Fuir ou mourir, le choix sera continu dans Outlast 2. Les rituels sataniques et surtout ceux qui les suivent vous maintiendront sous pression au cours de longues et sinistres sessions de jeu. Retour sur le jeu de Red Barrels.
Vous avanceriez vous ?
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Nous avons testé Outlast 2 à partir d’une version PS4 offerte par l’éditeur. Le jeu est disponible dès aujourd’hui sur PC, Xbox One et PlayStation 4 contre 29.99€ sur consoles et 27.99€ sur Steam.
Un reportage qui vire au cauchemar
Au contraire des psychopathes qui se cachent – ou pas – dans Outlast 2, les mecs de chez Red Barrels ne nous prennent pas par surprise et le concept reste le même. D’ailleurs, nous sommes prévenus d’emblée, avant le jeu, avec deux messages qui s’affichent sur l’écran. Le premier véhicule un petit discours de bienvenu de la part du studio :
« Outlast 2 contient des scènes de violence intense et de carnage, des situations sexuelles explicites et un langage grossier. Amusez-vous bien ! »
Traduction ? Nous sommes de retour les mecs et toujours avec la même recette et le même objectif de vous faire flipper. Mais avec quel fond d’histoire ? Pour tout vous dire, tout est narré de façon assez simple, excepté quelques visions hallucinatoires du personnage principal. D’ailleurs, parlons-en de celui-ci. Dans Outlast 2, vous incarnez Blake Langermann qui assiste sa femme Lynn, journaliste, parti enquêter dans le fin fond de l’Arizona sur le meurtre d’une femme enceinte. On a donc un couple bien déterminé qui ne saisit pas l’ampleur d’une décision aussi stupide que courageuse.
Autant vous dire qu’ils n’auront pas l’occasion de poser des questions ni de poser les deux pieds sur ce territoire aride. L’hélicoptère qui menait le couple vers la zone désaffectée a la bonne idée de se crasher. Suite à ce petit accident, vous vous réveillez donc au milieu d’un territoire hostile mais seul. Le pilote… non vaut mieux ne pas évoquer ce qui est arrivé au pilote… Votre femme a disparu et votre objectif sera donc de la retrouver et la recherche plonge le joueur au coeur même de l’atrocité humaine.
En effet, vous serez sous la menace de Sullivan Knoth et ses adeptes. Nous n’allons pas tout dévoiler mais disons que leurs pratiques ne sont pas très amusantes ni légales ni très saines. De vrais barges qui vivent reclus du monde extérieur et qui se nourrissent de la curiosité des humains assez fous pour s’aventurer dans leurs demeures. Oui, j’évoque la mauvaise idée du joueur que nous incarnons.
Une image trop fréquente si vous voulez mon avis…
Pas d’arme, pas d’alternative !
En terme de gameplay, Red Barrels laisse une nouvelle fois le joueur avec le minimum syndical. Pour ceux qui n’ont pas fait le premier, n’imaginez pas pouvoir vous défendre avec un 9mm. Effectivement, Blake ne peut compter que sur sa caméra dans laquelle seront stockées les différentes informations collectées. Malgré ce maigre inventaire, vous devrez tout de même faire preuve de vigilance et économiser la batterie de votre gadget. En effet, elle tombe à plat très rapidement, ce qui ajoute une dose de stress conséquente avec des ténèbres qui prédomineront votre exploration et vos situations de fuite. Dans Outlast 2, on se sent vite démunis face aux ennemis dont l’air menaçant n’a d’égal que l’aiguisage de leurs lames.
Nous ne pouvons même nous rassurer en nous disant que la caméra infra-rouge permet de passer entre les mailles de leurs filets. Ce n’est clairement pas le cas. Elle ne vous autorise qu’à reconnaître le chemin dans la pénombre, apercevoir parfois quelques ennemis au loin à l’aide du zoom. Quoiqu’il arrive, vous trouverez sur votre chemin les différents adeptes du rite satanique et devrez vous préparer à courir et à vous cacher. Si cela peut vous rassurer, vous parviendrez à discerner les propos murmurés par ces monstres en activant le micro. Comme vous pouvez le deviner, cela ne devrait néanmoins pas vous rassurer sur leurs intentions, au contraire, cela rajoute encore de la pression sur vos épaules.
Les visions de Blake varient les séquences de jeu et apportent quelques interrogations…
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Dans les premières minutes, l’atmosphère est tendue. Nous redoutons à chaque pas ce sur quoi nous pouvons tomber. Néanmoins, Red Barrels a bien travaillé le rythme de son jeu et la montée de la température. Les prémices de votre aventure ne placeront que peu d’adversité sur votre chemin, ce qui a le mérite de nous laisser bouche-bée devant le premier ennemi et nombre sont ceux qui mourront à sa rencontre. Par la suite, vous ferez face à plusieurs ennemis dans le même secteur et un retour aux principes du jeu : la fuite, le sprint, les parties de cache-cache.
Et toute la partie angoissante se situe dans ce concept. Ne pas avoir armé le personnage, ne lui laisser que la fuite comme option. Le concept est génial et déconseillé aux âmes sensibles. Le plus stressant, ce sera une nouvelle fois cette manie de faire fuir le joueur qui, en plus de devoir échapper à l’ennemi, sera bien inspiré de trouver le chemin souhaité et les planques adéquates. Imaginez donc la détresse provoquée par un long sprint débouchant sur un cul-de-sac, forçant ainsi Blake à trouver dans la seconde la voie ou un endroit où se cacher et regarder prudemment où se trouve la sortie. Ah non ! Oubliez cela. Nous ne cherchons pas réellement une sortie dans Outlast 2, simplement l’endroit vers lequel se diriger pour passer d’un merdier à un autre. En effet, très vite, le jeu s’apparente à une course-poursuite avec un ennemi qui nous chasse sur toute une séquence, pas seulement 10 petites secondes. Des portes à ouvrir, des passages souterrains à emprunter, tous avec un monstre à nos basques. Aussi jouissif qu’oppressif… enfin plus oppressif que jouissif en fait. Ainsi, nous réalisons une réelle plongée dans les ténèbres, nous n’avons pas le choix, il faut avancer, il faut se mêler aux profondeurs abyssales que propose le jeu de Red Barrels. Traumatisant vous dites.
L’oppression dans sa définition !
Red Barrels s’est fait spécialiste de ces ambiances lourdes et certains verront bien quelques similitudes aux Resident Evil par exemple. Néanmoins, le soft parvient à se distinguer aisément et garder son caractère oppressif tout au long du jeu. Les effets sonores, que ce soit la musique, les voix, les cris de souffrance et même le silence, participent à l’ambiance effroyable du jeu. Ce n’est pas tout, ce seront les corps lynchés, brûlés, jetés comme des restes de poulet qui accompagneront votre séjour en Arizona. Visuellement, le titre est mieux réalisé que son prédécesseur et cela contribue au caractère immersif.
- Les 15 premières minutes du jeu à découvrir ici.
N’omettons pas non plus les symboles religieux, d’anté-christ et des pratiques qui nous dirigent tout droit vers le satanisme. Malgré tous les dangers sur notre chemin, nous souhaitons en savoir plus et mettre la vie de notre bon vieux Blake en péril. Comparé au premier opus, les événements se succèdent beaucoup plus vite, le rythme est bien plus intense et notre coeur s’emballe bien trop, les gouttes de transpiration ou d’anxiété se font ressentir. De même, la gestion des piles nous forcent à avancer et la prudence n’est presque jamais mère de sûreté. Il sera souvent plus efficace de courir sans cesse plutôt que de marcher sur la pointe des pieds. De ce fait, la tension monte et ne redescend que rarement et c’est bien ce que l’on apprécie ! Une dernière réflexion me mène à penser que le jeu Outlast 2 n’est pas si gore, il est simplement stressant – avec une densité folle – plus qu’autre chose.
Quoiqu’il en soit, Outlast 2 parvient à nous coller quelques frissons dans la mâchoire, à nous garder dans un stress continu dans chaque parcelle que nous explorons. Le soft semble bien plus approfondi que son prédécesseur, plus intense également. La course-poursuite dans laquelle nous représentons simplement la proie demeure effroyable et angoissante, la recette fonctionne une nouvelle fois. On aimera se replonger dans l’aventure ou la faire découvrir à d’autres, d’ailleurs les streameurs vont se régaler. Un must-have pour tous les fans du genre en somme.