[TEST] Valentino Rossi The Game : à la hauteur de sa légende ?

Milestone a décidé de rendre hommage à la légende vivante du Moto GP avec Valentino Rossi The Game. Les développeurs y ont mis la manière et surtout le contenu.

Fiche Technique :

  • Plateformes : PC, Xbox One, PlayStation 4
  • Testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur
  • Développeur : Milestone
  • Éditeur : Bandai Namco
  • Type : Simulation de course
  • Date de sortie : 16 juin 2016

Valentino Rossi The Game démarre sur consoles et PC et remplace la série Moto GP, une référence pour tous les fans habitués à leur rendez-vous annuel, pour la saison 2016. Avec un gameplay qui ne se réinvente presque pas, un mode Carrière qui se répétait et l’intégration des défis dans les précédentes éditions, il était curieux de connaître la stratégie de Milestone pour renouveler son titre. En gratifiant The Doctor d’un jeu à son nom, nous nous doutions que les développeurs miseraient sur l’aspect fan-service, reste à savoir comment cela s’est traduit. Comme Bandai Namco l’a beaucoup mis en avant durant la campagne de promotion, tout s’est concentré autour du contenu et ce n’est pas pour nous déplaire. Revenons donc en détail sur Valentino Rossi The Game dans notre test.

L’œil au Brno

L’interface du jeu développé par Milestone a fait peau neuve. Elle gagne en clarté et se permet cette fois de profiter de tout l’écran. Contrairement à Moto GP 15, elle n’utilise plus de simples barres de menu en bas de votre écran. Cette occupation de l’écran lui permet d’expliquer avec précision chaque mode de jeu, comme vous pouvez le voir à l’image. Et vu le contenu important du jeu, cela fait un bien fou à la rétine. L’interface garde ce même thème pour le menu dans le mode solo, avec des mails et des interactions plus accessibles.

Excepté l’interface, il aurait été difficile de trouver un domaine dans lequel le grand changement pouvait naître. Pourtant, le pari a été réussi, les développeurs ont misé sur le contenu et sur le fan service poussé à son maximum. Ainsi, en plus d’un mode Carrière qui nous fait entrer dans la VR Academy, il nous est possible d’entamer un championnat classique dans la catégorie de notre choix, ou d’enchaîner les nouvelles épreuves que l’on détaillera plus tard.

En plus de cela, nous pouvons revivre les grands moments de la carrière du Doctor dans le mode « Rossi Experience ». Le mode de jeu regroupe les défis tous concentrés autour des nombreuses rivalités qui ont contribué à sa légende. Milestone aurait pu simplement intégrer des courses avec de simples records à battre mais ils ont fait les choses en grand pour Valentino Rossi The Game en faisant appel à VR46 lui-même. En effet, « Vale » est filmé dans les coulisses du jeu afin d’expliquer et commenter les grands duels de sa carrière, de ses premiers pas en 125cc à ses derniers accrochages. De ce fait, pour les grands fans de Moto GP, c’est l’occasion parfaite pour en connaître plus sur lui, sur les courses de l’époque, des épisodes de sa vie qui ne sont pas forcément connus de tous.

Ainsi, Valentino Rossi a confié toutes les anecdotes possibles, nous appelons cela le fan service maximum. Il est même possible de consulter la Rossipédia et d’acheter les dizaines de casques qu’il a personnalisé tout au long de sa carrière, de piloter toutes les motos sur lesquelles il est monté. Il nous est expliqué (à l’écrit cette fois-ci) l’inspiration derrière les différents motifs dessinés, le jeu est une réelle encyclopédie.

Un mode Carrière avec les prescriptions du Doctor

Les années se suivaient et se ressemblaient pour la licence Moto GP avec un mode Carrière qui ne proposait que d’enchaîner les Grands Prix, en commençant par l’équipe de notre choix. Ainsi, les fans étaient habitués à commencer par la Moto 3, poursuivre en Moto 2 et terminer dans la catégorie reine en profitant de motos de plus en plus puissantes mais d’une expérience linéaire, monotone. Dans Valentino Rossi The Game, attendez-vous à du changement !

Nous ne commençons pas de suite sur des motos des équipes officielles, notre première saison consistera à faire les meilleurs résultats possibles afin d’être recruté par des équipes pour la saison suivante. Puis comme d’habitude, nous avons le choix entre 3 ou 4 Teams, selon nos résultats, nous sommes en mesure d’attirer des staffs plus réputés et notre ascension se déroule comme dans les précédents jeux. Néanmoins, cette année, le mode Carrière ne se résumera pas aux grands prix sur bitume. Comme Bandai Namco l’a très bien souligné lors des nombreux trailers, nous avons accès à d’autres épreuves comme le Flat Track, du Rallye avec le Monza Master Show, le R1M et l’accès à la piste qui orne les décors du Ranch de Valentino. Au cours de votre carrière, vous pourrez tout tester très rapidement.

Par ailleurs, vous entrez en piste avec votre pilote personnalisé (femme ou homme), avec des tenues à customiser et donc des skins à débloquer ou à acheter. Vous devrez préparer deux revêtements distincts selon les types d’épreuve. Néanmoins, les enjeux sont ailleurs. Chaque course effectuée vous permettra d’améliorer les compétences de votre pilote, en terme de positions, de freinage, etc. Cela signifie que votre pilote deviendra meilleur plus rapidement si vous enchaînez les séances de qualifications, mais qu’il mettra un peu plus de temps si vous vous contentez de faire « seulement » les courses.

Par conséquent, nous ressentons la volonté des développeurs de vouloir nous faire tester chaque course car elles diversifient l’expérience de jeu. Le gameplay change radicalement d’une épreuve à une autre. Les Spéciales CLM testeront vos talents et augmentent la difficulté du jeu puisque vous n’avez aucun repère par rapport aux autres pilotes. Oui, il est encore possible de demander un marquage sur la route pour savoir quelles sont les meilleures trajectoires à prendre et une aide pour doser les freins. Cependant, vous sortez de votre zone de confort par rapport aux courses qui vous permettent de vous appuyer parfois sur les autres motos pour rattraper vos maladresses ou de suivre simplement la moto devant. Si vous avez 10 secondes de retard alors que vous n’êtes pas sortis de la piste, il faudra réfléchir vous-mêmes à vos différentes erreurs et c’est là que le soft devient un peu plus technique.

Seul petit bémol avec les commentaires de Valentino Rossi qui ne sont pas toujours cohérents par rapport à votre performance, les discours sont ainsi probablement automatisés.

Fat traque

Valentino Rossi The Game ne pouvait pas révolutionner le gameplay de la série Moto GP alors il s’est détourné des courses classiques pour proposer des variantes en maîtrisant plus ou moins les mécaniques des autres types de terrain. Les séquences de Drift en voiture ne représentent pas une franche réussite et c’est probablement dû à un gameplay pas très exigeant et sans grande sensation, à une physique automobile un peu ridicule. Néanmoins, pour le reste, la conduite reste agréable. Si le Monza Rally Show peut rebuter les néophytes à cause d’une maîtrise assez difficile (comparé aux courses classiques), il n’en demeure pas moins compétitif et nerveux. Il vous est tout de même laissé l’opportunité d’abandonner et de passer à autre chose si cela ne vous convient pas.

Quant à nos sessions de flat track dans le ranch, elles restent plutôt amusantes. Encore une fois, il faut s’adapter à son gameplay et les chutes risquent d’être nombreuses dans les premières heures, la physique des motos est parfois étrange mais ces nouveautés apportent une plus-value considérable au jeu. Le petit regret reste peut-être de ne pas bénéficier d’interventions de Valentino Rossi sur la piste, par une cinématique ou autre. Attention, le système de pénalités vous empêche de couper certaines trajectoires, c’est à dire que si vous ne respectez pas les courbes dans certains virages, il vous sera adjugé quelques secondes de pénalité qui, au terme de la course, peuvent vous coûter la victoire.

Excepté cela, les bases du gameplay se reposent sur les mêmes mécaniques, les habitués auront une certaine facilité à reprendre le rythme des courses. Ne pensez pas la franchise accessible aux spécialistes des jeux du genre ou de motos. Valentino Rossi The Game vise tous les publics et cela se traduit dans les réglages de conduite. Les réglages peuvent vous permettre de jouer principalement avec 2 touches, l’accélération et le freinage, soit L2 et R2. Ensuite, si vous chutez, un système de Rewind est mis à disposition afin de revenir en arrière et réparer vos erreurs. De quoi séduire tous les newbies en recherche d’un premier jeu de simulation de course en deux roues.

Pour les puristes, le challenge ne sera pas absent avec les nombreux défis et un pilotage que vous êtes en mesure de configurer sans aide. En effet, Milestone le propose depuis de nombreuses années, il est possible d’enlever toute assistance aux freinages, à la conduite, de supprimer les rewinds, de passer les vitesses manuellement etc, afin que l’expérience soit réaliste et convienne à tous les types de joueur. Évidemment, le gameplay devient tout de suite plus exigeant, il n’est plus question de mécaniques à seulement deux boutons mais bien du triple avec la tête dans la bulle non-automatisé et une concentration requise à tous les instants. En parlant de cela, nous sommes amenés à rebondir sur les conditions de course quand il pleut, elles sont simplement casse-gueule, en tout logique vous me direz. Néanmoins, il est réellement difficile de conduire sous la pluie et les comportements de la moto (et de son pilote) restent parfois loufoques.

L’IA rencontre toujours les mêmes problèmes, à savoir qu’elle ne s’adapte pas forcément à votre conduite. Ainsi, il sera possible de les pousser légèrement pour mieux prendre vos virages ou les doubler mais si vous ralentissez, il est possible qu’elle vous déstabilise en vous rentrant dedans. D’ailleurs, cela nous amène à un autre point, les motos semblent beaucoup plus résistantes dans les chocs. Si dans Moto GP 15, beaucoup ont été surpris du caractère punitif lorsque les machines se percutent, ici Milestone fait un pas en arrière en rendant moins fréquentes les chutes. En général, le niveau en moto 3 est assez facile, par contre les leaders comme Lorenzo, Rossi, Marquez voire les Ducati ne se laissent pas facilement distancer dans la catégorie reine.

Enfin, s’ils se lassent de terminer 1er à toutes les courses en solo, ils pourront se lancer dans les championnats en ligne qui réunissent les meilleurs joueurs. Des événements sont aussi à prévoir selon les périodes de l’année.

Sur la ligne d’arrivée

Si Milestone n’a toujours pas réparé certains défauts des précédentes éditions, le studio a fait le plein avec Valentino Rossi The Game en soignant son fan service au maximum. Les grands fans de moto pourront se lancer corps et âme sur les pistes des grands prix mais aussi celles du Flat Track, des spéciales de Monza, du Ranch de VR46. Les développeurs ne révolutionnent pas le genre mais nous prenons un réel plaisir à se lancer dans les différents défis du Doctor. Reste encore quelques regrets, celui de ne pas pouvoir customiser sa moto, celui de retrouver une IA qui n’en fait qu’à sa tête (mais qui gagne en compétitivité) mais le contenu du jeu n’en demeure pas moins immense et digne de la légende vivante qu’est Valentino Rossi.

LES TOPS

LES FLOPS

  • Un contenu massif
  • Le fan-service à son paroxysme
  • Le mode carrière enrichi
  • L’interface des menus repensée
  • L’investissement de Valentino Rossi
  • Accessible à tous
  • Les séquences Drift nulles
  • Une IA à perfectionner
  • Pas de customisation des motos
  • En terme de contenu, comment vont-ils faire mieux l’an prochain ?