[TEST] The Witcher 3 – Blood and Wine : l’ivresse de Toussaint

Découvrez notre test du dernier volet de la saga The Witcher 3 intitulé Blood and Wine : Succomberez-vous à l’ivresse de cette dernière extension ?

FICHE TECHNIQUE :

  • Support : PC, PlayStation 4, Xbox One
  • Éditeur : Bandai Namco
  • Développeur : CD Projekt RED
  • Type : RPG
  • Date de sortie : 31 Mai 2016
  • Prix : 34.99€

Dans The Witcher 3 : Wild Hunt, deux extensions étaient prévues. Après Heat of Stone, c’est au tour de Blood and Wine de voir le jour. Dans celui-ci, vous entrez une nouvelle fois dans la peau de Geralt de Riv pour poursuivre ses aventures. Notre tueur de monstres professionnel va ainsi explorer Toussaint, une lointaine contrée épargnée par la guerre, où vous lèverez le voile sur le terrible secret derrière la bête terrorisant le duché. Démêlez le méandre complexe des pistes au cœur d’un mystère que seul un sorceleur pourra élucider, tout en survivant au mal tapi à la faveur de la nuit.

La cuvée royale de Toussaint :

Pour sa dernière extension, CD Projekt Red s’est penché sur l’optimisation de son moteur graphique afin d’offrir un rendu amélioré tant en finesse qu’en beauté par rapport au jeu de base. Dès que nous arrivons dans la ville aux allures italiennes de Toussaint, notre Geralt, escorté par un duo de chevaliers œuvrant au nom d’Anna Henrietta, découvre cette région et ses merveilles. Au-delà des petites bourgades aux façades colorées et des domaines viticoles, se dresse la majestueuse cité de Beauclair et ses hautes tours effilées qui symbolisent le fort passé elfique de la zone. Dès les premiers instants, Blood and Wine dépayse autant qu’il impressionne, que ce soit par ses couleurs acidulées, les effets d’éclairage du jeu ou encore la quantité de végétation qui tranche de façon franche avec l’ambiance des précédentes zones que l’on pouvait voir dans le jeu de base. Il faut dire que le travail effectué sur les modèles graphiques est, en plus de donner un nombre conséquent de nouveautés, d’une très bonne qualité, améliorant les environnements qui entourent notre sorceleur, pour une totale immersion.

Mais CD Projekt Red ne s’arrête pas à l’architecture de sa cité ni à la beauté de son paysage puisque la plupart des éléments de l’interface du jeu sont retouchés. A commencer par la police d’écriture et les fenêtres de butin qui changent pour gagner en lisibilité, quelque soit la résolution. Mais la refonte ergonomique ne s’arrête pas là puisqu’elle s’accompagne d’un réarrangement des différents panneaux de l’interface, que ce soit l’inventaire qui bénéficiera désormais d’un classement plus complet et d’une navigation simplifiée, permettant de retrouver plus facilement les différents items dans la sacoche de notre héros, ou bien la carte du monde de The Witcher 3 qui s’est vue dotée de nouveaux filtres de recherches. La lecture des bouquins est elle-aussi revisitée et s’offre un nouveau panneau où vous pourrez lire et relire toutes les œuvres que vous aurez collectées. Autre point qui s’est vu améliorer, vous aurez désormais la possibilité d’acheter directement un ingrédient d’artisanat manquant auprès des marchands s’il se trouve être en leur possession. Autant dire que CD Projekt Red a dû suer sang et eau pour une liste de modifications aussi longue, qui plus est se retrouve intégrée gratuitement dans le patch 1.20 du jeu proposé en téléchargement. Bref, ce Blood & Wine a tout l’air d’être le millésime de The Witcher 3.

D’autant plus qu’il n’a pas cherché à satisfaire uniquement par son aspect visuel puisqu’il a aussi touché à un autre de nos sens. En effet, l’OST de Blood and Wine se voit combler par de nouvelles mélodies tant pour flâner dans les vignobles que pour faire couler le sang durant les combats. En revanche, on regrette que la version française du jeu ne fasse pas paraitre l’accent français des PNJ nobles de la version anglaise, cette particularité participant à l’aspect comique de certaines situations.

En naviguant dans les menus, on s’aperçoit que de nouvelles options ont aussi vu le jour. En effet, le joueur peut désormais activer (ou non) une option qu’il vous suffit d’enclencher pour que le niveau de vos opposants se calque immédiatement sur le vôtre. Dans le même esprit, le jeu hérite désormais d’un curseur de difficulté pour le Gwynt. D’ailleurs un nouveau deck dédié à Skellige s’ajoutera à la collection de Geralt afin de participer au tournoi de Beauclair. Et si votre collection de cartes n’est pas encore complète, sachez qu’un nouveau guide indiquant de façon limpide où vous pourrez dénicher les cartes est désormais disponible.

Bien que les nombreux correctifs et autres ajustements rendent l’expérience The Witcher 3 plus agréable que jamais, une petite ombre au tableau demeure. En effet, bien que les performances de l’extension dépassent rarement les 30 fps (que ce soit sur console ou sur PC), le moteur souffre encore de ses fameux soucis de collision et de quelques bug d’IA.

Que le sang coule à flot !

L’extension s’adresse idéalement à des joueurs de niveau 34-36 et repousse dans le même temps à 100 la limite de niveau en mode New Game+. Côté gameplay, on apprécie la venue de quatre emplacements de compétences supplémentaires et du nouveau système de mutations. Bien que ce dernier est pensé avant tout pour les joueurs du mode NG+. Ces nouveaux slots accueilleront une douzaine de nouvelles capacités qu’il faudra débloquer en passant par des phases de recherche et en dépensant des points d’expérience ainsi que des mutagènes supérieurs. Bien qu’onéreux, ce processus permettra de lier à Geralt de nouveaux talents non sans rappeler les enchantements de l’extension Hearts of Stone qui permettaient de conférer des effets similaire à son équipement.

D’ailleurs en parlant de celui-ci, tout un système de teinture a été ajouté afin de personnaliser l’équipement des différentes pièces des armures des écoles du Sorceleur. Elles hériteront également d’un rang supplémentaire et le set de la Manticore sera également disponible pour les nostalgiques qui aimerait revoir Geralt dans une tenue similaire à celle qu’il arborait dans The Witcher I. Mais ce n’est pas tout puisque plus d’une centaine de nouvelles pièces d’armures et une trentaine d’armes inédites devraient assouvir votre soif de butins. Les différents équipements se dotent de bonus passifs débloqués lorsque le joueur cumule trois ou six pièces de la même série. Il ne vous restera plus qu’a aiguiser votre lame d’acier et tremper votre épée d’argent dans vos huiles, afin de débarrasser Toussaint des vingt nouveaux types de monstres qui y vivent. Ékinoppes, Brouxes et autres joyeusetés viendront enrichir le bestiaire de l’extension qui se montre bien plus riche que celui de Heart of Stone.

Afin de venir à bout de la quête principale, il vous faudra compter une dizaine d’heures qui s’entremêle de nombreuses quêtes annexes (il faut compter 90 nouvelles quêtes pour cette extension), de zones à débloquer, de points d’intérêt dynamiques à découvrir, de secrets à élucider, de chasses aux trésors à trouver, de contrats de sorceleur à exécuter et d’ennemis à combattre qui vous feront facilement dépasser la quarantaine d’heures dans les contrées de Toussaint. Et pourtant, aucune lassitude ne se fait ressentir : on applaudit ici l’écriture des différentes quêtes et ses nombreuses références autant du cinéma et de la littérature que des précédents volets de la saga.

Les lecteurs des romans du sorceleur seront ravis de retrouver certains personnages et  devraient déjà connaître la nouvelle zone de Toussaint. Terre d’insouciance et de plaisirs, le duché est relativement épargné par les tourments de la guerre du fait de son statut de principal fournisseur en vin. Quel monarque serait assez fou pour attaquer la zone d’où provient l’alcool dont il s’enivre ? Comme pour Heart of Stone, tout commence lorsque Geralt récupère un contrat sur l’un des panneaux d’affichage de Velen. Le message est assez clair : l’aide d’un Sorceleur est quémandée à Toussaint pour résoudre le mystère autour d’une bête féroce qui sème le trouble dans la principauté. Ce contrat révèle très vite la noirceur se cachant derrière la quiétude de la zone où la mystérieuse bête tue ses proies avec minutie, sans laisser de traces derrière elle.

Point à ne pas négliger, une quête liée à la trame principale de l’histoire offre en récompense un titre de propriété à notre cher sorceleur, un domaine viticole composé d’une parcelle de vigne, d’une maison, d’une cave et d’un petit jardin. À la manière du DLC Hearthfire de Skyrim, le domaine de Corvo Bianco peut être amélioré et personnalisé sur différents aspects : décoration, présentoirs d’armes ou d’armures, meules, étables, bibliothèque… Bref, de quoi éviter de tout laisser moisir dans votre coffre et d’avoir un bon lit douillet qui permettra de bénéficier de puissants bonus de repos. On notera aussi la présence d’un laboratoire alchimique de maître dans le sous-sol pour confectionner des versions avancées des élixirs et potions ainsi qu’une table de transmutations afin de transformer des mutagènes de monstre spécifique en version commune à utiliser dans le nouveau système de mutation de maître. Et rien de tel que le cadre de Toussaint pour donner un foyer à notre héros à la toison blanche. De plus, la maison possède une chambre d’amis à aménager pour y accueillir certaines des connaissances de Geralt. Et comme Lydia dans Skyrim, votre domaine disposera d’un majordome qui veillera à ce que les rénovations en échange de vos orins soient réalisées.

La conclusion d’un grand RPG :

La dernière virée de notre sorceleur au pays du vin et des contes de fées au milieu de la splendide région qu’est Toussaint est une petite perle offerte par CD Projekt RED dans cette seconde et dernière extension de The Witcher 3 : Wild Hunt.. Mais le vin ne sera pas le seul à couler car notre héros devra œuvrer contre la mystérieuse bête qui sème la terreur dans le duché. Entre une quête principale rythmée, une refonte de l’interface, de personnages charismatiques issus des romans de la saga et une pléiade de contenus annexes à l’écriture maîtrisée, Toussaint est bel et bien la zone rêvée pour passer plus de 40 heures en compagnie du sorceleur Geralt de Riv. Pour sûr, Blood and Wine nous offre l’ivresse d’une dernière extension mémorable !

LES TOPS

LES FLOPS

👍 Toussaint et tout son nouveau contenu

👍 Refonte des graphismes et de l’interface

👍 Histoire principale et annexes denses

👍 Plus de 40 heures de jeu

👎 Encore quelques bugs

👎 PNJ moins convaincants en VF qu’en VO

👎 The Witcher 3, c’est fini…