Lors de l’E3 2016, l’annonce de Trials of the Blood Dragon en a surpris plus d’un. Et à vrai dire, s’y essayer à également de quoi surprendre.
Fiche Technique
- Support de test : PC – OS W7 64 bits / Intel Core i5-2500K 3,30 GHz / 8 Go RAM / Asus GTX 760 OC
- Version du jeu testée : version commerciale fournie par Ubisoft
- Développeur : RedLynx
- Éditeur : Ubisoft
- Type : arcade / plateforme 2D
- Date de sortie française : 15 juin 2016
Blood Dragon est avant tout connu pour être un jeu dérivé de Far Cry 3, une sorte d’OVNI vidéoludique qui reprenait les mécaniques de gameplay de FC3 pour asseoir son propre style : un jeu déjanté, totalement barré, qui utilisait les codes des vieux films d’action des années 70/80 pour forger sa propre expérience de jeu, prenant la forme d’une parodie nanardesque de ses sources d’inspiration. Lors de l’E3 2016, la jeune franchise Blood Dragon est revenue sur le devant de la scène sous une forme inattendue. Après avoir squatté le moteur de jeu de Far Cry 3, Blood Dragon s’offre en effet une virée chez RedLynx, les papas et mamans de Trials Fusions, un jeu d’arcade exigeant beaucoup de doigté, dans lequel le joueur doit arpenter des terrains difficiles avec sa moto. Difficile, donc, d’imaginer une fusion entre ce petit jeu fort sympathique et la licence sous acide Blood Dragon. Pourtant, Ubisoft et RedLynx l’ont fait. Avec Trials of the Blood Dragon, le mélange est plutôt (d)étonnant.
Full Metal Epilepsy
La première chose qui frappe, dans Trials of the Blood Dragon, c’est clairement sa direction artistique. Si vous n’aimez pas le rose fluo, passez directement votre chemin, car la palette de couleur est loin de flirter avec le pastel, et tous les mélanges considérés comme de bon goût durant les années 80 vont revenir hanter vos rétines pendant vos parties. Si le style est clairement kitsch à notre époque, celui-ci est clairement voulu, et totalement réussi. Si on rajoute à cela une bande-son électro digne des films de la même époque, le mélange est explosif. Si vous avez vu l’excellent court-métrage indépendant Kung Fury, dites-vous que l’ambiance est ici sensiblement la même.
L’interface du jeu Trials of the Blood Dragon nous faisant incarner les deux enfants du sergent Rex Colt – le héros de Far Cry Blood Dragon – le menu s’organise dans une pièce qui leur sert de chambre. Les posters de films accrochés aux murs seront nos portails vers les missions, un album posé sur une table nous permettra de collectionner des vignettes dans le pur style des albums Panini de l’époque, le casier servira à changer de tenue en fin de jeu, et d’autres éléments comme la TV, le poste radio, ou un mystérieux coffre-fort servent quant à eux à gérer son expérience, la musique d’ambiance du menu, ou encore ses secrets à collectionner. Le tout est plutôt ergonomique et il est très facile de s’y repérer.
Respirer l’odeur du nanard au petit matin
A ce stade, une question demeure : comment les créateurs du jeu ont-ils réussi à mêler un jeu comme Trials Fusion avec l’univers totalement fêlé de Blood Dragon ? Le scénario ravira les fans de films d’action rétro, le jeu piochant ses références à la fois dans les nanards et les films de guerre culte du siècle passé. Usant largement de clins d’œil à Full Metal Jacket, Platoon, Rambo et bien d’autres en base scénaristique, Trials of the Blood Dragon saupoudre le tout avec quelques références à la culture populaire de la même époque, tels que les sentais, les films de ninja, les animes, ou encore la science-fiction bien kitsch. Si le tout est très cohérent et que l’on applaudira le travail des artistes ayant planché sur ce savant mélange des genres, on regrette toutefois que l’ensemble tombe un peu à plat en terme d’intérêt. Si certains passages sont drôles, les dialogues tombent vite à plat, et les punchlines – bien que volontairement ringardes – font rarement rire.
Mais fort heureusement pour Trials of the Blood Dragon, un jeu de ce genre s’axe majoritairement autour de son gameplay que de son scenario. De ce point de vue-là, le jeu de RedLynx s’en sort honorablement. La maniabilité est très simple à apprivoiser, et ne dépaysera aucunement les habitués de Trials Fusion. Deux touches (ou un joystick) pour équilibrer le vélo/la moto, deux autres touches (ou les gâchettes du pad) pour freiner/accélérer, et vous voilà parti pour crapahuter un peu partout. Cependant, d’autres touches seront à prendre en compte, plus spécifiques au gameplay assez particulier de Trials of the Blood Dragon : la souris (ou le joystick de droite) qui permet d’exécuter des actions telles que le tir ou encore le grappin.
Trials & Shoot & Platform & Jetpack of the Blood Dragon
Nous vous entendons hurler d’avance : « Tirer ? Grappin ? Mais qu’est-ce que tu nous chantes, c’est un jeu de trial, non ? ». Trials of the Blood Dragon étant la suite directe de Far Cry Blood Dragon, le joueur se retrouve de nouveau en pleine guerre du Vietnam, marchant sur les pas du héros précédent. Du coup, qui dit guerre dit flingues, explosions et autres joyeusetés dignes des films d’action. Le jeu de RedLynx ne se contentera pas de vous faire déambuler en moto ou en vélo pour accomplir des missions, le titre vous fera également jouer des phases de jeu de plateformes dans lesquelles vous incarnerez l’un des deux personnages principaux. Pour faire simple, Trials of the Blood Dragon est un melting-pot de plusieurs gameplays, et si l’idée peut paraître saugrenue, il faut avouer que le mélange prend assez bien.
On expérimente ainsi des phases purement orientées trial, d’autres vous demandant de faire du trial ET du tir quand certaines vous feront incarner un héros pédestre avec ou sans armes, etc. Si à cela, on rajoute des missions bonus vous mettant aux manettes d’un engin téléguidé, ainsi que des passages en mode trial qui vous feront parfois utiliser des tanks ou des chariots de mine, vous aurez cerné le jeu : un bon gros mélange de styles de jeu divers. Il y a même des passages en jetpack ! L’ensemble, comme dit précédemment, tient globalement la route en terme de fun, mais on regrette toutefois une maniabilité aux fraises quand il s’agit de descendre de son deux-roues, notamment au niveau des sauts qui donnent l’impression que le personnage est collé au sol, les brusques accélérations du protagoniste ressenties lors des bonds étant assez déroutantes.
L’habit du dragon ne fait pas le moine V-kong
Malgré son aspect déjanté, et un gameplay trop varié pour prétendre être une suite directe de Trials Fusion, Trials of the Blood Dragon saura accrocher les fans de jeux d’arcade en recherche de difficulté. Si le jeu peut être plié en 2h30 lors d’un premier run rapide, le titre possède ses passages retords, avec quelques rares boss assez tordus et des passages en mode trial pouvant être très très frustrants pour qui cherche à plier un niveau sans tomber de son destrier une seule fois. Les curieux risquent donc de trouver les 15€ demandés assez peu attractifs pour une simple paire d’heures jouée, quand les aficionados des jeux d’arcade et des arrachages de cheveux y trouveront leur compte en dépassant la dizaine d’heures – minimum – pour réussir à maîtriser à la perfection la maniabilité exigeante de ce Trials of the Blood Dragon. Les niveaux étant assez différents les uns des autres, la recherche du score et les tentatives de speedrun y sont plus agréables que dans d’autres jeux du genre qui se contentent parfois d’aligner des niveaux assez similaires entre eux. pour l’anecdote, le score fait d’ailleurs grimper une jauge d’XP influant sur l’évolution de votre « monstre intérieur », une bestiole inspirée des Pokémon ou des Tamagochi qui évolue en fonction de votre score total, pour devenir de plus en plus badass et ainsi montrer votre niveau aux gens du monde entier.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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