Call of Duty c’est comme le père noël, chaque année il revient à la même période, voyons voir si cette année, il y a des nouveautés dans sa hotte !
Trois années se sont écoulées depuis COD Ghost, c’est donc au tour d’Infinity Ward, studio à l’origine de la franchise Call of Duty, de sortir son opus. Après donc un épisode sobrement appelé « Ghost », plutôt réussi et qui marquait l’entrée de la franchise dans l’ère du « futur proche », cette fois-ci, Infinity Ward semble vouloir se réapproprier une nouvelle fois sa franchise, marquer les esprits en sautant dans la guerre futuriste avec COD : Infinite Warfare.
L’espace pour terrain de jeu :
Ayant épuisé les ressources naturelles de la planète terre, l’Homme, sous l’égide de l’ASNU (Agence Spatiale des Nations Unies) est parti coloniser les différentes Planètes ou Lunes du système solaire à la recherche de nouvelles ressources à piller. Plusieurs décennies ont passé et les Colonies commencent à se rebeller. Alors que dans la plupart des films, livres ou jeux de science fiction ayant le même thème que COD IW, ici le parti pris est celui de la Terre, toute seule au milieu des grandes et méchantes Colonies et pratiquement sans défense. Vous vous en doutez, le scénario de ce COD IW tient sur un timbre poste, sauver la planète Terre !
Vous incarnez donc le Lieutenant Nick Reyes, fraîchement promu au titre de Capitaine du Rétribution, vaisseau spatial de combat de l’ASNU, suite à l’attaque terroriste perpétrée par le FDC (Front de Défense des Colonies) sur la Terre et qui a décimé presque toute la flotte de combat spatiale terrestre. A la tête du FDC également appelé Setdef, se trouve Salen Goth (interprété par Kit Harington), votre alter ego, aux commandes de l’Olympus Mons, le plus important vaisseau spatial de combat jamais construit, qui n’a pour d’autre but que de détruire toute vie terrestre.
Une campagne haletante, rafraîchie et rafraîchissante :
La franchise Call of Duty est bien connue pour son côté blockbuster / popcorn et Call of Duty Infinite Warfare ne déroge pas à la règle. Vous en prenez plein les yeux et plein les oreilles du début à la fin pour le plus grand plaisir de votre palpitant. Certaines séquences dignes des meilleurs supers productions Hollywoodiennes sont à s’en décrocher la mâchoire.
Mention spéciale pour la séquence sur le port Lunaire durant laquelle, après une explosion, votre équipe est aspirée dans l’espace suite à la dépressurisation du bâtiment (pas de spoil, nous vous laissons découvrir le dénouement).
Le nouveau système de mission mis en place souffle un vrai vent de fraîcheur, le gameplay toujours vif, juste et dont les séquences au grappin ou en course sur les murs (walljump) à l’image de ce qui se fait sur Titanfall sont complètement assumées. Couplé au rythme soutenu de l’action, celui-ci pouvait, par le passé, ne pas vous laisser le temps de respirer, voir de lasser par son côté trop répétitif. Ici il n’en est rien, vous pouvez donc choisir la mission que vous voulez effectuer, qu’elle soit principale ou secondaire. Si les missions principales sont fidèles à ce qui se fait dans la franchise, les missions secondaires, elles, sont plus variées et vont de l’infiltration au dogfight spatial en passant par l’élimination d’une cible prioritaire.
Elles permettent une vraie coupure mais également de récupérer de l’armement pour vous (armes, viseurs, poignées) ou votre avion personnel de combat (canons plus puissant, armure) sous forme d’upgrade, de quoi envoyer du lourd dans les missions suivantes.
Si, Call of Duty Infinite Warfare tire parti et avantage de ses prédécesseurs, il en prend également certains mauvais côtés. Ainsi le trop plein d’action et d’éléments à l’écran finissent par nuire à la lisibilité de la situation et on ne sait plus vraiment où donner de la tête. De même, le patriotisme primaire couplé au sens du sacrifice omniprésent des différents personnages, finissent par se transformer en caricature, dommage.
Qui dit futur, dit …
Le tournant SF futuriste pris par Call od Duty étant pleinement assumé, vous évoluerez au milieu de vaisseaux spatiaux voyageant à la vitesse de la lumière, de canons à énergie voire de robots de guerre. Si le tout est franchement convaincant, on repère aisément les diverses influences des développeurs, notamment avec ce qui se fait chez la concurrence. Mais certaines trouvailles comme la grenade anti-gravité qui, une fois lancée, crée une zone de gravité zéro dans laquelle les ennemis ou vous-même flotterez pendant un certain temps sont franchement sympas. De même, les armes sont un savant mélange de contemporain et de futur, la VOLK qui est une sorte d’AK47 transformé en arme à énergie dont les câbles et les condensateurs d’énergie la parcourent.
Une technique en demi-teinte :
Techniquement, cette fournée COD 2016 se hisse dans le haut du panier de ce qui se fait aujourd’hui, les différents décors tels que les vaisseaux, l’espace ou encore les planètes, sont criants de vérité et ce jusque dans les moindres détails. Titan, le satellite de Saturne, vaut à elle seule le détour avec sa couleur jaunâtre, son sol charbon et Saturne qui mange la moitié de son ciel ! Les animations et modélisations faciales sont, elles aussi, bluffantes et il vous sera par exemple aisé de reconnaître le casting d’acteurs qui interprètent les différents protagonistes. Néanmoins, le moteur du jeu n’est plus très jeune et on se demande comment les différents studios ont réussi à le maintenir à flot jusqu’à aujourd’hui. La réponse est simple, pour garder une fluidité et un affichage de qualité, il faut faire des sacrifices. De ce fait, certains effets pourtant omniprésents, voir basiques, comme le feu et les explosions sont complètement ratés, semblent sortir d’un autre âge et nous laissent alors un arrière gout amer alors que le reste est plutôt soigné.
Un multijoueur qui fait le job :
Vous vous souvenez du multijoueur de Black Ops 3 ? Et bien on prend les mêmes et on recommence ! Niveau gameplay, vous ne serez donc pas déboussolé, walljump, glissade, verticalité des combats sont au rendez-vous. L’introduction de classe spécialisée via un système d’armure, plus poussé que ce qu’il y avait dans BO 3 fait figure de « grosse nouveauté ». Chacune de ses armures a ainsi une perk et un super (qui se déclenche une fois la jauge remplie) qui lui sont spécifiques. Cette compartimentation par classe ne permet finalement pas de se démarquer tant que cela des autres, tant les perks et supers sont proches sans oublier que tout le reste, du killstreak à la personnalisation du personnage est identique pour l’ensemble des classes. Les caisses d’équipements font également leur grand retour, vous laissant à la merci de la RNG, sueurs froides garanties à chaque ouverture ! On regrettera tout de même l’absence de multi en vaisseau spatial et en zone de zéro gravité, qui sont pourtant parmi les meilleurs moments et idées que compte le mode solo de Call Of Duty IW. Le nombre de carte et de modes de jeu est, comme pour les précédents opus, assez conséquent et permettront à chacun de trouver chaussure à son pied. Néanmoins, la prise en main pour les nouveaux arrivants peut s’avérer ardu, les maps pas toujours très bien pensées couplées aux murs à walljump placés un peu partout, finissent par vous perdre et ne plus savoir par où ça va arriver. De même, le leveling se basant sur l’amélioration d’armes (stabilité, cadence de tir, dégâts) peut également se faire de façon douloureuse, difficile de zigouiller un ennemi qui possède la même arme que vous mais vous tue en 2-3 cartouches quand il vous faut 1/2 chargeur…
Retour vers le Zombie :
Prenez un mode zombie classique, un bonne dose d’année 80, une pincée de fluo, un doigt d’espace, beaucoup de fun et videz plusieurs bons tubes type RUN DMC. Mélangez le tout pendant deux bonnes minutes. Voilà, vous avez Zombies in Spaceland.
Une nouvelle fois, nous sommes en terrain connu, en compagnie de trois coéquipiers, vous devez faire face à des vagues incessantes de Zombies de plus en plus costauds, pour vous aider dans votre besogne, des armes toutes plus loufoque les unes que les autres et surtout un environnement complètement déjanté qu’est le parc d’attractions. Disséminé un peu partout à travers le parc, des pièges fous fous ne demandent qu’à être activés, de quoi vous plonger encore un peu plus dans l’univers barjo qu’est ce Zombies in Spaceland. Autre nouveauté, vous avez désormais la possibilité de réapparaître en cas de mort en participant à un mini-jeu. De quoi encore prolonger vos parties !
On fait le bilan (calmement) !
Alors que le premier trailer de ce Call of Duty Infinite Warfare est dans le top 10 des vidéos les plus détestées de YouTube, notamment car les fans de la série ont détesté son côté SF, il faut reconnaître à Activision et à Infinity Ward que la prise de risque a été payante. La campagne de huit heures environ vous en mettra plein les yeux, tout autant que les missions secondaires qui font ici leurs apparitions dans la franchise. Les phases dans l’espace, que ce soit en vaisseau pour des dogfight ou en zéro gravité, sont parmi les meilleures que vous aurez pu faire dans un Call of Duty depuis plusieurs années. Techniquement honorable, le vieux moteur fait toujours des siennes obligeant les devs à bâcler quelques effets pourtant basiques et omniprésents. Le multijoueur trop souvent privilégié par les joueurs au détriment de la campagne, ne marquera pas les esprits en laissant malheureusement de côtés les meilleures idées et atouts de la campagne, vous retrouverez donc un multi semblable à celui de Black Ops 3, générique mais bourré de contenu qui vous tiendra en haleine jusqu’au prochain en novembre 2017. Heureusement, le mode Zombie complètement barré, doublé d’une jolie bande-son ne vous laissera pas de marbre et égrainera votre temps libre en échange d’une bonne dose de fun avec vos potes. Au final, ce Call of Duty Infinite Warfare aurait pu prétendre au titre de FPS GOTY s’il avait su se débarrasser de ses tares qui semblent, une nouvelle fois, inscrite dans son patrimoine génétique, c’est néanmoins un très bon jeu qui vous donnera des heures de fun et de plaisir !