Nous nous sommes lancés dans le test de Star Fox Zero, peut-être le dernier incontournable du catalogue Wii U avant un certain The Legend of Zelda.
Fiche Technique
- Support : Wii U
- Test effectué sur Wii U d’après une version fournie par l’éditeur
- Éditeur : Nintendo
- Développeur : PlatinumGames
- Type : Shoot’em up
- Date de sortie : 22 avril 2016
- Prix : 39.90€
De retour à Lylat après quelques années d’absence, Fox Mc Cloud revient sur une Wii U qui enrichit son catalogue avec l’arrivée du nouveau Star Fox Zero, un opus que nous n’attendions presque plus. PlatinumGames s’est chargé du développement et s’offre une nouvelle collaboration avec Nintendo après l’excellent Bayonetta 2. Reste à savoir si la décision de le reporter de six mois a permis aux équipes de développement de rendre une copie propre comme nous l’espérions au terme de notre preview, ou si le résultat tourne au fiasco à l’instar de sa dernière présentation à l’E3 2015. Autant vous le dire tout de suite, le vaisseau Star Fox Zero a pris la bonne direction.
Une prise en main rapide
Dès les premières minutes, le titre nous plonge à bord de l’Arwing dans une première initiation spatiale. À bord de notre vaisseau, nous rejoignons rapidement l’équipage de Fox Mc Cloud. Tour à tour, après quelques manœuvres, nous nous plaçons aux côtés de Falco, Peppy et Slippy. Quelques nouveautés sont intégrées dans Star Fox Zero et nous nous en sommes rendus compte en nous dirigeant vers l’Entraînement. Nous sommes alors plongés dans quelques tutoriels afin de connaître les caractéristiques de chaque vaisseau. Dès le départ, vous vous rendez compte qu’il sera difficile de faire le meilleur score, et pour les joueurs qui souhaitent absolument réaliser les meilleures performances possibles, il ne sera pas étonnant de vous lancer à plusieurs reprises dans les parcours.
Nous y trouvons donc une initiation pour l’Arwing, le tank Landmaster ainsi que le GyroWind (d’autres défis seront à venir). Chacun proposera une alternative pour doubler son utilité lors des parcours qui ne seront pas synonymes de repos. Ainsi, vous serez souvent amenés à utiliser l’Arwing qui peut se transformer en Walker. Si le premier se démarque par la fluidité de ses déplacements aériens, le second comme son nom l’indique vous incitera à avancer au sol. Le choix d’utiliser l’un ou l’autre dépend des situations et ce n’est pas pour faire beau que cette double apparence est présente. En effet, dans certains niveaux, il sera nécessaire d’adopter l’un ou l’autre pour débloquer des passages secrets, vous aurez tout le temps de le découvrir lors du premier niveau à Corneria. Ensuite, le scénario (ou le tuto) vous placera dans le Landmaster, un tank que nous conduisons assez rapidement. D’ailleurs, la maniabilité du véhicule est tout autre mais les missions reposent malgré cela sur le même objectif, avancer rapidement et éliminer les ennemis aux alentours avant l’arrivée du boss. Un shoot’em up (ou rail shooter) dans ses grandes lettres en somme. Quant au GyroWind, il apporte un réel vent de fraîcheur aux quêtes entreprises par Fox. Nous nous trouvons dans un drone et les manipulations diffèrent réellement de ce que proposent les Landmaster et Arwing. Effectivement, le GyroWind propose des sessions moins rythmées au cours desquelles la vigilance est sollicitée. Nous sommes donc embarqués en quelque sorte dans une mission d’infiltration s’éloignant avec brio du rail shooter, une réelle alternative aux missions plus speed.
Rappelons également que les fonctionnalités Amiibo offriront aux joueurs la possibilité de se lancer dans d’autres vaisseaux. Ainsi, l’Amiibo Falco donne accès à un Black Arwing qui se dote de capacités spéciales. Il pourra ainsi viser deux ennemis à la fois (contre un seul habituellement), en contrepartie, il subira trois fois plus de dommages. Quant à l’Amiibo Star Fox, il permet de recevoir un Arwing rétro.
Quant au gameplay lui-même, il s’adapte parfaitement aux fonctionnalités des vaisseaux en proposant au Gamepad un rôle important. Il est coutume de souligner la capacité des développeurs à sous-exploiter le deuxième écran de la Wii U, se contentant généralement de n’offrir qu’une réplique de ce que l’on voit sur l’écran TV. Dans Star Fox Zero, ce ne sera pas le cas. Diverses fonctionnalités permettent au Gamepad d’assurer un rôle à part entière. Premièrement, si l’écran TV propose une vue à la troisième personne, l’écran Gamepad vous plonge directement dans le cockpit, dans une vue à la première personne. D’ailleurs, nous avons souvent été tentés de garder le cap à partir de l’écran du cockpit même si s’appuyer sur une vue à la 3ème personne affiche un côté pratique, notamment pour profiter d’une vue globale et éviter de se prendre certains obstacles. Deuxièmement, il n’a pas été rare que les cinématiques introduisant les combats contre les boss ne soient diffusés qu’à l’écran TV, pendant que le second écran axait encore sa caméra sur le vaisseau. Enfin, son utilité prend tout son sens lorsque l’on contrôle le Gyrowind puisqu’il nous permet de visionner la vue du robot téléguidé que nous contrôlons. Bref, une réelle satisfaction de constater la réflexion entamée par PlatinumGames concernant l’utilité du Gamepad.
Par contre, s’il existe un secteur dans lequel Nintendo et PlatinumGames n’ont pas réellement innové, il s’agit bien du scénario. Il faut dire que l’intérêt est ailleurs.
Un scénario classique
Si les différentes mécaniques du gameplay ont été adaptées avec brio avec les composants de la Wii U, nous ne pouvons pas affirmer que le scénario gagne réellement en profondeur. À vrai dire, les différentes séquences sont vite expédiées et il n’y a pas de place pour une intrigue soignée. Non, le scénario de Star Fox Zero demeure plutôt classique mais attendions-nous quelque chose de ce côté ? Pas vraiment. Même si l’élaboration d’une histoire complexe et passionnante enrichit généralement une expérience de jeu, l’attente des joueurs concernant cet opus se concentre plutôt vers le gameplay et les sensations apportées. Ainsi, l’histoire oppose deux camps bien manichéens, nous campons évidemment dans l’équipe du Bien, alors qu’en face, nous retrouvons le vilain Andross. Nous sommes alertés par un appel audio qui prévient Star Fox que l’armada d’Andross les attaque, ce qui nous plonge directement dans la bataille. Nous pouvons aussi souligner la mise en scène du prologue qui nous sert une remise à niveau de la série très efficace, assez pratique si les souvenirs d’anciens Star Fox se font très lointains.
Certes, l’aspect scénaristique reste secondaire mais cela se ressent directement sur le rythme de nos sessions de jeu. En effet, les séquences sont plutôt bien rythmées. Nous enchaînons le pilotage de l’Arwing avec un côté rail shooter au cours duquel il sera question de survivre contre les ennemis, puis nous rebondissons sur un tête à tête contre le boss d’un niveau, ensuite nous sommes embarqués aux commandes d’un autre vaisseau, le tout sans transition trop longue qui ne vous laisse que trop peu de chance de vous ennuyer.
Enfin, entre les différentes planètes de Lylat à arpenter, les chemins alternatifs à débusquer et les médailles à collecter, nous serons amenés à reprendre les milliers de kilomètres à explorer, ce qui garantit au soft une durée de vie conséquente et une rejouabilité assez importante. Et le plaisir ne se disperse pas au fur et à mesure des parties et pour cause, la machine est bien huilée.
Un gameplay captivant
L’objectif pour Star Fox Zero qui se joue uniquement dans un vaisseau, c’est d’apporter évidemment de réelles sensations aux joueurs. Concernant ce nouvel opus, elles sont souvent au rendez-vous. Nous avons ressenti un réel plaisir à enchaîner les sessions à bord de l’Arwing, les loopings et les accélérations même si, il faut l’avouer, le pilotage dans le néant de l’espace n’a pas toujours aidé à procurer une sensation de grande vitesse. Par contre, lorsque les obstacles se succèdent et que la difficulté des parcours se corse, le jeu prend une toute autre dimension. Il nous vient rapidement en tête les souvenirs d’un périple dans lequel les astéroïdes se succèdent ou encore la planète Fortuna où le rythme s’accélère rapidement.
Le fait que PlatinumGames ait varié le gameplay de Star Fox Zero reste une bonne chose, même si le pilotage du Gyrowind n’apportera pas les mêmes émotions que les sessions en pur rail shooter. Comme indiqué plus haut, ce nouveau vaisseau exigera une certaine prudence dans un rythme moins soutenu puisqu’il s’inscrit en quelque sorte dans le registre de l’infiltration. Malgré tout, il reste tout de même agréable de le manier et n’entame en rien la qualité fournie par l’expérience de jeu.
La difficulté variera selon votre capacité à vous adapter aux mécaniques du gameplay. Mais généralement, les boss constituent un réel challenge et vous plongent en pleine réflexion, à savoir comment en venir à bout, où se trouvent leur faiblesses, et les manipulations nécessaires pour éviter leurs attaques les plus dévastatrices. D’un côté, on soulignera que leurs caractéristiques demeurent différentes, que le premier essai restera toujours le plus difficile. D’un autre, excepté pour l’affrontement ultime, en venir à bout ne vous demandera pas énormément de temps. Étant donné que le principal moyen d’attaque reste d’enchaîner les tirs, le challenge penchera vers le timing, l’esquive et votre faculté à trouver le point faible du boss. Autant vous l’avouer tout de suite, ce ne sera pas compliqué de le trouver, à partir de là, le piège est aussi de se précipiter. Mais vous aurez le temps de le découvrir par vous-mêmes, ils ont également pimenté l’expérience de jeu avec d’autres challenges.
Enfin, il est important d’évoquer un aspect bien séduisant de Star Fox Zero, la coopération. Nintendo affiche régulièrement son envie de vous proposer des sessions de jeux en famille et entre amis et les prochaines aventures de Fox Mc Cloud ne feront pas exception à la règle. Nous sommes donc en mesure de faire des virées en co-op, non pas en écran scindé, mais sur un même vaisseau dans lequel les rôles seront attribués. Effectivement, le co-pilote est chargé de viser et tirer autant de fois qu’il le souhaite à l’aide du Gamepad. Quant au joueur qui a la Manette Wii U Pro en main (ou Nunchuk/télécommande Wii), il hérite des commandes du vaisseau et devra faire preuve d’un pilotage hors pair, tout en tirant sans viseur malheureusement. Même si la présence d’une coopération où il serait question de comparer les scores entre le Joueur 1 et le Joueur 2 aurait été inspirée, le plaisir de jouer à deux demeure au rendez-vous.
Lylat montre-toi
Au niveau de la réalisation artistique, cela reste bien mené. Même si certains décors ne profitent pas tous d’une beauté flamboyante, l’immersion en vaisseau est convaincante, les graphismes proposent une belle palette d’environnements souvent habités par une faune et une flore dangereuses. Techniquement, ce n’est pas parfait mais c’est suffisant pour se prendre au jeu. PlatinumGames avait pour ambition de proposer du 60 fps mais ils se sont frottés aux limites de la Wii U comme l’ont bien prouvé récemment les professionnels de Digital Foundry. Après, rien de dramatique pour la rétine, les ralentissements ne sont pas légion et nous en venons même à nous demander si nous remarquerions quoique ce soit si nous n’avions pas été mis au courant.
La variété des planètes et leurs composants reste importante : passer de l’Arwing dans un décor futuriste ou dans des batailles galactiques, à des plaines enneigées avec le tank ou des environnements plus désertiques. Il ne nous manquerait plus que la plongée sous-marine pour nous faire voyager partout. Bref, vous ne serez pas dépaysés et il sera dangereux de profiter du paysage tant il sera important de rester vigilant durant votre parcours. En résumé, l’immersion dans les différents niveaux est globalement réussie, à quelques exceptions près.
Concernant les différents personnages, ils apparaissent généralement par le biais d’un avatar de discussion. Nous nous sommes habitués à voir uniquement la tête de Fox Mc Cloud, que ce soit à travers l’interface de communication ou la vitre de son Arwing. Aucune animation ne montrera le héros avant qu’il ne pénètre dans son véhicule ni après, c’est un tout petit peu dommage, ce manque d’animations en dehors des mouvements de votre vaisseau. De ce fait, nous avons davantage l’impression que l’histoire tourne autour du vaisseau malgré quelques axes scénaristiques, car au final les personnages ne sont pas approfondis.
L’Arwing U
Le retour de la licence dirigée par Shigeru Miyamoto effectue un retour convaincant sur Wii U. Les sensations sont souvent au rendez-vous, la variété du gameplay apportée par le GyroWind fait aussi du bien à Star Fox Zero. Nintendo et PlatinumGames réussissent leur mission principale, procurer du plaisir au joueur. De quoi se laisser porter une nouvelle fois par cette licence mythique.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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