[TEST] Shantae’s Risky Revenge : une pépite sur Wii U

Cette semaine nous nous sommes lancés dans le test de Shantae’s Risky Revenge, le jeu dans lequel un singe et un éléphant peuvent collaborer

Fiche Technique

  • Support: Wii U
  • Test effectué sur Wii U d’après une version fournie par l’éditeur
  • Éditeur : Nintendo
  • Développeur: Wayforward Technologies
  • Type:  Action/Plateforme
  • Date de sortie : 24 mars 2016
  • Prix : 9€99

Shantae Risky’s Revenge Director Cut est le portage sur Wii U de la production développée par WayForward qui a fait sensation en 2010 aux États-Unis, en 2011 en Europe. Il s’agit de la suite de Shantae publiée sur Game Boy Color au début du 21ème siècle. Depuis, notre jeune héroïne est apparue sur PlayStation 3 et Xbox 360 mais aussi sur Steam en juillet 2014 sous cette même forme « Director Cut » dont la Wii U profite depuis une petite semaine. Découvrez avec nous l’univers de Shantae, un demi génie qui vit des aventures palpitantes. 

Un prélude anodin pour un périple mouvementé

L’histoire de Shantae Risky’s Revenge commence de manière assez hasardeuse pour notre jeune héroïne. Tout démarre lors de l’Exposition annuelle des chasseurs de trésor au cours de laquelle une lampe magique (façon Aladdin et son génie) est au centre de toutes les attentions. Le public montre son admiration pour l’objet qui devient très vite convoité et surtout volé par Risky Boots, la vilaine du scénario. Les bases de l’intrigue sont posées. Shantae se lance donc à la poursuite de la criminelle, commence ainsi l’aventure de notre héroïne.

Les péripéties de Shantae ne seront pas de tout repos, non pas à cause de la ténacité des ennemis, mais bien parce que les développeurs n’ont voulu en aucun cas faciliter votre avancée. Si les zones de la map seront infestées de bestioles en tout genre, les traverser saine et sauve n’exigera surtout qu’un bon timing dans vos déplacements et sauts ainsi que dans vos frappes. Néanmoins, l’aspect le plus exigeant et tout autant agréable concerne l’exploration de la carte. L’univers est en 2D mais Wayforward n’a placé aucun marqueur d’objectif sur l’écran ou dans le menu. De ce fait, il ne sera pas étonnant de galérer à de nombreux reprises afin de trouver l’endroit exact vers lequel il nous est demandé de nous diriger. Cela change considérablement des jeux que l’on reproche souvent d’être trop directifs. Votre instinct débrouillard sera mis à rude épreuve.

Ce sera également le cas lors de votre visite de certains donjons qui comportent quelques énigmes faisant appel à votre logique. Le gameplay en devient vite nerveux dans le sens où, il se pourrait que vous vous demandiez à plusieurs reprises la démarche à suivre, les mouvements à enclencher, la direction à prendre. Il est impératif de lire attentivement les consignes et les indications quand elles se présentent à nous car nous ne sommes pas en mesure de les consulter par la suite. En clair, si vous ne prenez pas le temps de faire attention à ce que les personnages ou l’interface vous conseillent, il se peut que vous preniez plus de temps à comprendre le chemin à emprunter.

D’ailleurs, la map se décompose sur trois étages principaux qui convergent tous vers la ville de Scuttle Town. Que vous vous dirigiez à l’est ou à l’ouest de la ville, de nombreux ennemis vous attendent mais aussi des grottes, des tours, des escapades aériennes et sous-marines, des explorations désertiques ou forestières. Il ne manque que la montagne et les décors volcaniques dans la palette du jeu. Heureusement, des points de téléportation sont distillés aux quatre coins de la carte, histoire que vous ne passiez pas la majeure partie de votre temps à effectuer de longs trajets à pied. Par contre, ce qui reste embêtant, c’est qu’il est impossible de se téléporter à l’intérieur de la ville. Néanmoins, les points de sauvegarde seront récurrents, des checkpoints qui deviennent rapidement indispensables si on veut éviter de repartir d’une position très lointaine par rapport à l’objectif.

Outre l’exploration et la sensation d’être livré à nous-même dans les divers environnements, d’autres aspects intéressants nous dirigent vers le gameplay.

On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace

Shantae bénéficie de nombreuses cordes à son arc pour écarter les différentes menaces sur son chemin. Enfin à proprement parler, elle ne possède ni flèche ni arc, juste une chevelure redoutable. Avec sa longue crinière violette, elle armera de lourdes frappes à son adversaire, qui selon leur résistance, céderont en un ou deux coups pour les moins hargneux, quatre ou cinq pour les mastodontes et il en faudra bien plus pour venir à bout des boss. Ce n’est pas tout, de nombreux sorts magiques pourront être achetés et élargir ainsi vos choix d’attaques. Boules de feu, lance-flamme, nuages créant de la foudre ou des explosions mais aussi une boule (puis plusieurs) qui tourne autour de vous et inflige des dégâts à l’ennemi, une dizaine d’éléments en tout pour constituer votre stock d’armes. Par ailleurs, vous serez en mesure de constater que certains éléments magiques ne seront pas utilisés seulement pour attaquer l’adversaire mais aussi pour découvrir ou débloquer quelques chemins.

Shantae est aussi capable de transformations qui s’avéreront fortement utiles dans l’avancée de vos quêtes et dans l’exploration de tous recoins de la map. La première vous place dans la peau d’un singe, la seconde dans celle d’un éléphant et la troisième vous déguisera en sirène. Le changement de peau se réalise d’une façon assez originale puisqu’il faudra enclencher une danse du ventre avec la touche X de votre Gamepad. En relâchant la pression du bouton, une fois que vous aurez débloqué la transformation, il sera possible de vous déplacer plus facilement et de vous accrocher aux murs grâce au singe. Nous sommes en mesure de débloquer pour chaque animal (si on considère la sirène comme telle) une autre compétence qui sera également utile pour découvrir les secrets de la carte mais avant tout progresser moins difficilement dans le monde. Ainsi, l’éléphant aidera à se frayer un chemin en défonçant les statues de pierre et autres massifs rocailleux. Quant à la créature mythologique, elle permettra entre autres de naviguer sous l’eau.

Honnêtement, le staff de Wayforward a effectué un excellent travail concernant l’utilisation de chaque capacité qui exigeront quelques moments de réflexion avant de pouvoir les débloquer. Puis, ils permettront de remplir quelques objectifs parfois loufoques comme collecter les différents éléments dans la préparation d’un café avec un œuf pourri. La transition entre les phases d’exploration et les sessions de combats reste habilement saccadée. Si l’avancée dans le jeu demeure parfois frustrante, ce n’est en aucun cas à cause de failles du gameplay mais parce que les voyages nous animent d’incertitudes du fait de l’absence totale d’un GPS. Certaines expéditions restent encore dans nos mémoires tant elles ont joué avec nos nerfs.

 

Casse-têtes Shantae

Une fois que nous avions pris nos aises dans notre prise en main de Shantae’s Risky Revenge, nous avons vite remarqué que cela n’allait pas durer. Après chaque compétence apprise, les choses commencent à se corser. Ainsi, il demeurait inévitable pour nous d’évoquer les fameux donjons qui témoignent de la très bonne inspiration de Wayforward. Deux lieux symboliques illustrent le challenge imposé dans les aventures de notre héroïne.

Le premier nous dirige vers la tour de combat qui nous proposera une course contre le temps et les monstres éparpillés un étage sur deux. L’objectif sera donc de monter plus de 10 étages en moins de 3 minutes tout en éliminant chaque ennemi qui hante les niveaux sous peine de faire face à une porte fermée. A moins que vous soyez d’une efficacité incroyable, il est indispensable de s’aider d’objets magiques. De toute évidence, plus vous montez les étages, plus les ennemis croisés seront redoutables, avec un final qui les regroupe tous. Ensuite, il nous est même proposé de recommencer afin de battre notre score et obtenir de nouvelles récompenses, ce qui plaira aux plus perfectionnistes.

Le second nous a mené vers un challenge différent mais tout aussi intéressant, la Tour d’hypnose. Avant d’atteindre un second boss considérablement plus redoutable, il sera nécessaire d’enchaîner les niveaux et se creuser les méninges pour résoudre toutes les énigmes. Nous y avons notamment trouvé ces statues dotées d’un seul œil qui se prendront quelques coups de cheveux afin d’enclencher des mécanismes et débloquer des lieux inédits. Il sera parfois nécessaire de combiner les différents yeux et nous avons été forcés à faire de nombreux allers-retours à de nombreuses reprises, dans une logique tout à fait agréable à suivre, parfois déconcertante. Les mystères qui entourent ces lieux symboliques sont tout à fait captivants. Nous regretterons seulement qu’ils ne soient pas assez nombreux pour allonger la durée de vie de l’histoire que nous avons fini une première fois en 8 heures, un total qui peut paraître court mais cela constitue réellement huit heures de jeu sans grande interruption.

Une fois le scénario terminé, nous débloquons un mode de jeu alternatif « Magie ». Il s’agit de la même histoire mais avec une tenue différente qui vous attribue des capacités différentes. Le mode Magique transmet un costume enchanté qui fait consommer moins d’énergie magique mais divise notre défense par deux. Un challenge qui corse trop légèrement la difficulté dans Shantae’s Risky Revenge. Il aurait fallu conserver les dégâts plus élevés de l’ennemi sans pour autant rendre moins « dépensière » notre jauge de magie. Au final, les différents voyages se réalisent sans trop de difficultés, toujours les mêmes araignées, les mêmes zombies à frapper, les mêmes chauves-souris et sirènes. Les mécaniques demeurent similaires pour en venir à bout, par contre les boss seront plus difficiles à vaincre.

Puis, une fois que nous avons terminé toutes les énigmes de Shantae’s Risky Revenge, que nous avons résolu ses mystères, l’intérêt de recommencer est moindre, à moins de vouloir collecter tous les trésors cachés.

Un indispensable ?

Shantae’s Risky Revenge propose pour une dizaine d’euros une expérience de jeu de qualité. Si vous n’aviez pas découvert ses aventures sur les autres plateformes, nous vous conseillons grandement de vous lancer dedans, à moins que les univers en 2D vous dérangent. Par contre, attendez-vous à quelques casse-têtes qui bloqueront probablement votre avancée et demanderont de nombreuses minutes de réflexion. Quoiqu’il en soit, le gameplay ne présente presque pas de lacunes, on reprochera peut-être un scénario anodin qui se termine en 8 heures environ. N’hésitez pas à vous lancer dans le monde de Shantae, cela vous demandera un petit investissement de 10€ fort bien placé.

LES TOPS

LES FLOPS

  • 👍 Jamais directif
  • 👍 Des transformations sympas
  • 👍 L’exploration des Tours
  • 👍 Le challenge global
  • 👍 Le prix
  • 👎 Durée de vie assez courte
  • 👎 Une intrigue simpliste (mais on chipote)