[TEST] Sherlock Holmes The Devil’s Daughter

Enfilez votre Deerstalker, réveillez votre compagnon de fortune et venez découvrir le test de Sherlock Holmes The Devil’s Daughter.

Fiche Technique :

Support : PlayStation 4, Xbox One et PC

Editeur : BigBen Interactive

Developpeur : Frogwares

Type : Aventure/Enquête

Date de sortie : 10 juin 2016

Prix : 59,99€ sur PlayStation 4 et Xbox One / 44,99€ sur PC

Test effectué à partir d’une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

Sherlock Holmes The Devil’s Daughter est le nouvel épisode de la licence où vous incarnez le célèbre détective londonien. Édité cette fois-ci par BigBen Interactive et développé par Frogwares, Sherlock Holmes et ce très cher docteur Watson sont de retour pour résoudre quatre enquêtes se déroulant dans la capitale anglaise. Si explorer chaque recoin d’une pièce à la recherche d’indices, affûter votre sens de la déduction et effectuer des mini-jeux à la pelle ne vous fait pas peur, alors entrons tout de suite dans le vif de l’enquête et découvrons à quoi peut bien ressembler ce nouvel épisode, qui vous met une fois de plus, dans la peau du personnage de Sir Arthur Conan Doyle.

 

Élémentaire mon cher Watson

Sherlock Holmes The Devil’s Daughter vous fera parcourir un total de quatre enquêtes ainsi qu’une dernière mission qui vous permettra de clôturer l’histoire personnelle de Sherlock. Car oui, l’histoire de ce dernier, qui amène à la résolution finale du jeu, n’est que très peu développée au fil de vos enquêtes, et ne prend vraiment de l’ampleur qu’une fois ces quatre dernières terminées. Quelques éléments de l’histoire du détective se glissent au milieu des enquêtes et permettent de nous intriguer, mais ces éléments ne prennent que très peu de place.

Au final, même si l’histoire personnelle de Sherlock n’est pas brillante, malgré une révélation finale plutôt intéressante, le jeu dispose de quatre enquêtes plutôt bien ficelées qui vont vous faire croiser une multitude de personnages hétéroclites. Chaque enquête vous permettra d’interroger des personnes au caractère unique, d’enquêter dans de multiples lieux et de faire parler votre sens de la déduction si réputé dans les rues de Londres.

Heureusement, les quatre enquêtes sont assez différentes et amènent à des situations et des résolutions finales originales, ce qui nous évite de revivre les mêmes enquêtes encore et encore. Malheureusement, le gameplay, quant à lui, est loin d’être exempt de défauts et n’échappe pas à un souci de répétitivité.

Oh, mon beau mini-jeu

Sherlock Holmes The Devil’s Daughter souffre de pas mal de petits soucis de gameplay. Outre les phases d’observation des personnes, qui sont très réussies, et les phases de recherche d’indices qui sont parfois plutôt ardues, le soft propose des phases plus orientées action, mais qui se déroulent pour la plupart via des QTE. Ces derniers peuvent apporter du plus dans un jeu, notamment en terme de mise en scène (on pense forcement à God of War), mais le problème dans ce Sherlock Holmes, c’est qu’il y en a beaucoup trop et qu’ils n’apportent rien en matière de mise en scène, ni en terme d’amusement. Les scènes d’action manquent au final d’un peu de travail et deviennent superflues.

Alors bien sûr, Sherlock Holmes The Devil’s Daughter réussit le plus important, comme les phases d’observation des suspects, le jeu de déduction et la recherche d’indices, mais ces phases sont bien souvent coupées par tout un tas de mini-jeux qui ne servent strictement à rien. Pour exemple, nous citerons ce moment où pour étudier un échantillon de sang, il faut le mélanger à plusieurs produits sur la table. Le problème est qu’on nous explique étape par étape la procédure à suivre et dans quel ordre mettre les produits pour arriver à étudier cette goutte de sang. Quel est donc l’intérêt de nous demander de le faire si c’est juste pour suivre des instructions ? Autant mettre une cinématique puisque cette séquence n’apporte absolument rien en matière de plaisir.

Malheureusement, cet exemple pointe du doigt quelque chose qui est récurrent dans le soft, et vient poser un vrai problème de gameplay, puisqu’au final, il en ressort, à force, une impression de jouer à une succession de mini-jeux, plutôt qu’à un véritable jeu. Mais si on joue à Sherlock Holmes The Devil’s Daughter, c’est pour mener l’enquête. Alors parlons-en.

La résolution des enquêtes est heureusement réussie dans ce Sherlock Holmes The Devil’s Daughter. On prend plaisir à bien observer les détails physiques des différents protagonistes pour essayer de rapidement acquérir tout un tas d’informations sur eux et établir un portrait. Les phases de recherches d’indices dans les différents lieux sont également plutôt réussies et parfois plutôt ardues. De plus, certains moments comme la reconstitution chronologique d’une scène grâce aux dons de Sherlock, à l’image de ce qu’on peut retrouver dans The Vanishing of Ethan Carter, sont convaincantes.

Au final, en matière de gameplay, ce Sherlock a ses hauts et ses bas, mais possède malheureusement beaucoup de soucis. Les QTE et autres mini-jeux viennent casser le rythme du jeu et vite nous ennuyer. En plus, de ça, il ne faudra pas espérer enquêter pendant des jours et des jours, puisque ce Sherlock Holmes est plutôt radin en contenu.

Un contenu au ras des pâquerettes

Une dizaine d’heures, voilà ce qu’il vous faudra pour arriver au bout de ce Sherlock Holmes The Devil’s Daughter. Et comme vous vous en doutez sûrement, c’est peu, surtout pour un soft qui possède une si faible rejouabilité.

En effet, on pourrait croire que le jeu possède une forte rejouabilité, puisqu’il est possible de conclure les affaires de différentes façons, grâce, notamment, à divers suspects pouvant être arrêtés, mais aussi des décisions morales qui doivent être prises à la fin de chaque enquête, mais il n’en est rien. En effet, après avoir terminé une enquête, il est possible de revenir juste avant la fin pour voir ce qu’aurait donné la seconde option, ce qui brise complètement le potentiel de rejouabilité du soft. Une fois terminé donc, il y a peu de chances pour que vous reveniez sur ce Sherlock Holmes The Devil’s Daughter. Et pour un jeu proposé au tarif fort, ce n’est pas suffisant.

Niveau contenu, la grosse douche froide, c’est la ville de Londres. Les petits gars de chez Frogwares se sont donnés du mal pour modéliser un bon bout de la ville et c’est tout à leur honneur. Le jeu se déroule à la fin du XIXe siècle dans une ville qui a ses problèmes de pauvreté, cet écart social entre les personnes aisées et les pauvres, et tout cela est vraiment bien retranscrit. Mais c’est vide. Il n’y a rien à faire si ce n’est récupérer le journal devant chez soi, et effectuer trois pauvres mini-jeux par-ci par-là. Au final, à part pour faire votre balade digestive, vous n’aurez jamais envie de faire un tour en ville.

Tout ce que l’on fait dans ce Sherlock Holmes The Devil’s Daughter, c’est au final se rendre dans un endroit où on est censé enquêter, faire ce qu’il faut, bouger à un autre endroit, rentrer à la maison pour chercher dans les archives et répéter le même schéma encore et encore. Même si, comme nous le disions, les situations rencontrées sont assez différentes, leur résolution et le moyen d’y parvenir restent, par contre, relativement semblables. De plus, le jeu est très dirigiste, ne vous donnant pas l’occasion de résoudre les enquêtes de la manière dont vous le souhaitez.

Beau mais au ralenti

En matière de graphismes, Sherlock Holmes The Devil’s Daughter est plutôt joli, et la direction artistique, splendide. La ville de Londres est convaincante et les différents lieux arpentés possèdent vraiment une ambiance particulière.

Mais, car il y a toujours un « mais », le jeu est très mal optimisé (en tout cas sur console). Les cinématiques, quand il commence à y avoir un peu d’action, tournent au ralenti et patinent dans la semoule comme jamais. In-game, le tout est assez fluide même si, parfois, le jeu subit des mini-freezes quand l’action s’emballe.

L’autre souci, c’est les temps de chargement qui sont omniprésents dans le soft. Pour vous déplacer en voyage rapide d’un lieu à un autre, comptez déjà facilement 30 secondes d’attente. Heureusement, pour palier à cela, Frogwares a eu la bonne idée de donner la possibilité aux joueurs de consulter le carnet pendant les voyages, pour voir les éléments d’enquête et commencer à faire un peu de déduction pour avancer dans cette dernière. Par contre, quand vous n’avez rien à faire, ça fait long à attendre et ça vous rappellera probablement vos plus belles années sur la première PlayStation. De plus, il est possible, c’était le cas pour nous, que vous ayez des temps de chargement in-game, avant d’ouvrir une porte, par exemple.

Niveau bande-son, le soft tape par contre dans le mille. Les thèmes sont tantôt épiques, tantôt mystérieux et participent grandement à vous plonger dans vos enquêtes, et dans votre rôle de détective privé. Le tout colle superbement à l’ambiance de ce Sherlock Holmes The Devil’s Daughter.

LES TOPS

LES FLOPS

  • La bande-son
  • Le gameplay d’enquête
  • Les enquêtes toutes différentes
  • Une révélation finale intéressante
  • Les phases d’action
  • Trop de QTE
  • Trop de mini-jeux
  • Techniquement perfectible
  • Londres, nouveau synonyme de « vide »