Dernier jeu du studio Imageepoch qui a fermé ses portes en 2015, Stella Glow est-il à la hauteur des ambitions de son développeur ? Réponse dans ce test
Fiche Technique
Support : 3DS/2DS
Editeur : Atlus/NIS America
Développeur : Imageepoch / Sega
Type de jeu : Tactical-RPG
Date de sortie (Européenne) : 11 mars 2016
Prix : 39,99€
Test effectué sur une version fournie par l’éditeur
Capri c’est fini
Créée le 9 juin 2005 au Japon, la société Imageepoch avait pour ambition de renouveler le genre du J-RPG, en perte de vitesse depuis quelques années. Les amateurs du genre se souviendront peut-être de la série des Luminous Arc sur DS qui, comme Stella Glow, étaient des Tactical-RPG. Mais en mars 2015, le développement du jeu est repris par Sega et il sortira finalement le 4 juin 2015 au Japon. La version européenne est éditée par Atlus et NIS America qui ont édité, entre autre, la série des Megami Tensei.
Stella Glow est donc le dernier jeu de développeurs plein de bonnes intentions, mais n’ayant pas réussi à survivre dans l’industrie. Le studio n’a même pas atteint son dixième anniversaire et nous laisse donc Stella Glow comme son œuvre inachevée. Voyons ce que vaut ce chant du cygne.
Laissez-nous chanter…
Le genre du J-RPG a beaucoup évolué depuis les premiers Final Fantasy ou Dragon Quest, ce qui a permit l’établissement de codes pour le genre. En plus du gameplay, le scénario permet aux joueurs de développer de la sympathie pour les héros, voire les méchants et leur faire comprendre que rien n’est tout blanc ou tout noire. Ici, on se retrouve donc avec un scénario de J-RPG… Et qui dit scénario de J-RPG dit : cliché.
On incarne donc Alto, un orphelin amnésique adopté par une villageoise. Le petit Alto va grandir au sein de ce village et se lier d’amitié avec la fille de sa mère adoptive, Lisette. Tout va bien dans le village, Alto part chasser en forêt, quand un jour il rencontre une sorcière, Hilda. Cette dernière se trouve être la sorcière de la destruction et utilise ses pouvoirs pour lancer une malédiction sur le village qui emprisonne les habitants dans des cristaux. Seul Alto et Lisette en ressortiront indemne, sauvé de justesse par les soldats royaux.
La quête d’Alto et ses compagnons est donc de retrouver les autres sorcières, afin qu’elles lancent un sort pouvant libérer les villages cristallisés par Hilda et l’arrêter, elle et sa troupe : les Harbringers.
C’est donc un scénario qu’on a déjà vu, avec ses personnages marquants, ses personnages horripilants, ses personnages dont on se souviendra à peine. Pas très original donc, mais cela reste sympathique à jouer, avec certains passages plus marquant que d’autres.
Petit point important, dans le monde de Stella Glow, les sorcières sont les seules à pouvoir chanter, car la chanson est source de pouvoirs et bien que le jeu ait eu droit à des doublages américains, les chansons sont chantées par des stars de la J-pop.
Et tu chantes chantes chantes…
Il s’agit donc d’un Tactical-RPG, en vue isométrique, comme la série des Luminous Arc. On retrouve donc des mécaniques de gameplay assez semblables avec ce dernier, comme la possibilité de parler avec ses compagnons lors des temps morts ou encore la possibilité de customiser les armes avec des pierres magiques afin de gagner certains bonus.
Commençons par les combats : ils se déroulent au tout par tour et une barre en dessous de l’écran nous indique les tours à venir. L’ordre des tours est influencé par deux facteurs important : la vitesse du personnage et ses actions durant le tour. Ainsi, quand un personnage passe son tour sans bouger ou attaquer, son prochain tour arrivera plus vite que s’il avait effectué une action.
Donc, quand vient son tour, on déplace son personnage vers l’ennemi pour pouvoir l’attaquer, ou on s’éloigne pour éviter des représailles. Utiliser une compétence coûte des points de magie et peut avoir divers effets comme soigner ou augmenter les dégâts. On peut aussi noter que certains personnages ont des attributs qui leur permettent, par exemple de bloquer le chemin aux ennemis ou de contre-attaquer ces derniers.
Les combats ressemblent donc à ceux d’un Fire Emblem, ce qui permettra aux amateurs de la série et du genre général de ne pas être dépaysés. Cependant, le jeu intègre un système qui lui est propre : les chansons. Comme dit plus haut, les sorcières sont les seules capables de chanter et cela leur permet de lancer des sorts. Dans le gameplay, cela est représenté de manière intelligente : lorsqu’Alto développe sa relation avec une sorcière, cela permet à cette dernière de gagner certaines compétences et donc des chants. Une fois ces chants débloqués, Alto doit se placer à côté de la sorcière en question et remplir une jauge en combattant pour lui permettre de lancer une chanson apportant des bonus à l’équipe, comme par exemple soigner des alliés ou encore l’augmentation de coûts critiques. Le nombre de tour que durera le chant dépend du remplissage de la jauge et chaque sorcière peut apprendre plusieurs chants. Ces bonus restent intéressants quand la situation commence à vous échapper, car la difficulté dépendra grandement de l’évolution de vos personnages.
En dehors des combats, on peut déplacer la troupe sur une carte afin de rejoindre le lieu de la mission ou pour rejoindre la capitale où se trouve le quartier général des héros. Dans la capitale, vous pouvez acheter de l’équipement, de nouvelles pierres à mettre sur vos armes ou profiter de votre temps libre. En effet, dans Stella Glow il faut différencier les temps libres et les temps de mission. Pendant les temps libres, vous avez la possibilité de parler à vos compagnons afin de développer votre relations avec ces derniers et leur permettre de gagner de nouvelles compétences, mais aussi de travailler pour gagner un peu d’argent de poche ou partir en exploration pour trouver divers objets, générés aléatoirement. Cependant il vous faudra faire des choix car le temps est compté durant cette période et vous ne pourrez pas tout faire. Pendant les temps de missions, vous pouvez uniquement vous rendre dans les boutiques, il vous faudra donc profiter des temps libres pour améliorer les relations entre vos personnages et vous préparer au mieux pour les missions qui arrivent. Il est à noter aussi que parfois, vous devrez choisir entre deux personnages : si vous décidez de parler au facétieux Rusty, vous ne pourrez pas parler au sérieux Archibald.
Belles ! Belles ! Belles ! Comme le jour
On passe du style anime pour les phases de dialogue et les cinématiques à un style moins travaillé pour les phases de jeu où on se retrouve avec des personnages en 3D disproportionnés par rapport à leur environnement. Par moment le choix des couleurs peut aussi faire mal aux yeux car beaucoup trop lumineux.
Pour les musiques, on retrouve Yasunori Mitsuda qui a composé les musiques de Chrono Trigger ainsi que de Shunsuke Tsuchiya qui a composé celle de Luminous Arc. Au final, elles sont bonnes même si la plupart auront du mal à marquer les esprits. Certains thèmes marchent, d’autres non, mais l’ambiance sonore est travaillée et arrive tout de même à dégager sa propre identité.
Au final, le titre d’Imageepoch est un Tactical-RPG agréable à jouer avec une histoire déjà-vu, mais qui fonctionne toujours. Le gameplay est soigné et les amateurs du genre s’y retrouveront sans problème. Pour la durée de vie, comptez entre 40 et 50 heures de jeu pour une partie, mais vous pouvez aussi relancer le jeu en New Game +, rien que pour débloquer la vraie fin, mais aussi car vous aurez plus de points en temps libre pour développer les relations entre Alto et ses compagnons.