession de niveaux fermés, aux graphismes très simples mais agréables à l’œil, nets dans leurs finitions et surtout utiles pour le gameplay. Une utilité mise en place grâce à la forme simple des ennemis (très fun à abattre), des armes et divers objets utilisables mis en avant part leur aspect. En effet, on sait tout de suite ce avec quoi on peut interagir et donc utiliser dans le gameplay.
Un gameplay qui sort des sentiers battus
Le gameplay justement : des niveaux fermés, différentes possibilités d’utiliser des éléments de décor contre les ennemis et différentes façons de jouer le niveau, tout cela n’est pas sans rappeler Hotline Miami, surtout dans l’aspect très punitif qu’a le jeu lorsque le joueur fait la moindre erreur. Ce qui conduira à recommencer le niveau depuis le début.
En revanche sa grosse particularité repose sur le TEMPS qui «bouge lorsque vous bougez», ce qui est fort pratique pour analyser une situation périlleuse et affronter une demi-douzaine d’ennemis en même temps. Le temps qui fait partie intégrante du gameplay et dont le pouvoir qu’il confère est un avantage et peut aussi devenir un inconvénient. En effet, vous pouvez vite vous retrouver dans une situation inconfortable (et le mot est faible) si vous en abusez. En rentrant dans le détail, on constate que le jeu laisse place à plusieurs possibilités de jouer le niveau, ce qui conduit à une forme de stratégie car les armes à feu et les armes blanches ne sont pas les seuls objets dont vous pouvez vous servir. Il y a aussi des bouteilles, des boules de billards, des battes de baseball, etc… Pour rendre le tout plus difficile voire plus stratégique, tous les objets envoyés à la figure des ennemis sont détruits et tombent aussitôt en miettes (oui TOUS… sauf le katana).
En ce qui concerne l’IA, il est surprenant de constater qu’elle est plutôt réussie, parfois un peu trop quand elle vous pré-shot, souvent agressive elle n’attendra pas que vous soyez à quelques centimètres d’elle pour vous cibler. Capable d’anticiper vos mouvements, elle participe grandement à la difficulté du jeu. C’est pourquoi il est d’autant plus jouissif de réussir à lui coller une balle dans la tête après de nombreuses tentatives lamentablement échouées et ce uniquement grâce à la progression de votre dextérité, le skill diront certains.
Enfin, au milieu du jeu, quand vous commencez à maîtriser le gameplay (en tout cas c’est ce que vous pensez), celui-ci est complété par une compétence qui vous permet de switcher d’un corps à un autre et d’en prendre le contrôle, vous forçant à revoir votre façon de jouer.
Une histoire qui pousse à la réflexion
L’intrigue repose principalement sur le hacking et ses conséquences. Sans tous vous dévoiler, tout commence lorsque vous recevez un message inattendu d’un hacker vous proposant de tester un jeu, un FPS plus précisément : Superhot. Il vous envoie le fichier, vous testez le jeu et là, petit à petit, une emprise se forme autour de vous et vous vous rendez compte que vous n’auriez peut-être pas dû accorder autant d’importance à ce hacker.
Toutefois la trame est principalement constituée de 32 niveaux et se termine en 2 heures environ, ce qui est beaucoup trop court, même pour un jeu indépendant. Mais une fois l’histoire terminée, le jeu vous proposera des challenges et des défis supplémentaires comme un speed run, faire les niveaux uniquement au katana, et même une arène pour tuer un maximum d’ennemis en un minimum de temps. Tout cela ne comble pas le sentiment d’un jeu trop court, mais permet de maintenir un intérêt à revenir sur le jeu grâce au plaisir que l’on a d’améliorer son score et surtout de voir que notre dextérité dans le jeu augmente avec la pratique.
Au final, Superhot peut se voir comme une réflexion sur le jeu vidéo et internet en général, en ce qui concerne la dépendance et l’influence (plutôt négative dans ce cas) qui peut résulter de ces activités lorsque l’on se montre peu méfiant voir naïf. Toutefois, la durée de vie extrêmement courte est clairement son point faible, ce qui est dommage car la façon dont il traite cette réflexion est très peu présente dans les autres jeux vidéo. De plus, et c’est un détail important, le jeu est pour l’instant uniquement en anglais et utilise les touches d’un clavier QWERTY, et pour ce genre de jeu cela le rend moins accessible, ce qui est dommage pour un jeu qui a pour ambition d’apporter une réflexion sur ce sujet. En revanche, on retrouve ce côté gamer qui, de par la difficulté et la frustration que l’on peut ressentir lorsqu’on échoue à passer le niveau, sera dépassé par l’amélioration de votre dextérité, par votre skill uniquement. Ce qui procure une réelle sensation de plaisir à la fin de chaque niveau.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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