[TEST] Mario Tennis Ultra Smash : Le revers de la médaille ?

Découvrez le test de Mario Tennis Ultra Smash

Fiche Technique

  • Support: Wii U
  • Développeur : Camelot Software Planning
  • Éditeur : Nintendo
  • Type: Sport
  • Date de sortie : 20 novembre 2015

Test effectué sur Wii U d’une version fournie par Nintendo

Mario Tennis Ultra Smash a fait sa rentrée sur les courts de la Wii U ce 20 novembre rappelant à tous les adeptes du plombier qu’il ne s’illustre pas que sur un Kart ou en donnant quelques coups de poings dans Super Smash Bros. Saura t-il à travers ses quelques revers convaincre un public à la recherche de nouveautés ?

La licence Mario Tennis a toujours bien figuré dans le coeur des fans aux côtés des historiques Mario Kart et Mario Party. Reste à savoir si la production des studios Camelot Software Planning a réussi son entrée sur la dernière console de salon de Nintendo. Ace réussi ?

Un manque flagrant de contenu

 

Si Mario Tennis Ultra Smash nous avait laissé une bonne impression le mois dernier, nous revenons maintenant avec une étrange sensation d’avoir presque tout exploré lors de notre première session de jeu. Pas de contenu supplémentaire si ce n’est l’ouverture des fonctionnalités en ligne. Matchs Classiques pour ceux qui veulent prouver leur science tennistique, Méga-Match pour ceux qui veulent goûter au type de match propre à ce nouvel opus, le défi Méga-Balle un peu mou et pas super passionnant, les matchs en double pour s’amuser en multijoueur jusqu’à 4, l’Ascension des Champions qui représente la grande satisfaction de Mario Tennis Ultra Smash mais que l’on évoquera plus tard.

Le jeu ne se démarque pas par le côté exhaustif de ses modes en ligne. À vrai dire, de simples choix s’offrent à vous entre les matchs à classement ou les matchs pour le fun, les matchs en simple ou en double, les méga-matchs ou les matchs classiques, les parties longues ou courtes. Si vous n’accordez que peu d’importance à ce genre de détails, vous pourrez simplement rejoindre une partie qu’un autre joueur aura configuré.

« Les matchs ne peuvent pas s’enchaîner avec le même enthousiasme sans cette cerise sur le gâteau que symbolise la victoire d’une coupe ! »

Ce qui est dommage, c’est l’absence remarquée de tournois, absence assez difficile à comprendre quand on y pense. Comment expliquer que Camelot Software Planning et Nintendo aient omis de mettre en place un système de compétition quelconque ? Ni tournois, ni championnats, et les matchs ne peuvent pas s’enchaîner avec le même enthousiasme sans cette cerise sur le gâteau qu’est la victoire d’une coupe ! Cette absence de tournois n’est même pas compensée par un mode Histoire comme on pouvait en trouver sur la version GBA…

Outre ce manque de compétition, le nombre de personnages jouables a été revu à la baisse. Après avoir débloqué le tout, nous en comptons 16 (ce qui, nous répétons, est le chiffre parfait pour un tournoi), cela représente deux unités de moins que son prédécesseur sur Gamecube. Comme à leur accoutumée, chaque joueur est étiqueté selon une qualité spécifique : Vitesse, Défense, Puissance, Complet…  Trois nouvelles têtes au casting d’un Mario Tennis : Toadette, Harmonie, Princesse Sprixie (ou Libella). Bowser Skelet et Bowser Jr complètent un roster assez classique.

Quand le tennis de Mario perd de son charme

 

Ne nous mentons pas, le gameplay de Mario Tennis Ultra Smash reste amusant et pourrait occuper sans problèmes bon nombre de vos soirées entre amis. Néanmoins, l’univers du jeu a perdu de sa superbe pour se concentrer sur un aspect superficiel que ne recherche pas forcément le fan de Nintendo. Les joueurs qui ont découvert la franchise sur N64 ou sur Gamecube remarqueront le manque d’animations bien propres à Mario… Où sont passées les plantes carnivores, les batailles d’objets, le court Bowser penchant ? Certes, nous retrouvons quelques aspects sympathiques comme les courts sableux, glacés, « ici et là » (qui dirige la balle sur un côté ou un autre) mais le tout manque de folie et ne se réfère pas directement à l’univers du plombier.

« Partagés entre le plaisir de jouer […] et la frustration liée à ce qui rendait si extraordinaires les matchs dans Mario Tennis »

Pas de coupes ni de courts personnalisés aux couleurs des personnages, pas d’éléments extérieurs pour apporter ce bonus de fun durant les parties. Il ne reste que ces animations d’un public plus vivant que jamais, la grande famille de Toad qui orne le terrain, ces Méga-Champignons qui influencent grossièrement les chances de remporter des points. Du coup, nous sommes partagés entre le plaisir de jouer avec son personnage préféré et la frustration liée à l’absence d’éléments qui rendaient si extraordinaires l’expérience d’un match de Mario Tennis.

Au final, la grande nouveauté de Mario Tennis Ultra Smash a condamné une partie du plaisir qu’on prenait à jouer. Il était peut-être difficile d’intégrer les spécificités du Méga-Match et ceux des précédents jeux, le tout aurait été sûrement bordélique. La meilleure solution aurait peut-être été de les séparer à travers divers types de match, mais ils ont préféré se séparer de l’un au profit de l’autre. Enfin, si les joueurs les plus fidèles pointeront sûrement du doigt ce changement, les nouveaux joueurs s’y adonneront avec enthousiasme. Après tout, la version Gamecube date d’une décennie et Nintendo vise probablement un autre public, plus jeune, moins spécialiste.

Un gameplay efficace

Le plaisir de jouer reste intact, ce qui s’explique par un gameplay s’appuyant sur de bonnes mécaniques. Des conditions seront nécessaires pour déborder votre adversaire, faire la frappe adaptée au bon endroit au bon moment, le timing en soit. Un emplacement idéal sera marqué d’une étoile sur laquelle il faudra se positionner avant que la balle n’y arrive, ce qui vous permettra de faire un coup puissant qui déstabilisera à coup sûr votre adversaire. Par contre, pas de coup spécial pour chacun des personnages, tous feront à peu près le même mouvement.

Les Méga-Matchs constituent la grande nouveauté de l’opus et trouveront aisément leur public. Le concept est assez simple à comprendre, vous prenez un petit Donkey Kong et vous y rajoutez un champignon distillé toutes les 5 minutes au fond du court et cela donne un Méga Donkey Kong. N’importe quel personnage s’offre alors un court plus facile à couvrir et des échanges très puissants. Petit bémol, il devient un peu plus difficile d’y voir clairement. Par contre, cela demande une certaine gestion et un zest de stratégie. En effet, libre à vous de choisir quand prendre ce fameux champignon qui vous donne un avantage certain. Ensuite, ses effets se dissipent au fil du temps, cela demande donc de rester vigilant car il se peut que vous vous fassiez lober si vous êtes redevenu petit…

« Le plaisir de jouer reste intact grâce à un gameplay s’appuyant sur de bonnes mécaniques »

En dehors de ces fameux champignons, on sent tout de même l’intention de rendre l’expérience plus réaliste. Le ralenti à la loupe sur les Aces est une attention agréable (Hawk-Eye pour bientôt) en plus de la bonne variété de coups à faire. Les amortis sont fatals sur la surface sableuse ou la terre battue et restent assez simples à faire. Le gameplay est assez facile à intégrer pour n’importe quel novice qui pourrait devenir une graine de champion en deux ou trois heures de jeu.

Pour les spécialistes de la balle jaune, ils ne seront pas dépassés s’ils se dirigent vers les matchs classiques qui permettent de se débarrasser des Méga-Champi, l’occasion de tester votre capacité à gagner des points sans bonus. Quoi qu’on en dise, le gameplay reflète en partie la réalité du tennis dans le sens où il est donné une importance conséquente au replacement ou aux mouvements de votre personnage, à la variation de votre tennis avec balles lobées, liftées, plates etc. Dans les précédents titres, il était miraculeux de faire des fautes directes, mais cela est arrivé à quelques reprises, et quelle surprise de pouvoir dire « j’ai fait une faute, j’ai mis la balle en dehors du court » en restant presque bouche-bée.

Il est intéressant d’évoquer les caméras de jeu qui servent directement l’expérience de jeu et montrent comment le studio s’est adapté au GamePad. Elles peuvent rendre les conditions de jeu idéales pour des parties en multijoueur local et favorisent l’immersion de chacun. Le gamepad fait office de seconde caméra ou de support non négligeable selon la vue que vous choisissez. En vous lançant dans une partie à 2 (ou plus), le gamepad  avec caméra inversée permet d’avoir une vue à la troisième personne pour chaque joueur, ne laissant aucune entrée aux plaintes concernant un potentiel désavantage lié à la caméra. Pour rendre le jeu plus rythmé, vous êtes en mesure de choisir la vue dynamique qui vous suit… Les caméras ont réellement été bien pensées pour le coup.

L’ascension des Champions Amiibo

Une expérience online presque basique et sans relief contraste avec des parties multijoueurs toujours aussi amusantes. Que devient le solo sans tournois ou coupes à gagner ? L’intérêt réel de se lancer seul dans Mario Tennis Ultra Smash réside dans la mise en place du mode l’Ascension des Champions (et non pas dans le défi Méga-Balle soporifique). Il se marie parfaitement avec la fonctionnalité de l’Amiibo dont les statistiques pourront être boostées au fil des matchs et avec qui vous pourrez constituer la meilleure paire en double. Il s’agit d’une bonne idée d’avoir permis sa progression au fur et à mesure des heures passées sur le court, cela poussera les joueurs à enchaîner les sessions pour perfectionner leur personnage préféré.

« Un Mario Tennis qui convaincra les néophytes mais qui pourrait laisser perplexe les plus anciens »

L’ascension des Champions rend le gameplay plus nerveux puisqu’on vous propose d’enchaîner les matchs (sous forme de Tie-Break) avec l’objectif de réaliser la plus grande série de victoires possibles. Ainsi, tous les personnages y passent, de Mario à Donkey Kong en passant par l’affreux Boo et ses variations. Vous devrez évidemment taper plusieurs fois le même adversaire mais le niveau s’élève au rythme de votre série de victoires. On retiendra que tous les adversaires n’adoptent pas la même stratégie et qu’un faux pas sera vite puni (montée au filet, lob imparable qui suit). Malgré la tension qui hante chaque match disputé, l’enchaînement des matchs peut devenir lassant peut être aussi à cause de ce grain de folie qui manque à l’expérience de jeu. Néanmoins il nous est permis de continuer une série après l’avoir mis en pause, un soulagement…

Au final, les qualités et les défauts de ce Mario Tennis Ultra Smash sont corrélés dans chaque compartiment du jeu. Il s’agit d’un titre qui ne plaira pas sur le long terme aux experts qui ont connu les précédents jeux, mais qui pourrait convaincre la nouvelle génération de joueurs. Cela dit, son gameplay qui demeure amusant et efficace est desservi par un contenu assez maigrichon qui pourrait faire naître une certaine lassitude chez les joueurs. L’introduction des Méga champignons aurait été une idée géniale si elle s’était entremêlée avec d’autres interactions auxquelles nous avions eu droit dans les précédents opus. L’Ascension des Champions représente sans doute la très bonne idée mais rappelle qu’en terme de compétition, les joueurs n’ont pas grand chose d’autre à se mettre sous la dent. Un Mario Tennis 100% champignon mais mi-figue mi-raisin…

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍LE GAMEPLAY EFFICACE ET FUN
  • 👍L’ASCENSION DES CHAMPIONS
  • 👍BOOSTER SON AMIIBO
  • 👍 LE GAMEPAD ET SON BON USAGE AVEC LES CAMÉRAS
  • 👍 LES MÉGA CHAMPIS PLAIRONT AUX NÉOPHYTES…
  • 👎MOINS AUX PLUS ANCIENS…
  • 👎OÙ SONT LES TOURNOIS ?
  • 👎LE ROSTER APPAUVRI
  • 👎LES INTERACTIONS EXTÉRIEURES QUI ONT DISPARU