Comment j’ai changé d’avis sur Horizon Zero Dawn – Gamer-Network – Toutes les News Jeux Vidéo & Test

Horizon Zero Dawn a participé à un mois de mars d’anthologie dans notre année 2017. Si l’exclusivité Sony était attendue au tournant, tout ne semblait pas si parfait dans le monde post-apocalyptique imaginé par les équipes de Guerrilla Games. Il commencerait presque à se faire oublier mi-mai et pourtant nous allons revenir dessus.

L’attente a été très longue pour Horizon Zero Dawn qui s’est imposé, dès son annonce, comme la nouvelle licence exclusive de Sony, celle qui confirmerait plus que jamais la domination de la PS4 sur sa concurrente qui a dû abandonner le projet Scalebound. Il était donc temps de se plonger dès le mois de mars dans l’aventure d’Aloy et tout n’a pas été si flamboyant au commencement.

Far Cry Zero Dawn

Si j’ai eu du mal à me plonger librement dans le monde de Horizon Zero Dawn, c’est que je n’y apercevais rien de trop vraiment novateur. Certes, je n’avais encore jamais plongé dans un open-world post-apocalyptique dominé par des machines mais l’impression de déjà-vu m’a hanté de nombreuses heures. La comparaison avec Far Cry est plutôt légitime sur la forme. Les ennemis mécaniques prennent la forme de dinosaures ou d’animaux pour la majorité, les talents d’archer d’Aloy prennent le dessus sur les attaques corps à corps et en terme d’identité, le monde ouvert présenté s’apparente vraiment à la période pré-historique. C’est ici que j’ai éprouvé le plus de regrets, l’identité du soft ne se démarque pas tant que cela d’un autre jeu. On remplace les dinosaures par des dino… robots, les ennemis humains se ressemblent tout comme les différentes tribus. Guerrilla Games n’a pas assez poussé le trait « post-apo » et a plus opté pour le « pré-civilisation ». C’est probablement pour cela que ce monde garderait sa cohérence s’il se déroulait à l’époque de la Préhistoire, dans un monde où la machine a remplacé l’animal. Après, le studio a le mérite de l’expliquer scénaristiquement… un choix discutable.

Puis, nous avons le focus. Au premier abord, j’ai vite pensé qu’il ne s’agissait que d’une énième vision d’aigle nous permettant de détecter la présence d’ennemis et je n’avais pas complètement tort. Il peut aussi nous aider à détecter les faiblesses des machines et leurs parcours, à afficher leur niveau et nous permet dans d’autres situations de scanner les éléments narratifs disposés ici et là. A vrai dire, le focus représente bien plus qu’une vision d’aigle, il en est au moins une version améliorée et il a été bien pensée par rapport à l’aspect scénaristique de Horizon Zero Dawn. Il permet au jeu de se doter de collectibles qui rallongeront la durée de vie du soft. Néanmoins, vu que les environnements sont plus ou moins dangereux car envahis par les robots, il existe un certain challenge à aller les chercher tout en cueillant des herbes et en terrassant des ennemis, le jeu reste captivant dans son essence car il vous permet dans toutes les situations possibles de ressentir cet instinct primitif de chasseur.

Toujours ce voile ou ces lumières qui privent les décors d’une certaine profondeur

Tu vois, il y a le bon et le mauvais chasseur…

 Et la bonne chasseuse, elle se prénomme Aloy. Car s’il existe bien un plaisir incontesté et incontestable dans Horizon Zero Dawn, c’est bien la traque de machine. Très souvent, il m’était possible de passer furtivement entre les machines mais rien à faire, j’avais envie d’en découdre avec elles, de les piller au loot, de gagner en XP et d’afficher tout mon skill. Certes, tout n’est pas parfait, à commencer par les affrontements au corps à corps ou l’esquive mais le coeur même du gameplay est ailleurs. Il se trouve dans la préparation du terrain, dans la maîtrise de l’adversaire et de l’environnement, dans l’anticipation et dans les différentes armes qui sont à notre disposition.

D’ailleurs, c’est bien la multiplicité des approches possibles qui le démarquent des autres jeux du genre. Nous ne disposons pas seulement d’arcs munis de flèches enflammées, gelées, électrifiées etc., mais également de frondes, de lance-câble, lance-corde ou encore d’un crotale. Tous s’accompagnent d’effets qui rendront votre chasse intense et réellement agréable que ce soit sur les bêtes mécaniques « classiques » ou les immenses comme cette Gueule d’Orage corrompue en vidéo :

Les mécaniques de jeu demeurent ainsi gratifiantes et cela s’accompagne aussi d’un système d’inventaire bien pensé. En effet, si nous souhaitons avoir accès à toutes les armes possibles, il est nécessaire de les acheter chez des marchands disséminés dans tous les coins de la carte. Il n’existe pas de money in-game à proprement parler excepté les éclats de métal mais ceux-là ne sont généralement pas suffisants pour s’approprier tout le matos nécessaire. Nous sommes ainsi forcés de participer à un troc spécialement organisé pour Aloy – oui pour Aloy car jamais nous avons aperçu un quelconque PNJ marchander quoique ce soit – avec des ressources spécifiques pour chacune des armes.

Où se trouvent la globalité de ces ressources ? Sur les machines, dans la nature, ce qui nous pousse là encore à repartir à la chasse, à combattre avec pour seul objectif de trouver des pièces rares durant le loot. Les pièces sont triées en couleur selon leur rareté et il sera souvent indiqué sur la machine morte quelle pièce vous récoltez. La petite déception, c’est que le côté craft ne concerne pas la construction mais seulement l’amélioration. Et il faudra bien tuer toutes les machines et cueillir tous les coeurs pour échanger les armes et les tenues les plus puissantes et résistantes. Le réapprovisionnement des munitions et des gadgets, il se fera aussi en fonction des ressources et c’est encore très bien vu de la part de Guerrilla Games. Cela évite d’avoir des recharges à l’infini et cela nous force à être vigilant. Très souvent, je regrettais être en manque de ressource pour employer mes armes favorites, ce qui m’obligeait ainsi à utiliser d’autres armes, à repartir en chasse ou à en acheter chez le marchand. Ainsi, ce système d’utilisation des ressources est un gros point fort de Horizon Zero Dawn.

Une héroïne en question

Mise à l’écart par la communauté des Noras dès sa plus jeune enfance, Aloy s’est construite seule ou presque. Elle se trouvait sous la responsabilité de son mentor qui lui a appris à traquer et à se débarrasser des machines, à se débrouiller seule dans la nature, à supporter sa vie de marginale. De même, sa curiosité l’amène à trouver un focus à l’intérieur de ruines, un moment qui fait basculer sa vie car elle sera désormais seule, dans sa région, à posséder ce gadget si précieux. Comme la plupart des personnages emblématiques dans les jeux-vidéo, Aloy est en quête de vérité, à la recherche de son identité. Cet objectif poussera la guerrière à participer à une grande épreuve mais cet événement ne représente que le début de son aventure au cours de laquelle elle mettra son courage et ses compétences au service de la cause humaine ainsi que sa quête de vérité.

Jusqu’ici tout allait bien. Cependant, le choix de rallonger une durée de vie et de diversifier les missions font perdre à Aloy et à Horizon : Zero Dawn charmes et identité, l’inscrivent dans un registre mainstream dommageable pour l’appréciation globale du titre de Guerrilla Games. Etait-ce réellement indispensable de confier à l’héroïne toutes ces quêtes annexes, la plaçant au rang de larbin malgré le manque de considération d’autrui à son égard ? Certes, le travail réalisé sur certains PNJ est louable mais tous ne méritaient pas d’occuper un créneau sur l’emploi du temps de la chasseuse. Beaucoup y aperçoivent des similitudes avec The Witcher 3 et c’est bien ce que je reproche globalement à « HZD ». Il demeure un jeu comme les autres, il ne se démarque pas tant que cela, il est comme Far Cry sur un point, il est comme The Witcher sur un autre… Il ne s’affirme pas assez en tant qu’entité unique.

Ainsi, Horizon Zero Dawn propose un monde immense que l’on se plaît à découvrir mais il ne marquera pas mon expérience sur le long terme. Si Aloy a été au bout de son aventure, je n’ai pas l’impression que c’est le cas du studio Guerrilla Games qui doit creuser encore plus en profondeur afin de délivrer une suite dotée d’une réelle identité pour sa nouvelle série.

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