[TEST] Pro Cycling Manager 16 : la boucle infinie

Si Pro Cycling Manager 16 propose une expérience de jeu toujours aussi addictive, le manque de nouveautés impacte négativement ses performances. Retour sur la production de Cyanide dans notre test.

Fiche Technique :

  • Plateformes : PC
  • Testé sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur
  • Développeur : Cyanide
  • Éditeur : Focus Home Interactive
  • Type : Gestion de course, Sport
  • Date de sortie : 16 juin 2016

Chaque année, Focus Home Interactive et Cyanide viennent préparer le Tour de France avec deux jeux vidéo. Pro Cycling Manager 16 ne manque pas à l’appel et vient s’installer sur PC pour verser une expérience toujours aussi addictive, mais force est de constater qu’avec l’âge – et surtout le manque de concurrence – les studios commencent à se reposer sur leurs lauriers. Excepté quelques détails en plus ici et là, l’édition 2016 ne se démarque pas tellement de l’édition 2015. Retour sur PCM 16 dans notre test du jeu.

Toujours le même Tour

Difficile de le cacher, Pro Cycling Manager 16 ne se démarque pas grandement de son prédécesseur. Toujours les mêmes modes de jeu, les mêmes mécaniques, les mêmes systèmes de jeu, … Seules quelques légères améliorations viennent garnir le déroulement de la course, mais c’est franchement anecdotique. De ce fait, nous en subissons les mêmes défauts, les mêmes crashs, les mêmes incohérences sur la route. Certes, l’expérience de jeu est toujours aussi addictive, elle nous occupera des heures et des heures, elle plaira à tous les fans de cyclisme ou de jeu de gestion, mais l’impression de faire face à un clone de la version 2015 pourrait décourager certains habitués de la série de se le procurer. Soyons honnêtes, si vous avez joué au précédent, ne vous ruez pas sur celui-ci, il ne révolutionne rien.

Les nouveautés à souligner demeurent la possibilité de télécharger via Steam une base de données qui vous permet d’endosser les tenues officielles et photos des coureurs, une étape par laquelle passaient déjà certains joueurs, mais via des moyens moins légaux. En terme de gameplay, nous accueillons avec une grande satisfaction certaines informations supplémentaires. Par exemple, lorsque vous partez en échappée avec d’autres coureurs, il vous est précisé quel rythme adopter, quel coureur ne participe pas aux relais, vous permettant ainsi d’adapter votre cadence de pédalage selon le terrain. Auparavant, il fallait un petit temps pour trouver à quelle vitesse rouler (sur la barre, toujours de 0 à 99) afin de faire fonctionner l’échappée efficacement. Il en est donc de même pour le peloton de tête, les équipes qui se relaient bénéficient aussi de ces détails. Enfin, dernière chose que l’on peut noter, c’est la forme du jour qui influe directement sur nos statistiques. Encore une fois, si votre forme (variant entre -5 et +5) se situe par exemple à -2, vous serez en mesure de voir directement quelles sont vos stats qui baissent. Par exemple, votre note de grimpeur pourra passer de 77 à 75. Cela rend bien plus intéressant les courses et représente un indicateur sur les possibilités de prendre des risques ou au contraire, de rester calmes et passifs.

Une machine qui reste bien huilée

Si les habitués ne se laisseront peut être pas tenter si facilement, les autres pourront vivre une expérience de jeu très addictive, comme tout bon jeu de gestion qui se respecte. Cela passe par la nouveauté de l’année dernière, le mode Pro Cyclist qui vous fait incarner un seul et unique cycliste que vous aurez personnalisé. Il vous sera demandé de choisir l’équipe à rejoindre mais ne rêvez pas, vous ne rejoindrez pas Christopher Froome ou Nairo Quintana. Enfin, pas tout de suite. Vous ne commencez pas non plus par les courses du Cya World Tour, il vous faudra faire vos preuves au préalable sur des parcours moins célèbres tels que le Giro, la Vuelta ou le Tour.

Votre coureur personnalisé montera de niveau si vous vous débrouillez bien, vous pourrez améliorer ses statistiques en enchaînant les courses et en réalisant de belles performances. Le rythme de progression est plutôt rapide de base. En ayant commencé par le profil de grimpeur, nous avions pu être à l’aise dans les épreuves de montagne dès la seconde saison, sans forcément être au niveau des plus grands. D’ailleurs, notre progression peut être accentuée selon nos envies, et surtout le type d’entraînement que nous assignons à notre coureur. Il sera tout aussi important d’ajuster l’intensité dans le travail selon le calendrier afin de gérer la fatigue, le rythme, la forme etc. Précisons tout de même qu’il est possible de rendre plus lente ou plus rapide la progression de votre coureur, afin de maîtriser le degré de difficulté.

Au terme de votre saison, ce sera à vous de décider de prolonger avec votre équipe ou de viser plus haut, et nombreuses seront les équipes susceptibles de vous recruter. A vous de réaliser des choix de carrières convenables, si vous souhaitez entrer dans une équipe réputée mais rouler pour le leader, ou entrer dans une équipe dans laquelle vous avez des chances de devenir rapidement le 1er homme de votre teamEn terme de gestion, l’évolution de la saison est plutôt bien menée et l’enchaînement des courses rythme efficacement votre saison, à vous faire oublier au final que les nouveautés ne sont pas nombreuses par rapport à PCM 15, le plaisir revient rapidement.

Des classiques

Le contenu de Pro Cycling Manager 16 reste immense, c’est à dire qu’il ne s’agit pas de ne faire uniquement que les courses des grands Tours. Comme les initiés le savent pertinemment, la saison d’un cycliste est très longue. Vous serez ainsi en mesure de choisir parmi de très nombreuses courses mais pas toutes dans l’immédiat. En effet, des conditions d’accès existent pour des parcours plus prestigieux. Ainsi, selon l’équipe à laquelle vous appartenez, une victoire de prestige sera requise afin de pouvoir concourir à la compétition, ce qui apporte une dose de challenge. Votre nombre de victoires et vos gains seront affichés dans le menu du jeu. De même, il est possible de consulter les différents classements des coureurs.

Outre cela, il est encore et toujours possible de se lancer dans le mode de jeu classique de la série, celui qui vous permet de gérer l’équipe de votre choix parmi les trois divisions. Les joueurs qui aiment le challenge s’amuseront à choisir une équipe assez faible afin de la faire monter en première division et la hisser au top du Cya World Tour. Pour les fans qui préfèrent des duels de haute volée dès les premières saisons, ils prendront plaisir à choisir une grande équipe dès le départ. Quoiqu’il en soit, la gestion d’une saison en sera tout autant compliquée, bien plus que celle de votre joueur personnalisé. Sponsors, calendrier des coureurs, entraînements, gestion (légère) des états d’âme, recrutement et renouvellement de contrat et atteinte des objectifs, votre quotidien ne sera pas de tout repos. Néanmoins, que ce soit dans un mode de jeu ou un autre, la messagerie ne consiste généralement qu’aux résultats et primes, cela manque clairement d’immersion dans la vie du coureur, dans ses états d’âme, ce supplément qui nous ferait peut-être accrocher aux sportifs.

Le mode en ligne permet de créer ou rejoindre des courses pensées par la communauté. Chaque joueur choisit l’équipe qu’il souhaite et devra tirer son épingle du jeu. Point positif, celui qui a déterminé le parcours pourra sélectionner les étapes qu’il souhaite pour, par exemple, proposer seulement trois étapes. Ce qui revient le plus, ce sont évidemment les grands parcours de montagne du Tour de France, de quoi entrer dans le vif du sujet très rapidement. Par contre, même s’il ne nécessitera pas trois heures pour trouver une partie, elles ne sont pas légion non plus.

Ce qui gâche également l’expérience de jeu, ce sont les crashs présents même en multijoueur et qui vous déconnectent directement du jeu. Heureusement, il est toujours possible de revenir dans la course et prier pour que cela ne crashe pas dans le final. Cela n’a pas été le cas encore ce matin de 14 juillet.

Une expérience classique qui ne révolutionne ni le genre ni la série qu’elle domine sans aucune concurrence depuis quelques années. Si la recette n’était pas la même depuis des années, nous la qualifierions d’expérience ultra complète qui saurait affamer et rendre accroc tous ceux qui s’y lanceront pour des dizaines et des centaines d’heures. Néanmoins les différences, malgré les améliorations, sont mineures et relèvent plus d’un patch ou du DLC du PCM 15 qu’une expérience de jeu inédite, ce qui rend son prix plutôt exagéré si nous possédons déjà le précédent opus. Le plus difficile à digérer reste la présence des mêmes bugs, de crashs (dont certains sont corrigés depuis le patch), la même interface ou presque, la même bande-son. Cela en devient gênant après toutes ces années, et nous ne pouvons qu’espérer du changement pour 2017.

LES TOPS

LES FLOPS

Un contenu massif

Une addiction toujours présente

Faire évoluer son coureur

S’adapte à toutes les config’ PC

Un sentiment de MAJ de PCM 15

Les mêmes problèmes, les mêmes bugs

L’IA pas terrible de notre équipe

Pas d’immersion dans le quotidien du coureur

Pas de grandes nouveautés…