Découvrez notre test de Hitman, le jeu qui vous fera assurément voir les chauves d’une toute autre manière
Fiche Technique
- Support : PlayStation 4, Xbox One et PC
- Développeur : Io-Interactive
- Éditeur : Square Enix
- Type : Action/Infiltration
- Date de sortie : 11 mars 2016
- Test effectué à partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur
Après quatre ans d’absence depuis son dernier volet Hitman Absolution, la célèbre franchise d’Io-Interactive fait désormais son grand retour. L’agent 47 reprend du service comme toujours sur PC mais également sur une génération de consoles qu’il n’avait pas encore foulée avec la PlayStation 4 et la Xbox One. Le tueur au code barre va ainsi pouvoir recommencer à jouer de la corde à piano sur les cous de ses pauvres cibles. Cependant, ce retour aux affaires se fait à petits pas puisque Square Enix et Io-Interactive ont choisi le format épisodique pour relancer la saga Hitman. C’est d’ailleurs l’un des points qui nous a le plus questionné, et il fait bien entendu partie de ceux que nous aborderons dans ce test. Allez ! Mettez votre plus belle tenue, on vous emmène à la Fashion Week de Paris… enfin, un équivalent.
C’est l’histoire d’un chauve…
Avant le premier chapitre de l’escapade parisienne, Hitman débute d’abord par un prologue se déroulant 20 ans avant votre soirée dans la capitale. 47 est, à cette époque, un aspirant pour intégrer l’ICA (l’agence spécialisée dans la location de tueurs à gages) sur la recommandation de la rusée Diana Burnwood qui deviendra par la suite son agent de liaison. 47 est donc soumis à deux missions qui ont pour but de tester ses compétences et qui vous serviront, à vous, de tutoriel. Toutes les capacités de base du gameplay vous sont ainsi présentées de manière simple et ludique. Une fois les tests réussis, 47 est engagé par l’ICA puis démarre une cinématique de folie qui retrace les 20 ans qui séparent le prologue et le contrat à Paris (nous vous l’avions présentée par ailleurs). Cette cinématique nous remémore certains assassinats commis dans les volets précédents, ce qui semble indiquer que ce nouveau Hitman s’inscrit dans la même timeline. Ce n’est donc pas un véritable reboot de la saga comme il avait été pourtant présenté.
Une fois ce petit rafraichissement de mémoire terminé, vous voici à Paris pour votre prochain contrat où deux cibles vous ont été assignées. Voilà à peine tout ce que l’on peut vous raconter du scénario de ce premier épisode si on ne veut pas vous le spoiler. Et c’est bien là selon nous le principal défaut de ce format épisodique, en tout cas tel que nous le propose Hitman, c’est qu’en définitive il n’y a que des bribes d’histoire à se mettre sous la dent. Une fois la dernière cinématique terminée, on se dit : « Déjà ? Mais ça vient à peine de commencer ! ». Hé bien oui, ceux qui ne viendront que pour rusher le scénario vont assurément rester sur leur faim. On aurait en fait espéré en avoir davantage scénaristiquement, ne serait-ce que pour lancer en fanfare le premier épisode. Là, il n’y a même pas vraiment de gros cliffhanger pour nous tenir en haleine, c’est très curieux.
Libre comme l’air
En fait Io-Interactive a surtout parié sur la grande force du jeu : la multiplicité des approches. Car oui, le jeu n’offre pas une seule façon viable de liquider vos cibles mais un large panel de possibilités. Que ce soit la manière d’arriver à proximité de vos cibles, ou bien le choix de l’arme pour les mettre hors d’état de nuire. Déjà nombreuses dans les « petits » niveaux du prologue, les différentes méthodes pour réussir seront presque infinies dans votre contrat parisien. Clairement, cette qualité indéniable procure une belle sensation de liberté, c’est un pur plaisir que d’explorer l’environnement à la recherche d’une stratégie adéquate. Hitman va donc jouer sur cette force en proposant plusieurs modes qui vous pousseront à tout essayer.
En plus du mode histoire, le mode escalade vous proposera de rejouer un niveau plusieurs fois d’affilé en y ajoutant à chaque fois un objectif, une cible ou une contrainte. Autant dire qu’il faudra parfois balayer tout le niveau pour comprendre comment rentrer dans les clous. Le mode contrat quant à lui vous demandera d’exécuter des cibles prédéterminées avec comme options facultative de porter une certaine tenue et d’utiliser un certain type d’arme. Au plus vous collez aux exigences, au plus votre score sera élevé. C’est d’ailleurs ce mode contrat qui fera la part belle à la communauté puisque vous pourrez créer votre propre contrat et le proposer en ligne pour que les autres joueur le remplissent.
Au cours de tous ces modes de jeu, vous aurez enfin la possibilité de réaliser des défis qui vous demanderont d’effectuer certaines actions spécifiques. Il faudra d’abord trouver comment les mettre en œuvre, certaines demandant de bien connaitre le niveau. En tout cas chaque défi vous octroiera des points qui vous feront gagner de l’expérience. Au fur et à mesure que vous prendrez de la bouteille, vous débloquerez de nouveaux points de départ, de nouvelles tenues, de nouveaux gadgets et de nouvelles armes pour la mission. Ce sont donc de nouvelles manières de tuer qui se présenteront à vous petit à petit.
Si l’on devait signaler un bémol parmi tout ça, c’est que malheureusement, quelque soit le mode de jeu, la configuration du niveau restera sensiblement la même. Les PNJ seront aux mêmes endroits et effectueront les mêmes actions. C’est un peu dommage, il faut bien le reconnaitre.
L’art de tuer
Alors on vient de le voir, l’agent 47 assassine d’une multitude de façons et en plus, il le fait bien ! Tout ça parce que le gameplay de ce Hitman est très soigné. Il est sobre, extrêmement intuitif et donc efficace. On arrive toujours à effectuer les actions que l’on désire, c’est vraiment agréable car il aurait été très préjudiciable de s’arracher les cheveux sur un jeu difficile par essence.
En effet la saga Hitman a toujours été exigeante et ce nouvel opus ne déroge pas à la règle. Le maître-mot est plus que jamais la discrétion et il ne sera d’ailleurs pas facile d’en faire preuve. Inutile aussi d’espérer vous pointer à l’entrée avec un fusil d’assaut et dégommer tous les gardes jusqu’à votre cible, vous n’irez sans doute pas si loin. La jauge de santé de 47 est petite et surtout elle ne se régénère pas. Tant mieux ! Ce nouveau volet de la franchise est ainsi fidèle à ses illustres prédécesseurs et les fans de la première heure apprécieront forcément.
Il est d’ailleurs très intéressant de voir comment le système des tenues est revenu au cœur du gameplay. En effet, vous ne pouvez pas vous pavaner dans toutes les zones du niveau avec votre costume, aussi classe soit-il. Certaines zones étant strictement réservées à des membres d’une partie du personnel. Ainsi, certaines tenues vous donneront accès à diverses zones mais ne vous permettront pas de mettre les pieds dans d’autres. Il faudra alors trouver la bonne tenue qui pourra vous mener toujours plus près de votre cible et il faudra pour ça en récupérer une sur le corps inerte d’un PNJ. Attention malgré tout, certains gardes se montreront beaucoup plus attentifs à votre apparence et vous démasqueront même avec la bonne tenue. Heureusement pour signaler ces ennemis perspicaces, un petit point blanc au-dessus de leur tête vous les indiquera. A vous de ne pas croiser leur chemin. En tout cas, ce système de tenue ajoute énormément de cohérence, de réalisme et encore plus de difficulté. A moins que vous ne vous passiez de changer de tenue et tenter la discrétion totale, un choix encore plus compliqué mais là encore, vous avez la liberté de prendre cette option.
Il est en revanche fort regrettable que l’IA ne soit pas toujours au top, notamment par un petit manque d’agressivité lors des gunfights et surtout elle se laisse souvent un peu trop facilement flouer. Par exemple, lorsqu’un garde devient suspicieux à votre égard, il vous suffira de presser le pas pour rapidement sortir de son champ de vision et éviter par la même tout ennui. C’est un problème que nous avions soulevé dans notre preview de la bêta fermée et il ne semble pas avoir été réglé. Cela facilite quand même bien les choses, puisque tout écart ne sera pas directement punitif pour peu que vous ayez les bons réflexes. Disons le tout de go, il faudra absolument que l’IA soit améliorée au fur et à mesure de la publication des épisodes, sans quoi le jeu pourrait perdre rapidement de son intérêt.
Malgré tout Hitman s’en sort globalement bien sur les autres aspects techniques. Nous n’avons eu à déplorer qu’un seul petit bug de script mais rien qui soit susceptible de bloquer la progression. Au niveau des graphismes c’est plutôt joli. Sans non plus décoller la rétine les décors et 47 sont extrêmement bien modélisés et certains jeux de lumières sont superbes. Il y a cependant des bugs de collision avec les PNJ, 47 ayant une légère tendance à les traverser quand on tente de forcer le passage.
Pour la bande-son, la sobriété est là aussi de mise. Il n’y a pas constamment de musique pour accompagner le moindre de vos pas et c’est bien évidemment préférable pour favoriser l’immersion. Malgré tout, les quelques morceaux présents sont de bonne facture et collent parfaitement à l’ambiance. On mettra d’ailleurs en avant la musique lors de la fameuse cinématique rétrospective qui est tout simplement monstrueuse.
Mais c’est malheureusement autour de l’ambiance sonore qu’un autre défaut pointe le bout de son museau. Jusqu’à présent, la saga Hitman avait bénéficié de doublages français. Ce nouvel opus n’y a en revanche pas droit. Ce n’est pas vraiment ce choix que nous fustigeons mais ses conséquences. En effet, les différents niveaux regorgent de petites conversations annexes qui ne sont pas sous-titrées. Bien sûr, en tant que conversations annexes elles ne sont pas essentielles au bon déroulement de votre mission, mais les non-anglophones ne pourront pas en profiter ce qui reste dommage.
Un des autres problèmes de ce Hitman concerne les temps de chargement sur consoles. Ils sont assez longs, notamment pour charger le niveau parisien, ce qui reste assez compréhensible quand on voit la taille du niveau, mais même l’entrée dans les menus prend un peu trop de temps. Les joueurs qui passent beaucoup de temps dans les menus pour charger et recharger leurs parties pour rendre une copie parfaite risquent de trouver le temps long.
L’heure du débriefing
Ce Hitman nous a franchement emballé en terme de gameplay. Un gameplay qui ravira à coup sûr les puristes de la licence. La liberté d’action offerte par cet opus est excellente et IO-Interactive a parfaitement joué sur ce point pour donner de la consistance à ce premier épisode. Oui parce qu’au delà de tester Hitman nous avons aussi et surtout testé un fragment de jeu. Et très honnêtement le format épisodique nous laisse plus que dubitatifs. Si les adeptes de la complétion à 100% s’en donneront à cœur joie, les autres risqueront rapidement d’avoir l’impression de tourner en rond. On ne pourra que leur recommander d’attendre que plus d’épisodes soient publiés pour se lancer dans l’aventure, sept étant encore à venir. Hitman leur procurera alors sans doute un énorme plaisir de jeu car le jeu a toutes les qualités pour ça. A condition que l’IA paresseuse soit rapidement revue, car c’est là le gros point noir du jeu.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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