[TEST] FIFA 17 : un collectif défaillant ou tactique payante ?

Voici que le champion en titre entre sur le ring, FIFA 17. Ressortira-t-il avec la médaille d’or cette année ou laissera-t-il l’occasion à son concurrent de réduire le score ?

Fiche Technique

  • Support : Xbox One, PS4, PC, PS3, Xbox 360
  • Développeur / Éditeur : Electronic Arts
  • Type : Simulation de football
  • Date de sortie : 29 septembre 2016
  • Prix : 69€99
  • Test effectué à partir d’une version Xbox One fournie par l’éditeur.

FIFA 17 remet son titre en jeu et comme l’année dernière, son premier et seul concurrent a dégainé le premier. La copie était propre et a de quoi mettre la pression sur le titre d’Electronic Arts. Pourra-t-on faire le même reproche à l’éditeur que l’an dernier, à savoir nous servir la même soupe que l’année précédente ? Si 2015 marquait l’accent sur les gardiens, 2016 sur l’intégration des sélections féminines, 2017 amorçait l’avènement du mode Histoire tant demandé par la communauté. Parvient-il à hausser le niveau de la licence ? Représente-t-il la forêt qui cache le grand recyclage de FIFA 16 ? Notre réponse dans notre test ci-dessous.

Une année en Premier League, quelle aventure !

FIFA 17 s’est ramené cette année avec la nouveauté de la décennie, celle qui a marqué l’esprit de tous les fans de football lorsqu’ils ont entendu la nouvelle (chez Gamer-Network évidemment) : le mode Aventure. Vous êtes dans la peau d’Alex Hunter, jeune footballeur qui fait ses débuts et qui, en une année, doit exploser sous les couleurs de son choix. Car si la publicité autour du jeu nous faisait peur en plaçant Man United comme destination, il est bel et bien possible de choisir parmi les 20 équipes de Premier League après votre journée de détection. De ce point de vue-là, c’est positif.

Electronic Arts n’a pas cédé au mode Histoire qu’une simple succession de matchs à partir d’un menu. Non, ce qui est agréable, c’est que la progression d’Alex Hunter profite d’une mise en scène exceptionnelle, efficace et nous sommes plongés réellement dans les coulisses d’un rookie qui sent la pression autour de lui. Des cinématiques pour illustrer ses conversations avec le manager, son coéquipier, sa mère, les rivalités ou seul dans sa chambre. Nous n’avons jamais l’impression que c’est trop. Par contre, le point négatif demeure que cela reste 100% scénarisé. À part les clubs à choisir, les scènes seront similaires que vous vous lanciez à Arsenal ou à Southampton. Vous serez prêté dans les dernières heures du mercato à un club de seconde division, vous reviendrez en Premier League en janvier, vos choix n’ont donc que très peu d’incidence sur votre année.

Vos preuves, il faudra les faire sur le terrain… mais pas seulement. Avant/après chaque match, vous devrez enchaîner les séances d’entraînement afin de faire progresser le joueur. Si dans les premières heures, on se livre facilement au jeu, la monotonie et l’usure commencent à l’emporter sur nos états d’âme, on pense même très vite à s’écarter du chemin de ce mode de jeu ou n’y revenir qu’épisodiquement. En cela, c’est plutôt inspiré qu’EA a décidé de ne mettre en scène le destin d’Alex Hunter que pour une seule saison. Certes, vous serez beaucoup à en demander plus, à désirer le faire entrer dans le panthéon du football avec des coupes du monde gagnées mais honnêtement, le rythme du jeu en pâtirait et deviendrait quasi-similaire au mode Carrière.

Excepté cela, l’immersion est juste fantastique. Lors de vos premières entrées, on assiste à une petite mise en scène qui fait son effet. Puis le coach est au bord du terrain en train de nous donner des consignes. Les commentaires de Pierre Ménès et Hervé Mathoux glissent quelques phrases au sujet d’Hunter, chacune de vos performances est scrutée avec un bilan noté, ce qu’il faut améliorer, etc. Les options de discussion sont parfois bien pensées mais superficielles (car zéro effet…), entre la modestie et l’arrogance. Après le match, on a droit à une interview avec une journaliste qui réagit à notre performance. Pas à dire, le boulot est bien réalisé de ce côté-ci.

Le gameplay, l’ombre au tableau malgré des mécaniques bien huilées

Il serait malvenu de parler d’un gameplay défaillant, néanmoins, FIFA 17 n’excelle pas forcément dans tous les compartiments de son jeu. Il faudra tout de même reconnaître une chose, contrairement à son “concurrent”, Electronic Arts a pris des risques. Cela se traduit par de grands changements sur les coups de pied arrêtés. Autant vous le dire sans passer par quatre chemins, la nouvelle mécanique pour frapper les tirs au but laisse à désirer. La maîtrise de celle-ci reste compliquée et les séances pourraient engendrer beaucoup de loupés. Par contre, les coups de pied arrêtés accueillent plutôt bien les nouveautés. Les corners, une fois le fonctionnement compris, demeurent beaucoup plus intéressants. À moins que vous ne soyez pas très doués, vous ne pouvez plus envoyer votre centre au quatrième poteau. Vous choisissez où le ballon atterrit et ensuite la puissance du tir, pareil pour les coups-francs. Et si jamais cela ne vous plaît pas, vous pouvez revenir sur une vue classique.

Outre cela, FIFA 17 reprend à peu près les mêmes ingrédients que FIFA 16, les changements ne sont pas majeurs. On apprécie toujours autant pouvoir tirer le maillot de son adversaire en plein duel, le gêner en le collant, tacler avec un timing parfait, d’autres fois avec un timing foireux. Enchaîner les passes, les une-deux. D’ailleurs, reste à savoir si l’utilisation de ceux-ci ne soit pas devenue trop aisée afin de marquer des buts. Surtout que dans FIFA 17, il y a un grand déséquilibre attaque-défense, dans le sens où il est encore devenu plus difficile de défendre. Pour le coup, nous avons connu un temps d’adaptation pour nous habituer à de nouvelles stratégies défensives.

Jouer contre l’IA n’a pas changé d’une année à une autre. Cela reste toujours aussi embêtant dès que nous augmentons le niveau à un degré coriace et avec cette difficulté à défendre, cela ne s’arrange pas. Ainsi, l’IA va multiplier les protections de balle en s’approchant de votre surface et se trouver plutôt facilement. À partir de là, vous avez intérêt à avoir un bon gardien ou à être concentré en défense afin d’éviter les cafouillages ou les bugs de collision. L’animation offensive n’est pas toujours exempte de tout reproche mais s’en sort globalement bien. Les joueurs ont toujours tendance à prendre la profondeur sur les ailes, à tenter les appels de balle et le timing sera primordial pour éviter le hors-jeu. Un accès rapide aux consignes est encore mis à disposition avec désormais sept choix entre Normal (au centre), défensif et offensif à trois échelons.

Pour le coup, le challenge sera vraiment au rendez-vous dans les niveaux de difficulté les plus élevés mais vous pourrez compter sur un soutien de taille : le douzième homme !

Une immersion qui se rapproche de la perfection

S’il existe un secteur dans lequel FIFA 17 est incontestablement le roi, il s’agit bien de l’immersion. En plus d’être plongé dans les coulisses d’un joueur de foot avec le mode Histoire, l’ambiance qui règne une fois le match lancé est simplement impressionnante. Le public n’a jamais été aussi vivant, animé, les réactions de la foule sont bluffantes. Lorsque les actions engendrent de la pression, les spectateurs l’accentuent de par leurs mouvements et EA nous le fait bien sentir en consacrant quelques plans caméra. Les chants immergent vraiment le joueur dans l’ambiance d’un grand stade, on les entend à rythme régulier et ils accompagnent donc nos parties et notre ferveur d’un grand rendez-vous.

Le passage au moteur Frostbite n’apporte pas dès le premier coup d’œil un changement frappant mais le résultat est plutôt cohérent en terme de modélisation du public mais aussi des joueurs. Comme chaque année, le résultat est inégal puisque seule une partie des joueurs est modélisée fidèlement. Néanmoins, le résultat est plutôt satisfaisant globalement. Mais, soyons honnêtes, au bout d’une heure de jeu, combien de joueurs s’attardent encore sur les graphismes avant match ? Beaucoup passent très vite au match et la modélisation que ce soit sur FIFA ou PES devient secondaire. Sur le terrain, la caméra reste assez éloignée du terrain et il est difficile de voir toutes les précisions réalisées en dehors des ralentis… Des ralentis qui se multiplient à FIFA pour justement s’attarder sur les réactions des joueurs et de l’arbitre.

Entre satisfactions et déceptions.

La grande satisfaction de ce FIFA 17 sera probablement sa durée de vie. Cela est dû à ses différents modes de jeu qui satisferont tous les publics. Les joueurs qui veulent se lancer en ligne pourront enchaîner les saisons pour se vanter d’avoir atteint la prestigieuse Division 1.  Fifa Ultimate Team reste plutôt classique, une équipe à constituer, un marché des transferts ouvert et qui se renouvelle sans cesse, des joueurs à gérer selon leur contrat et leur fatigue… Quelques défis viennent pimenter l’expérience de jeu ainsi que la draft. Si jamais tout cela vous embête, il est toujours possible d’enchaîner les saisons avec les équipes de votre choix sans avoir de souci de gestion.

Outre les fonctionnalités en ligne, on retrouve un mode Carrière plus élaboré que l’édition 2016. Des recruteurs à envoyer aux quatre coins de la planète pour ratisser le territoire et un centre de formation à remplir, des objectifs à respecter sur chaque partie du management, des joueurs à faire progresser via des sessions d’entraînement et bien des domaines qui ont été renforcés. Un joueur pourra réclamer son départ car il se sent mal à l’aise et vous n’aurez pas toutes les cartes en main pour le retenir. Il nous est notamment arrivé le malheur de voir Ozil demander son départ d’Arsenal car ayant le mal du pays, Giroud se blesser sept mois au bout de cinq jours de pré-saison (ok… ce n’est pas forcément un malheur).

On regrettera notamment qu’aucun effort n’ait été produit sur la place des femmes dans le jeu. Leur intégration dans le précédent FIFA était une excellente idée, révolutionnaire mais ne se résumait qu’à une simple compétition entre elles. Or, il aurait été agréable d’intégrer les clubs à l’heure où le niveau s’élève en France et ailleurs, au moins les équipes en ligue des champions. Pourquoi ne pas les intégrer dans le système FUT ou le mode Carrière. On attend à ce que la place des féminines soit plus approfondie à l’avenir. Maintenant que FIFA a donné la main aux femmes, autant leur offrir tout le bras.

Cette année encore, FIFA 17 aura de quoi occuper les fans de nombreux mois. Le système du Fifa Ultimate Team est toujours captivant, la petite nouveauté du mode Aventure fait son effet malgré quelques petits défauts et le mode Carrière fait le boulot sans sourciller. Quelques soucis en terme d’équilibre attaque-défense, quelques bugs de collision comme d’habitude mais les heures de jeu forgeront votre stratégie et vos mécaniques tactiques. FIFA 17 a de quoi tenir en haleine jusqu’à l’année prochaine…

LES TOPS LES FLOPS
  • Le mode Aventure, vraie nouveauté
  •  FUT fait toujours le boulot
  •  Toujours fun entre amis
  •  L’immersion dans le stade
  •  Le mode Carrière de plus en plus complet
  •  Les combats physiques toujours kiffants
  •  L’immersion dans le stade
  • Un peu déséquilibré en défense Des bugs de collision à la FIFA
  • Toujours le strict minimum pour les Féminines
  • Qui a eu l’idée des pénos ?
  • Pierre Ménès… mou comme jamais