Découvrez notre test de Teenage Mutant Ninja Turtles : Mutants in Manhattan, le jeu que vous accompagnerez forcément d’une part de pizza.
FICHE TECHNIQUE :
- Support : PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360, Xbox One
- Éditeur : Activision
- Développeur : Platinum Games
- Type : Beat’em All
- Date de sortie : 27 mai 2016
- Prix : 42,99 €
Testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur.
Teenage Mutant Ninja Turtles (TMNT) : Mutants in Manhattan est un beat them all basé sur les personnages et l’univers que l’on retrouve dans les comics des tortues mutantes. Vous retrouverez donc les quatre frères pour des combats dans les rues ou les égouts de New York. Une fois de plus, vous devrez affronter Shredder, ses sbires, ainsi que les armées démoniaques de Krang afin de sauver Manhattan. Mais retrouver les tortues ninjas dans ce nouveau TMNT suffit-il à en faire un bon jeu ?
Quatre tortues d’enfer, dans la ville… ♫
TMNT : Mutants in Manhattan bénéficie d’un cel-shading soigné et inspiré des planches de Kevin Eastman et Peter Laird (autrement dit les créateurs des Tortues Ninja). Et bien que pas forcément nécessaires, cela apporte quand même un charme certain au jeu qui a su nous séduire. Néanmoins, on regrette de n’apprécier que ce point pour les graphismes. En effet, peut être un peu trop minimalistes, les décors se limitent à leur strict minimum (même en passant un certain temps, il faut l’avouer, beaucoup trop long, à essayer de tout détruire comme si nous étions dans l’un des jeux LEGO, nous avons fini par nous rendre compte que malheureusement, ça ne servait à rien). Le tout baigne dans des couleurs plutôt sombres que même quelques rayons de soleil ne viennent éclaircir. Et en parlant de soleil, il est vrai qu’on le voit apparaitre quelques fois dans les environnements (quand il fait jour puisque nos héros masqués sortent principalement de nuit, ou alors lorsqu’il ne pleut pas). Ceux-ci sont d’ailleurs censés représenter des rues de New York… Pardon, des rues vides de New York. Et on le regrette amèrement.
A ces rues viennent s’ajouter les égouts, le métro, un chantier, un coffre de banque… Tout aussi vide, et entouré de grands murs noirs. Ambiance pas vraiment joviale, donc. Et si vous pensiez gagner en euphorie avec la bande son, c’est loupé. Bien que présents, la musique et les bruitages ne se démarquent pas vraiment et nous laisse un goût de déjà-vu. Le doublage français a le mérite d’être présent, bien que peu convaincant. L’autre point de la direction artistique qui a su nous émouvoir réside dans les animations qui sont quant à elles plutôt entrainantes, souvent teintées d’humour, et qui nous laissent une pointe de nostalgie du dessin-animé original qui a pu bercer notre enfance. Et ça, par contre, on apprécie..
TMNT – Tortures Ninja
Parce que oui, on peut parler de torture concernant le gameplay qui se montre vraiment décevant. En effet, le système de combat de ce TMNT est pour le moins chaotique. Pourtant, on partait plutôt bien : en plus des attaques standards qui, elles, se révèlent assez simplistes, chacune de nos tortues dispose de quatre capacités spéciales qui, de surcroit, peuvent être améliorées. Ces véritables ninjutsu, qui peuvent être offensifs ou défensifs, apportent un véritable challenge afin d’arriver aux aptitudes les plus puissantes. Mais voilà, en plus de mettre énormément de temps à recharger, le fonctionnement des différentes mécaniques et l’utilisation des différents pouvoirs se retrouvent vite noyés au milieu des attaques de vos trois partenaires contrôlés par l’IA, à un tel point qu’au final, vous ne saurez pas vraiment si vous êtes véritablement le responsable de la perte de vie de tel ou tel monstre. Et lorsque l’on pense gagner en lisibilité, on s’aperçoit que ce niveau salvateur n’est autre que l’avant dernier du jeu. Tristesse.
De plus, nos reptiles se voient attribuer des items et des charmes afin de riposter en cas de mauvaise posture. Cela va de la pizza régénératrice en passant par des bombes, des tourelles, un butin amélioré, une guérison automatique, une augmentation de la vitesse d’attaque, et bien d’autres encore. Par contre, face à ce contenu plutôt riche (qui de par son homogénéité ôte néanmoins de la personnalité à nos tortues) sachez que vous ne pourrez pas esquiver. Enfin si, deux fois, trois fois, tout au plus, puis vous aurez suffisamment le tournis pour perdre la vie avant de reprendre vos esprits. Vous devrez alors switcher avec l’une de vos frangines afin de relever celle(s) tombée(s) au combat. Il y a même un petit compte à rebours qui apparaît sur les tortues en PLS pour laisser le temps aux autres de les relever quand elles n’ont plus de pizza en stock. Car oui, bien que contrôlé par l’IA et donnant souvent lieu à un véritable capharnaüm visuel, votre fratrie, qui vous suit dans vos moindres faits et gestes, a au moins le mérite de pouvoir s’intervertir. Il faudra donc veiller à garder un œil sur les jauges des tortues à gauche de l’écran.
Plus rapide que Michelangelo qui engouffre une pizza
TMNT : Mutants in Manhattan se répartit en neuf stages qui vous demanderont un peu moins de quatre heures pour en venir à bout en ligne droite. En effet, chacun d’eux représente un boss à vaincre qui se cache dans un lieu familier pour les fans de la franchise. On retrouve ainsi les rues de New York, les toits de la ville, ou encore les égouts. Il faut cependant reconnaître que la plupart des stages se concluent rapidement : vous les traversez vite, remplissez des missions aléatoires vous demandant de tuer quelques ennemis ou de désarmer quelques bombes, bref, des tâches à exécuter qui vous prendront généralement entre trois et cinq minutes pour être complétées. La réussite de ces dernières vous permettra ensuite de progresser jusqu’au boss qui ne vous demandera guère plus de temps pour être vaincu.
Alors que dans un premier temps on regrette un temps si court, on en vient à se demander comment le jeu peut se montrer aussi redondant en si peu de temps. Puis on comprend : les mêmes environnements que l’on visite dans tous les sens, les mêmes tâches que l’on répète dans les différents niveaux avec les mêmes objectifs qui ne varient finalement pas tant que ça. Ne vous étonnez pas, la fin du jeu atteint même le paroxysme de la répétition puisque vous allez devoir vous retaper l’ensemble des boss dans un seul et même niveau ! Dommage.
Afin de vaincre le méchant Shredder
L’intrigue de TMNT : Mutants in Manhattan est aussi fidèle aux comic-books qu’elle doit l’être : les actes de criminalité explosent dans les rues de New York. Déterminés comme jamais, les Foot sèment la pagaille en ville pendant que Shredder et Krang mettent au point un projet maléfique dans le plus grand secret : ils tentent de conquérir le monde. Et pour cela, ils ont soit mis hors-course les mutants rivaux, soit les ont endoctriné comme Bebop, Rocksteady, Wingnut et Slash. Terrées au fond de leur égouts, les Tortues voient d’un mauvais présage les agissements de leurs ennemis et décident de tirer cette situation au clair. Guidés par la dévouée April O’Neil et le très sage Splinter, elles vont ainsi arpenter les avenues de New York et ses environs pour mettre à mal les plans de leur ennemis.
En clair, que vous ayez laissé tomber la série animée dans les années 90 ou que soyez toujours un fan avide de la version moderne signée Nickelodeon, il est plutôt aisé de se plonger dans l’univers de TMNT : Mutants in Manhattan. Nous, ça nous suffit.
Chevaliers d’écailles
Du côté des Tortues, les rôles sont respectés : Leonardo fait office de chef de groupe, Raphael est ténébreux et colérique, Donatello est le spécialiste hi-tech pour qui les machines n’ont aucun secret tandis que Michelangelo est le plus gourmand mais aussi le plus drôle de la bande. Et à dire vrai, c’est eux qui nous font revenir. Outre l’effet cartoon, les caractéristiques spéciales et leur humour déjanté, c’est un tout autre point qui nous a surpris et séduit : les déplacements.
En effet, nous avons été émerveillé lorsque les tortues glissaient de toit en toit ou le long des murs, planant au dessus des rues pavés de New York. Et c’est alors que les couleurs sombres ont pris un tout autre aspect, faisant ressortir les couleurs vives de nos tortues. Et bien que cela soit fort agréable, on regrette quand même que les objectifs proposés soient si souvent dispersés. Alors que les reptiles apparaissent comme libres et sveltes dans les airs, on a du mal à comprendre comment ils peuvent être aussi patauds dans les égouts, qui est pourtant le lieu où se situe le QG de nos chères tortues. Ceux-ci sont remplis d’impasses, de forts courants qui éloignent nos mutants de leurs objectifs et de bien trop de canalisation à explorer. Le comble !
Alors que les tortues sont pimpantes d’humour et charismatiques, April et Splinter en sont réduits aux rôles de simples illustrations pour les dialogues concernant la journaliste, alors que notre maitre rat se retrouve responsable de l’inventaire. Et bien que le titre ne soit pas « l’Ecole de Splinter » ou « April et les reptiles », on regrette tout de même un peu que toute l’attention soit focalisée autour des tortues et que le casting secondaire soit si peu exploité.
Quêtes secondaires / Bonus
Si l’on excepte les combats de boss, rares sont les raisons qui vous poussent à faire des allers-retours à travers Manhattan. D’ailleurs, ceux-ci frôlent parfois le délirant. Généralement plutôt longs, surtout dû au fait qu’il faudra leur ôter, pas une, ni deux, mais bien sept barres de vie multicolores durant la bataille, les combats de boss vous demandent un minimum de stratégie pour pouvoir éviter les attaques puissantes qui rendent l’ennemi invulnérable. Vos affrontements n’en sont que plus épiques, bien que les boss restent en soi de sacrés sacs à PV avec un stuff de compétition. Malheureusement, même si ces combats de boss se révèlent être des moments assez impressionnants (malgré le remue-ménage visuel), difficile de répéter chaque fois les mêmes objectifs redondants avant de pouvoir y goûter à nouveau.
Plus que les succès, le score ou les couvertures des comics planquées dans le décor, le véritable intérêt de la rejouabilité réside dans les deux modes de difficulté supérieurs, qui nécessitent de faire équipe avec d’autres joueurs face aux manquements de l’IA, quelles que soient les consignes attribuées. Comme les boss reviennent plus musclés, parfois même à deux comme Bebop qui vient épauler Rocksteady, le choix des objets équipés et le travail d’équipe seront forcément mis en valeur, ce qui laisse donc une petite marge de jeu pour les fans invétérés des tortues. Cependant, le mode coopératif à quatre joueurs, exclusivement jouable en ligne, hérite du même système de combat chaotique qui n’aide pas vraiment à la mise en place de stratégies. Le coop en local manque à l’appel, et vous ne pourrez donc pas vivre des épopées « sur canapé ».
Cowabunga
Quand on parle des Tortues Ninja, le premier mot qui nous vient à l’esprit c’est bien sur leur cri de guerre “Cowabunga”. Mais ça c’était avant ! Depuis la nouvelle version de nos quatre tortues TMNT sur Nickelodéon, cette phrase quasi culte n’est plus… La production a modifié le fameux “Cowabunga” par “Booyakasha” l’expression du personnage Ali.G incarné par Sacha Baron Cohen. Mais c’est une autre histoire.
A moins d’être fans de nos chevaliers d’écailles pour rejouer certains niveaux en Difficile, TMNT reste un jeu assez correct pour se détendre sur une ou deux soirées, mais guère plus. Ce PlatinumGames de faible envergure, plié en un peu plus de trois heures, manque cruellement de profondeur. L’aspect cartoon ne suffit pas à rendre les environnements plaisants, les missions se succèdent et se répètent, le gameplay se révèle plutôt chaotique, et Mutants in Manhattan est qui plus est assez limité du côté des combos, même si l’utilisation des capacités entre les quatre tortues et l’acquisition de nouvelles compétences élèvent un peu le niveau. Même si certaines blagues distillées par le quatuor sont réussies, et même si certains combats de boss restent mythiques, une seconde virée à Manhattan n’est pas envisageable en ce qui nous concerne. Court, fade, et répétitif, TMNT : Mutants in Manhattan nous laisse retrouver les Tortues Ninja d’une bien triste façon. Un peu comme une pizza sans fromage…
On espère que le prochain film qui devrait sortir ce mois-ci aura un peu plus d’âme que son adaptation en jeu vidéo.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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