[TEST] Far Cry Primal, voyage aux pays des mammouths

Découvrez notre test de Far Cry Primal, le jeu qui vous fera remonter le temps pour chevaucher des mammouths et dresser des carnivores !

FICHE TECHNIQUE :

  • Support : PC, PS4, Xbox One
  • Éditeur : Ubisoft
  • Développeur : Ubisoft
  • Type : Action, Aventure, FPS
  • Date de sortie : 23 février 2016
  • Prix : 43,00 €

Testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur.

Mammouth, tigre à dents de sabres, il ne manque que le paresseux pour penser être dans le prochain opus de l’Âge de Glace, mais il n’en est rien. On peut même dire qu’Ubisoft n’a pas fait les choses à moitié dans ce nouvel opus de la franchise. Certes, cette fois un sacré bond en arrière est réalisé, nous entrainant en pleine Préhistoire où vous saurez appréciez les différentes activités d’un homme des cavernes de l’époque : cueillette de divers matériaux, chasse à l’arc de différents animaux, explosion à coups de gourdin de nombreux crânes… Les plaisirs simples du bon vieux temps ! Dans la peau de Takkar, héros préhistorique, vous devrez donc amener votre tribu, les Wenja, au sommet du réseau trophique. Et ce ne sera pas de tout repos…

A l’image de l’art rupestre qui nous en met plein les yeux :

Dans Far Cry Primal, vous déambulez dans le Pays d’Oros : une contrée fort lointaine qui regorge de trésors. Le premier d’entre eux : son environnement. Dès les premiers instants, vous vous laisserez emporter par l’univers du jeu. Oros se révèle être une source d’émerveillement presque intarissable avec un bon paquet de panoramas qui chatouilleront les amoureux de nature et de liberté. Et vous en aurez pour vos mirettes : de la découverte des vallées verdoyantes et de ses forêts denses, des cours d’eau qui vous entraineront vers des chutes et autres lacs charmants, des glaciales terres enneigées du nord et bien d’autres lieux ravissants, tous possédant une nature généreuse, détaillée, grouillante de vie et s’étalant à perte de vue. De quoi vous donner des étoiles plein les yeux. D’ailleurs, en parlant d’étoiles, la nuit sera elle aussi des plus enchanteresses. Baignant dans l’obscurité, vous chercherez la lumière diffuse de la Lune pour voir où vos pas vous mènent, ou allumerez votre torche en risquant d’attirer vos ennemis. Les jeux de lumière se montrent donc bluffants pour un open worldPlusieurs fois, nous nous sommes surpris à contempler les lieux, oubliant que nous étions en pleine course pour prendre la peau d’un animal (ou sauver la notre)

En parlant d’animaux, ceux-ci seront nombreux et variés (outre les chèvres, cerfs et autres cervidés, on trouve également des ours, beaucoup de canidés, des yaks, mais aussi des blaireaux et bien entendu, des mammouths). Ils bénéficient d’ailleurs du même traitement et sont donc détaillés et possèdent un très bon rendu final. Quant aux humains, leurs accoutrements ou leurs gestuelles, pas toujours très assurés, rappellent que nous sommes à une autre époque où l’homme cherchait encore sa place dans la chaîne alimentaire. Question ambiance, c’est donc un sans faute. En plus, pour que l’immersion soit encore plus totale, les équipes ont opté pour un langage spécifique lors de vos rencontres avec les bipèdes doués de parole : deux linguistes ont réalisé une nouvelle langue, mélange de proto-indo-européen, qui serait l’ébauche de la langue universelle de l’époque. De ce fait, sous-titres pour tout le monde qui seront d’ailleurs très bien agencés : pas trop petits, aucune inquiétude pour la lecture, ni trop grands pour ne pas gêner l’immersion. Enfin, piaillements, hurlements lointains et grognements divers mettent rapidement vos sens en éveil et donnent le ton sur la façon d’avancer. La furtivité sera donc votre meilleure amie, vous laissant vous joncher dans la végétation environnante pour armer votre meilleur coup avant de jaillir sur votre proie. Et vous y prendrez goût : la chasse façon préhistorique a du bon, et bien que redondante, elle vous plaira (au moins au début).

Outillez-vous pour aller jusqu’au bout :

Far Cry remonte 10.000 ans en arrière, obligeant la série (et on ne s’en plaindra pas) à revoir un tantinet son approche, mais pas trop non plus. En effet, il est toujours question d’action, d’infiltration et même de discrétion en vue subjective, d’exploration libre d’un monde ouvert dont les contours se révèlent à mesure des libérations des avant-postes (on saluera d’ailleurs la disparition des tours d’observation à escalader pour débloquer toutes les activités d’une zone, Primal se contentant d’une carte brumée qui se dissipe simplement par l’exploration), d’une faune pas toujours paisible, et de différentes missions à accomplir afin de renforcer ses compétences. Seulement voilà, préhistoire oblige, plus question de voir les éléments contemporains que l’on pouvait utiliser dans les précédents opus, et place aux armes du Paléolithique. Rien à dire, cette approche donne quand même un souffle nouveau à la série Far Cry.

Entre les tirs à l’arc silencieux et les lancers de sagaies un peu raides, les attaques à distance (qui resteront dans l’ensemble assez lentes) se verront souvent finir à l’aide du gourdin, dans des corps-à-corps violents qui secouent la caméra dans tous les sens. La lisibilité sera même parfois perdue, surtout lorsque l’on fait face à plusieurs ennemis : les coups pleuvent, les craquements d’os se font entendre et on ne sait plus face à qui l’on est. On reconnait donc la touche Far Cry, où la discrétion est fortement incitée. Primal ne fait pas exception, et on préférera une attaque plus réfléchie, tapi dans l’ombre d’un buisson plutôt que de foncer gourdin en main sur le premier ennemi que l’on croise. D’ailleurs, si aux premiers abords vous pourrez vous laissez aller à vos pulsions meurtrières, vous serez vite freiner par la fragilité de Takkar face à la puissance de certains adversaires.

Symbole de la série depuis ses débuts, l’arc sera ici votre plus grand allié, capable de réduire au silence certains de vos ennemis d’un simple headshot. Mais ce ne sera pas le seul : outre les sagaies et gourdins précédemment cités, vous aurez aussi la possibilité de débloquer différentes armes, vous retrouvant donc à avoir en main des silex taillés, des simili-grenades, des frondes… Le tout pouvant être plus ou moins amélioré, s’accordant même quelques fantaisies un brin anachroniques. De plus, la confection d’armes et de munitions se fait à la volée en un quart de seconde, quand bien même on est en plein combat. Il faudra néanmoins veiller à ce que votre sac contiennent les ressources nécessaires à leur création.

Mais les armes ne sont pas les seules qui peuvent être débloquées et améliorées, puisque c’est aussi le cas de vos compétences. Au fil de votre aventure, vous vous verrez donc modeler les caractéristiques de votre personnage, pour rendre Takkar un brin plus fort, un poil plus furtif, un soupçon plus silencieux. Bref, autant de possibilité pour faire évoluer votre homme préhistorique de la façon qui vous semble la plus pertinente.

Reste alors le crafting qui trouve sa véritable place dans Far Cry Primal. En effet, si voir un jeune touriste américain découper un grand requin blanc pour se confectionner une sacoche à grenades pouvait paraître farfelu, voir un cro-magnon dépecer un animal pour en récupérer la peau ou les os pour la confection de ses armes l’est beaucoup moins.

Il est venu le temps de l’Âge de Pierre :

Une chose est sûre : les dix premières heures s’opèrent facilement, dans la bonne humeur. La map, ô combien fascinante, est en plus grouillante de vie, d’objets à crafter et de mission à accomplir. La prise en mains est instinctive, l’interface possédant divers raccourcis vers les armes que vous avez conçues, les animaux que vous avez apprivoisés et les soins que vous avez confectionnés. Le tout baignant dans le plaisir de la découverte et de la montée en puissance de notre héros qui donne sacrément envie de partir explorer le Pays d’Oros. Bien évidemment vous pourrez toujours réaliser les missions facultatives qui apparaissent à foison, ou encore de chasser loup, ours et autres mammouths, histoire de récolter tout un tas de ressources indispensables à votre réussite. On pardonne même les quelques petits problèmes d’I.A. qui n’est pas toujours très alerte, notamment dans les combats aux corps-à-corps.

Mais une fois certaines capacités acquises  et la trame principale de plus en plus avancée, il est vrai qu’une certaine routine s’installe. Pas de véritable rebondissement, ni d’antagoniste marquant, mais des missions (bien que très différentes) qui se répètent, construites sur les mêmes schémas faisant place à une légère redondance. Hormis les adeptes du 100 % qui auront vraiment de quoi trouver leur compte, certains pourront ne plus trouver beaucoup d’intérêt à creuser davantage une fois la quête principale achevée, pour laquelle vous devrez compter 15 à 20 heures maximum. D’autant que tout se fait seul. On regrette d’ailleurs que la coopération que l’on retrouvait dans Far Cry 4, n’ait pas été retranscrite dans cet opus. Far Cry Primal reste toutefois une bonne expérience, tribale, violente et dépaysante, mais qu’on aurait aimé avec un poil (de mammouth ?) de frivolité en plus.

Maitre de la nature ou esclave à sa merci :

Pour ce qui est du scénario, le décor est planté dès les premiers instants : nous sommes 10.000 avant J.C., début du Mésolithique. C’est une époque sauvage, primitive et impitoyable. Dès les premières secondes de l’aventure, vous vous retrouvez dans la peau de notre héros, Takkar. Votre première mission consiste à chasser un jeune mammouth isolé de son troupeau avec les membres de votre clan (moment où l’on apprend les bases qui nous guideront tout au long du jeu).

Mais les homo-sapiens se retrouvent vite attaqués par un tigre à dents de sabre. Tout le monde y passe, sauf Takkar. Ce passage est sanglant, violent voire même choquant. L’ambiance est donnée. Le héros, tremblant et se remettant tout juste, se voit alors confier les dernières volontés de feu son ami : se rendre au Pays d’Oros, retrouver les membres de la tribu Wenja éparpillés et les réunir en un point où ils pourront enfin prospérer. C’est ici que commencera son aventure, notre aventure. Une lutte pour survivre face à une nature hostile avec l’espoir de retrouver sa tribu et de les aider à évoluer vers un futur meilleur. Mais vous voilà face à un os : d’autres clans, les Udam et les Izila, qui considèrent les Wenja comme fragiles et qui vous feront vite comprendre ce que le mot « sauvage » veut dire. À leurs yeux, un autre humain est au mieux un ennemi, au pire l’occasion de festoyer autour d’un bon repas. Dans ces conditions, et pour éviter les anthropophages,  on aura tôt fait de se confectionner quelques armes rudimentaire pour se défendre un minimum, non sans garder quand même ses distances. Il faudra donc faire le plein de ressources. Plantes, arbres, roches et argiles, viande et bien entendu peaux de bêtes vont venir à votre secours pour que vous puissiez sortir de la position accroupie, presque obligatoire au départ, si vous souhaitez une progression sans mauvaise rencontre et la possibilité de ne pas effrayer du gibier ou attirer un prédateur. Parviendrez-vous à faire évoluer Takkar pour qu’il remplisse sa quête ?

Des alliés cro-mignons :

Pour gagner en force de frappe, il va falloir se faire des compagnons spécifiques, sortes de lieutenants, qui développeront de ce fait votre tribu. Ils devront être recrutés, vous obligeant à accomplir des missions parfois périlleuses, d’autres fois presque émouvantes, alors que certaines vous provoqueront des hallucinations (Far Cry oblige) afin de gagner leur confiance. Grâce à eux, vous pourrez accéder à de nouvelles compétences, variant ainsi les approches face aux ennemis qui vous feront face. Mais ce n’est pas tout, il faudra aussi les aider à s’installer dignement dans votre tribu en leur apportant les ressources nécessaires à la construction et l’amélioration de leur hutte. Malgré une trame principale efficace, mais pas toujours très inspirée, Primal développe une aventure particulièrement riche, que chacun développera comme bon lui semble.

Autres alliés qui apportent en nouveautés dans ce Far Cry Primal, es animaux. En effet, outre la chasse un autre point important voit le jour, celui-ci réside par le lien que le protagoniste peut créer avec certaines espèces dangereuses du Pays d’Oros. Pour cela, Takkar (après avoir débloqué une compétence de l’un des protagonistes de la tribu), doit simplement lancer un appât, s’approcher de l’animal en plein repas, et suivant son degré d’affinité (dépendant fortement des compétences débloquées), peut s’approcher accroupi et apprivoiser félins et canidés, ours et autres animaux féroces que vous pouvez rencontrer dans cet univers préhistorique. Le voilà alors avec un compagnon velu qui pourra lui obéir au doigt et à l’œil. Et bien que votre camarade à quatre pattes peut perdre la vie, la réanimation est possible grâce à certaines aptitudes en cueillette et en soin. Hormis les attaques ciblées, les plus robustes pourront également effrayer les autres prédateurs et même servir de monture.

Le sniper et les jumelles n’étant pas d’actualité dans cet opus, vous disposerez d’un rapace capable de faire du repérage, marquer les ennemis et même lâcher des bombes ou effectuer des piqués meurtriers selon les compétences que vous débloquerez.

Préhistoriquement votre…

Ubisoft a pris le pari fou d’implanter l’univers de Far Cry à l’époque du Mésolithique. Et on peut dire que c’est plutôt réussi ! Dans la peau d’un cro-magnon, vous allez aider votre tribu à prospérer et à évoluer vers des jours meilleurs, où la crainte des autres prédateurs ne sera plus. Vaincre les autres bipèdes, dompter les carnivores, chevaucher des mammouths… Malgré quelques anachronismes, tout l’univers du paléolithique est plutôt bien retranscrit dans une aventure hors du commun. Quelques regrets résident toutefois dans la redondance de certaines quêtes et dans le manque de frivolité de l’histoire principale. Mais la liberté de la map et de la montée de votre personnage vous permettent de vivre et revivre cette expérience d’un autre temps pour connaitre les aspects de cette époque que l’on retrouve que trop rarement dans des jeux vidéo.

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍 La préhistoire au centre de l’aventure, ça change.
  • 👍 Une direction artistique au poil.
  • 👍 Une atmosphère immersive et soignée.
  • 👍 Un dialecte crée spécialement pour le jeu.
  • 👍 Une aire de jeu gigantesque.
  • 👍 Le crafting qui trouve une réelle place.
  • 👍 La montée en puissance du héros, comme du village.
  • 👍 Les animaux à apprivoiser et chevaucher.
  • 👎 Bug d’IA.
  • 👎 Histoire efficace, mais peu farouche.
  • 👎 Redondance des missions.
  • 👎 Absence de coopération.