[Test] The Witch and the Hundred Knight: Revival Edition

Découvrez notre test de The Witch and the Hundred Knight: Revival Edition, le jeu qui ne vous montrera pas que les bons côtés de la sorcellerie

Fiche Technique

  • Support : PlayStation 4
  • Développeur : Nippon Ichi Software
  • Éditeur : NIS America
  • Type : Action-RPG
  • Date de sortie : 04 mars 2016
  • Test effectué à partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur

Que cela plaise ou non, la mode sur la génération actuelle de consoles est aux versions dites « remastered ». Nippon Ichi Software s’est donc engouffré dans la brèche pour nous proposer une nouvelle version de son The Witch and The Hundred Knight sorti sur PS3 le 21 mars 2014 en Europe. Deux ans plus tard, voici donc venu le temps de The Witch and The Hundred Knight : Revival Edition, une exclusivité PlayStation 4. Outre un petit lifting graphique, cette nouvelle version incorpore quelques petites nouveautés que l’on abordera au cours de ce test. D’ailleurs, commençons sans plus attendre !

Ma sorcière mal-aimée

The Witch and The Hundred Knight : Revival Edition vous transporte sur les contrées de Medea, un endroit où la magie est monnaie courante et pratiquée par des sorcières pas toujours très bien attentionnées. L’une d’elles du nom de Lia, qui préfère se faire appeler Metallia (ça fait sans doute plus dark) vit recluse dans sa petite maison à Niblhenne avec pour seule compagnie son plus ou moins fidèle serviteur Arlecchino, un robot. La jeune sorcière qui s’est auto-proclamée « Grande sorcière des marécages » souhaite pouvoir étendre son territoire. Seulement elle ne peut pas s’éloigner de son marécage toxique qui lui permet à elle de rester en vie, bien qu’il soit mortel pour la plupart des autres êtres vivants. Pour l’aider dans ses ambitions Li… pardon… Metallia invoque ce qui est censé être une créature maléfique d’une force et d’une taille inouïe. Une fois le rituel accompli, il s’avère que cette « bête » n’est pas aussi effrayante que la légende laissait à le supposer, c’est même tout l’inverse, on dirait une petite peluche, muette de surcroît, et devinez quoi ? C’est vous qui l’incarnerez. Vous voilà lié contractuellement à Metallia et de ce fait à ses ordres. Bien loin de ce qu’elle espérait, la sorcière vous renomme malgré tout Hundred Knight et vous envoie à la chasse aux Pilliers de Tempérance à travers le monde, ces piliers qui ont le pouvoir de répandre le marécage toxique. Oui mais voilà, est-ce vraiment une bonne idée d’aider cette sorcière ? Sous ses airs de petite peste inoffensive, vous allez vite découvrir que se cache un être capable d’une grande cruauté. Et d’ailleurs, pourquoi une autre sorcière du nom de Malia tient-elle absolument à cantonner Mettalia dans son marécage ?

Voici posées les bases de ce qui constitue le scénario de The Witch and The Hundred Knight. Un scénario qui est plutôt bien réussi, bourré d’humour, de rebondissements et de personnages attachants. Malheureusement, le jeu n’est pas traduit en français et il faudra bien maîtriser l’anglais pour suivre l’histoire, c’est désolant. Bref ! Au delà du scénario, le jeu de Nippon Ichi Software jouit de toute une ambiance de grande qualité, bien qu’un peu déstabilisante. En effet à la vue des personnages principaux et de leur chara-design on pourrait croire à un jeu au caractère enfantin mais que nenni. Outre les allusions sexuelles et les grossièretés proférées, l’ambiance très sombre et cruelle de The Witch and The Hundred Knight fera également frissonner et vibrer les plus grands. On a un peu la même impression que devant certains univers de Tim Burton ou celui de la Famille Adams et c’est clairement jouissif. La touche manga/japonaise sur les très beaux dessins des personnages lors des dialogues vient poser la cerise au sommet du gâteau.

Puisque l’on aborde l’aspect visuel du jeu, autant dire un petit mot au passage sur les graphismes. Bien que le jeu ait subi un petit lifting sur quelques effets in-game et bénéficie désormais d’un frame rate de 60 FPS (contre 30 FPS sur la version PS3), on ne peut pas dire que le moteur graphique fasse des merveilles. Le rendu visuel reste, bien évidemment, très proche de ce que pouvait faire tourner la PlayStation 3. Après, la direction artistique permet à ce point de ne pas être trop gênant même si certaines cut-scenes finissent pas faire un peu pitié.

Si visuellement tout n’est pas parfait, l’ambiance sonore est, elle, irréprochable. La bande-son, même si les morceaux n’ont rien de mémorable, se marie parfaitement avec cette univers partagé entre l’enfantin et le glauque. Il y a également toute une palette de thèmes musicaux qui accompagneront les différentes émotions que l’histoire nous fera passer, sans jamais ne faire la moindre fausse note. Vous pourrez même profiter des voix japonaises disponibles au même titre que les voix anglaises. Allez… pinaillons un peu quand même. Même si le cher Hundred Knight est muet, il émet des petits cris lors de ses attaques… lors de chaque attaque ! Rapidement prise de tête surtout que le son sort à la base de votre manette. Lors du test nous avons tenu 30 minutes avant de couper le son de celle-ci… les cris s’échappant alors de la TV. Voilà, fin du pinaillage.

Le héros au cœur du chaos

Bien que bercé par cette ambiance « jouissivement » glauque, une fois lancé dans votre partie, vous allez vite vous rendre compte que le gameplay est loin d’être exempt de défaut. Le premier reproche qui s’imposera rapidement de faire c’est que l’action est très souvent complètement illisible. La faute d’abord à une caméra en vue du dessus pas très inspirée, et qui, même si on a la possibilité de la faire pivoter, n’offrira jamais un angle de vue satisfaisant. Plus il y a aura de monstres à vous prendre pour cible et plus votre héros se trouvera noyé dans le chaos. Entre les effets lumineux des attaques, la traînée du mouvement de vos armes et les indications du montant des dégâts, vous finirez pas ne plus distinguer grand chose. Rajouter à ça la présence, dans certains niveaux, du branchages des arbres en plein milieu de votre écran, et le combo sera au max. Ainsi, il sera très difficile de bien anticiper les coups des ennemis dans un tel foutoir, et vous vous contenterez au final de cogner comme un sourd et de sauter de temps à autre en espérant esquiver miraculeusement l’estocade de vos adversaires.

D’ailleurs, c’est ce que vous ferez la plupart du temps : cogner. C’est là le deuxième reproche que l’on peut faire à ce The Witch and The Hundred Knight. Il n’y a pas du tout de variation dans le gameplay, l’essentiel de votre aventure consistera simple à avancer et taper tout ce qui croisera votre chemin. Il n’y a rien de plus à offrir sur l’immense majorité d’une partie et c’est un peu dommage de ne pas avoir choisi d’entrecouper cette action frénétique avec des phases un peu plus calmes comme de la plateforme ou ce genre de choses. Après, ceux qui n’aiment pas s’embarrasser de distraction et qui se complaisent dans les échauffourées, n’auront peut-être pas ce ressenti.

Ces deux reproches qui viendront quelque peu ternir votre expérience de jeu sont d’autant plus dommageables que se cachent derrière eux de nombreuses bonnes idées qui auraient mérité un meilleur écrin. On pense par exemple au très bon système d’optimisation de votre arsenal. Hundred Knight peut en effet s’équiper de différents types d’armes parmi les grands classiques des Action-RPG : des épées, des lances, des massues ou encore des bâtons de magicien. Chaque arme possède un type de dégât : magique, tranchant ou contondant. Il vous faudra ensuite créer un set avec 5 armes et lorsque vous attaquerez vos ennemis, vous effectuerez un combo avec ces 5 armes qui seront utilisées successivement selon l’ordre que vous aurez défini. A noter que vous avez la possibilité d’avoir jusqu’à 3 sets d’armes différents.

Chaque ennemi étant vulnérable contre certains types d’attaque et quasi insensible à d’autres, à vous d’organiser vos sets de manière à parer à toute éventualité et à switcher de set en fonction de ce qui se présentera face à vous. Ce côté stratégique est vraiment plaisant puisqu’il nous pousse à constamment observer les faiblesses de nos ennemis et de remanier nos sets en conséquence.

Un autre bon point à attribuer à The Witch and the Hundred Knight c’est son système d’XP. Là où certains RPG se contentent de simplement faire gagner le personnage en niveau influant alors directement sur ses PV ou ses dégâts, ici le système sera plus subtil. Tout d’abord, ce n’est pas Hundred Knight lui-même qui gagne en niveau mais le ou les masques qu’il porte. En effet vous collecterez au long de votre aventure différents masques qui possèdent chacun leurs propres attributs (aisance avec des types d’armes notamment) et leurs propres compétences. Vous pouvez alors porter 3 masques, un principal et deux secondaires. Chacun des masques portés gagnera ensuite de l’expérience au fur et à mesure de votre massacre d’ennemis, et c’est le niveau de votre casque principal qui définira le niveau de votre personnage. Ce système de casque poussant lui aussi à la stratégie puisque si vous pourrez bénéficier des compétences des 3 casques, seul le principal vous fera profiter d’un bonus (et d’un malus) avec certains types d’armes. D’ailleurs les armes aussi gagnent en niveau à force de les utiliser. Encore une fois, il y a là une très bonne idée qui pousse à la stratégie.

La dernière idée originale et qui fait mouche concerne les GIGAcal. Kézako ? Hé bien il faut savoir que lorsque vous parcourez une map, votre temps n’est pas illimité. Chaque instant passé sur le terrain consommera ces fameux GIGAcal. C’est un peu « Arcade » comme principe et il vous faudra constamment jeter un œil sur ce compte à rebours pour éviter les mauvaises surprises car s’il arrive à zéro, c’est la catastrophe. Rassurez-vous, la mort n’est pas immédiate mais vous passez dans un état où vos points d’attaque et de défense se trouvent grandement atrophiés et vous perdez petit à petit vos PV. Si jamais vous venez à succomber dans cet état de malus, vous retournerez à votre QG dépouillé de tous les items ramassés lors de votre dernière sortie. En effet, les loots des monstres ne vont pas directement dans votre inventaire mais dans votre estomac, et ils ne deviennent utilisables qu’une fois rentré en sécurité à votre base. Prenez donc garde à vos GIGAcal, si vous ne voulez pas rentrer le ventre vide. Pour rentrer en lieu sûr, il faudra alors vite quitter la zone via l’un des téléporteurs présents dans les niveaux. En tout cas, il y a vraiment de très bonnes idées dans ce jeu, certaines que l’on a pas mentionné comme le pillage d’habitation ou l’esquive mystique qui se déclenche lors d’une esquive au timing parfait et qui lance une sorte de bullet-time. Il y aura en tout cas beaucoup à découvrir au cours de votre aventure.

Du neuf sous le chapeau pointu

A moins que vous fassiez partie des joueurs ayant joué à la version PS3 et que vous connaissiez dès lors très bien tout le panel du système de jeu. La seule question qui vous taraude alors c’est de savoir ce qu’apporte cette mouture PS4. Car oui, on l’a évoqué au début de ce test, The Witch and the Hundred Knight : Revival Edition n’est pas un portage bête et méchant. Il y a bien quelques petites nouveautés qui ont été implémentées. On a déjà parlé du passage au 60FPS qui s’accompagne de retouches sur les textures, les lumières et certains modèles mais rien d’extrêmement bluffant de ce côté là non plus.

Non, la grosse nouveauté c’est la Tour de l’Illusion. Un nouvel endroit qui, comme son nom l’indique, est une tour dans laquelle vous devrez traversez les étages un à un pour parvenir jusqu’au sommet. Chaque étage est généré aléatoirement et regorge d’ennemis à déboîter offrant expérience et loots à profusion. C’est clairement un aspect rogue-like qui se dégagera de la Tour de l’Illusion. Vous découvrirez également au fur et à mesure de votre progression en ces lieux un nouveau scénario parallèle à la trame principale, légèrement inspiré du magicien d’Oz.

C’est également dans cette Tour que vous pourrez contrôler Metallia directement et certains monstres looteront des Catalysts qui vous permettront d’enchanter vos armes… Vous l’avez compris, le contenu supplémentaire n’est pas non plus à sauter au plafond même s’il prolonge la durée de vie initiale du jeu qui est d’ailleurs conséquente. Le scénario de base vous occupera facilement de longues heures avant de dévoiler son dénouement.

Abracadabilan

The Witch and The Hundred Knight : Revival Edition brille incontestablement par son ambiance qui mêle habillement le glauque, la cruauté, le comique voire parfois l’enfantin. Cette réussite à ce niveau nous accroche pleinement au jeu et à son scénario qui est d’ailleurs réussi lui aussi. Il est juste dommage que le gameplay soit gâché par deux ou trois défauts, d’autant plus que le titre de Nippon Ichi Software regorge de très bonnes idées. C’est pourquoi si vous arrivez à faire abstraction des inconvénients, vous passerez un très bon moment en compagnie d’Hundred Knight et sa petite bande loufoque.

Enfin, si vous vous posez la question de l’utilité de passer encore à la caisse parce que vous y êtes déjà passé pour la version PS3, on ne peut pas dire que l’évolution entre les deux versions soit suffisante pour remettre la main à la poche. On peut reconnaître la bonne volonté du développeur qui ne s’est pas contenté d’ajouter un pauvre filtre mais les ajouts sont trop mineurs pour justifier un retour sur ce jeu. En revanche, si vous n’avez jamais goûté à la monture PS3, que vous êtes fans de ce genre d’ambiance « Halloweenesque », que vous aimez les A-RPG, The Witch and The Hundred Knight : Revival Edition pourrait bien faire votre bonheur. A condition d’être à l’aise avec l’anglais vu que le jeu n’est pas traduit en français, une énorme faute selon nous.

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍Une ambiance réussie
  • 👍Une bande son cohérente
  • 👍Un bon scénario
  • 👍Des personnages attachants
  • 👍De bonnes idées de gameplay
  • 👍Une bonne durée de vie
  • 👎Pas de localisation française !!
  • 👎Des combats très brouillons
  • 👎Des graphismes moyens
  • 👎De la monotonie dans les phases de gameplay