[TEST] Quantum Break, Remedy en avance sur son temps ?

L’attente aura été longue, voila bientôt trois ans, jour pour jour, que Microsoft annonçait en grande pompe sa nouvelle franchise, Quantum Break !

Fiche Technique

  • Support: Xbox One, PC
  • Test effectué sur Xbox One en difficile d’après une version fournie par l’éditeur
  • Éditeur/Développeur: Microsoft / Remedy Entertainment
  • Type: TPS
  • Date de sortie : 5 Avril 2016

D’abord prévu pour sortir en 2014 puis repoussé successivement en 2015 puis 2016, le jeu développé par le talentueux studio Remedy, à qui l’ont doit déjà Max Payne et Alan Wake, ne pouvait donc présager que du bon. Il aura d’ailleurs subi durant ce laps de temps un léger lifting de ses personnages qui prendront finalement les traits d’acteurs connus de tous.  Une fois de plus Sami Järvi, plus connu sous le pseudo de Sam Lake (Järvi = Lake en Finnois), n’a pas laissé le scénario de coté, déjà reconnu pour l’écriture et la qualité des scénarios de Max Payne et Alan Wake. Analysons celui de Quantum Break.

24 Heures Chrono

Vous êtes Jack Joyce (Shawn Ashmore, qui interprète Iceman dans les films X-Men) et débutez votre aventure dans une salle interrogatoire. L’histoire de Quantum Break, vous allez la conter au travers de cet interrogatoire. Vous voici donc projeté dans l’université (fictive) de la ville de Riverport dans le Nord-est des Etats Unis, ville que vous avez quitté il y a de cela plusieurs années. Ce retour aux sources n’est autre que le fait d’un de vos meilleurs amis et amis d’enfance Paul Serene (Aidan Gillen, Little Finger de Game of Thrones) qui vous a donné rendez-vous sur le campus. Dans le labo high tech financé par sa multinationale Monarch, vous allez assister en avant-première à une découverte scientifique majeure qui va bouleverser le monde entier, le voyage dans le temps. Bien évidement, cette petite présentation privée va mal tourner et occasionner une fracture temporelle entraînant la fin des Temps mais également l’acquisition de vos pouvoirs temporels. Embarqué malgré vous dans cette aventure, il faudra se battre contre le temps et empêcher la fin du monde.

Les pouvoirs du temps

Ce premier Acte sur les cinq que compte Quantum Break fait office de tutoriel, restant dans la lignée de ce qui se fait déjà dans le petit monde des TPS (Third Person Shooter). Vous ne serez pas dépaysés par son gameplay, au menu couverture automatique lorsque vous vous approchez d’un obstacle, santé qui revient comme par magie, visée automatique. Cependant Quantum Break n’est pas dénoué d’originalité, vos pouvoirs temporels vous permettent de vous déplacer alors que le temps s’arrête tout autour de vous.

Vous pourrez également compter sur d’autres habilités temporelles comme le Time stop qui fige les ennemis dans une bulle de temps, tirez sur cette bulle et elle explosera dans une gerbe d’étincelles et de particules du plus bel effet tout en ne manquant pas de pulvériser également l’ennemi. Le Time Shield vous plongera lui dans une bulle protectrice déviant les tirs ennemis alors que le Time Dodge et le Time Rush vous feront respectivement parcourir quelques mètres en un éclair et augmenter votre vitesse, à la manière de Quicksilver (X-Men). Si votre capacité à évoluer librement dans les zones ou les factures temporelles figent le temps, cela s’avère être une aptitude passive, vos autres pouvoirs quant à eux nécessitent de gérer un timer, limitant ainsi leur temps d’utilisation. Il vous faudra donc bien choisir le moment de leur activation durant vos gunfights. Ces capacités seront par ailleurs upgradable via des bonus disséminées ça et là que vous pourrez récupérer dans les différents niveaux.

Qui dit TPS dit forcément armes et Jack aura évidement à sa portée tout un arsenal digne de ce nom, pistolets, fusils d’assaut, shotgun… Il vous faudra bien ça pour venir à bout de la petite armée privée qui s’est jetée à vos trousses. Si de premiers abords les séquences de gunfight sont plutôt simples à gérer, cela va vite se corser lorsque des ennemis contrôlant également le temps feront leurs apparitions, allant jusqu’à rendre certains de vos pouvoirs totalement inefficaces.

Les couloirs du temps

Ces phases d’action sont entrecoupées de phases d’exploration mélangeant plateforme plus ou moins bien sentie et puzzle simpliste. L’exploration prenant une grande place dans Quantum Break, il n’est pas rare de se demander si ce ne sont pas les phases d’exploration qui sont entrecoupées de phases d’action ! Plombant ainsi par moment l’ambiance. Bien que dirigiste et sous la forme d’un grand couloir, il vous faudra être minutieux et fouillez les moindres recoins à la recherche d’informations. Les équipes de Remedy n’ont pas lésiné et offrent un background monumental, vous pourrez ainsi mettre la main sur pas moins d’une centaine de documents, mails, notes audio ou encore vidéo, qui vous permettront de mieux comprendre et de vous imprégner de l’histoire, débloquant par la même occasion des scénettes inédites lors des « jonctions ».

L’effet papillon

Intercalées entre chaque Acte, ces jonctions vous mettent pour la partie gameplay dans la peau de Paul Serene, deuxième protagoniste principal de l’histoire et de son don de voir l’avenir. Au travers de deux visions différentes du futur, vous devrez donc en choisir une sachant qu’elle impactera irrémédiablement l’histoire, votre expérience dans le jeu et dans la série. Car la vraie innovation de ces jonctions réside dans l’implémentation d’épisodes d’une série télévisée qui font donc la « jonction » entre chaque Acte. Spécialement conçue pour Quantum Break cette série TV de quatre épisodes d’environs 22 minutes chacun, étoffe encore un peu plus le background déjà conséquent et vous permet de voir l’évolution de l’histoire sous un autre angle que celui de Jack. Le monde ne s’est pas encore arrêté de tourner, il vit toujours et des choses se passent pour les différents antagonistes que vous croiserez tout au long de votre partie.

Loin d’être à relayer au rang de web-série, que cela soit dans la qualité de sa production, de sa réalisation ou dans le choix des acteurs (Dominic Monaghan de LOST, Lance Reddick de Fringe, Marshall Allman de Prison Break sans oublier Shawn Ashmore et Aidan Gillen cités précédemment), ce « TV Show » n’a pas à rougir des productions des grands networks Américains. On se mettrait même à rêver l’annonce d’une déclinaison purement télévisuelle.

Fracture temporelle visuelle

Si la série brille par sa production, la qualité graphique du jeu n’est pas en reste, et demeure visuellement au niveau de ce qui se fait aujourd’hui sur console de salon en terme d’éclairages, d’environnements variés et de soin apporté aux détails afin de les rendre crédible. Citons par exemple les différents objets qui pourraient être présents dans une pièce lambda, un labo jusqu’au panneau publicitaire dans la rue. A contrario, on pourrait par exemple citer des placements de produits « Microsoft » ou « Nissan » parfois un peu trop flagrants qui malgré tout renforcent le réalisme, l’immersion, l’encrage des événements du jeu dans notre monde. De même la motion capture et la modélisation des personnages qui en découlent rendent de ce fait les différents protagonistes encore plus vivants via leurs expressions faciales lors des phases ingame ou pendant les cinématiques. Gratifiant pour la rétine.

Le plus jubilatoire esthétiquement parlant et pour votre expérience resteront tout de même les fractures temporelles. Au fur et à mesure de votre progression, celles-ci s’accentueront et seront de plus en plus impressionnantes. Visuellement bluffant, l’environnement qui vous entoure passe tout d’un coup d’une version normale à une version figée dans le temps dans un effet de verre brisé. Que cela soit les ennemis, les véhicules, les objets cela se produira sur l’environnement tout entier. Franchement convaincant. Les boucles temporelles, événements se produisant sous vos yeux se répétant sans cesse, comme un échafaudage s’écroulant puis se reconstruisant à l’infini, frappent également par leurs mises en scène et leurs réalismes. Il faudra alors faire fonctionner vos méninges et utiliser un de vos pouvoirs pour pouvoir franchir ces obstacles. Les fameux puzzles.

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍 L’histoire
  • 👍 La mise en scène
  • 👍 Le rendu des personnages grâce à la motion capture
  • 👍 Joli à regarder et à arpenter
  • 👍 Les fractures temporelles visuellement bluffantes
  • 👍 La manipulation du temps
  • 👍 Le background
  • 👍 Les jonctions
  • 👍 La série TV
  • 👍 Une expérience unique
  • 👎 Un mode difficile un poil facile
  • 👎 La partie shooter un peu trop classique
  • 👎 Les coups de mou de certaines phases d’exploration