Confronté à de nombreux cas de sexisme depuis quelques années au sein de l’univers des jeux vidéo, le gouvernement étudie la question et songe à différentes mesures pour combattre ce phénomène considéré comme une forme de discrimination contre la femme.
Depuis déjà quelques années, on constate que les jeux vidéo occupent une place de plus en plus importante dans notre quotidien. On les retrouve partout : sur internet, à la télévision, sur nos mobiles et dans nos magasins… En réalité, il s’agit, comme de nombreuses autres technologies, de systèmes dont on a du mal à se passer. Captivants, entraînants voire addictifs pour certains, les jeux vidéo deviennent ainsi un hobby, une passion et qui, en tant que tels, forment une sorte d’éducation, de références et de modèles, particulièrement chez les enfants et les adolescents en pleine construction.
Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique, a donc décidé de mettre un terme à ce sexisme inacceptable dans un loisir à la portée d’autant de monde. En mai, elle a réuni plusieurs représentants du secteur afin de détruire une bonne fois pour toutes les stéréotypes octroyés à la femme. Première remarque notable, peu de femmes sont employées dans l’industrie du jeux vidéo. En déduit-on un sexisme des employeurs ou un rejet de la part des femmes elles-mêmes ? Quoiqu’il en soit, les attaques portées contre ces dernières dans les forums de discussions, les chats, etc. doivent être prises au sérieux. Ce pourquoi le gouvernement réfléchit activement aux moyens possibles afin de récompenser les jeux qui donnent « une image positive de la femme » et de sanctionner ceux qui ne le font pas. Parmi les possibilités envisagées, la création d’un label, d’aides financières et de sanctions marketing.
Une politique de valorisation
La tâche paraît donc ardue, d’autant plus qu’elle traîne déjà depuis plusieurs années…. Fin novembre 2015, la députée écologiste Catherine Coutelle avait déjà proposé une réponse au problème. Avec l’aide de plusieurs parlementaires, elle avait déposé un amendement de loi interdisant le crédit d’impôt jeux vidéo aux studios qui proposaient un produit » dégradant à l’égard des femmes ». Projet finalement abandonné en commission des lois.
Cette fois-ci, c’est le gouvernement lui-même qui veut en découdre avec ce sexisme récurrent et dégradant. La secrétaire d’État a ainsi déclaré :
«Le jeu vidéo connaît depuis quelques années un mouvement de fond en faveur de la place des femmes dans les studios […] et au sein même des jeux vidéo, en réaction notamment à des polémiques violentes sur le sujet sur les réseaux sociaux.»
Axelle Lemaire met donc en avant les progrès déjà faits et démontre sa volonté de vouloir continuer à lutter mais dénonce aussi indirectement certaines sociétés à l’origine de ces « polémiques ». Sans mentionner directement l’objet de son accusation, la chargée du numérique fait allusion au GamerGate, un mouvement conservateur et sexiste et qui a été impliqué à de nombreuses reprises dans le harcèlement de pros du jeux vidéo, et bien entendu, en majorité des femmes.
La secrétaire d’État affirme donc que la France sera « à la première ligne » pour défendre les intérêts de la femme dans les jeux vidéo où elle est trop peu représentée et souvent discriminée. Elle cite notamment plusieurs jeux « Made in France » qui sont et demeureront un exemple dans la matière de l’égalité hommes-femmes et de la valorisation de la femme. Life is Strange, mettant en scène une héroïne en tant que personnage principal, en fait partie et a été vivement félicité.
Entre sanctions et aides
La stratégie reposerait donc sur trois axes : la sanction, la valorisation, la tolérance. Bien qu’encore en discussion, cette politique pourrait fonctionner et stopper à long terme le sexisme dans un univers encore bien trop masculin.
La sanction
La secrétaire d’État voudrait bloquer au maximum la publicité et la valorisation des jeux considérés comme « sexistes ». La discrimination envers la femme pourrait ainsi être jugée comme une discrimination à part entière et obliger les sociétés de développement à apposer un logo -18 ans d’après le système de classification européen PEGI. Décision qui empêcherait la diffusion et la publicité à la télévision aux heures de forte audience. De quoi fortement dissuader les industries qui, par conséquent, ne pourraient plus exercer leurs pleins pouvoirs marketing et auraient du mal à « bien vendre leurs produits ».
La valorisation
Une aide financière accordée par le Fond d’Aide aux Jeux Vidéo (FAJV), serait envisagée pour récompenser et encourager les sociétés qui promeuvent la diversité et l’égalité. La création d’un label a elle aussi été évoquée, cependant, le joueur y prêtera-t-il attention ? D’autant plus que l’instauration de ce dernier reviendrait assez chère… Cette dernière proposition est donc bien discutée afin de dégager les aspects positifs, l’utilité et l’intérêt de ce dispositif.
La tolérance
Le dernier axe de la stratégie de répression du sexisme serait de valoriser la tolérance au sein des forums et des communautés gaming. Des partenariats avec des chaînes Youtube, l’octroi de bourses et la mise en valeur de certaines industries seraient donc possibles.
Tout un système serait donc mis en place pour détruire définitivement le sexisme dans les jeux vidéo, un concept dépassé par l’évolution de notre société et de notre quotidien dont les jeux vidéo font partie.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous été témoins, victimes de discriminations sexistes au sein de l’univers des jeux vidéo ? La politique mise en place est-elle la bonne pour vous ?