Un ancien développeur employé chez Ubisoft a publié un témoignage accusateur sur ses conditions de travail…
Quoique beaucoup en pensent, le monde professionnel du gaming n’est pas le monde des bisounours. Non, tout le monde ne passe pas ses journées à joueur aux jeux vidéos en buvant du Coca-Cola (bon ok, on boit du Coca mais pas en jouant !). La réalité pourra faire tomber des illusions mais elle est tout aussi complexe que dans n’importe quelle entreprise, voir même plus stressante par moments à la vue des très fortes attentes des fans vis-à-vis des super-productions. Et même si ce non-dit est un peu la manière de garder la « magie » du jeux vidéo, le plaisir qui résulte de voir un jeu fini est parfois le résultat de nombreux mois de durs labeurs. C’est ce qu’un développeur a essayé d’exprimer d’une façon « coup de gueule ».
C’est avec quelques grammes d’alcool en trop dans le sang que cet ancien développeur de chez Ubisoft vient de faire partager sur Reddit son expérience passée après plusieurs mois dans l’entreprise. Il y fait des révélations sur les coulisses de l’éditeur et plus particulièrement sur les conditions de tenue du planning de sortie des jeux plus que tendu. Petite précision, depuis son message a été supprimé, mais vous pourrez le consulter plus bas. Le développeur s’attaque tout d’abord à nul autre qu’Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, pour ensuite accuser les trop longues heures de travail et les décisions trop « business » de ses anciens supérieurs:
J’étais en réunion avec Yves Guillemot en personne, où il expliquait qu’il ne se souciait pas des joueurs PC qui « sont à 90% des pirates » […] Nous travaillons de 50 à 70 heures par semaine (le dépassement des 37h n’est pas rémunéré) […] Nous pouvons sortir un jeu buggé de merde ou un bon jeu quelques mois plus tard, mais nous devons nous tenir à ce qui est le mieux pour nos prévisions budgétaires, parce que chaque jeu dès sa conception a déjà une date de sortie et les recettes du jeu. »
Le développeur dit ne pas avoir travaillé sur Assassin’s Creed Unity, qui subit actuellement les foudres de nombreux fans pour être sorti « trop tôt » et comporter des bugs de jeunesse (qui seront bien entendu vite corrigés par des patchs). D’après le report dont il parle et la récente publication de son message, il est supposé qu’il a travaillé sur Watch Dogs. Son retour d’expérience est aussi une façon choc de se rendre compte que les motivations dans le secteur du gaming ne sont pas souvent les mêmes et que, bien que les joueurs prônent la qualité et le plaisir de jeu, les entreprises restent des entreprises et elles doivent faire des chiffres de vente pour continuer de nous proposer des jeux exceptionnels. Mais si l’on prend du recul par rapport à ce témoignage, quelle est la vraie stratégie à adopter face à la pression constante des deadlines, de la compétitivité des entreprises concurrentes et des joueurs qui réclament des gros jeux de plus en plus souvent ?