Plus que jamais influent, l’autorité du site Metacritic fait toujours débat …
Metacritic est depuis des années au cœur des débats. Certains pointant du doigt sa crédibilité, d’autres n’hésitant pas à s’y fier pour justifier ou non la suprématie d’un jeu sur un autre. On revient aujourd’hui sur l’influence du site, son poids dans l’industrie vidéoludique et sa légitimité. Rappelons pour débuter que Metacritic est un site web fondé en 1999 dans le but de collector les notes de la presse spécialisée concernant des produits culturels comme les films, les livres, les albums de musique ou encore (et c’est ce qui nous intéresse ici) les jeux vidéo, afin d’en tirer pour chacun son « Metascore », à savoir une moyenne des avis sur 100 sensée refléter la qualité du produit en question. Néanmoins, certains doutes subsistent quant à la perspicacité du site et surtout de ses méthodes. Premièrement, tous les sites professionnels ne figurent pas sur Metacritic, et si l’accès au site a longtemps été réservé aux médias anglophones, il s’ouvre désormais au reste du monde, sans pour autant accueillir tous sites faisant autorité au sein de leur pays. À titre d’exemple, seuls Gameblog et JeuxActu sont pris en compte en ce qui concerne la France. Deuxièmement, et c’est sans doute le point le plus sensible, tous les sites n’ont pas la même notation ou le même barème lorsqu’il s’agit d’établir la critique d’un jeu, certains optant pour une note sur 5, d’autres sur 10, sur 20 et parfois même sur 40, ce qui pousse donc Metacritic à étalonner toutes ces notes sur 100. Cependant, un 4/5 sur tel site, ne « vaut » pas nécessaire un 8/10 sur un autre, et pourtant, le site affichera dans la majorité des cas (il existe également un système de grade plutôt obscure) une note de 80 pour chacun des deux avis, ce qui équivaut donc à une appréciation équivalente dans l’absolu, sans qu’elle le soit réellement.
Plus que jamais influent, Metacritic dicte aujourd’hui la tendance mondiale, faisant office de vitrine instantanée sur les ressentis de la presse spécialisé (et même des joueurs avec une partie dédiée), allant jusqu’à finalement s’apparenter à une agence de notation. Une autorité symbolisée par l’apparition des Metascores sur certaines fiches produits d’Amazon -la célèbre plateforme e-commerce- l’année dernière. Les éditeurs n’hésitent donc plus à insérer certaines clauses dans les contrats qui les lient aux développeurs et qui se réfèrent, à la sortie du jeu, à sa moyenne sur le site américain. Si, en soi, l’idée d’accorder des primes en fonction des notes -et donc de la qualité du jeu- n’est pas absurde, pour toutes les raisons évoquées plus haut elle en devient bancale et même plutôt malsaine. Il est donc légitime de se demander comment réagirait Metacritic si tous les médias se passaient à l’avenir de notation, comme Joystick l’a récemment annoncé. Une nouvelle qui a justement fait réagir Jonathan Cooper de chez Naughty Dog sur Twitter, profitant du réseau social pour revenir sur Metacritic, ses Metascores et plus particulièrement la légitimité de se baser sur ces notes pour négocier les primes. L’intéressé conclut alors en précisant que ce n’est pas tant le principe d’attribuer des primes en fonction de la qualité du jeu qui pose problème, mais plutôt la façon dont Metacritic juge cette qualité qui est à remettre en question.