Kurokawa nous propose depuis quelques mois de revivre les aventures d’Arsène Lupin à travers les dessins de Takashi Morita. Nous avons donc eu l’occasion de découvrir à nouveau la légende de l’Aiguille Creuse et la poursuite du voleur par Beautrelet.
Le tome 5 d’Arsène Lupin a été publié et met un terme à l’intrigue autour de l’Aiguille Creuse. Celle-ci trouve ses origines dans le roman de Maurice Leblanc paru en 1909, un récit qui semble avoir passionné l’auteur japonais au point de lui dédier toute une série de mangas.
Rappelons le speech. Isidore Beautrelet est un jeune lycéen doté de compétences d’enquêteur intrinsèques. Le détective décide donc de se lancer à la recherche d’Arsène Lupin dont les méfaits et les vols s’enchaînent. Le mythe de l’Aiguille Creuse est né et mènera Beautrelet aux quatre coins de la France à la poursuite du voleur. Que représente donc ce secret et toutes ces supposées fortunes dont Lupin s’est emparé ? Où se trouvent-t-elles ?
Le récit des aventures de Lapin demeure captivant dans chacune des confrontations entre Beautrelet et Lupin. D’ailleurs, la relation qu’ils entretiennent porte bien des mystères. Elle s’apparente à une rivalité entre deux adversaires dans un bon esprit. Chaque fois qu’ils se croisent, ils conversent, Lupin prend un malin plaisir à faire tourner la bourrique du détective. De plus, Beautrelet semble plus animé par une envie de résoudre le mystère de l’Aiguille creuse plus que par l’arrestation du voleur. Ainsi, c’est plus un jeu entre deux compétiteurs, je dirais même plus entre un disciple et son maître. L’enquêteur admire tout ce que symbolise Lupin, idéalise son génie quand le fameux cambrioleur souhaite la réussite de son meilleur ennemi. Ce sentiment se renforce encore dans ce dernier tome dans lequel tous les mystères seront expliqués, une trame épaisse qui révèle tous ses secrets.
L’apparition de Herlock Sholmès – référence au fameux détective – devant Beautrelet change la donne. Là où la guerre est pacifique entre le jeune lycéen et Arsène Lupin, Sholmès conserve une rancoeur tenace contre le cambrioleur et fait entrer le duel dans une guerre totale, sanglante. D’ailleurs, si Lupin joue avec les nerfs de Beautrelet, il craint clairement Herlock.
Ce dernier tome est fort en émotion et connaît un dénouement inattendu. C’est la fin d’une intrigue qui nous aura captivé tout le long de son récit. Bravo à Takashi Morita d’avoir fait renaître les récits de Maurice Leblanc, puis à Kurokawa d’avoir permis son édition en France. Encore un bon choix qui, après les Misérables, ravira les fans de la littérature française et les curieux.