[TEST] No Man’s Sky : l’univers est votre seule limite

Sorti le mois dernier, No Man’s Sky a beaucoup fait parler de lui. Entre les promesses démesurées d’Hello Games et la déception des joueurs, impossible de passer à côté du phénomène. Découvrez nos impressions dans ce test.

Fiche Technique

Support : PS4, PC

Éditeur : Sony Interactive Entertainment / Hello Games

Développeur : Hello Games

Date de sortie : 9 août 2016

Prix : 59,99 €

Test effectué sur une version PS4 fournie par l’éditeur.

2016, l’odyssée d’un jeu attendu

Pendant que certains membres de l’équipe d’Hello Games travaillaient sur la suite de Joe Danger, d’autres travaillaient sur ce qui allait devenir No Man’s Sky. Après une présentation en 2013, le jeu a réussit à intriguer les joueurs en leur proposant un environnement généré de manière procédurale, permettant de créer l’univers au fur-et-à-mesure que le joueur progresse dans son exploration. Lors de l’E3 2014, le jeu présente une séquence de gameplay pendant la conférence de Sony et c’est à partir de ce moment que la communication autour du jeu commence à échapper au petit studio anglais. Annoncé comme une exclusivité PS4 avant que l’équipe ne revienne en arrière pour expliquer que le jeu sortirait aussi sur PC, le projet devenait de plus en plus ambitieux et la communication de plus en plus désastreuse. L’attente des joueurs était-elle justifiée ou le studio a-t-il perdu pied ? Réponse dans ce test.

Nous voici donc lancé dans une aventure spatiale nous invitant à découvrir ce qui se cache au centre de l’univers. Pour cela, nous sommes équipés de notre combinaison, pour assurer notre survie en milieu hostile, notre multi-outil, que nous pouvons utiliser pour récupérer des matériaux ou pour nous défendre, et notre vaisseau, nous permettant de nous rendre sur de nouvelles planètes. Au début du jeu, nous devons réparer tous ces éléments, mais aucun tutoriel complet ne nous permet d’apprendre les bases, nous laissant seul avec les lignes de texte qui s’affichent à l’écran. L’interface est compliquée et on s’y perd un peu au début, notamment en ce qui concerne le système de création : il faut bien discerner la technologie à fabriquer et les éléments à raffiner.

A côté de cela, l’exploration est vraiment intéressante et on se prend rapidement au jeu. Découvrir la faune et la flore d’une planète, ainsi que le comportement des animaux. Si certains peuvent être gentil et fuir à notre vue, d’autres, en revanche, n’hésiteront pas à nous attaquer, pour défendre leur territoire ou pour se nourrir. Découvrir les points de sauvegarde disséminés sur la surface de la planète est aussi important, puisque nous pourrons y trouver de nouvelles technologies pour améliorer nos objets, mais aussi pour rencontrer d’autres formes de vie intelligentes, l’occasion de commercer un peu. De plus, l’équipe d’Hello Games a pensé à intégrer des statistiques de voyages, venant féliciter le joueur de temps en temps lorsque celui-ci effectue certaines actions. Si cela peut paraître amusant, certains joueurs risquent de trouver cela rapidement énervant car cela vient souvent gêner notre progression, pour nous récompenser d’avoir marché un certains nombre de kilomètres.

Dans l’espace, personne ne vous entendra miner…

Ce qui fait le cœur de No Man’s Sky, c’est donc l’exploration, mais il faut garder en tête que les joueurs seront amenés à explorer diverses planètes, chacune ayant un environnement différent. On peut se retrouver sur une planète glaciale, toxique, avec de fortes chaleurs et notre personnage a intérêt à être bien équipé. Chaque environnement différent obligera le joueur à redoubler de prudence et à chercher des bâtiments dans lesquels s’abriter le temps que sa combinaison redevienne opérationnelle.

Ainsi, l’exploration n’est possible que si les joueurs améliorent leur équipement pour faire face à toutes les situations. Le multi-outil peut être amélioré pour extraire des minéraux plus vite ou pour devenir une arme de plus en plus puissante pour faire face aux dangers de l’univers. Améliorer la combinaison vous permettra d’améliorer votre capacité de stockage, mais aussi votre résistance aux environnements hostiles. Enfin, améliorer votre vaisseau vous permettra d’arriver plus rapidement au centre de l’univers, mais aussi de faire face aux vaisseaux pirates qui peuvent vous attaquer.

Afin d’améliorer tous ces éléments, les joueurs devront donc déterrer diverses ressources, mais aussi commercer avec les formes de vies intelligentes qu’ils rencontreront. En changeant de système, la race extraterrestre ne sera pas la même, mais les conditions de commerce restent en tout point identiques, à ceci prêt que certaines ressources seront plus demandées dans un système que dans un autre, du fait de sa rareté. De plus, pour pouvoir communiquer avec ces derniers, vous devrez apprendre leur langage, soit avec des pierres vous apprenant leur dialecte, soit en devenant ami avec l’un d’eux pour qu’il vous apprenne son langage. Dans tous les cas, vous pouvez améliorer votre image auprès de la population du système en réussissant divers objectifs, donnant un but supplémentaire aux joueurs.

L’univers vous attend

Comme la campagne de promotion nous l’a expliquée, le jeu nous permet de visiter pas moins de 18 trillions de planètes, chacune étant différentes des autres. Cependant, beaucoup d’éléments deviennent vite redondants, comme les dialogues de certains personnages qui se répètent. Si l’exploration en devient vite ennuyeuse, ce n’est pas la seule chose qui va démotiver les joueurs. Avec des capacités de stockage maigres au début du jeu, le joueur va tout faire pour améliorer son équipement. Cependant, après des heures de jeu, ce dernier aura acquis le meilleur vaisseau du jeu, possédera la meilleure armure du jeu et utilisera le meilleur multi-outil du jeu, rendant le jeu beaucoup trop facile. On peut ainsi dire que la courbe de progression n’est pas parfaite, car si le jeu se révèle sévère au début, il devient beaucoup trop facile sur la fin.

Proposant peu d’activités variées, le jeu devient monotone et seuls les fans d’exploration et de jeu bac-à-sable comme Minecraft y trouveront leur bonheur. On peut cependant noter que le studio anglais a réussi l’exploit de proposer un jeu sans temps de chargement, grâce à la génération procédurale. Cela reste un exploit dont peu de développeurs peuvent se vanter. Concernant la bande-son, elle est bien travaillée et les musiques sont bonnes, donnant l’impression que c’est cette partie du projet qui a été le plus travaillée et conduisant au report du jeu. L’aspect graphique du jeu montre une volonté de se démarquer, même si le studio aurait pu difficilement proposer des graphismes pouvant rivaliser avec les AAA actuels. C’est donc un jeu ambitieux que nous livre Hello Games, mais qui aurait tout gagné à être reporté encore une fois pour les finitions. Ce qui était encore le Project Skycraper il y a quelques années a permis à l’équipe de s’agrandir pour proposer une expérience inspirée de la jeunesse de Sean Murray : au milieu de nulle part et loin de tout dans le désert australien. Sans être le jeu de l’année, No Man’s Sky arrivera à trouver son public, mais il est certain qu’il ne plaira pas à tous les joueurs, surtout si ces derniers s’attendaient à un jeu d’action proposant des batailles dynamiques. Un jeu à l’ambition démesurée, dont le seul problème aura été une campagne de promotion trop brouillonne, mais Hello Games en est encore à ses débuts. Monté en 2009, le studio continu d’apprendre de ses erreurs  et il y a fort à parier que nous retrouvions rapidement Sean Murray, Grant Duncan, Ryan Doyle et David Ream sur un nouveau projet rapidement, même s’ils ne vont pas lâcher le jeu avant un moment.

 

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍 Un univers gigantesque à explorer
  • 👍 La sensation d’avoir toujours quelque chose à faire
  • 👍 La bande-son et les musiques très bien travaillées
  • 👍 La sensation de liberté
  • 👎 Quelques bugs de textures
  • 👎 Les objectifs deviennent vite redondants
  • 👎 Le jeu nous lance dans l’aventure sans prendre le temps de nous expliquer les bases
  • 👎 La courbe de progression n’est pas assez bien travaillée