Y’a le mauvais survival : c’est le jeu où tu ne vois rien, tu explores, tu as peur. Et puis y’a le bon survival, bon, tu ne vois rien, tu explores, tu as peur, mais c’est un bon survival et puis il y a Syndrome.
Fiche Technique
- Support : PC/Mac. PS4 et XBox One à venir
- Développeur / Éditeur : Camel 101
- Type : Survival Horror
- Date de sortie : 6 octobre 2016
- Prix : 22€99
- Test effectué à partir d’une version presse fournie par l’éditeur.
Le studio indépendant Camel101 s’est frotté au genre Survival Horror avec Syndrome. Un type de jeu intéressant mais difficile, car tout est dans le dosage de l’ambiance et de la difficulté. Donner suffisamment d’outils au joueur mais au compte goutte, pour qu’il ne se sente pas puissant face à l’adversité. Dosage réussi ? Tâche ô combien difficile de le dire car le problème du survival est que justement tout est question d’ambiance et donc de ressenti personnel, d’affinité avec le genre et de la capacité à s’immerger totalement dans l’univers proposé.

Jouons avec les codes ?
Ayant mis la main sur un colis d’origine inconnu, l’armée a réquisitionné, pour le transporter, le vaisseau spatial civil dont vous êtes officier. Bonne idée si la préoccupation principale est la rapidité de livraison, moins bonne idée si on tient au colis et au bon déroulement de la dite livraison. Car oui vous vous en doutez il y a un problème, du moins le problème a déjà eu lieu lors de votre réveil en cryostase. Beaucoup de morts et un vaisseau dysfonctionnant en raison d’avaries, de sabotage et de combats menés dans le réfectoire. La cause ? La folie semble s’être emparée des membres de l’équipage.
Et déjà, car je sais que tu es un lecteur ayant un sens de la critique développé, tu te dis que tu vois où tout cela va nous mener. Le titre du jeu laissant peu de place au suspens. Et pourtant, venant d’un jeu indépendant on pouvait en attendre plus. Un scénario qui jouerait avec les codes pour mieux s’en défaire, une ambiance oppressante mise en scène originalement. Quelques dizaines de minutes passées et une désillusion relative qui pointe au bout d’un couloir mal éclairé.
Car oui Syndrome utilise tous les codes sans forcement réussir à en faire autre chose que des clichés. Exemple avec le jump scare (un effet effrayant censé vous faire littéralement sauter de votre siège)
Car oui au niveau sonore, ça hurle, ça crie, ça grince, ça couine, ça grogne et ça renifle. Souvent sans raison d’ailleurs, car même lorsque aucune créature n’est à portée, on entend des sons qui ne devraient pas exister. Syndrome aurait pu insister sur la dualité paranoïa/rationalité : ai-je bien entendu ? Mes sens me jouent-ils des tours ? Ai-je bien vu une ombre traverser le couloir ? Suis-je victime d’hallucinations ?
Mais non, soit la sauce ne prend pas soit l’occasion est manquée.
Si au niveau sonore on en prend parfois plein les écouteurs, au niveau visuel, si on se rend bien compte que le jeu est bien réalisé, on arrive assez peu à distinguer ce qui se passe. Car là aussi le cliché est au rendez-vous. Pour faire peur, plongez le joueur dans le noir. Du coup on ne voit pas grand chose, on se demande comment fait un équipage pour vivre avec si peu de lumière et comment font les techniciens pour travailler sans la moindre lampe torche. Voire comment travailler tout court tant le vaisseau semble vide.
Des interactions limitées.
Le problème avec un vaisseau vide c’est le nombre d’interactions possibles, tout au plus quelques outils (dont on ne peut se servir) disséminés pour remplir le décor et les éternelles caisses disposées au milieu du passage du héros qui ne sait ni sauter, ni escalader. Oui ceci est fait pour enfermer encore plus le joueur, lui faire développer une forme de claustrophobie et oui le genre se veut dirigiste, mais la sensation d’être téléguidé par les survivants du vaisseau est très (trop) importante.
Finissons avec les combats. Là encore le survival se détache, en général, des combats explosifs et nerveux, mais Syndrome fait preuve d’une mollesse dans ce secteur en introduisant un paradoxe : le sprint en marchant.
Oui écrit comme ça, ce n’est pas très évident, mais à la vue d’un ennemi agitant frénétiquement bras et jambes dans un effort surhumain pour vous attraper, alors que vous réussissiez à maintenir la distance juste en reculant, vous comprendrez mieux.
En résumé Syndrome est un jeu moyen, qui pourra vous procurer cette sensation de peur et d’angoisse si vous réussissiez à entrer dans son ambiance dépouillée. Pour les autres, passez votre chemin, l’ennui sera votre seule compagne.