Nous nous sommes lancés dans le test de Fate Extella : The Umbral Star sur PlayStation 4 (aussi disponible sur PS Vita), l’occasion de voir comment se joue un beat’em all à la sauce Marvelous.
Marvelous publie cette semaine en Amérique du Nord et en Europe Fate Extella : The Umbral Star sur PlayStation 4 et PS Vita, un jeu sorti au Japon en novembre dernier. Je suis un habitué des beat’em all mais la série Fate, je découvre. La franchise est populaire au Japon, Marvelous ne s’en occupe que pour la troisième fois (après Fate/Extra). Seulement, ce n’est plus le studio Type Moon mais XSEED, qui gère son développement, un studio qui appartient à Marvelous. Comme mon ami Umlaut l’avait noté, la licence prend le chemin du beat’em all que Dynasty Warriors a fait connaître au monde entier. Ce test tombe bien, j’apprécie ces jeux répétitifs à souhait dans lesquels bourriner est le maître-mot. Mais Fate/Extella se démarque sur bien des aspects, notamment sa narration et son identité artistique fidèles aux précédents volets.
Viens à la maison il y a les Servants qui campent
Avant d’évoquer l’histoire, et parce que j’aime bien faire les choses dans le désordre, parlons des mécaniques du jeu. Après une courte session introductive en guise de tutoriel, il nous est donné l’occasion de découvrir les techniques de combat. Comme tout beat’em all qui se respecte, il faudra bombarder les touches Carré puis Triangle pour causer un maximum de dégâts à un maximum d’ennemis. Plus votre XP s’accumule, plus vous débloquez des combos entre les deux touches… Vous verrez que les compteurs s’affolent très rapidement pour atteindre des milliers. De même, Fate Extella : The Umbral Star possède son propre Musou lorsque l’on appuie sur la touche Cercle et les frappes ne font pas dans la dentelle. Elles sont souvent dirigées de façon automatique vers la cible et attaquent tout un groupe, ce qui facilite bien les choses.
En plus de ces possibilités somme toute classiques, nous nous retrouvons avec deux coups spéciaux dont l’utilisation sera opportune dans bien des moments, surtout contre les boss à vrai dire. Ainsi, une fois que vous avez rempli la jauge adéquate, vous pouvez revêtir une armure afin de vous transformer en une combattante colossale. A noter que les animations sont toujours au rendez-vous et ont été soignées pour chaque coup spécial, Musou ou attaque ultime avec la gâchette. En effet, une mini cinématique les accompagne et ça donne un certain charme à la réalisation des combats.
Une autre fonctionnalité qui fait un bien fou au genre beat’em all : les déplacements. En effet, si la traversée des niveaux peut être vraiment longue et chiante dans certains beat’em all, Marvelous a adopté une méthode plutôt astucieuse pour améliorer le rythme du genre et enchaîner les affrontements à une vitesse effrénée. Ainsi, au lieu de courir dans des couloirs infinis, vous empruntez des tunnels qui vous téléportent rapidement d’une zone à une autre, empêchant la cadence de tomber à plat. Il est donc très rare que vous passiez votre temps à seulement courir, un bon point pour Fate Extella : The Umbral Star.
C’est aussi symbolique de la fluidité du titre qui, même s’il est répétitif et soporifique – et nous en reparlerons – par moment, saura occuper les fans du genre beat’em all sans trop de problème au niveau du framerate
Un tissu scénaristique bien compliqué à suivre
Si Fate Extella : The Umbral Star parvient à se glisser sans problème dans le style beat’em all, il demeure qu’il garde quelques traces du genre visual novel. Cela se traduit notamment par une narration à triple-rallonge au cours du jeu. Je me demande, après complétion de l’histoire, si je n’ai pas passé plus de temps à lire qu’à jouer. Pire encore, aucune traduction française n’est proposée, le soft ne proposant qu’un doublage japonais pour des sous-titres anglais. De ce fait, les longs dialogues nous garderont éveillés… au début mais l’enchaînement et le temps ont eu raison de mon intérêt pour les états d’âme des personnages. Je ne suivais les grands axes narratifs que sporadiquement au bout de quelques heures, bien heureux de pouvoir accélérer la cadence des dialogues.
Mais si cela ne vous dérange pas, vous n’aurez aucun souci à suivre l’histoire, la sensibilité du personnage principal, sa mémoire retrouvée peu à peu. Pour ceux qui ont connu le premier Fate par Marvelous, il faut savoir que l’histoire se déroule après les événements de Fate Extra et son Holy Grail War qui s’est terminée sur la victoire de Nero. En guise de récompense, vous avez acquis la bague Regalia. Néanmoins, grande surprise, un nouvel ennemi apparaît lui-même avec une Regalia. Dès lors, les protagonistes devront éclaircir bien des mystères et combattre pour maintenir leur règne en place.
Pour combattre, vous aurez à disposition 17 servants au total, des combattants qui donneront accès chacun à des missions secondaires. Tous n’ont pas même profil puisqu’ils sont répartis en 9 classes : Archer, Assassin, Berserker, Caster, Extra Class, Lancer, Rider, Ruler et Saber. Vous devriez chacun avoir vos préférences et vous devinez que pour platiner le jeu, il faudra les incarner tous.
D’ailleurs, si vous pensiez finir le jeu en terminant une première fois l’histoire, détrompez-vous, vous avez la possibilité de retourner au charbon mais en incarnant les combattants de l’autre camp. Malheureusement, excepté pour les dialogues d’avant guerre, cela consiste en la même chose. On enchaîne les dialogues à lire, on se lance dans les batailles, zone par zone, inscrivant le tout dans une monotonie qui en fera décrocher plus d’un, à part si vous vous montrez intéressés par la découverte des patterns de tous les personnages. Les quêtes annexes ne dérogent pas non plus à la règle puisque les objectifs restent encore et toujours les mêmes mais donnent accès au Servant de son choix.
On appréciera néanmoins la touche artistique apportée aux personnages, qui s’accompagne parfois d’une patte musicale J-Pop. Chaque personne peut compter sur son propre costume et le chara-design est de bonne qualité.
Donc, Fate Extella : The Umbral Star demeure un bon beat’em all profitant d’un rythme supérieur à la moyenne. Comme ses cousins, il accuse un retard graphique important mais rattrapé par une empreinte artistique fidèle à la franchise. Il ne peut par contre lutter contre son côté répétitif à souhait et une narration dont la lenteur nuit quelque peu à l’expérience de jeu. Un Musou made in Marvelous qui saura satisfaire les fans du genre et de la franchise. Pour les autres, il sera difficile d’accès et peu passionnant.