Essais transformés, tirs à côté, crochets du gauche, élasticité au max, c’est ce qui vous attend dans Mario et Sonic aux J.O de Rio 2016 sur Wii U.
Fiche Technique
- Support : Wii U
- Test effectué d’après une version fournie par l’éditeur
- Éditeur/Développeur : Nintendo/SEGA
- Type : Sports, mini-jeux
- Date de sortie : 24 juin 2016
Depuis Pékin 2008, les deux héros les plus célèbres de Nintendo et SEGA se donnent rendez-vous aux fameuses Olympiades. Si leurs retrouvailles s’étaient déroulées en premier lieu sur Wii puis Nintendo DS, il semblerait que la roue ait tourné puisque Mario & Sonic aux J.O de Rio 2016 est en premier lieu apparu sur Nintendo 3DS pour atterrir ensuite sur la Wii U. Difficile de proposer du neuf, que ce soit au niveau du gameplay ou des épreuves, mais les escapades de nos héros à Rio pourraient nous réserver quelques surprises. Revenons donc sur ce que nous propose Mario et Sonic aux Jeux Olympiques de Rio 2016 sur sa version Wii U.
Un gameplay moins inspiré mais plus accessible
Nous avions loué les efforts effectués par les développeurs pour la version Nintendo 3DS en ce qui concerne le gameplay, mais il sera difficile d’en faire de même pour la version Wii U de Mario et Sonic aux J.O de Rio 2016. En effet, si le jeu sur console portable proposait une dizaine de façons de se lancer dans les épreuves, avec le souffle, le mouvement de la console, le stylet et autres, celui-ci ne se repose que sur un gameplay aux boutons. De ce fait, la prise en main est beaucoup plus accessible, simplifiée, et tous les publics pourront intégrer les différentes mécaniques de jeu.
Le ressenti du joueur changera donc selon les épreuves. Si certaines d’entre elles ne présentent pas forcément un grand intérêt comme le triple saut (atterrir sur la piste lors des premières sessions relève même du pathétique), les disciplines plus collectives devraient créer d’agréables sessions de jeux. Que ce soit le football et surtout le rugby – déjà évoqué dans notre preview – le gameplay devient entraînant et éveille notre esprit de compétiteur. En jugeant les épreuves olympiques proposées dans leur globalité, le bilan est plutôt positif, celles-ci étant loin d’être dénuées d’intérêt. Néanmoins, les premières heures de jeu pourraient vous rebuter puisque l’on vous force à enchaîner les tournois au niveau Facile, avant de débloquer les difficultés suivantes. Pour le coup, l’ennui s’est rapidement créé et il a fallu attendre avant de retrouver le sourire et le challenge.
Évidemment, ce gameplay intégralement aux boutons ne paraîtra pas très inspiré. Si nous étions positifs, nous dirions que Nintendo propose deux façons de vivre les Jeux Olympiques de Rio, avec deux manières de jouer sur deux consoles différentes. En étant négatifs, nous dirions que Nintendo ne s’est pas foulé pour imaginer le gameplay des épreuves, contrairement à la version 3DS. Nous aurions peut-être apprécié voir une utilisation régulière du stylet de la Wii U ou un second écran avec d’autres fonctionnalités. Néanmoins, le plaisir est au rendez-vous sur Wii U, davantage que sur la console portable car la prise en main y est plus agréable, le rendu graphique rend le tout plus beau, et le rythme plus cadencé. Nous en oublions ainsi vite les limites des mécaniques de gameplay.
Au revoir l’exploration, bonjour la fiesta
Si la version portable nous invitait à explorer trois quartiers de Rio durant sept jours, il n’en sera rien ici. La version Wii U vous place sur une plage ensoleillée, au milieu d’une foule d’athlètes et de touristes, et surtout des Toad qui regroupent les différentes activités proposées, à savoir le solo ou le multi, les épreuves simples ou olympiques. Pour le coup, il ne faut pas chercher loin pour trouver les épreuves à effectuer. Vous parlez à l’un des Toad après une mise en bouche qui aura pour utilité d’évaluer votre niveau, et la tête de Champi vous invite ensuite à participer aux épreuves olympiques de Niveau 1.
Quel ennui… quel ennui de se farcir toutes les épreuves en Facile pour débloquer les niveaux plus élevés. Fort heureusement, il est possible de se lancer dans un Mode Libre dans lequel le niveau de jeu est tout de suite plus coriace que le tournoi olympique qui ne devient intéressant qu’après quelques heures. Dans celui-ci, Toad vous laisse le choix entre trois épreuves, et à partir de là, à vous de décider dans quel défi vous lancer. Certaines épreuves déboucheront sur des Duels contre des personnages de l’univers de Mario ou de Sonic, mais nous en reparlerons plus tard.
Sur la plage, nous sommes amenés à rencontrer, une fois les disciplines remportées, des PNJ qui nous racontent quelques anecdotes sur leur pays. Si votre gamin s’ennuie devant C’est Pas Sorcier, il est possible qu’il trouve intéressantes les informations distillées par chacun. C’est aussi par ce moyen que l’on voit que la vision des Japonais n’est pas si différente des Occidentaux concernant l’Afrique. Par exemple, l’anecdote apportée par le Mii ghanéen confie que le pays est connu pour ses mines d’or… La Côte d’Ivoire ? Pour son cacao. D’autres sont plus insolites mais elles revisitent souvent des clichés, des coutumes locales, ou ne raisonnent qu’en ressources naturelles.
Quoiqu’il en soit, un seul petit quartier s’offre à nous, mais la retranscription des décors est plutôt réussie. De plus, des petites animations sympas viennent donner vie au quartier. Nous assisterons notamment à une parade après quelques heures de jeu, avec des invités de renom prêts à rehausser la difficulté des épreuves avec de nouveaux défis. Ce qui rend l’expérience de jeu plus intéressante, d’autant plus que les nouvelles épreuves font un bien fou à la série.
Essai réussi !
Parmi les bonnes idées du jeu, le rugby à VII et sa variante en Duel. Les sessions de jeu deviennent vite captivantes et nous y retrouvons de la folie et un esprit de compétition toujours agréable à ressentir. Les règles du sport sont respectées mais Nintendo y apporte efficacement sa petite touche. Ainsi, entre les boosts, les cadeaux à utiliser, les esquives à effectuer au bon timing, les particularités du gameplay forment un tout plutôt amusant. Les deux autres disciplines qui bénéficient d’extravagances sur le gameplay sont le football et le beach-volley. Si ce dernier est un peu fouillis, le ballon rond saura satisfaire les fans car le plaisir de marquer des buts sera toujours présent chez les joueurs.
Malgré des premières minutes moyennes, la Boxe prend de l’ampleur lorsqu’elle se joue sur trois rounds, notamment lors des phases finales. Le 4 x 100 mètres est également bien pensé, avec un sens du timing à maîtriser pour pouvoir battre des records et surtout empêcher l’adversaire de gagner. L’épreuve de Gymnastique Rythmique permet de retrouver les mécaniques des différents jeux de rythme (souvent musicaux) avec l’enchaînement des boutons à presser au bon moment. Rien d’insurmontable ni d’exceptionnel en terme de difficulté pour ceux qui se sont déjà frottés à la série Hatsune Miku par exemple.
Excepté cela, on retrouve les épreuves classiques, du tir à l’arc, le BMX et plusieurs épreuves d’athlétisme, mais avouons-le, rien d’innovant et ce n’est pas le gameplay aux boutons qui permettra de les transcender. Cela dit, il n’empêche pas non plus de passer de bons moments, notamment entre amis.
D’ailleurs, le multijoueur local se dote d’un excellent mode de jeu, le Choc des Héros. Celui-ci vous invite à choisir un camp et défier vos amis. Une fois lancé, les participants pour chaque équipe seront choisis aléatoirement, de même pour les épreuves. La chance jouera donc une part dans la victoire de l’une et de l’autre. Les sports collectifs se doteront d’un unique écran, le reste un écran scindé, la gestion est, par conséquent, plutôt bien pensée.
Une fois la compétition entamée, l’objectif sera d’éliminer tous les membres de l’équipe adverse. Ainsi, à chaque fois que vous terminez en tête d’une discipline, il sera possible de retirer un opposant de la compétition. Des bonus pourraient équilibrer les matchs. Le système est bon, certes il peut vite être dénué d’intérêt si les duels sont déséquilibrés, mais il sera réellement captivant si vous affrontez un ami à la hauteur de votre talent.
Encore une fois, Nintendo a pensé à dynamiser vos parties en multijoueur entre amis dans Mario et Sonic aux Jeux Olympiques de Rio 2016. C’est aussi rendu possible grâce à un casting qui réunit de nombreux héros issus de l’univers du plombier ou du hérisson.
Un roster toujours aussi complet mais…
Nous nous plaisons à redécouvrir certains personnages que nous avions oublié, notamment chez l’univers de Sonic. Si votre ludothèque de jeux Mario est bien remplie, vous ne devriez avoir aucun mal à les reconnaître. Par contre, le peu de jeux Sonic de ces dernières années empêcheront peut-être certains de connaître tous les athlètes, sauf s’ils sont des inconditionnels du monde du hérisson ou ont regardé le tout dernier dessin animé qui passe sur nos télévisions françaises. Notons qu’encore une fois, toutes les compétitions pourront être jouées avec votre Mii, et il faudra enchaîner quelques heures de jeu pour qu’il soit compétitif.
Nous retrouvons donc les incontournables avec Mario, Waluigi, Donkey Kong, Bowser et son rejeton mais aussi Harmonie, Carottin, Bowser Skelette, Larry, Wendy et bien d’autres. Chez Sonic, vous devrez saluer Knuckles en toute logique, Dr Eggman, Metal Sonic, Wave, Zazz, Espio, etc.. Les invités changeront selon les épreuves, selon les 14 disciplines olympiques qui s’agrémentent de trois épreuves de Rêve, nouvelle déception…
Alors que la version Nintendo 3DS bénéficiait d’épreuves « Extra » alternatives à chacune des épreuves classiques, la version Wii U n’en dispose que trois : le Volleyball Rêve, le Football Rêve et le Rugby Rêve. Excepté ces trois-ci, vous n’aurez droit qu’aux disciplines olympiques qui se réfèrent aux vraies règles mais qui se privent des cadeaux et autres bonus.
Pour le coup, nous sommes partagés entre le sentiment négatif de ne pouvoir se lancer que dans trois épreuves de Rêve et le sentiment positif que celles-ci soient bien pensées. Oui, de ce point de vue-là, l’amertume domine. Néanmoins, la console Wii U a le mérite de proposer une immersion plus agréable.
Ambiance Carnaval
Nintendo a parfaitement joué son coup, avec des graphismes mieux réalisés et sûrement plus valorisés par la haute définition dont profite le Gamepad et simplement votre écran télé. Nous profitons d’un meilleur recul qui rend meilleure l’expérience de jeu. Les lieux modélisés confèrent une touche d’authenticité à Rio dans l’ensemble, avec des endroits qui paraissent plus réels. L’ambiance est également mieux travaillée, ne serait-ce qu’au niveau de la bande-son. Par exemple, lorsque nous lançons l’épreuve de Football, la session de jeu est rythmée par des sonorités brésiliennes, et notre ouïe a apprécié.
Comme son homologue sur console portable, vous pourrez même porter des costumes dédiés à chaque personnage en récupérant les pièces et les anneaux qui serviront de monnaie d’échange. La personnalisation de votre Mii sera moins poussée que la version portable, plus basique, plus accessible. Nintendo vise un public familial et ne veut pas non plus que vous y passiez énormément de temps.
Au final, nous retiendrons une expérience de jeu plutôt réussie mais qui aurait pu être transcendée de multiples manières. Seulement trois épreuves de Rêve, un gameplay qui ne s’inspire en rien de la variété apportée par la Nintendo 3DS, des premières heures de jeu pas réellement passionnantes lorsque l’on veut décrocher toutes les médailles. Néanmoins, Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Rio 2016 reste fun, apporte un réel challenge quand la difficulté commence à s’élever et permet d’agréables sessions entre amis, toujours dans cet esprit Nintendo.
LES TOPS |
LES FLOPS |
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