Nous avons eu le plaisir de tester Divinity Original Sin 2 en compagnie du game designer et du producteur exécutif. Une version alpha permettant d’en découvrir beaucoup.
Débutons par un rappel : Divinity Original Sin 2 est la suite de Divinity Original Sin, un jeu de rôle mono/multi en vue 3D isométrique dont les combats sont en tour par tour, acclamé par la critique ainsi que par les joueurs qui s’y sont frottés. Divinity Original Sin 2 a été, comme son prédécesseur, partiellement financé par Kickstarter en ayant bouclé son objectif en 12 heures, pour une collecte totale 4 fois supérieure au montant demandé, permettant par la même occasion de financer une version VR (= réalité virtuelle, ndlr) pour Original Sin Enhanced Edition. Edouard Imbert (Game Designer) et David Walgrave (Producteur exécutif) ont d’ailleurs, en notre présence, exprimé leur joie sur le financement participatif et se sont montrés très reconnaissants vis-à-vis de leur communauté.
Dieu a laissé un vide.
L’histoire de Divinity Original Sin 2 se situe 1000 ans après la fin du premier opus : Lucian est mort, Rivellon n’a plus de dieux et celui-ci est envahi pas des créatures du vide qui semblent viser les utilisateurs de la source. Un descendant de Lucian a alors la bonne idée de les kidnapper pour éviter les attaques, et c’est ce qui vous arrivera puisque l’aventure démarrera sur l’île-prison alors que votre bateau vient de s’échouer suite à l’attaque de ces créatures du vide.
L’histoire, écrite par une équipe de 9 scénaristes, se veut plus sombre que celle du premier opus. La version que nous avons testée était la version Alpha qui sera proposée en early access. Elle proposera le premier acte de l’aventure (sur 3 en tout) et devrait avoir une durée de vie de 10 à 12 heures pour une durée totale estimée à 80 heures.
On en parle peu, car on y passe généralement très peu de temps, mais les menus m’ont gentiment scotché sur place puisqu’ils sont embellis de magnifiques tableaux épiques vous mettant tout de suite dans l’ambiance héroïque fantasy. Divinity Original Sin 2 proposera en tout 4 modes de jeu, dont l’arène PVP (= joueurs contre joueurs, ndlr) sur laquelle nous avons fait deux combats, ayant passé plus d’une heure sur l’histoire.
#Badass
Et tout commence, comme toujours dans un jeu de rôle, par la création de personnage. Au menu : Race, Aspirations, Instrument de musique et Origine.
Dans Divinity Original Sin 2, vous pourrez incarner un(e) humain(e), un(e) lézard(e), un(e) nain(e) ou un(e) elfe, et si ces races sont habituelles dans un jeu de rôle, l’univers de Divinity Original Sin en a remanié le concept. Ainsi, les elfes sont servants (comprendre esclaves) des nobles reptiliens et sont habitués au cannibalisme qui sera d’ailleurs un de leur talent racial leur permettant d’acquérir une partie de la mémoire ou un talent du corps dont ils viennent de se repaître.
Bien évidemment, les gens de Larian Studios ont bien fait le boulot et le monde ne réagira pas de la même manière que vous soyez humain, nain, lézard ou elfe. Viennent ensuite les aspirations, via un tag vous choisirez un trait pour personnaliser votre personnage, deux sont à choisir, et deux se débloqueront au cours du jeu. Serez-vous héros, vilain, joueur, barbare, noble … ? Enfin, pour conclure le tout, un instrument à choisir ponctuera vos exploits.
Divinity Original Sin 2 se veut sans classe de personnages, mais propose néanmoins des archétypes permettant d’orienter son personnage dès le départ (archer, assassin, guerrier, sorcier …). Mais peut être déciderez-vous de vous en tenir à un personnage « Origine », créé avec sa propre histoire, ses propres tags, et qui vous permettra d’accomplir une quête personnelle qui débutera grâce à un item présent dès le départ dans votre inventaire. Ces personnages sont au nombre de 5 (l’origine générique, donc) permettant de tabler sur une rejouabilité assez conséquente, pour le peu que les histoires et personnages concernés vous inspirent et vous motivent.
Pour vous donner un exemple, nous avons testé le jeu en mode coopératif (à 2) avec deux personnages Origine : Sebille, une elfe voulant se venger des lézards, et le Prince Rouge, seul lézard de cette couleur, destiné à en devenir l’empereur mais destitué et devant regagner le trône promis.
A noter que quel que soit le personnage que vous choisirez/créerez, vous rencontrerez les autres origines et aurez la possibilité de les engager (si vous gérez bien la phase de rencontre). L’engagé sera alors jouable par un joueur en coop, et si je vous dit que vous pouvez avoir une équipe de 4 personnages, vous comprendrez que le jeu est jouable jusqu’à 4 en mode coopératif.
Un monde de possibilités
Si vous jouez à plusieurs, n’ayez pas peur d’être phagocyté par le leader du groupe, car tout le monde peut dialoguer, partir de son côté, choisir ses quêtes annexes, bien qu’il vous faudra communiquer pour que le tout reste jouable (via le système de dialogues du jeu).
Les dialogues, justement, se font via un système de didascalies ne donnant pas mot pour mot le texte qui sera prononcé mais plutôt une idée générale et une intonation. Si vous n’êtes pas dans le dialogue, pas d’inquiétudes, puisque Divinity Original Sin 2 vous permettra de tendre l’oreille pour écouter la conversation entre le PNJ et votre coéquipier.
Côté possibilité tous les objets sont déplaçables ou jetables si tant est que la force de votre personnage le permette. Les interactions avec le monde sont alors très nombreuses, procédurées mais non scriptées. Comprenez que Divinity Original Sin 2 répond selon une logique et non selon un script rigide.
Petit exemple dans les faits : sur l’île, nous tombons sur une hutte renfermant une potion de vie fortement intéressante, tandis que sous prétexte de lui demander des informations, j’emmène la propriétaire à l’écart. Ma camarade elfe rentre alors dans la hutte et récupère cette potion qui sera de toute évidence plus utile à nous qu’à elle. Si le PNJ (personnage non-jouable, ndlr) retourne dans sa hutte, elle pourra se rendre compte de la disparition de l’item et pourra nous demander des comptes puisque nous sommes les seuls éléments étrangers. Allons plus loin : si elle fouille mon inventaire, elle ne trouvera rien et s’excusera. Mais si elle fouille l’inventaire de ma collègue, en revanche… A savoir que l’inventaire est justement individuel, mais vous pourrez déposer des items directement dans l’inventaire de vos compagnons? En revanche, en coop, vous ne pourrez pas piocher librement.
Avant de parler combats, faisons un détour par l’artisanat : simple et efficace, un item se fabrique à partir de deux ingrédients et le résultat est inconnu tant que vous n’avez pas essayé une fois, on peut imaginer quelques surprises.
Les combats sont donc en tour par tour, et deux choses sont à noter. Tout d’abord, une simple pression sur la touche Shift vous permettra de voir la portée de vision des ennemis (leur zone d’aggro), qui peut être réduite par le décor (mur, rocher, porte …), et tant que vous n’êtes pas en combat le mode tour par tour ne s’active pas, offrant alors quelques possibilités d’infiltration. D’ailleurs, un indicateur placé sous la mini-carte vous indiquera la présence potentielle d’un danger.
Second point, et non des moindres, (surtout en pvp) la synergie entre les éléments/sorts. Confronté à un danger particulièrement… dangereux, j’ai tiré dans un tonneau pour le faire exploser, causant quelques dégâts (je suis facétieux). L’huile répandue sur le sol fut maudite par mon compagnon finissant le travail, et pour nous soigner j’ai décidé de bénir un second feu causé négligemment par un ennemi négligent (trop de négligence), ce qui nous a permis de nous soigner. Et ce genre d’interactions simples (ou plus complexes), le jeu en est bourré. Si on ajoute à cela un pathfinding intelligent (lors des phases de combat), on peut dire que l’équipe technique composée d’une vingtaine de développeurs a fait du très bon boulot.
Le jeu s’est un peu refréné en ce qui concerne le crowd control (vous savez, ces sorts énervants qui, sans vous faire de dégâts, vous entravent, assomment, ralentissent, apeurent). Si la palette reste remplie, il faudra d’abord faire des dégâts à votre cible pour réduire sa défense et ainsi pouvoir l’affecter. Le cas échéant, votre sort est sûr de rater.
En conclusion ?
Côté technique, le jeu profite d’un nouveau moteur propriétaire affichant de très belles choses : nouvelles animations, nouvelles textures, rotation libre de la caméra avec le décor s’effaçant pour que tout reste toujours lisible, … Le jeu est ainsi plus fin plus beau, et celui-ci devrait être compatible avec le Steam Workshop : joie des mods !
Enfin, je paraphraserai le lead designer en disant que l’équipe de Larian Studios s’est focalisée sur les points faibles du premier pour ne pas faire qu’une simple suite. Divinity Original Sin 2 promet et prouve déjà beaucoup dès l’alpha. Il ne nous reste plus qu’à attendre début 2017 qui semble, du coup, bien loin.