Avec Mario Party Star Rush, Nintendo nous confirme ses deux grandes passions : la création de bons jeux, et le recyclage.
Fiche du jeu :
- Support de test : Nintendo 3DS XL
- Version du jeu testée : version commerciale française fournie par l’éditeur
- Développeur : Nintendo
- Éditeur : Nintendo
- Type : jeu de plateau/mini-jeux
- Date de sortie française : 7 octobre 2016
Mario Party, mais Mario revient
Mario Party Star Rush, à l’instar de son aîné sur 3DS, Island Tour, entend nous vendre du fun via ses modes de jeu et ses mini-jeux inédits. A ce sujet, il faut avouer que sans pour autant être totalement foufou, Star Rush nous propose du contenu tout à fait honnête en qualité et en quantité. D’ailleurs, celui-ci ne vous balancera pas tout à la figure d’emblée, et la mise en place d’un système de leveling vous distillera ledit contenu (modes de jeux, personnages, mini-jeux, …) au fur et à mesure de votre progression, de vos scores, ainsi que du nombre de parties.
Autre qualité récupérée d’Island Tour : la possibilité de jouer à quatre avec une seule cartouche. Pour ce faire, il suffira aux autres joueurs de récupérer l’application “Mario Party Star Rush : Party Guest” sur l’e-shop afin de rejoindre la partie lancée par le détenteur de la cartouche. Il sera donc aisé de proposer à vos amis ou à votre famille de tester le jeu et de trouver des camarades pour peu que ceux-ci possèdent une 3DS. Mine de rien, cette fonctionnalité est appréciable à une époque où l’industrie du jeu vidéo encourage chaque joueur à s’enquérir de sa propre licence d’utilisation au détriment des valeurs de bases du multijoueur qui naquit via les écrans splittés des jeux d’antan.
Défilé de modes
Mario Party Star Rush propose plusieurs modes de jeux, déblocables au fur et à mesure de votre progression :
- Multijoueur : sobrement intitulé, ce mode vous permet de jouer séparément aux mini-jeux disponibles. Au fur et à mesure de la progression, le nombre de mini-jeux augmentera.
- Tumulte des Toad : sûrement le mode de jeu emblématique de Mario Party Star Rush, celui-ci vous permet de jouer sur un plateau à cases, et le dé vous permettra d’avancer dans la direction de votre choix. Au programme : des boss à vaincre pour gagner des étoiles, des objets à récupérer, des alliés PNJ à récupérer, des pièces à glaner et divers types d’affrontements entre joueurs qui seront autant de prétexte à déclencher des successions de mini-jeux. Ressemblant de près aux modes principaux des précédents Mario Party, il s’agit de loin du mode de jeu le plus complet et le plus entraînant.
- Numismathlon : dans ce mode de jeu, chaque personnage est placé sur une ligne de départ, et le but sera de franchir la ligne d’arrivée après un nombre de tour défini. La progression se fait en gagnant des pièces, chacune d’entre elles permettant d’avancer d’une case. Les mini-jeux s’enchaînent alors, et pourront être aléatoirement imposés ou préalablement choisis. Les parties étant courtes si réglées en trois tours, il s’agira sans conteste du meilleur moyen de gagner des niveaux en peu de temps, permettant ainsi aux impatients de débloquer le contenu du jeu rapidement. En terme d’intérêt pur, sinon, ce mode de jeu est vite répétitif et lassant.
- Fête des ballons : très certainement le plus indigeste de tous, ce mode place les joueurs sur un petit plateau à cases, le but étant de récupérer le plus de ballons possible, lesdits ballons contenant des pièces et enclenchant systématiquement le lancement de mini-jeux. Outre les ballons classiques, des ballons en forme d’étoiles apparaîtront à chaque tour et représenteront les seuls moyens de convertir les pièces en précieuses étoiles, nécessaires pour remporter la partie. Ici, les jeux s’enchaînent vite, mais les 20 tours paraissent vite longs et le facteur chance est bien trop présent pour que le joueur espère y prendre du plaisir.
- Récital en Rythme : véritable Guitar Hero du pauvre, ce mode permet à un, deux, trois ou quatre joueurs d’appuyer en rythme sur un seul et unique bouton après avoir choisi un instrument et une chanson typique de l’univers de Mario. Si on rajoute un nombre d’XP gagné ridicule à la fin d’une partie, ce mode de jeu axé sur la coopération sera rapidement oublié par la majorité des joueurs.
- Mario-Gammon : version extrêmement simplifiée et largement modifiée du backgammon, ce mode de jeu se révèle surprenant d’intérêt. Le but du jeu est de parvenir à faire bouger vos trois pions jusqu’aux trois forts adverses, le joueur en face devant faire de même en croisant vos pions. Les trois chemins seront parsemés de cases améliorant ou handicapant la progression, et si le hasard joue un rôle prépondérant dans ce mode de jeu, la stratégie n’est pourtant pas en reste et il faudra attentivement observer les mouvements adverses pour progresser de la meilleure des façons. Ouvert à deux joueurs.
- Boulier de Boo : mode à deux joueurs, le boulier de Boo est un Tetris-like qui vous demande de modifier les numéros (de 1 à 4) de vos briques afin d’aligner les mêmes et ainsi supprimer le plus de briques possible en essayant de se débarrasser des Boo que l’adversaire vous envoie pour vous faire atteindre le haut de l’écran. Sympathique mais loin d’être inoubliable.
- Tour du Défi : ce mode est le seul du jeu à être exclusivement solo et vous propose une sorte de démineur en trois dimensions qui prend la forme d’un cylindre que vous devrez parcourir en évitant les Amps, des sphères électriques cachés sous certaines cases. Le but sera ici de progresser doucement en observant la couleur des cases parcourues qui vous indiqueront la distance des menaces les plus proches. A l’aide d’outils d’annotation, vous devrez alors deviner où se situent les cases les plus dangereuses pour les éviter et ainsi gravir le sommet de la tour. Un peu déroutant à cause de l’absence surprenante de tutoriel, la Tour du Défi pourra se révéler être un challenge coriace à destination des plus acharnés, bien que l’absence de multijoueur soit un peu déroutant. A noter que ce mode de jeu permet l’usage d’amiibo, qui pourront être scannés afin de poursuivre sa progression en cas de Game Over.
Dés-équilibre
Si le contenu de Mario Party Star Rush se veut plutôt consistant et varié, on regrettera cependant les problèmes d’équilibrage dans certains modes de jeux. Dans Tumulte des Toads, par exemple, le système d’alliés déséquilibre parfois totalement la partie lorsqu’un joueur réussit à en réunir trois ou plus. Ceux-ci, en effet, pèsent énormément sur le succès de pas mal de mini-jeux et rajoutent même des valeurs à vos lancés de dés. Et s’il est possible de voler des alliés à vos adversaires, les possibilités sont souvent rares, et les mini-jeux proposés par les boss – cruciaux pour le score étoilé – seront vite pliés par les joueurs les mieux accompagnés.
Également, les mini-jeux des boss proposent le principe de “coup final”, permettant au joueur ayant atteint les 50% de la jauge de vie du boss ou ayant porté le coup de grâce de bénéficier d’un bonus de score qui peut parfois faire basculer le résultat du mini-jeu au détriment du meilleur joueur. Le cas n’est pas omniprésent, mais suffit parfois à rendre amer le résultat d’une partie.
Pour autant, à quelques exceptions près, Mario Party Star Rush propose une foultitude de mini-jeux très bien pensés, souvent fun, et à la mécanique parfois génialement conçue. Certains feront appel à votre sens de la logique, d’autres à votre temps de réaction, et ce mélange permettra à tout le monde d’y trouver son compte selon ses préférences et ses qualités, sans jamais privilégier un seul type de joueur.
Aux cases manquées
Globalement, Mario Party Star Rush est loin d’être un mauvais jeu et fera le job que l’on attend de lui : proposer du fun entre amis ou en famille grâce à des mini-jeux riches en intérêt et à certains modes de jeux addictifs. Cependant, il est dommage que Nintendo n’ait pas voulu enrichir l’expérience de jeu avec un peu plus de finitions. Le roster de personnages, par exemple, se contente de têtes connues et archi-connues, issues de l’univers de Mario : Mario, Luigi, Wario, Waluigi, Yoshi, Peach, Daisy, … A part quelques surprises comme les deux derniers personnages déblocables, on regrette que Nintendo n’ait pas voulu réitérer l’expérience de Mario Kart et Super Smash Bros. en piochant dans d’autres univers tels que Zelda, Pokémon, ou encore Metroid pour étoffer la galerie et ne plus enfermer la licence avec Mario et ses camarades.
Et bien que le mode Tumulte des Toads soit suffisamment conséquent, la présence d’autres modes de jeu peu inspirés (à l’instar de Récital en Rythme) ternit un peu le tableau quand on sait que Nintendo nous a habitué en mieux en terme de créativité. Toutefois, ces quelques réserves ne suffisent pas à dessiner une ombre suffisamment large pour masquer les nombreuses qualités du titre.
LES TOPS | LES FLOPS |
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