Kat effectue son retour sur PlayStation 4 avec une aventure sobrement intitulée Gravity Rush 2. La Gravitéenne a bien eu du mal à entamer sa remise à niveau mais elle conserve tout son charme. Reste à savoir si l’exclusivité a tout ce qu’il faut pour représenter un élément indispensable de votre collection ou si elle reste une expérience de détente qui ne conviendrait pas à tous les joueurs. Réponse en quelques lignes dessinées par TobyOne.
Il a l’air cool ce Minecraft…
Une entrée déli…Kat
Le premier Gravity Rush se montrait déjà lent mais cela ne représentait pas un réel problème, c’était même plutôt logique. En effet, les nouvelles licences sont forcées d’installer le décor, l’ambiance, le personnage principal et surtout le gameplay. Sachant qu’il est question de se déplacer dans les airs, il était plutôt logique que le rythme subirait les effets du tutoriel dans le premier opus. Rebelote dans Gravity Rush 2 où l’on nous ressert de longues minutes d’attente avant d’entrer dans le vif du sujet. Ainsi, vous aurez à nouveau droit à un tutoriel pour apprendre à utiliser la gravité et vous introduire à… l’extraction de minerai.
D’ailleurs, cela représente également un problème au démarrage car nous avons eu bien du mal à nous immerger dans l’univers des nouvelles aventures de Kat. Extraire du minerai n’a rien de passionnant et lorsque les premières missions ne concernent que cela, avec évidemment quelques Névis à dégommer de quelques coups de pied, on apprécie difficilement l’expérience. De ce fait, au cours des premières heures, le jeu manque de rythme, pire il manque d’intérêt, le scénario mettant aussi du temps à s’installer, la première « ville » ne présente que trop peu de charme. Seul le contrôle de Kat parvient à nous procurer une dose de satisfaction.
Les 12 travaux d’Her…Kat
Comme lors du premier volet, Kat sera souvent sollicitée pour rendre quelques services, que ce soit dans des quêtes annexes répétitives mais variées, ou dans la quête principale. Bien (trop) souvent, vous ne ferez figure que de larbin de service et ce n’est pas toujours amusant. Kat doit chercher un ballon, Kat doit distribuer les enveloppes, Kat doit arroser les plantes, Kat doit s’adonner au cache-cache, Kat doit chercher les canards. Kat accumule les petits jobs et pourquoi ? Non pas pour son gagne-pain mais pour les caprices des démunis ainsi que l’aristocratie, rappeler que nous sommes dans un monde dans lequel les privilégiés ont le dessus sur les misérables installés au fin fond de la ville. Un thème récurrent de ségrégation sociale visitée et revisitée au Japon.
Par contre, l’arrivée de Raven dans l’intrigue donne un réel boost à l’expérience du jeu. C’est à partir de son apparition qu’a commencé à naître en moi un intérêt à l’histoire de Gravity Rush 2. L’ennemi se fait connaître assez rapidement, les combats s’enchaînent tout aussi vite mais jamais contre le manichéisme ambiant. Il demeure que les développeurs ont pensé à apporter quelques nouveautés au soft basées sur des fondations plutôt solides.
Comme dans le premier volet, Kat s’appuiera énormément sur son jeu de jambes pour taper du Névi et la milice mais pas seulement en ces fins. Elle s’en sert évidemment pour les déplacements, prendre de l’impulsion pour sauter plus haut etc. Mieux encore, l’héroïne a droit à de nouveaux pouvoirs gravitéens. Lors d’une excursion dans un environnement nocturne, vous acquérez des compétences lunaires qui vous permettent « d’alléger » la gravité, une autre de l’alourdir, la forme Jupiter. Chacune est destinée à des situations spécifiques puisque le style lunaire sera plus pratique pour attaquer dans les airs rapidement quand le second mode alternatif favorisera les puissantes attaques de zone. La maniabilité pose également quelques questions mais on s’y habitue avec le temps. Certes, les nouvelles techniques ne sont pas révolutionnaires mais les sensations de gameplay restent intactes. Il sera toujours aussi agréable de se balancer dans les airs – un peu moins de glisser – , d’une cible à une autre, avec les différents styles de combat. On notera les mêmes problèmes qui persistent, à savoir une caméra qui montre parfois toutes les peines du monde à suivre vos mouvements et donc proposer une interface claire.
Pas de Kat’ier !
Les différents décors de Gravity Rush faisaient le charme du jeu et les designers ont misé sur une toute autre direction pour la suite des aventures de Kat. Comme décrit plus haut, l’environnement est beaucoup plus vertical, disparate. La ségrégation sociale grossièrement contée s’appuie donc sur la misère des bas-fonds contre l’aristocratie cloîtrée dans des hautes altitudes. Entre les deux, un centre-ville dans lequel vous déclencherez de nombreuses quêtes. Il faut dire que l’environnement demeure très bien dessiné, varié, doté d’une palette de couleurs toutes aussi belles les unes que les autres. C’est d’ailleurs ce qui m’a aidé à mieux m’immerger dans le jeu malgré des premières heures de jeu très poussives. Votre rétine vous remerciera à de nombreuses reprises et vous invitera volontiers à vous lancer dans des missions annexes que nous évoquerons plus tard. Les développeurs ont réellement fait preuve d’imagination pour concevoir chaque recoin du décor présenté.
Kat et schisme
Nous pouvions reprocher à Gravity Rush son petit nombre de quêtes annexes, on ne pourra pas faire le même reproche à ce second volet. En effet, en plus des défis avec du réel challenge, le studio a inséré de nombreuses quêtes secondaires dans un contenu enrichi. Cela comporte plusieurs conséquences. Ces missions permettent de farmer et de gagner des points de compétence, de rallonger logiquement la durée de vie et de se lancer dans diverses activités. L’arbre de compétences est solide, permet de renforcer ses techniques mais ne fait malheureusement pas preuve d’une grande imagination. Ces quêtes annexes permettront aussi de trouver des talismans afin de booster les caractéristiques et techniques de Kat. Néanmoins, le titre n’échappe pas aux répercussions négatives de ces missions. En effet, certains objectifs sont simplement dénués d’intérêt, rendent le jeu un poil répétitif et m’ont fait décrocher à quelques reprises. Néanmoins, les collectionneurs de trophées Platine n’hésiteront pas à se faire un peu mal pour compléter le jeu à 100%.
Globalement, j’ai tout de même été moins emballé par Gravity Rush 2 comparé au premier que j’ai découvert en remaster sur PlayStation 4. Ce ne sont pas les problèmes de caméra qui m’ont dérangé, le gameplay étant ce qu’il est, ce serait forcément problématique de suivre les déplacements gravitationnels de Kat. Par contre, ce qui m’a dérangé davantage, il s’agit bien du manque de rythme surtout les premières heures au cours desquelles nous sommes réduits au titre de larbin pour les uns et les autres, ensuite Raven a réveillé l’intérêt du jeu. Le scénario m’a aussi globablement posé problème tant il manque de matière, qu’il sombre parfois dans l’artificiel et le cliché. Quelques phases d’infiltration (ratées) ne lui permettent pas de prendre une autre dimension mais je n’en attendais pas plus, Gravity Rush 2 prend surtout ses aises dans les airs et ses combos aussi vifs que limpides. La découverte des différents environnements ne laissera aucun joueur de marbre, le soft gagne en profondeur de ce point de vue. La ville en elle-même conserve tout son charme et surtout son interactivité de par son aspect BD, un réel plus pour sa narration. En somme, Gravity Rush est, à n’en pas douter, un bon jeu mais le concept n’est pas aussi détonant que la première fois. Il permettra de passer de bonnes heures à s’amuser grâce à son gameplay divertissant mais n’est pas pour autant un must-have.