[TEST] Paper Mario Color Splash : de la peinture plein les yeux

Découvrez notre test de Paper Mario Color Splash, le jeu qui vous fera répandre de la gouache sur l’île Barbouille !

FICHE TECHNIQUE :

  • Support : Wii U
  • Éditeur : Nintendo
  • Développeur : Intelligent Systems
  • Type : Jeu d’action et aventure
  • Date de sortie : 7 octobre 2016
  • Prix : 39.99 €

Testé sur Wii U à partir d’une version fournie par l’éditeur.

Paper Mario Color Splash semble être la dernière exclusivité de l’année sur Wii U. Peut-être même la dernière tout court. Mais outre ce léger détail, Nintendo s’est associé avec Intelligent Systems pour créer une nouvelle aventure dans la série des Paper Mario. Bien que chaque opus semble être apprécié, ce ne fut pas le cas de Mario Paper : Sticker Star en 2012. RPG délaissé pour un épisode clairement basé sur l’aventure, on espère alors que les problèmes seront réglés dans Paper Mario Color Splash même si la ressemblance avec son ainé saute tout de suite aux yeux. De plus, sa conceptrice, Risa Tabata, a tout de suite annoncé la couleur : le titre sera un jeu d’aventure. Sans son compère, comme on n’a pu le voir dans Mario & Luigi Paper Bros sorti en décembre dernier sur Nintendo 3DS, le plombier le plus célèbre du monde se voit donc œuvrer dans une nouvelle aventure sur la console de salon de Big N. Fini l’origami, dans cet opus c’est surtout la couleur qui aura toute sa place. Un concept qui rappelle fortement Splatoon. Il ne vous reste plus qu’à préparer vos pinceaux et c’est parti !

On écrit (mais surtout on peint) sur les murs :

Paper Mario Color Splash est un jeu haut en couleur. Il ne va certes pas vous décoller la rétine, mais il reste quand même assez beau. En effet, la puissance de la Wii U, par rapport à celle de la 3DS, a permis aux développeurs de jouer avec les textures, que ce soit sur le rendu global comme sur les effets de lumière. Évidemment, le gros du décor est fait de papier et de carton mais on trouve un peu de tout : de la roche, du tissu, beaucoup de peinture… Le résultat est une franche réussite et c’est un vrai bonheur de découvrir chaque nouvel environnement, d’autant plus que le game design a l’air d’avoir été vraiment soigné. Dans l’esprit, on reste tout de même assez proche de Mario Paper : Sticker Star. Beaucoup de joueurs avaient reproché à ce dernier son manque de personnalité, et à priori, ce n’est pas un reproche que l’on retrouve dans Paper Mario Color Splash.

On retrouve également la même ambiance délurée que dans Mario & Luigi Paper Bros, avec une histoire et des dialogues remplis d’humour et joliment construits. Le jeu, en effet, est vraiment drôle, agrémenté de répliques cinglantes qui nous ont fait décrocher quelquefois un franc sourire. Et bien que les dialogues soient parfois envahissants, notamment au début, on s’y accommode assez rapidement. De toute façon, nous n’avons pas vraiment le choix puisque dans Paper Mario Color Splash, plus question d’avance rapide. A noter qu’en ce qui concerne le domaine sonore, chaque tableau est accompagné de reprises jazzy des titres du célèbre moustachu.

Alors que les paysages nous rendent parfois rêveurs avec des plages paradisiaques et des couleurs vivifiantes, chaque élément de ce décor pourra vous donner quelques gouttes de couleur qui se montreront vite précieuses. Vous allez donc fortement agir avec votre environnement : faire tomber les noix de coco des arbres pour avoir un peu de peinture jaune, faire onduler quelques fleurs pour du bleu ou du rouge et ne pas hésiter à cogner dans les arbres pour une nuance de vert. Il est également possible de trouver des gouttes de peinture au hasard dans le monde ou en remplissant les tâches blanches qui croiseront votre route avec votre “marteau Splash”. Et lorsqu’un obstacle vous barrera la route, il faudra surement regarder différemment le tableau qui s’offre à vous. En effet, il y aura certainement une autre voie pour vous mener à la suite de votre aventure. Pour cela, il faudra user de la nouvelle technique qu’est le découpage. Avec l’aide de Peinturon, vous pourrez vous frayer un chemin dans les environnements en papiers du paysage.

Gameplay en papier pré-maché :

Du côté de la mécanique de jeu, on oscille entre le classique et le nouveau. Tout de suite, le côté aventure est mis en avant, avec des petites enquêtes à résoudre. Mais Risa Tabata, productrice du jeu, assume complètement ce choix. Elle avait d’ailleurs proclamé lors du salon californien :

“Il s’agit d’un jeu d’action-aventure. […] Je suis sûre que vous savez que, chez Nintendo, nous avons une autre série de RPG appelée Mario & Luigi. Et comme nous avons déjà bien établi cette licence, nous tentons de différencier Mario & Luigi de Paper Mario afin qu’elles n’entrent pas en concurrence. Nous nous sommes donc concentrés sur les éléments non-RPG pour les jeux Paper Mario.”

Autant dire que c’est plutôt clair. On retrouve néanmoins des phases de combats qui tendent plus du côté RPG, dans un style au tour par tour. Par contre, pas question d’autocollants comme dans Paper Mario Sticker Star, on verra un système de cartes qui ressemble plutôt à Mario & Luigi Paper Jam Bros, mais dans une version simpliste. En effet, il suffit juste de vous constituer un deck avec des cartes ramassées ou achetées afin de les jouer par la suite lors des phases de combats. Les cartes, aux premier abord, sont plutôt classiques : saut, marteau, rebond, fleur… La surprise réside néanmoins dans l’incrustation de cartes spéciales, les cartes “Trucs”, où de véritables objets font leur apparition dans cet univers cartoon. Mention spéciale à la tirelire en forme de cochon qui, pour mettre la raclée à vos ennemis, s’offrent quelques pas de dance hauts en couleur. Vous l’aurez compris, ce sont avant tout les cartes qui mèneront la danse. Mais ce n’est pas tout, Color Splash oblige, si vous colorez ces cartes, vous en accentuerez les effets.

Chaque carte étant à usage unique, il ne faudra pas hésiter à toujours en garder une petite réserve pour ne pas en manquer, même si l’on peut piocher une carte supplémentaire à la roulette contre une poignée de pièces d’or à chaque tour. Afin de maximiser l’effet de ses cartes, le sens du timing sera toujours de mise : appuyer au bon moment sur A permet d’enchaîner différents coups jusqu’à atteindre le seuil maximum de dégâts après l’affichage du fameux “Excellent !”. Toute carte étant perdue si on l’utilise, il faudra parfois retourner chercher le bon objet : soit dans sa cachette d’origine, soit au marché noir. Un système déjà inclus dans l’épisode précédent qui s’avère encore plus vicieux dans Color Splash, à cause de sa tendance à accentuer l’apparition d’un game over injuste si vous ne comprenez pas la logique à suivre du premier coup.

Pour couronner le tout, lors de ces passages, la manipulation des cartes se fait sur l’écran tactile exclusivement. Ne cherchez pas une alternative sur votre écran de télévision, il n’y en a pas. Encore moins en utilisant les boutons analogiques, ils sont inutiles dans ce cas là. Si cela parait être une bonne idée sur le papier,  dans la pratique cela n’apporte pas grand chose. C’est même peu accommodant la plupart du temps, où l’on a surtout l’impression de perdre son temps dans des manipulations sur l’écran tactile qui pourrait être beaucoup plus rapide. Dommage. Mais ce n’est pas le seul moment où le jeu bascule sur le gamepad. Lors de l’utilisation du découpage avec Peinturion (comme expliqué précédemment) ou encore lors des concours de pierre-feuille-ciseaux.

Rose, Noir, Rouge – Des couleurs à foison :

Comme chez ses prédécesseurs, nous retrouvons des décors sympathiques dans Paper Mario Color Splash, tout en couleurs… Enfin. Pas tant que ça. Car c’est là qu’est toute l’intrigue. Quand un Toad blanc est mystérieusement envoyé à Princesse Peach, notre héros décide de se rendre sur l’île Barbouille, un paradis de papier qui se vide de ses couleurs et qui a besoin de votre secours. Mais vous ne serez pas seul pour sauver le monde. Et ce n’est pas votre compère Luigi qui vous aidera à sortir de ce guêpier dans cet opus. En effet, votre nouvel acolyte se nomme Peinturion et n’est autre qu’un… pot de peinture. Il vous léguera le marteau Splash avec lequel vous pourrez rendre ses couleurs à tout ce qui en a été privé, et pourquoi pas, découvrir qui se cache derrière cet étrange blanchissement. Bien entendu, notre chère Princesse ne tardera pas à – attention, spoilers – se faire enlever par Bowser.

Bien que ce scénario ne présente pas de réelles surprises, il vous faudra tout de même une trentaine d’heures pour en venir à bout, et plus précisément, pour récolter toutes les étoiles. En effet, chaque niveau possède une ou plusieurs étoiles dont l’obtention ouvrira la voie vers un autre niveau. Le hic c’est que, bizarrement, alors que les différents chemins sur la carte de l’île s’entremêlent, vous pouvez très bien tomber sur une étoile qui ouvre une route vers un niveau déjà terminé, ce qui est pour le moins frustrant. Dommage.

Paper Mario Color Splash, qui reprend les assets de Splatoon pour les transposer dans le monde des Toads, n’a quand même pas répondu aux attentes des fans. Le fait qu’il ne soit pas un RPG, en effet, a largement déçu puisque qu’aucun vrai RPG estampillé Mario n’avait encore vu le jour sur Wii U. Mais on lui pardonne. A coup de marteau Splash. Ce dernier peut d’ailleurs être utilisé comme simple maillet ou vous permettra de redonner ses couleurs perdues au monde en faisant gicler de grandes et belles gerbes de peinture. C’est notamment aussi beau à regarder qu’amusant à provoquer ! Et on se prend assez vite au jeu, à savoir faire gicler de la peinture un peu partout même si une jauge (ou plutôt trois) se vide à chaque frappe et qu’il faut faire attention à ne pas se retrouver à sec…

LES TOPS LES FLOPS
  •  Plaisir des yeux dans cet univers coloré
  •  Un humour décalé et léger
  •  Une bande-son au top
  •  Des énigmes nombreuses
  •  Le marteau Splash
  •  Les cartes “Trucs”
  •  L’utilisation du gamepad
  •  Les étoiles mal réparties