[TEST] Layers of Fear : Inheritance, l’enfant fou

Après avoir testé pour vous Layers of Fear, il est temps de se lancer dans son DLC intitulé Inheritance.

Fiche Technique

  • Support: PlayStation 4, Xbox One, PC
  • Test effectué sur PlayStation 4 d’après une version fournie par l’éditeur
  • Éditeur/Développeur: Blooper Team
  • Type: Horreur
  • Date de sortie :02 Août 2016

Après avoir testé Layers of Fear il y a quelques mois, c’est avec plaisir que j’ai continué sur ma lancée avec ce DLC : Inheritance. On va faire une petite piqûre de rappel pour ceux n’ayant pas lu le test précédent ( vous pouvez le faire en cliquant ici ). Layers of Fear est un walking simulator d’horreur dans lequel vous devez enquêter sur votre identité au milieu d’une maison étrange où les pièces changent d’elles même, où les objets jouent avec vos nerfs. Cette formule avait fortement convaincu dans le jeu original : on explore à reculons du fait de l’ambiance psychédélique qui met vraiment mal à l’aise, et les jump scares bien amenés ne font que renforcer cette ambiance oppressante. Alors quand est-il de ce DLC ? 

Ma famille d’abord

Déjà niveau graphisme c’est toujours beau, en même temps ils ont recyclé la maison du jeu de base, juste vieillie de quelques années. On peut noter que le jeu est par contre plus fluide et ça c’est vraiment bon. La troisième personne est toujours aussi efficace afin d’explorer les ruines de votre passé. En effet, fini le peintre fou, ici on incarne sa fille  qui vient sur les traces de son enfance afin de comprendre la folie de son père. Et le moins que l’on puisse dire c’est que soit il y a de l’amiante dans les murs, soit toutes la famille est frappée, soit des Grands Anciens ont maudi le lieu…

Donc vous explorez la maison de votre papa toctoc à l’aide d’une lampe torche afin de raviver vos souvenirs. Dans ce DLC, lorsque vous approchez d’un lieu marquant, un flashback se produit et vous pourrez alors jouer une des deux phases possibles selon ce que le scénario décide :
– soit vous jouez une scène totalement psychédélique au cours de laquelle vous obéissez à votre père tout en revivant une scène de votre enfance mais en étant adulte.
– soit vous contrôlez la fille enfant, et dans ce cas vous mesurez 75 centimètres et vous évoluez dans votre passé, mais de manière tout aussi psychédélique.

Le personnage de la fille reste toutefois moins attachant que le père qui lui était tourmenté par ses choix artistiques et familiaux donnant une réelle profondeur à celui-ci. Dans ce DLC, la fille se contente de  »subir » son passé sans forcément être tourmenté et la fin est légèrement décevante.

Sinon la formule reste la même : on collecte différents indices et dessins cachés un peu partout à travers le décor en ouvrant les différents meubles et portes de la maison.

Le bad trip

Le premier point de vue est vraiment ennuyeux : on obéit, on essaye un objet et si c’est pas le bon on recommence parce que papa ou maman nous fâche et le tout sans une réelle frayeur au final. Car autant le jeu de base fait réellement peur avec une oppression permanente, autant là on frémit à peine et pour cause : le puzzle game a pris la place de l’exploration. Dans le jeu de base, on avance sans cesse dans une maison à l’intérieur de laquelle la même porte n’amène pas au même endroit, on se perd, les objets bougent dans notre dos et c’est cette recherche au milieu d’un labyrinthe de folie qui nous procure le frisson, d’autant plus que l’on est plus ou moins poursuivi par un fantôme que l’on doit fuir. Ici, on se contente de trouver la solution à une énigme, ce qui casse réellement le rythme du jeu, et de ce fait la peur qu’il procure.

Le deuxième point de vue est plus intéressant car le fait d’être dans la personne de l’enfant donne un point de vue différent au jeu : le monde parait plus grand et les scènes psychédéliques et l’univers sombre s’accordent bien à la vision que peut avoir un enfant effrayé ou en plein cauchemar car après tout, on est censé vivre le traumatisme d’enfance de l’héroïne. De plus, c’est dans cette phase que l’on s’approche le plus de l’exploration qui manque tant à la phase  »adulte ». De plus, le fait d’incarner l’enfant est un prétexte au jeu pour nous faire grimper sur les tables, les meubles, pour une petite sensation de vertige pas du tout désagréable.

En conclusion

Du coup, au final, on se retrouve avec un super jeu du point de vue narratif, mais décevant sur ce qu’il doit être à la base : un jeu d’horreur avec un personnage tourmenté. Alors oui, l’histoire est bien racontée et l’on obtient les réponses aux questions posées dans le jeu de base mais l’horreur est délaissée dans une sorte de bouillie bizarre manquant clairement d’assaisonnement pour un résultat qui, du coup, est fade. Quand son papa proposait des pièces se changeant juste derrière nous, des plafonds et des vides infinis, ce DLC nous propose uniquement des décors sombres certes parfois étranges, car on retrouve toujours des livres empilés bizarrement et des chaises formant des arches, mais cela reste beaucoup moins étrange que l’original. On passe quasiment d’une folie Lovecraftienne à la petite fan-fiction d’internet. Après il ne faut pas du tout cracher sur ce DLC, au vu de son prix ( 4.99€ ) et de sa durée ( environ deux heures ), on est loin du personnage supplémentaire à 5€ d’autant plus que le bougre nous offre 3 fins différentes, dépendantes du nombre d’indices que vous avez trouvé, ainsi qu’un bon nombre de nouveaux trophées.

Si le jeu de base vous a plu, il n’y a pas de raison de ne pas faire ce DLC. Il est certes moins bon que Layers of Fear premier du nom mais ce n’est pas non plus une bouse, surtout que les DLC ne peuvent pas vraiment surpasser le jeu de base. Par contre il ne faut pas oublier qu’au final les développeurs ont utilisé les mêmes assets. Peut être que la peur plus insignifiante est dûe à l’habitude que l’on prend en jouant au jeu de base. En bref, c’est sympa, et vu le prix il n’y a pas de raison de s’en priver.

LES TOPS

LES FLOPS

👍 Une bonne narration

👍 Les phases  »enfant »

👍 Les graphismes

 

👎Un personnage moins mystérieux

👎 Un rythme haché

👎 Une peur pas très présente