La version PC étant sortie l’année dernière, la version console de Warhammer The End Times Vermintide sur PS4 et Xbox One était très attendue des joueurs fans de jeux d’action en coopération. Le jeu de Fatshark AB saura-t-il se démarquer ? Réponse dans ce test.
Fiche Technique
Plateforme : PC, PS4, Xbox One
Développeur : Fatshark
Éditeur : Fatshark / Games Workshop
Type de jeu : Action/FPS
Date de sortie : 23 octobre 2015 (PC), 4 octobre 2016 (PS4/Xbox One)
Prix : 39,99 €
Test réalisé à partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur.
La coopération, la clé du succès
Warhammer The End Times Vermintide est donc un jeu d’action à la première personne, entièrement en ligne, comprenez pas là que vous ne pourrez pas jouer au jeu si vous ne disposez pas d’un abonnement PlayStation Plus ou Xbox Live Gold, et qui est développé par le studio suédois Fatshark et inspiré de la licence de Games Workshop, Warhammer. Ces derniers ont créé cet univers dans les années 1980, pour servir de cadre à un jeu de figurines, qui sera ensuite décliné sous divers produits, dont les jeux vidéos. Il s’agit d’un univers qui a su s’imposer et se développer au fil des années, jusqu’à donner naissance à Warhammer 40,000, l’extension futuriste de cette franchise. Cependant, c’est l’univers Dark Fantasy qui nous intéresse ici et plus particulièrement les Skavens, des hommes-rats, qui semble annoncer la fin des temps. Seul un groupe d’aventuriers forts et courageux semblent en mesure de les arrêter et c’est au joueur d’endosser le rôle de sauveur, mais que faire si tout est déjà fini ?
Moins d’un mois après sa sortie, le titre s’est vendu à plus de 300 000 exemplaires, prouvant que les connaisseurs attendaient sa sortie avec impatience, mais avec la version consoles qui vient de sortir, le jeu arrivera-t-il à toucher plus de joueurs ? Les non-initiés à la franchise Warhammer et à son univers si riche pourront-ils apprécier le titre ? Découvrez nos impressions sur Warhammer The End Times Vermintide.
Attention à ne pas se laisser submerger !
En premier lieu, un didacticiel vient nous apprendre les bases du jeu, nous apprenant rapidement à nous battre pour affronter les menaces qui se dresseront sur notre route. Nous apprenons donc que notre personnage est capable de frapper plus ou moins fort avec son arme de corps à corps pour faire le plus possible de dégâts. Il est aussi possible d’esquiver les attaques ennemis dans diverses directions ou de parer leurs attaques, tant que notre personnage nous le permet, grâce à un système de bouclier nous indiquant si notre garde est sur le point d’être brisée. Enfin, on peut repousser les ennemis lorsque ceci sont trop proches et trop nombreux, ce qui arrive souvent. Le système de combat est assez intuitif et bien pensé, ce qui fait qu’une fois les bases assimilées, les joueurs pourront se faire plaisir en se lançant dans la mêlée pour affronter des ennemis toujours plus coriaces.
Le jeu nous fait affronter des vagues continues d’ennemis, obligeant le groupe à rester soudé pour parvenir à survivre à des ennemis mortels et toujours en surnombre. Pour affronter ces derniers convenablement, nous pouvons donc utiliser notre arme de corps à corps, mais aussi une arme à distance, nous permettant de prendre moins de risque. De plus, en fonction de votre personnage, ce dernier aura plus d’affinité avec l’une ou l’autre de ces armes, changeant radicalement le gameplay. Nous avons donc la forestière avec son arc lui permettant de se battre à distance et possédant des dagues pour vaincre les ennemis trop proches. Il y a aussi la sorcière flamboyante, qui peut se charger de faire brûler les ennemis à distance. Pour les joueurs préférant le corps à corps il y a le soldat impérial, se battant avec une arme lourde à deux mains et le ranger nain, qui se chargera de parer les assauts ennemis avant de les embrocher avec son épée. Enfin, le répurgateur est un personnage à mi-chemin entre corps à corps et attaque à distance, puisque celui-ci se bat avec une rapière dans une main et une arme à feu dans l’autre. Chaque personnage dispose donc de son gameplay propre, permettant aux joueurs de trouver le personnage correspondant le plus à son style de jeu, ce qui est un bon point puisque tous les types de joueurs pourront profiter du jeu, même ceux qui ne connaissent pas la franchise Warhammer. Des objets seront également à votre disposition, comme diverses bombes pour faire le plus de dégâts possible dans les rangs ennemis, des objets de soins, permettant de vous soigner ou de soigner un allié, ou encore des potions donnant divers effets, comme de la force supplémentaire ou une vitesse accrue. Ces objets sont des bonus vous permettant de vous sortir de situations extrêmes, ce qui renforce cette impression de s’en sortir in extremis.
Dans le jeu, il faudra donc compter sur ses alliés et ne pas hésiter à les aider s’il se retrouvent dans une situation délicate. Que ce soit pour les empêcher de tomber dans un gouffre ou pour les relever après qu’ils aient été mis à terre par une vague d’ennemis particulièrement hostiles, il ne faut pas laisser tomber ses coéquipiers, car seul, vous n’avez aucune chance de parvenir à vos fins. Ces mécaniques permettent une vrai cohésion entre les différents personnages et elles sont vraiment bien intégrées. L’expérience voulue par les développeurs est clairement de la coopération entre les joueurs et les mécanismes vont dans ce sens, puisque les personnages ne sont pas surpuissants et les points forts des uns sont les points faibles des autres, permettant une véritable synergie.
Entre chaque mission, on se réfugie dans une taverne dans laquelle nous pouvons changer de personnage, modifier notre équipement ou décider de la prochaine mission à accomplir. On peut aussi utiliser la forge, qui nous laisse forger une nouvelle arme en sacrifiant cinq autres armes, améliorer nos armes pour débloquer des compétences passives pouvant faire la différence au combat et détruire certaines pièces pour gagner des ressources afin d’utiliser la forge. Concernant les missions, on peut rejoindre une partie rapide en choisissant le mode de difficulté afin de se lancer rapidement dans la mêlée ou on peut choisir une partie avec des critères personnalisés. A ce moment-là, nous pouvons choisir la mission à effectuer, la difficulté et si la partie est ouverte à tous ou si nous voulons jouer seulement avec des amis. On peut aussi jouer seul, les autres compagnons seront alors gérés par l’intelligence artificielle, bien travaillée, car celle-ci pense à soigner ses coéquipiers blessés ou à vous relever si l’ennemi parvient à vous mettre à terre. Le travail sur l’intelligence artificielle permet donc de se passer des joueurs dans les plus faibles niveaux de difficulté, mais en mode de difficulté supérieur, il vous faudra faire appel à d’autre joueurs, car si l’intelligence est bien programmée, seul les compétences et l’équipement des joueurs fera la différence dans ces niveaux.
Les missions se font donc à quatre héros, chacun devant surveiller les arrières de ses compagnons. Dans ce jeu, on est obligé de jouer collectif, au risque d’échouer à la mission, nous faisant perdre une chance de récupérer de l’équipement. Il n’y a pas de tir allié dans les modes de difficulté les plus bas, mais ce mode s’active automatiquement lorsque nous nous lançons dans les missions avec un niveau de difficulté élevé. Une mission dure en moyenne trente minutes, durant lesquelles la moindre erreur pourra vous coûter la victoire. Cette tension est un bon point pour le jeu, puisque cela va dans le sens de l’expérience voulue, de l’ambiance générale, qui nous fait bien comprendre que dans cet univers, il n’y a pas de seconde chance. Réussir une mission nous fait donc gagner de l’expérience, mais surtout de l’équipement plus ou moins rare en fonction de notre réussite à un test de chance, représenté par des dés. On peut augmenter ses chances avec des grimoires à récupérer dans les niveaux, mais il faut faire attention : plus vous ramasserez de grimoires, plus la vie maximale de l’équipe est réduite, rendant le jeu plus difficile. De plus, tenir un grimoire vous empêchera de ramasser des objets de soins, il faudra donc choisir entre l’intérêt collectif et l’avidité, sachant que si vous échouez la mission, vous perdrez aussi votre chance de gagner de l’équipement. Cette mécanique de gameplay est assez intéressante et bien pensée puisque les joueurs devront alors faire un choix qui risque de mettre toute l’équipe dans une situation tendue, pouvant influencer directement sur la réussite de la mission.
Des aventuriers faits comme des rats
Les Skavens représentent la menace à laquelle notre groupe d’aventurier est confrontée. Ce sont des sortes d’hommes-rats assoiffés de sang et hostiles et vous devrez affronter des vagues d’ennemis pour vous frayer un chemin jusqu’à l’objectif. Différents types d’ennemis viennent bousculer la routine qui pourrait s’installer, en plus des ennemis de base. Chacun d’entre eux permet à l’ennemi d’adopter une stratégie particulière, rendant le challenge plus corsé, pour le plus grand bonheur des joueurs aimant la difficulté. Nous avons donc :
- Les Vermines de choc, portant des armes et des armures lourdes, il faut alors les frapper de toute nos forces pour espérer les mettre à terre.
- Les Coureurs d’Égout, présent pour nous clouer au sol et nous poignarder, nous rendant vulnérables aux attaques des autres Skavens qui se feront une joie de nous étriper.
- Les Mitrailleuses Ratling, qui se chargeront de nous soumettre à distance, nous obligeant à rester à couvert aussi longtemps qu’il le faudra.
- Les Globadiers, qui étendront un tapis de poison au sol afin de nous rendre vulnérable aux assauts des ennemis ou de nous obliger à quitter notre abri.
- Les Chefs de Meute, nous attrapant au cou et nous isolant de notre groupe, afin que les Skavens puissent nous mettre à terre, affaiblissant l’équipe au fur-et-à-mesure.
- Les Rats Ogres, des monstres imposants et violent qui viendront briser nos os si nous ne prenons pas garde et avec une forte résistance. Seul le travail d’équipe en viendra à bout.
Petite nouveauté, déjà présente sur la version PC depuis quelques temps : le mode survie, qui nous invite à affronter des vagues d’ennemis de plus en plus importantes. Ce mode de jeu nous met donc dans une situation extrême où nous devons faire face à l’ennemi jusqu’à notre mort, ce qui reste cohérent avec l’univers et nous invitant à vivre la fin du monde tel que nous l’avons connu. Notre objectif est de tenir le plus longtemps, afin de remporter le plus possible de matériaux pour la forge, poussant les joueurs à affronter la mort autant de fois que nécessaire pour forger une nouvelle arme. Seul point négatif, les récompenses ne sont pas toujours au rendez-vous et on regrettera que ces dernières auraient pu être plus élevées pour motiver les joueurs.
En tout, 16 cartes sont disponibles dans le mode aventure. Souvent rébarbatives, malgré certaines surprises venant casser la routine, ces cartes vous feront voyager à travers la ville d’Ubersreisk, jusqu’à la forteresse de Schluesselschloss en passant par les Montagnes Grises. On regrettera cependant le peu d’interactivité avec le décor, se limitant à des coffres et quelques éléments-clés dans les niveaux. Ainsi, on ne peut pas détruire de caisse pour trouver des munitions ou utiliser l’environnement pour nous débarrasser des ennemis, ce qui est dommage et aurait pu donner une toute autre saveur à ce jeu. Le mode survie vous permet de rejouer sur des cartes du mode aventure ou d’autres cartes spécialement créées pour l’occasion, ce qui permet d’augmenter la durée de vie. Cependant, certains joueurs risquent rapidement de se lasser de cette répétitivité dans l’action ou dans les décors, mais les joueurs à la recherche des meilleurs équipements ne verront aucun problème à refaire les mêmes missions encore et encore pour mettre la main sur des équipements toujours plus rares et toujours plus puissant. Pour combattre le sentiment de routine, des objectifs peuvent apparaitre, comme défendre une position ou ouvrir une porte avec des explosifs. Sinon, le reste du jeu se déroule dans un couloir où vous devrez vous contenter d’avancer en brisant des crânes. Les joueurs les plus motivés pourront aussi chercher les grimoires afin d’améliorer leur chance de débloquer des équipements puissants en fin de mission.
L’univers de Dark Fantasy est bien soignée et on ressent que le monde s’écroule autour de nous. Le désespoir et la peur se ressent tout au long de l’aventure et le mode survie participe à cette impression en nous laissant sur une carte, affronter des vagues successives d’ennemis jusqu’ à la mort. Le jeu dispose des voix anglaises, bien doublées et on ressent la peur et l’empressement dans les dialogues. Le jeu des acteurs vient renforcer la sensation que tout est fini et que seul notre volonté nous permet de ne pas flancher alors que tout semble perdu.
En fin de compte, le jeu de Fatshark AB réussit son portage sur les consoles de Microsoft et Sony, apportant une expérience de jeu très agréable. Cette version comprend tous les DLC sortis sur PC et les différentes corrections qui ont été apportées sur le jeu au fil de l’année écoulée, nous permettant de mettre la main sur un jeu soigné et abouti. On regrettera seulement certains choix qui ont été faits, mais cela ne vient aucunement entacher la qualité du titre. Même sans connaitre l’univers, un joueur pourra apprécier le jeu, et cela pourrait même constituer une porte d’entrée à cet univers de Dark Fantasy.