Grow Up sera publié cette semaine par Ubisoft et nous avons eu l’occasion d’explorer les moindres recoins de son open world.
Fiche Technique :
- Plateformes : PlayStation 4, Xbox One, PC
- Testé sur PlayStation 4 d’après une version fournie par l’éditeur
- Développeur : Ubisoft Reflections
- Éditeur : Ubisoft
- Type : Jeu d’aventure
- Date de sortie : 16 août 2016
- Prix : 9,99 €
Ubisoft Reflections s’était illustré lors des précédentes décennies avec la licence Driver mais ils ont changé de cap depuis quelque temps. Seuls, ses développeurs ont pondu en 2015 un certain Grow Home, un jeu de plate-forme à la 3e personne qui rappelait à de nombreux joueurs un certain Wall-E. Pour cause, nous incarnions B.U.D, un petit robot dont la mission était de sauver sa planète en faisant pousser la Plante Étoile. Cette fois-ci, ce même robot échoue dans l’espace et il faudra reconstruire son vaisseau afin de rejoindre la lune. Que nous réserve cette nouvelle aventure ? L’exploration dans son plus simple appareil et une contemplation illustrée à merveille.
Personnellement je ne me suis pas lancé dans le premier opus, Grow Home. C’est donc sans aucun a priori que j’ai pu tester Grow Up, la découverte était intrigante au départ mais elle fut convaincante au fur et à mesure que les heures de jeu s’enchaînaient. Quelques vidéos sont disponibles sur cette page. Voici donc l’univers du titre développé par Ubisoft Reflections, ses qualités et ses défauts, le test pour Gamer-Network et pour sa communauté.
Air Bud
B.U.D pourra s'appuyer sur un planeur pour se déplacer, un régal.
Ubisoft Reflections a doté Grow Up d’une immense verticalité, lui octroyant un sentiment de profondeur plutôt agréable pour quiconque aime les jeux d’exploration. En effet, des milliers d’éléments sont à découvrir et ils sont tous atteignables par le petit robot. De ce fait, nous avons très vite l’impression que le jeu ne possède aucune limite spatiale et c’est ce qui vous forcera à faire preuve d’observation, de logique, simplement de jugeote pour parvenir à chaque sommet.
Effectivement, notre petit pro de l’escalade que nous incarnons a quelques restrictions, il n’a pas d’ailes mais toutes les parties du vaisseau qu’il doit récupérer sont à retrouver pour M.O.M. Néanmoins, les développeurs ont pensé à insérer un petit système afin de faire gagner des capacités à B.U.D. Au rythme de ses découvertes, il commencera à acquérir de multiples gadgets : le jetpack, la mise en boule, le planeur, le frein pour ce dernier… sachant que l’on commence avec une jauge d’énergie pour le jetpack, elle deviendra double puis triple ensuite.
Au départ, nous ne pouvons que nous accrocher avec nos deux bras, la gâchette gauche pour le bras gauche, la gâchette droite pour le bras droit et dès les premières minutes, les sensations d’escalade sont excellentes. Les déplacements sont tout aussi plaisants malgré des sauts quelque peu compliqués. Quel plaisir de maîtriser avec simplicité son personnage, cela fluidifie grandement notre expérience de jeu. On se laisse porter par le robot et sa quête que l’on apporte sans aucune pression. Le gameplay est relaxant, vous ne trouvez, en effet, aucun ennemi sur votre route, à quelques exceptions près.
Fleuri, le trésor gît
La flore est primordiale dans votre progression et lègue un charme sans pareil au soft.
Une nouvelle fois, Ubisoft a laissé une place importante à la flore dans Grow Up. Il n’est plus question d’une Plante Étoile mais d’une demi-dizaine qu’il faudra faire évoluer pour compléter ses statistiques. Puis, tout ne tourne pas autour d’elles, les nombreuses fleurs qui ornent l’open world possèdent toutes leurs propres caractéristiques. D’ailleurs, une de nos missions sera de scanner chacune d’entre elles et de les répertorier dans notre carnet de bord. Une fois la chose réalisée, il nous est possible de les recréer à l’infini, ce qui se montre très utile en matière de progression. Cela se matérialise sur le sac à dos (bleu, sur l’image ci-dessus) dont le type de plante s’affiche sur l’espace rectangulaire, histoire de garder des repères intacts. D’ailleurs, il est très facile d’alterner d’une fleur à une autre, une simple flèche directionnelle la change et permet une gestion plutôt fluide.
De quelles plantes parle-t-on ? Les premières, en forme de champignon (« Champoline » ou « Bondicèpe », vous feront bondir afin d’atteindre des sommets plus facilement. Pour le coup, on enchaîne volontiers les séquences sauts-escalade mais il sera possible de varier grâce à la diversité des végétaux. En effet, en plus de ces plantes champis, on en trouve d’autres qui nous glissent des méthodes alternatives pour prendre de la hauteur. Attention, certaines représentent une menace pour le robot, entre celles qui gonflent et arborent des pics (appelées « Pikouz ») et celles qui se referment pour vous piéger (« Chiqueur »). Mais la plupart aident réellement à progresser dans notre aventure. Ainsi, nous pouvons compter sur des plantes qui nous propulsent littéralement dans les airs en créant un flux de spores (« Clactus en fleur »), une en mode fusée aux déplacements imprévisibles (« Explorchidée »), une autre qui créé une bulle pour s’envoler dans les airs (« Bulbe éthéré »), celle-ci laisse souvent l’occasion d’admirer les décors de Grow Up.
D’ailleurs, évoquons l’open world du jeu plus en profondeur.
La direction artistique
Grow Up offre de réels moments de contemplation.
Si les déplacements de B.U.D ont été très bien pensés, il en est de même pour son univers et c’est ce qui participe à une sensation de détente permanente dans un environnement qui évolue et qui garde une beauté sans appel. On en voit de toutes les couleurs et cela se cristallise sur la map. Une fois consultée en vue panoramique, on peut faire tourner les alentours de la planète et c’est un vrai régal pour les yeux, de l’épine grimpante aux îles des Bondicèpes en passant par le champ de champis et bien d’autres. Certes, son univers peut ne pas convaincre certains sceptiques, mais la pluralité des décors est réellement agréable à voir. La modélisation de ces derniers est convaincante dans son ensemble, excepté peut-être pour les montagnes enneigées en dessous du reste. Celci dit, cela reste minime comme défaut, le reste offrant une palette de couleurs impressionnante dont les transitions s’effectuent avec un naturel déroutant mais qui n’en est pas moins somptueux.
C’est sans aucun doute ce qui participe à la fluidité du jeu, aux agréables sensations au cours de l’exploration. Lorsque l’on s’envole vers de si jolis horizons, teintés d’une esthétique mélodieuse, l’envie de continuer nous habite constamment. Il existe une réelle symbiose entre les différents univers qui cohabitent, la plus grande réussite d’Ubisoft reste d’avoir mis au monde un Grow Up plus que cohérent dans son ensemble. Le fait de proposer un jeu dénué de violence se comprend, ici, il est question de fusionner avec l’environnement, de prouver qu’il n’y a nul besoin de déranger l’éco-système par des affrontements pour proposer une expérience enrichissante. La richesse de la flore, la présence de la faune, la possibilité d’influer sur son évolution sans forcément en bousculer les codes, l’ensemble apporte une vraie fraîcheur au jeu vidéo.
Si nous devions souligner un petit bémol, il concernerait les nuages. Il n’existe aucune animation lorsqu’on les traverse, aucun effet sur ces derniers, du coup, ils font vraiment office de figuration.
Même si Grow Up propose un monde pacifique, le challenge y est tout à fait présent, sous différentes formes et souvent la plus simple. Des défis, des objets, des gemmes, de la collecte tout simplement y est disséminée aux quatre coins de la map.
Bud Racing
Sauver M.O.M prend du temps mais P.O.D est souvent là pour aider B.U.D.
L’histoire est toute simple dans Grow Up et cela constitue peut-être sa faiblesse car les développeurs n’ont pas souhaité creuser de ce côté-là. Une fois le speech mis en place, c’est dire la mission de réunir toutes les pièces du vaisseau de M.O.M, nous sommes complètement lâchés dans le monde ouvert sans aucune narration derrière, juste P.O.D qui intervient pour administrer quelques conseils à B.U.D. Même sur la fin, aucune trace de rebondissement, l’intérêt de Grow Up se tient ailleurs.
Comme indiqué plus haut, le jeu ne comporte pas non plus d’ennemis contre lesquels batailler, seule votre maladresse peut vous faire mourir et retourner au dernier checkpoint. Ainsi, vous succomberez si vous tombez dans l’eau, si vous effectuez une trop lourde chute ou si vous heurtez une paroi un peu trop fort.
- Voir les 15 premières minutes du jeu et défis
Votre plus grand challenge consistera donc en la collecte des pièces de vaisseaux, de fonctionnalités du robot, de checkpoint, de gemmes et de robots vous invitant pour quelques défis. Ces derniers ne varient pas tellement puisqu’il vous sera demandé à chaque fois de passer, souvent dans les airs, entre les cercles dans un temps chronométré. Si les premiers introduisent le principe avec simplicité, les suivants corseront considérablement la difficulté. Ainsi, une maîtrise complète du planeur sera exigée ainsi qu’un sens de l’observation aiguisé. Même si certains défis nous forcent à nous y reprendre plusieurs fois, ils ne présentent rien d’insurmontable et vous finirez par en venir à bout. Ils sont rejouables autant de fois que nous le souhaitons, même après les avoir réussis, de quoi partager le challenge à vos amis et votre famille si cela vous chante.
Peut-être qu’Ubisoft aurait pu insuffler encore plus de contenu à son jeu afin de rallonger une durée de vie plutôt courte. On ne compte que six TUB contenant de nouvelles capacités, neuf pièces du vaisseau, 40 défis et près de 150 gemmes à collecter et c’est peut-être ces derniers qui rallongent la durée du soft.
D’ailleurs, plus vous réussissez de défis, plus vous débloquez des costumes. Ces derniers ne constituent pas de simples gadgets puisqu’ils s’adaptent à l’environnement et modifient aussi la parure de ces derniers. En plus du B.U.D Originel, vous pourrez compter sur le skin BUG (comparable à une abeille) qui attire tous les insectes aux alentours, le Bud-tanique qui optimise la croissance des floraformes, le Ninja est pas mal non plus dans son genre. Neuf autres sont à découvrir dont certains réservés aux fonctionnalités du Ubisoft Club.
Yes we BUD
La personnalisation du personnage prête à sourire à chaque changement de skin.
Au final, Ubisoft Reflections nous offre une expérience enrichissante pour 9,99 €. Nulle question d’affronter des créatures terrifiantes dans une nouvelle planète mais plutôt de se laisser emporter par les belles aventures de B.U.D, un robot qui ferait tout pour reconstruire M.O.M. L’alchimie entre les différents univers est brillamment fabriquée et nous permet d’apprécier l’exploration du début à la fin. Pour un si petit prix, on ne peut que vous conseiller de vous lancer dans Grow Up.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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👍 De grands moments de détente 👍 Les bonnes sensations d’escalade et déplacements 👍 L’univers riche en couleur et sa verticalité 👍 L’exploration agréable 👍 Les déplacements rapides sans temps de chargement 👍 La personnalisation de Bud 👍 Le prix à 9€99 |
👎 L’absence d’un scénario concret 👎 Le challenge aurait pu être plus corsé 👎 Une durée de vie plutôt courte |