Final Fantasy XV : nous y avons joué 8 heures, voici nos impressions

Square Enix organisait deux journées de découverte Final Fantasy XV pour la presse et nous étions présents lors de la première. Ce n’était pas qu’une simple démo, nous avons lancé le jeu à ses débuts et avons pu y jouer pendant près de huit heures. Ne vous inquiétez pas, aucun spoiler scénaristique n’a sa place ici.

T'es sûr faut venger le daron là ? On est bien ici...

Final Fantasy XV est attendu depuis une belle dizaine d’années par des fans qui n’ont jamais perdu espoir de le voir publié un jour. Il est bel et bien de retour malgré un contre-temps de deux mois qui, selon Hajime Tabata que nous avons rencontré à la Gamescom 2016, sera utilisé pour peaufiner le soft, empêchant un patch Day One conséquent. Voici ce que nous avons aimé et ce que nous avons moins apprécié dans nos huit premières heures de jeu de Final Fantasy XV.

Fluide, dynamique, le gameplay s’est montré rassurant

Final Fantasy XV vous place dans la peau de Noctis et il ne sera pas seul dans son périple car il est accompagné par 3 frères d’armes : Prompto, Ignis et Gladiolus. Comme tout bon J-RPG qui se respecte, nos alliés ne seront pas là qu’en guise de figuration et nous assisteront de bien des façons. Dans le combat, cela se traduit logiquement par trois options stratégiques en co-op puisque chacun d’entre eux possède ses propres caractéristiques. Prompto préparera un tir à distance sur la cible pour que vous enchaîniez ensuite par une attaque frontale, bon timing exigé et bouton approprié. L’exigence sera similaire pour la puissante attaque de zone de Gladiolus dont l’endurance et la pugnacité seront souvent sollicitées par le joueur. Quant à Ignis, il se montre plus précis dans son combo. Quoiqu’il en soit, l’utilisation de chaque coup spécial d’un allié sera limitée, ce qui demande réflexion quant à leur emploi.

Dans la réalisation, tout n’est pas toujours parfait. Nos amis attaquent l’ennemi que nous avons en “lock” et quand celui-ci se déplace, il se peut que l’attaque prenne du temps à être exécutée ou simplement manque à moitié la cible. Quant au joueur, il devra être vigilant à ce que la bonne cible soit lockée au risque que l’attaque spéciale soit employée sur un ennemi faiblard, le laissant aux prises avec un ennemi plus coriace mais moins armé.

T'es gentil mais je n'ai plus de sort Feu en stock... Alors on fonce !

Parlons des mécaniques de jeu. Nous avons été surpris positivement par la fluidité du gameplay. Si nous avons pu enchaîner les coups d’épées – entre autres – sur les premières bestioles rencontrées, très vite, il a fallu faire preuve de réflexion et de vivacité afin de poser des bases stratégiques. Le système de combat, outre les attaques spéciales des alliés, il se repose sur le Lock + Esquive ou Parade (avec la touche Carré) pour contre-attaquer et infliger des dégâts conséquents à l’ennemi. Outre cela, il est possible de se téléporter rapidement sur l’ennemi avec une simple touche, un mouvement connu sous le nom de “Eclipse”. Des mouvements offensifs limpides, des enchaînements intenses, des patterns à assimiler, les transitions entre phases d’attaque et phases de défense efficaces, ce n’est pas du côté du gameplay qu’il faudra chercher des noises à ce Final Fantasy XV qui s’en sort avec brio.

Le grand bémol qui handicapera les sessions de certains joueurs demeure la gestion de la caméra. Lorsque les ennemis affluent, que certains sont immenses, que l’on attaque de toute part, il existe un moment durant lequel la caméra ne suit plus. Nous sommes alors bien forcés de marquer un temps d’arrêt pour s’y retrouver et mettre en place le bon lock qui dirige naturellement la caméra.

Les éléments classiques de J-RPG sont également au rendez-vous avec customisation de nos personnages, arbres de compétences uniques à chacun d’entre eux. Ainsi, optimiser les aptitudes des alliés aura un impact direct sur vos combats avec par exemple, la possibilité d’octroyer à Gladiolus la capacité de s’interposer entre Noctis et son ennemi quand il est en situation défavorable. D’autres améliorations plus élémentaires permettent de booster la magie etc. On remarquera d’ailleurs que les menus et l’interface des arbres de compétence sont plutôt jolis.

10 PC à payer c'est rien mais ça devient vite 26 puis deux fois plus cher...

En conclusion, Square Enix a soigné la fluidité de son gameplay dont la maîtrise nécessite un temps d’adaptation, que ce soit pour maîtriser les différents systèmes d’attaque et les appliquer intelligemment ou les situations défensives avec le système de lock + esquive. Néanmoins, la prise en main est aisée, elle est aussi aidée par un tutoriel simple, les bonnes sensations de combats sont incontestablement au rendez-vous.

Néanmoins, tout n’est pas exempt de tout reproche et il est temps de se diriger vers un domaine cher à de nombreux joueurs.

Un univers fascinant parfois mal servi

Si l’exploration dans le monde Final Fantasy XV est agréable, ce n’est pas dû à la noblesse de ses graphismes, notamment au niveau des environnements désertiques qui ne font pas honneur aux consoles dernière génération. Certes, l’équipe de Hajime Tabata a encore quelques semaines pour peaufiner les détails mais nous avons rencontré quelques sources d’inquiétude. Les parois rocheuses, les textures des différents éléments, les premières heures de jeu seront difficiles pour ceux qui recherchent une réalisation réussie à 100%, du moins sur la version que nous avons testé. Par contre, nous sommes habités par l’étrange sensation que cela s’améliorait au fur et à mesure que l’on avançait dans le jeu. Certes, nous sommes loin d’un open-world chatoyant comme a pu l’être The Witcher 3 mais l’avancée dans un décor plus forestier ou la visite d’une ville s’est faite à travers un cadre plus soigné.

Excusez-moi, vous avez des rāmens ?

La modélisation des personnages par contre ne présente pas de défaillance. Les séquences d’action sont parfois entrecoupées de cinématiques, les premières liées directement au film Kingsglaive, d’autres complètement indépendantes, on y verra la patte des studios japonais avec des visages modélisés avec réussite, leurs regards captivant tout notre attention et souvent emplis d’émotions. Par contre, nous ne pouvons pas en dire de même pour le bestiaire qui, même s’il paraît extrêmement varié, ne brille pas toujours par les détails apportés à son design.

Nous sommes souvent lancés devant quelques panoramas plutôt reluisants, les régions sont immenses, parfois nous gagnons en hauteur et c’est là que Square Enix décide de nous en mettre plein la vue. Malgré toutes les menaces qui pèsent sur la région, l’envie d’y passer quelques vacances naît et c’est accentué par la conduite de la Regalia qui n’est proposée que pour offrir un moment de détente aux joueurs (mais nous y reviendrons plus tard).

D’ailleurs, la direction artistique fait ses preuves malgré cet handicap du côté des graphismes. On se prend très vite au jeu, on est très vite porté par son univers, par la soif d’exploration, curieux de découvrir les différents endroits et combattre autant les adversaires que les bêtes. On remarquera la nuance artistique entre le premier chapitre et les suivants. Avant que Noctis n’apprenne la mort de son père, le ciel est bleu, l’envers du décor paraît presque vacancier, ce qui rend la progression paisible malgré les affrontements. Une fois qu’il l’apprend, le ciel est nuageux et parsemé de quelques averses, certains cadres deviennent chaotiques. Le changement est plutôt appréciable.

Attendez les mecs ! On est dans Final Fantasy ou Xenoblade Chronicles ? Regardez ça !

On appréciera aussi le contraste jour / nuit. L’ambiance et la réalisation restent sensiblement différentes. Nous avons notamment été captivés par une quête secondaire nous lançant sur les traces du monstre de Duscae, en mode furtif, où la brume dissimulait notre poursuite derrière un Béhémot séduisant de par sa silhouette, une mise en scène simplement envoûtante.

Malgré la mise en garde de nos compagnons à propos des dangers nocturnes, nous avons décidé de conduire un soir de pleine lune et si ce n’est pas un loup-garou qui nous attendait, le géant de fer nous a simplement écrabouillé en quelques secondes. C’est aussi ce qui nous a frappé dans Final Fantasy XV, nous avons rencontré à de multiples reprises des créatures contre qui nous n’avions aucune chance de nous en sortir, et pas que de nuit. Il nous restait donc à farmer, à enchaîner les contrats de chasseurs pour gagner de l’XP ou à fuir comme des petits avortons.

En ce qui concerne la nuit, on se contentera simplement d’écouter les conseils d’Ignis, de ne pas vadrouiller et d’installer son campement ou de louer une caravane pour dormir…

Enfin, nous saluerons le travail de Yoko Shimomura. La musicienne japonaise a déjà officié pour Xenoblade Chronicles, Kingdom Hearts et Mario & Luigi. Aucun doute que sa participation à Final Fantasy XV contribuera à l’appréciation du soft. Quelques musiques classiques, séquences de violons permettent aux cinématiques d’être portées par une émotion sans pareille. A un moment précis, il serait presque juste de se considérer plus fasciné par la symphonie que par la scène en elle-même. Simplement remarquable.

No Need for Speed

Quand les spectateurs ont vu voler la Regalia, ils se sont enflammés et certains demeurent, depuis, impatients de la conduire. De ce côté-ci, c’est un peu la douche froide puisque la voiture a engendré son lot de déceptions. La première concerne tout simplement son maniement, nous avons le choix entre la conduite automatique et la conduite manuelle qui, en fait, est assistée. Ainsi, vous n’aurez pas réellement besoin de la conduire, elle tient la route seule et prendre le volant ne se traduit réellement que par la pression d’un bouton. Et si vous pensez en profiter pour mettre le turbo, freinez-vite vos ardeurs car nous n’avons jamais l’impression de dépasser les 50 km/h. Nomura puis Tabata avaient prévenu, sa conduite ne doit représenter qu’un moment de détente comme on peut le passer dans la vraie vie. De ce point de vue là, c’est réussi. Du côté des sensations… beaucoup moins.

Autant vous dire qu'on a pris la poudre d'escampette...

Néanmoins, quelques fonctionnalités sympathiques concernent la Regalia. Elle fait partie des rares moyens de locomotion que nous avons à disposition, on sait déjà que les chocobos ont aussi ce rôle. Sachez qu’il est possible de personnaliser la prestigieuse voiture, changer sa couleur notamment, celle des jantes etc. Il sera nécessaire de faire le plein d’essence pour voyager avec, contre la somme de 10 Gils Ne dépensez pas toute votre monnaie dans les boutiques et dans les restaurants disponibles dans tous les checkpoints que nous avons pu découvrir. Il est évidemment conseillé de faire le plein de potions avant de se lancer dans une quête au risque de lutter réellement dans l’accomplissement de celle-ci.

Quelques activités viennent varier le gameplay de façon plus pacifique. Ainsi, quelques animations pour nos quatre héros ont réussi à nous faire décocher un sourire. C’était notamment le cas des talents de photographe de Prompto qui emploie son smartphone à profusion. Vous serez ainsi invité à visionner ses photos après chaque sommeil, le temps de voir que le bouton Share n’est pas si indispensable sur PS4 (et son équivalent sur Xbox One). Aussi, une quête secondaire nous amènera à nourrir un chat en lui offrant un poisson que nous aurons nous-même pêché. Noctis a en effet des aptitudes grandioses dans le domaine et ce sera à vous de bien manier sa canne et à attraper le poisson, plutôt fun la première fois.

Après huit heures…

Malgré quelques défaillances sur les graphismes de l’open world et une Regalia dont la conduite n’en est pas vraiment une, Final Fantasy XV est parvenu à nous imposer de belles et intenses séquences de combat. La production de Square Enix tant attendu nous a rassuré sur son gameplay mais aussi sur l’avancée scénaristique de son jeu, on se laisse porter par la quête de Noctis et sa bande. Quelques détours avec des sessions de farm et de la chasse de monstres seront nécessaires pour se préparer intelligemment au chapitre 4 dont les combats titanesques devraient impressionner les joueurs. Ces huit premières heures s’avèrent positives pour un jeu qui ensorcellera les fans de la série mais pas seulement…