Aujourd’hui, nous vous emmenons faire un tour sur les toits de Glass City afin de pouvoir y découvrir notre test de Mirror’s Edge Catalyst.
Fiche Technique
- Support : PlayStation 4, Xbox One et PC
- Développeur : Digital Illusions Creative Entertainment (DICE)
- Éditeur : Electronic Arts
- Type : Action/Infiltration
- Date de sortie : 7 juin 2016
- Test effectué à partir d’une version Xbox One fournie par l’éditeur
Mirror’s Edge Catalyst
Que l’on aime ou que l’on déteste Mirror’s Edge, il aura fallu attendre plusieurs années et chutes de prix pour que le jeu sorte un minimum de l’ombre. Il faut bien avouer que le premier épisode sorti en novembre 2008, un titre au succès commercial assez modeste, laisse un souvenir à beaucoup de joueurs – autant qu’un échec cuisant pour son éditeur EA. Mais contre toute attente, et sous le poids de l’insistance des fans, une seconde chance à été offerte à Faith Connors avec la sortie de ce nouvel opus : Mirror’s Edge Catalyst.
Ce nouveau jeu nous permettra de mieux connaître le passé de son héroïne charismatique tout en gardant le gameplay efficace du premier opus. Le développeur, DICE, a précisé qu’il ne s’agit pas d’une suite et que ce n’est pas Mirror’s Edge 2 mais une préquelle. Malheureusement pour nous, il ne s’agira que d’une préquelle qui aura de faux airs de reboot afin de tenter de se conformer aux normes des jeux actuels et tenter d’éviter un deuxième échec commercial.
Nous sentons que le seul objectif de cet opus et de faire grandir la licence en proposant le passage du jeu et de sa ville Glass, au monde ouvert et ses codes. Entre le monde ouvert de Glass City et des sensations de Parkour enrichies de plusieurs nouveautés intéressantes, nous allons faire le point de Mirror’s Edge Catalyst.
L’ensemble peut vite paraître complexe, voir confus, à cause des trop nombreux intervenants. Il semblerait que finalement, tout ne soit qu’un prétexte pour envoyer notre héroïne à droite et à gauche pour effectuer son métier de messagère. De plus, il faut croire que la prison a rouillé un peu les compétences de c elle-ci, ce qui expliquerait le long didacticiel au début de l’aventure ainsi que le système d’XP qui verrouille plusieurs compétences essentielles, comme la roulade après un saut. Mais bon, de là a oublier comment faire une roulade, c’est plus que de la rouille… Dans ce tutoriel nous découvrons également le combat à mains nues, puisque Faith ne peut plus récupérer les armes au sol.
Malheureusement, l’histoire principale qui réclamera trop souvent d’aller voir un NPC narratif dans une planque ou dans un tout autre endroit de Glass se terminera en cinq six heures de jeu. Ce qui est particulièrement appréciable, c’est que désormais la jeune Faith dispose d’une vraie personnalité, d’une histoire, qui nous permet de nous sentir concerné par son destin. Elle est rendue plus humaine et n’hésitera pas à dévoiler ses failles tout en restant la femme forte et combattante que nous avions pu croiser dans le premier jeu. C’est un vrai régal de retrouver notre Faith tout en ayant la possibilité de découvrir son mystérieux passé, et de voir que DICE a pu développer sa personnalité, plus travaillée qu’auparavant.
C’est dommage, car les autres aspects globaux de l’histoire auraient pu être mieux travaillés, comme ceux concernant Faith. Sans prendre de gants, les personnages secondaires ne sont pas vraiment marquants et le scénario général est plus qu’anecdotique. Le premier volet ne bénéficiait déjà pas d’une histoire mémorable, nous nous attendions donc à mieux pour ce nouvel opus. Finalement, ce n’est pas totalement dérangeant car Mirror’s Edge Catalyst est un pur jeu de gameplay au sein duquel la trame narrative n’est pas importante et peut être mise de coté. Nous avons donc un jeu avec une Faith réussie, mais des personnages secondaires sans profondeur qui seront liés à une série de 19 missions principales et 9 types de missions secondaires.
Open or close ?
Quand nous entendons la notion d’Open World, nous nous attendons à une ouverture dans l’espace du jeu ainsi qu’à une approche qui brise la linéarité, nous nous attendons à pouvoir nous déplacer comme bon nous semble. Malheureusement, nous devons de suite oublier la notion de l’Open World telle que nous la connaissons.
En effet, dans Mirror’s Edge Catalyst, il n’est pas question d’aller où bon nous semble et il n’est pas question non plus de pouvoir rejoindre le sol. Nous sommes cantonnés en haut des grattes-ciels. Par contre, il n’est pas comme son premier opus – qui était très orienté couloir, car dans Mirror’s Edge Catalyst nous pouvons trouver une ville décomposée en plusieurs districts, où les hauteurs de Glass sont bel et bien construites.
Progressivement, nous aurons accès aux différents districts tout au long de la quête principale. Ou nous pouvons y aller et y revenir à notre guise, que ce soit par nos propres moyens, ou par l’intermédiaire de la carte du monde. C’est là que la notion de monde ouvert peut fonctionner !
Après plusieurs heures de jeu, nous nous rendrons quand même compte que, finalement, la ville moderne se révèle comme construite à la hâte et que la notion de liberté n’est pas tellement présente étant donné que l’architecture semble plutôt linéaire et mal pensée. Il faut admettre que beaucoup de chemins ne mènent nulle part, que les bifurcations servent bien souvent à passer d’un coté ou de l’autre d’un immeuble, et que malheureusement toute tentative de prendre un chemin autre que celui indiqué par l’aide se solde souvent par une assez belle galère.
L’arrivée du grappin n’est pas fameuse, car ce gadget ne peut être utilisé que depuis certains endroits et avec une position bien précise. Ce qui nous donne encore plus l’impression d’être prisonnier et de ne pas pouvoir évoluer comme nous le souhaitons dans cette ville.
Le sens urbain, une aide dont on ne peut se passer !
Dans Mirror’s Edge Catalyst, nous sommes obligé d’utiliser le GPS de Faith, le sens urbain, car il peut vite s’avérer extrêmement difficile de progresser et naviguer dans la ville. Le sens urbain est une capacité du personnage à voir en rouge les parties du décor à emprunter (telle que tremplins, tuyaux, barrière..) ainsi qu’une matérialisation telle un nuage du chemin à suivre. Cette aide peut être désactivée totalement ou partiellement dans les options, mais dans 99% des cas il faudra l’utiliser tant certains détails du design peuvent être indéchiffrables à l’œil nu.
Alors autant l’activer et prendre le chemin indiqué. Oui, c’est vrai, nous aurons ainsi moins de plaisir de grimper et de courir en toute liberté dans Glass City, mais au moins, nous ne finirons pas dans un des nombreux sauts réalisables qui se terminent en un vilain échec et une mort rapide. L’idéal aurait été de nous permettre de pouvoir réaliser un minimum d’improvisation pour nos parcours.
Encore une fois, nous nous retrouvons dans l’optique d’un monde ouvert qui ne l’est pas et d’une impression d’évoluer avec le pilote automatique…Dommage…
Messager, rien de plus qu’un postier finalement
DICE a trouvé le moyen pour nous obliger à explorer Glass sous tous les angles, le remplissage selon les codes… Ce remplissage permet également de gonfler la durée de vie du jeu, étant donné que la durée de son aventure principale est basse. Nous retrouvons donc tout un tas de missions secondaires, à effectuer avec plus ou moins de plaisir…
Des quêtes dites FedEx, où il nous faudra livrer des colis dans un temps imparti et sans se casser la figure. Finalement, c’est juste un bon nombre de petites missions calquées sur un même modèle qui devient vite répétitif. Ne l’oublions pas, c’est le job de Faith après tout ! Mais en plus des quêtes, il y aura également des destructions de pylônes qui débloqueront des planques nous permettant de fuir les autorités tel un GTA avec niveau de recherche, des Parkour chronométrés avec une difficulté assez relevée et une belle médaille à la clé, et aussi une bonne dose d’innombrables objets à collectionner à ramasser, tout aussi inutiles qu’importants pour combler les vides. Evidemment, il ne fallait pas nous attendre à de belles séries de quêtes supplémentaires permettant d’agrandir l’histoire du jeu…
Sans vie, ce monde ouvert fera le bonheur des amateurs de contre-la-montre, car le jeu donne également la possibilité de créer facilement nos propres courses et de pouvoir les mettre en ligne pour que d’autres joueurs aient le plaisir de les faire avec le mode multijoueur asynchrone. Une sorte de challenge infini crée par la communauté de joueurs qui peut ainsi se créer au sein de la ville de Glass.
Deux modes sont proposés : le premier nous permet d’ajouter des checkpoints à franchir dans l’ordre, le deuxième nous permet de définir un point de départ et un point d’arrivée sans définir de chemin particulier. Mirror’s Edge Catalyst offre tout ce qu’il faut pour garantir une bonne jouabilité aux amoureux de compétitions.
Finalement, après des heures à courir de toits en toits, on commence rapidement à se lasser de toujours faire les mêmes choses, et le contenu optionnel de Mirror’s Edge Catalyst sent le réchauffé. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit que d’un contenu purement optionnel et on ne peut donc pas trop blâmer DICE. Libre à nous de ne pas les faire et d’explorer la ville en toute liberté comme on le souhaite.
Faith sait se battre
Des fois nous pouvons faire des rencontres inamicales sur les toits de Glass, nous pouvons les fuir la plupart du temps. Mais elles ont au moins un mérite, celui de peupler de manière cohérente les toits des immeubles qui sont bien souvent vides de toute vie humaine.
Dans Mirror’s Edge Catalyst, Faith ne peut plus récupérer les armes au sol après avoir désarmé ses adversaires, elle se bat en effectuant des prises au corps à corps. Faith peut varier les coups et les angles d’attaques, tout en s’aidant des décors pour neutraliser ses ennemis. D’ailleurs, on peut rigoler de l’IA des gardes, car ces andouilles peuvent s’effondrer en se cognant l’une conte l’autre…
Lesdits gardes ne sont pas aidés, ceux-ci disposant d’une IA qui souffre de la même maladie que ceux de plusieurs autres jeu dans lesquels figurent des combats face à des groupes, un sentiment de « tous ensembles » qui finit par être du « chacun son tour ». Il nous faudra donc nous servir des décors pour tomber sur nos adversaires et ainsi profiter de l’effet de surprise, quitte à simplement les bousculer en leur assénant quelques coups et finir avec une agile fuite, et tout cela sans pour autant que les gardes se rendent compte de l’attaque.
Malheureusement, ce n’est parfois pas aussi simple, et certains gardes sont équipés d’armes et armures afin de rendre les choses plus laborieuses. Il nous faudra donc profiter de l’expérience gagnée lors des missions accomplies afin de pouvoir investir certains points dans l’une des branches de l’arbre de compétences : le mouvement, le combat et l’équipement.
Certains skills sont obligatoires pour avancer dans l’histoire mais les autres ne sont pas indispensables et finalement, ne seront que des extensions pour les adeptes de Parkour.
Dans le premier volet nous bénéficions dès le départ de tous les mouvements disponibles pour Faith. Mirror’s Edge Catalyst nous prive volontairement de certains basiques, telle que la roulade qui permet de ne plus perdre de temps lors d’une réception, des glissades plus longues ou des demi-tours. La branche combat nous permettra de connaître les points faibles des différents ennemis.
Il nous faudra donc jouer plusieurs heures, ce qui créera un sentiment de progression voulu par les développeurs dans leur philosophie de monde ouvert. Si nous parvenons à rester en mouvement et à conserver notre vitesse de déplacement, une jauge se remplira, ce qui nous rendra insensible aux balles et aux coups.
Une combinaison entre Parkour et combat qui est plaisante et plutôt bien équilibrée si nous possédons de bons réflexes. Elle nous permettra de pouvoir foncer sur un ennemi armé tout en courant sur un mur, et d’une simple pression de touche, le dégager de notre chemin ou bien l’assommer pour qu’il ne nous dérange plus.
Le verdict
Au final, nous en attendions plus de Mirror’s Edge Catalyst. Une légère déception, mais ce n’est pas pour autant un mauvais titre. DICE se repose sur ses acquis et offre un bon gameplay ainsi que des sensations de Parkour enrichies de plusieurs nouveautés. Mirror’s Edge Catalyst arrive à préserver l’essentiel de ce que nous avions aimé dans le premier opus. L’univers et les personnages secondaires du jeu ne sont pas terribles et demeurent encore artificiels sauf lors de la partie qui concerne le passé de Faith. Nous nous sommes toutefois lassés au bout de quelques heures. Le reste du monde est rempli à ras bord de choses pas forcément diversifiées, mais qui plairont aux gens qui sont adeptes des courses en milieu urbain.
De plus, on se serait bien passé des combats de groupe qui sont pas terribles. La ville de Glass nous laisse une impression de vide. Mirror’s Edge Catalyst est finalement un jeu assez bancal, mais que nous avons du mal à rejeter totalement. Un jeu qui aurait mérité bien plus de fraîcheur pour nous replonger dans son univers, 8 ans après la sortie du premier opus.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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