[TEST] Fallout 4 : Dépêche toi de vivre ou dépêche toi de mourir

Découvrez le test de Fallout 4

Pour acheter Fallout 4 chez notre partenaire G2A à tout petit prix, cliquez sur le nom du jeu.

Fiche Technique

  • Support: PlayStation 4, Xbox One, PC
  • Développeur/Éditeur : Bethesda Game Studios / Bethesda Softworks
  • Type: FPS / RPG
  • Date de sortie : 10 novembre 2015
  • Prix: 47.90 €
  • Test effectué sur PlayStation 4 d’après une version fournie par Bethesda Softworks

Très attendu par le public, Fallout 4 fête officiellement sa sortie aujourd’hui sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Il a donc fallu près de 7 ans à Bethesda Softworks pour donner une suite au 3ème opus, sans se priver de faire un détour par la case The Elder Scrolls V toujours dans le style Action-RPG. Reste à savoir si toute la communication et l’engouement autour du jeu post-apocalyptique étaient mérités ou s’il entraîne avec lui quelques déceptions. Il est temps de vous livrer notre test sur Fallout 4.

Plus qu’une simple quête, une odyssée douloureuse

 

Tout comme son prédécesseur et Skyrim, Fallout 4 regorge de multiples quêtes en plus de la trame principale, qui ont un rapport direct avec le contexte et l’envers du décor. Tout est mis en place pour vous présenter une histoire cohérente mais surtout poignante, celle d’un homme qui après 200 ans de cryogénisation, part à la recherche de son fils dans les terres désolées de Boston en 2277.

Une fois sorti de son abri, il découvre une ville plongée dans le chaos, son quartier devenu désert et une population éparpillée en différents groupes. Les uns pillent et massacrent tout sur leur passage, les autres tentent de s’organiser afin de retrouver un certain cadre de vie, l’anarchie règne dans les rues, l’autorité trouve difficilement sa place et vous, vous errez d’hectare en hectare à la recherche d’informations. S’il existe bien un secteur où Fallout 4 excelle, c’est dans l’art de mettre en place un décor crédible, un monde tout aussi vaste que riche dans lequel chaque communauté tente de (sur)vivre à ce qu’est devenu le quotidien, tout aussi dangereux que les environnements irradiés.

Rien n’a été placé au hasard, des fermiers perdus au milieu de nul part jusqu’à la confrérie de l’Acier prête à en découdre pour restaurer un peu d’ordre, en passant par les Goules. Chacun s’appuie sur sa propre personnalité, sur ses propres objectifs mais presque toutes les « peuplades » en veulent au même ennemi, l’Institut. Le « croque-mitaine » qui regroupe toutes les suspicions, celui contre qui il faudra lutter lors de nombreux périples souvent en association avec des alliés de circonstance. Ce qui participe également à la richesse de Fallout 4, c’est le vécu de chaque individu sur votre chemin, un vécu qu’il vous conte volontiers si vous lui demandez, ce qui vous aide à contextualiser les événements qui se sont déroulés durant votre cryogénisation. Au delà du passé, chaque dialogue révélera les sentiments qui dominent votre interlocuteur. Chez certains, ce sera la méfiance, chez d’autres la détresse, la colère,  des revendications et cela finit souvent par votre volonté (ou pas) d’aider à résoudre leurs problèmes. Ainsi, les quêtes seront nombreuses et elles seront variées.

Vivre avant de Survivre ou Survivre avant de Vivre ?

 

Encore des mouches bouffies, des rataupes, des radcafards, des brahmines, des goules sauvages, des écorcheurs, des super mutants et bien d’autres ennemis plus ou moins humains se dresseront sur votre passage. Pourtant, il n’est pas seulement question de survivre tout en cherchant votre rejeton. Il est également primordial de préparer l’avenir d’une communauté, un avenir plus irradié que radieux.

Une de vos premières quêtes sera de reconstruire Sanctuary Hills, votre quartier d’origine qui va accueillir de nouveaux résidents. Vous devrez contribuer à y construire une vie sur le long terme pour tous ses arrivants. Le passé occupe une grande place de par les récits, le présent est précaire et inquiétant, à vous de rendre l’avenir plus supportable… Démarre alors tant bien que mal votre transformation en maçon du cœur. Les options de personnalisation étaient déjà très poussées en ce qui concerne la conception de votre personnage au début du jeu, l’interface de construction suit le même chemin. Cela dit, ne pensez pas vous en tirer aussi facilement que dans les Sims, chaque fabrication nécessite des ressources. Plus vos projets seront ambitieux, plus les éléments indispensables seront rares. L’électricité, l’eau un minimum potable, le confort, l’agriculture… Bethesda a pensé à tout. Afin de vous aider à récolter le nécessaire, une grande place est occupée par le recyclage. Oui, Fallout 4 a encore ce petit côté écolo après avoir été atomisé…

Encore mieux, chaque action que vous prenez influe sur le moral et le respect des autres envers vous. Dans ce cas précis, en améliorant le quotidien des habitants de Sanctuary, certaines personnes seront reconnaissantes. Attention, le but n’est pas non plus de faire du quartier un lieu aussi agréable que Beverly Hills. En installant un cadre de vie moins douloureux aux rescapés, vous optimisez les chances de survie. En effet, vous remonterez aussi le moral des troupes en fortifiant votre ville. Construire des murs pour se protéger, installer des tourelles et des postes de garde pour rassurer, remplacer les haies et le matériel endommagés et j’en passe, cela vous occupera pendant quelques heures. Cela permettra surtout de pérenniser une place dans laquelle une communauté naîtra.

Des compagnons indispensables

 

Plus vous arpentez les terres désolées de Boston, plus vous êtes susceptibles de croiser des PNJ, des personnages secondaires avec lesquels vous interagissez. Dans Fallout 4, ils occupent une place importante dans la poursuite de vos quêtes mais tous ne font pas acte de présence afin de vous confier une mission. Vous n’êtes sans doute pas passés à côté de Canigou, meilleur ami de votre héros. En plus de constituer un fidèle allié contre ceux qui vous attaquent, il est en mesure de traquer vos ennemis en reniflant leurs odeurs, de vous alléger d’un certain poids afin que vous ne soyez pas trop encombrés. Canigou se montre très réactif à chaque situation et repère souvent les ennemis avant même que vous les apercevez, il s’agit d’un très bon coéquipier. D’ailleurs, les offensives du chien profitent de quelques animations qui le rendent plus réalistes en terme de mouvements. Il ne se contente pas de sauter vers son adversaire pour lui enlever des points de vie, il attaque intelligemment son opposant en visant sa cheville, ce qui le fait tomber à la renverse. En assistant pour la première fois à la scène, il est difficile de ne pas apprécier et de louer le travail des développeurs. Petit bémol si on chipote, mais il traîne (trop) souvent dans vos pattes et rend les mouvements parfois moins fluides.

Néanmoins, Canigou ne sera pas le seul compagnon à vous aider. La confrérie de l’Acier est encore de la partie et un soldat peut vous accompagner dans vos aventures. De simples mercenaires proposeront aussi leurs services en l’échange d’une certaine somme, une journaliste en quête de vérité et un certain Nick Valentine que vous devriez apprécier. Un petit conseil, cédez leur quelques armes, ils ne se priveront pour les utiliser et devenir redoutables. Ce qui est d’autant plus plaisant, c’est qu’il ne s’agit pas de simples machines à tuer mais des êtres humains avec leurs propres caractères et des tirades souvent personnelles. Cela vous permettra d’avoir vos préférences et d’en délaisser d’autres..

Par contre, nous avons trouvé embêtant que l’ennemi se rue en priorité sur votre camarade (pauvre Canigou shooté au Stimpak) et vous laisse le soin de les ajuster à distance. Certes, cette mécanique a probablement été mis en place pour faciliter le gameplay mais est contraire à l’esprit de fraternité. Ok, peut-être qu’on chipote encore…

Nous avons tardé à le présenter mais vous le connaissez tous, le Pip-Boy disponible en appuyant sur la touche O (sur ps4) ou B (sur Xbox One). Un gadget multifonction qui vous suivra durant toute l’aventure post-apocalyptique. Il sert avant tout d’inventaire dans lequel sont recensés tous vos objets et leurs caractéristiques. Cela concerne vos armes, vos munitions, vos objets de soins et tout un bric à brac. Grâce à lui, vous saurez de combien de kilos vous êtes en surplus, ce qui vous fait marcher au ralenti. Vous serez en mesure de consulter la carte et la liste de vos différentes missions. L’interface est assez claire et vous vous adapterez assez rapidement à ce précieux outil. De même, c’est à partir de son menu que les divers bonus et compétences sont à débloquer. Par exemple, l’atout Pickpocket vous permettra de placer des explosifs sur des ennemis afin de les désintégrer joliment. Vous profiterez d’un point après chaque niveau, de quoi développer le domaine de votre choix entre la Force, la Perception, l’Endurance, le Charisme, l’Intelligence, l’Agilité et la Chance, tout ce qui vous rend spécial.

Les Fleurs du Mal

L’animateur de la radio aurait sa place dans les compagnons indispensables du héros. Une fois activée à partir du Pip-Boy, il rythme vos balades avec une playlist parfaite. La bande-son est simplement nucléaire… Quel pied d’écouter Rocket 69, Crawl Out Through The Fallout, The Wanderer… tout en exterminant la vermine. La sélection apporte un lot de douceur et de mélancolie dans un monde impitoyable.

Cependant, Travis ne brille pas seulement par sa playlist mais tous les signes de désespoir dont il fait preuve, ce qui a le pouvoir de vous décrocher un sourire et vous permet de diminuer votre dose de stress. Il semble seul au monde mais tout de même au courant des différents événements qui se tiennent à Boston. Ainsi, il est utilisé en guise de dépêche puisqu’il informe des fusillades et affrontements récents auxquels vous avez participé.

Un ton décalé et humoristique qui est le bienvenu dans l’ambiance plus ou moins sombre de Fallout 4.

Boston entre ruines et richesse

Fallout_4_Test

Ce qui frappe le joueur après quelques dizaines d’heures de jeu, c’est la richesse de la carte de Boston. Il n’aurait pas été judicieux pour Bethesda de proposer un environnement décimé par les bombes nucléaires donc vide, et ne se concentrer que sur 4 ou 5 localisations. Piège évité puisque les créateurs de Fallout 4 ont distillé des éléments dans chaque parcelle de la carte, en ressort un monde très interactif et des sessions de jeu souvent rythmées. D’un côté, nous avons des décors ruraux dans lequel nous piétinons les sols de décharges, de fermes, de maisons abandonnés, de stations essence vides. De l’autre, nous découvrons des villes aussi grandes que dangereuses, d’autres moins étendues mais où le conflit règne toujours. Par exemple, lorsqu’on vous demande de vous rendre à Diamond City, vous découvrez très vite que le rendez-vous est donné au coeur de la région. Il devient alors difficile d’y parvenir puisqu’il est nécessaire de survivre aux dizaines d’hectares remplis d’irradiés et de pillards.

En dehors des communautés qui se sont regroupées, nous voyons défiler différentes infrastructures, des bibliothèques aux cimetières, des parcs aux usines… Ce qu’il faut souligner, c’est qu’il s’agit d’un réel monde ouvert. D’autres licences comme Batman ou GTA proposent des décors minutieusement réalisés mais qui manquent de profondeur dans le sens où les 3/4 des bâtiments ne sont pas exploités et impossibles d’accès. Fallout 4 a préféré miser sur cette richesse et offre ce plaisir d’exploration. On entre dans les immeubles la boule au ventre et on en sort soulagé.

D’ailleurs, explorer ces bâtiments n’est pas non plus de tout repos. Certaines missions vous demanderont d’aller débusquer un ennemi dans une infrastructure précise. Ne pensez pas atteindre l’objectif après avoir traversé cinq ou six salles, pensez au minimum au triple, et chaque zone possède son lot de dangers, entre pièges, tourelles et soldats. N’oubliez donc pas de sauvegarder régulièrement votre partie pour ne pas perdre votre progression après chaque zone.

 

Certes, le jeu ne brille pas par des graphismes extraordinaires mais nous étions prévenus, le travail s’est concentré sur le fond et non sur le côté superficiel des décors. Cela dit, soyons honnêtes, il est tout de même plaisant d’apercevoir un horizon en miettes du haut d’une colline ou de traverser des rues hantées par des goules et autres créatures prêtes à vous démembrer. Mieux encore, le jeu ne met pas forcément en place des combats dans lesquels vous êtes directement concernés. Il arrive que différents clans se battent les uns contre les autres de même que les animaux. Le constat est donc flatteur pour Boston, la ville est en constante interaction et n’a pas besoin de votre présence pour vous montrer le chaos ambiant.

Autre signe de sa richesse, les informations qui pullulent dans les terminaux, des sortes d’ordinateur dans lesquels sont retranscrits certains récits vous permettant d’en savoir plus sur le lieu. En plus des histoires contés par les PNJ qui s’appuient chacun sur leurs vécus, vous avez droit à une seconde couche livrée par les machines implantées ici et là. Certaines devront être piratées pour y avoir accès et compléter votre carte, d’autres permettent de se faire de nouveaux alliés, des robots sur qui il ne faudra pas tirer par maladresse sinon ils se retournent contre vous (oups !).

Tandis que l’interaction avec les humains aux quatre coins de la map est très approfondie, celle avec les simples objets montre quelques limites. Dès la première scène, nous sommes plongés dans la salle de bain familiale. Il est impossible de voir son reflet dans le miroir, d’activer la douche ou les toilettes et les seules interactions possibles consistent à ouvrir et fermer les portes. Il aurait été agréable de pouvoir constater une animation quand on se nourrit de quelques chips, de viande ou de boissons. Mais on chipote peut-être… Surtout que la maison est dotée de nombreux éléments du quotidien et il nous est même possible d’entendre le bruit de la clim’ et de la machine à laver, ce qui est plutôt agréable.

Une expérience de jeu excellente mais pas sans défauts

 

Il était indispensable d’évoquer les sensations manette en mains en dernier tant elles sont déterminées par tout ce que nous avons détaillé plus haut. Il ne fait aucun doute que le plaisir sera au rendez-vous pour bon nombre d’entre vous. Néanmoins, Bethesda n’a pas livré une copie parfaite, et cette fois-ci, on ne chipote pas…

On peut retrouver quelques défauts déjà visibles dans Skyrim. Les bugs ne se comptent pas sur les doigts de la main. On note quelques imprécisions techniques, un écorcheur qui fusionne avec le sol bétonné quand on le mitraille, un corps ennemi qui est accroché à vos basques et vous privent de quelques fonctionnalités, des blancs de 5 à 10 secondes durant une discussion avec une PNJ, la chute du framerate parfois inquiétante (en attendant le patch), et quelques ralentissements. Il nous est même arrivé d’être coincé dans un coin derrière un parasol, ce qui nous a contraint à jouer aux kamikazes. Cela dit, si les graphismes n’ont pas de quoi mettre des baffes, la modélisation des personnages est nickel et présente une grande brochette de visages différents.

Cela dit, ces défauts de Fallout 4 n’ont pas de conséquence réelle sur un gameplay qui s’appuie sur des mécaniques brillantes. Il vous faudra gérer entre l’environnement constamment radioactif, l’addiction pour les drogues qui vous permettent de gérer les radiations, de vous soigner ou de booster vos compétences. Les centaines de quêtes promettent de vous occuper pendant de longues semaines. Elles ne paraissent pas répétitives et c’est probablement dû au travail scénaristique conséquent sur chacune d’entre elles et du soin apporté aux différents personnages du jeu. Sans vouloir vous spoiler, vous devriez être surpris de la dimension que prennent certains axes de l’histoire (coucou la Confrérie de l’Acier).

De même, nous accueillons avec enthousiasme les améliorations concernant le SVAV qui n’arrête plus le temps mais le ralentit vous permettant de choisir quels parties du corps vous souhaitez viser. Comme le troc, le crafting prend une réelle place dans l’expérience de jeu, que ce soit pour votre ville mais aussi dans l’optimisation de vos armes. A l’aide des matériaux trouvés un peu partout, vous pouvez rendre votre équipement plus mortel. Votre armure vous apporte un surplus de confort et sera customisable de diverses manières. Que vous puissiez traverser les rivières avec est une chose bien sympathique et plutôt pratique.

En bonus, Bethesda a même inséré quelques mini-jeux rétro, le premier qui se trouve dans l’abri est un clin d’oeil à un personnage bien connu du jeu vidéo.

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍LA BANDE-SON ET TRAVIS
  • 👍CANIGOU
  • 👍LA RICHESSE DE LA MAP
  • 👍UN MONDE CONSTAMMENT INTERACTIF
  • 👍LES PNJ ONT CHACUN LEUR VÉCU
  • 👍LES TRAMES SCÉNARISTIQUES
  • 👍CONSTRUIRE SANCTUARY
  • 👍LES SYSTÈMES DE CRAFT 
  • 👍NICK VALENTINE 
  • 👍L’INTERFACE DU PIP-BOY
  • 👍LE S.V.A.V
  • 👍LA DURÉE DE VIE
  • 👎LES GRAPHISMES PAS EXTRAORDINAIRES
  • 👎DES BUGS QUI TRAÎNENT
  • 👎LES CHUTES DU FRAMERATE
  • 👎L’IA PAS IRRÉPROCHABLE